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Un fait exceptionnel dans la méthode des “gens de la Maison”
Comme nous l’avons évoqué précédemment, “les gens de la Maison du Prophètes” ont vécu dans des conditions difficiles, subissant des pressions de toutes sortes; malgré cela, ils ont rempli leurs devoirs religieux et civiques en recourant à la dissimulation idéologique (taqieh), en cachant leurs opinions religieuses ou politiques. Cependant, quatre d’entre eux ont pu exprimer librement leurs convictions pendant une courte période. En examinant la vie des “gens de la Maison” (que Dieu leur accorde le salut) nous reviendrons sur ce fait exceptionnel.
L’Imam Ali (que Dieu lui accorde le salut)
Sa sainteté Ali Ibn-Abou-Talib, Commandeur des croyants, et le produit parfait de l’enseignement et de l’éducation que dispensait le noble Prophète (que Dieu le bénisse). Ali (que Dieu lui accorde le salut) a été élevé dès l’enfance par le Prophète; comme son ombre il a accompagné ce dernier partout, et cela jusqu’à sa mort, puisque ce fut lui qui l’ensevelit.
Ali est une personnalité universellement reconnue. On peut même dire qu’aucune autre personnalité comme lui n’a été l’objet de tant de discussions et de débats. Les savants, les écrivains musulmans (sunnites et chi’ites) et non musulmans ont écrit plus d’un millier de livres sur sa personnalité. Bien que partisans et ennemis d’Ali ont longuement débattu à son sujet, aucun ne lui a trouvé le moindre défaut, tous ont reconnu sa foi ardente, sa bravoure, sa pureté, sa justice et ses éminentes qualités. D’ailleurs, le Saint Ali ne connaissait que la vertu et la perfection…
L’histoire témoigne que parmi les dirigeants qui ont succédé au noble Prophète, Ali est le seul à avoir gouverné la société islamique de la même manière que Mohammad; il reprit la méthode du Prophète, sans dévier d’un pouce du droit chemin, appliquant avec la même rigueur les prescriptions et règles islamiques; ainsi, Ali est le seul dirigeant dont la conduite a été conforme à celle de Mohammad.
Lorsqu’on voulut désigner le successeur du second calife, un conseil de six personnes fut constitué sur l’ordre d’Omar. Après un long débat, le conseil qui hésitait entre Othman et Ali, proposa le califat à Ali sous condition que celui-ci adopte “la conduite des deux premiers Califes”. L’Imam Ali refusa l’offre en disant: “Je n’outrepasserai pas mes convictions et ma science”. Othman qui accepta les conditions se vit attribuer le califat.
Ali est sans égal parmi les compagnons du Prophète, tant par son esprit de sacrifice que par son abnégation. On ne peut pas nier que sans ce guide éclairé de l’Islam les mécréants et les associateurs auraient facilement éteint la lumière de la prophétie; aussi bien la veille de l’hégire que pendant les batailles de Badr, d’Ohod, de Khandaq, de Khaybar et de Honein, les ennemis de Mohammad auraient renversé le drapeau de l’Islam si Ali ne les avait pas empêchés.
Ali mena une vie très simple, aussi bien du vivant du Prophète que lorsqu’il accéda à la dignité de Calife. Pendant son califat exemplaire il se conduisit comme les plus humbles; mangeant, s’habillant et vivant sans ostentation ou faste, ce calife refusa tout privilège et avantage. Ali disait: “Le gouverneur d’une société doit vivre de sorte que les déshérités ne l’envient pas et trouvent en lui réconfort et apaisement”. Quand le Commandeur des croyants mourut en martyr, il ne possédait que sept cents dirhams, cette somme devait être consacrée à rétribuer l’employé de maison que l’Imam Ali envisageait d’engager.
Ali travaillait pour vivre. II s’occupait plus particulièrement du creusement des canaux souterrains d’irrigation, d’agriculture, et d’arboriculture. Tous les revenus que lui rapportait son travail, tout ce qu’il avait gagné sur les champs de bataille, Ali le partageait entre les pauvres; il faisait de même avec les domaines qu’il avait fertilisés et qu’il n’avait pas consacrés à des donations pieuses, à des œuvres pieuses. Une année, au cours de son califat, Ali ordonna qu’on lui apporte avant de les dépenser les revenus de ses donations pieuses; le montant atteignit la belle somme de 24000 dinars d’or.
Dans toutes les guerres auxquelles participa le Saint Ali, celui-ci prit le dessus sur ses adversaires, sans jamais battre en retraite. Il disait: “même si tous les Arabes se mettaient à m’attaquer, je n’aurais pas peur et m’en glorifierais”.
Avec son étonnant courage – sans pareil dans l’histoire de la bravoure l’Imam Ali ne manquait pas de douceur, de générosité, de bienveillance: au cours de ses combats, il ne tuait jamais les femmes ou les blessés; il ne faisait pas de prisonnier et ne poursuivait pas les fuyards; lors de la bataille de Siffin les troupes de Mo’âwia occupèrent le point d’eau de Ferat empêchant ainsi les troupes d’Ali de se désaltérer. Ali reprit, après une sanglante lutte, le point d’eau et ordonna de laisser libre son accès à l’ennemi.
Lors de son califat, Ali recevait tout le monde avec simplicité, sans intermédiaire, ni portier; il circulait tout seul en ville, encourageant les gens à la piété, les empêchant d’abuser ou d’opprimer leur prochain; i1 aidait les indigents, les veuves, leur apportant son soutien de façon discrète; il recueillait les orphelins, s’occupait personnellement de leurs dépenses et de leur éducation.
L’imam Ali estimait tout particulièrement la science et le savoir; il s’intéressait notamment à la diffusion de l’instruction et disait: “l’ignorance est le pire des maux”. Pendant les préparatifs de la bataille de Jamal un Arabe, sortant des rangs, demanda à Ali, Commandeur des croyants, la signification de l’Unicité divine (towhid). Compte tenu des circonstances, tout le monde le disputa pour son manque d’opportunité mais, l’Imam Ali prenant la défense du soldat dit: “Nous luttons avec le peuple pour ressusciter ces vérités-là”; et, tout en passant en revue les troupes, il expliqua avec éloquence à l’Arabe la question de l’Unicité divine.
On rapporte des exemples semblables confirmant la discipline religieuse et la force morale exceptionnelle d’Ali: ainsi, pendant la bataille de Siffin, alors que les deux armées s’affrontaient sans merci dans le tumulte et le sang, Ali vint se désaltérer pour reprendre son souffle; un de ses soldats lui apporta aussitôt de l’eau dans une écuelle de bois présentant une fissure. L’Imam, remarquant la fêlure, déclara: “l’Islam réprouve de boire dans un tel récipient”. Le soldat répondit que dans de telles circonstances, où la bataille fait rage, où les coups et les flèches pleuvent, il est difficile de se préoccuper de ces choses mineures. Ali lui rétorqua: “Nous combattons pour appliquer ces règles religieuses; les règles sont les règles, aucune n’est d’ordre mineur”.
Rappelons que sa Sainteté Ali est la première personnalité, après le Prophète, qui soit intervenue dans les questions d’ordre scientifique; il a exprimé librement son point de vue philosophique sur ces questions, formulant m6me nombre d’expressions et de termes scientifiques. De plus, pour préserver le glorieux Coran contre toute déformation et dénaturation, il fit établir les règles de la grammaire arabe (la science de la syntaxe). Les connaissances scientifiques, théologiques, morales, sociopolitiques et même mathématiques qui se trouvent dans les divers discours, lettres et propos de l’Imam Ali, se révèlent être surprenantes et prodigieuses. Pour les Musulmans, comme le témoignent ses textes et sentences, Ali est celui qui maîtrise au plus haut point les buts suprêmes du Coran et l’enseignement idéologique et pratique de l’Islam; combinant judicieusement le savoir à la pratique, il a prouvé la justesse du hadith du Prophète: “Je suis la cité de la science et Ali est la porte de cette cité”.
Pour résumer, on peut dire qu’on ne pourra jamais rendre l’hommage qui sied à cette personnalité unique tant les vertus, les qualités éminentes du Commandeur des croyants s’avèrent innombrables. Jamais, un personnage n’a autant attiré l’attention des penseurs et des savants du monde.
Sa Sainteté Fatima la Sincère (que Dieu lui accorde le salut)
La sainte Fatima fut la fille la plus chérie du Prophète: son instruction, sa foi, sa piété, son bon caractère, ses vertus lui avaient gagné l’estime et le cœur de son illustre père. D’ailleurs, le savoir et la dévotion exemplaires de la sainte Fatima lui valurent le surnom de Seyedeh, al-nessâ, c’est-à-dire, Mohammad l’appelait “la dame des dames”.
Le noble Prophète disait: “la satisfaction de Fatima est la mienne, ma satisfaction celle de Dieu; la colère de Fatima est la mienne, ma colère celle de Dieu”.
La sainte Fatima fut mise au monde par la grande dame de l’Islam Khadija en l’an six de la Mission prophétique. En l’an deux de l’hégire elle se maria avec le Commandeur des croyants, l’Imam Ali. Trois mois après le décès de son noble père, elle rendit l’âme.
Constamment, au cours de sa vie, la sainte Fatima à pr6féré la satisfaction du Seigneur à ses propres aspirations, elle s’occupait de l’éducation de ses enfants et des travaux domestiques: un jour sur deux, elle faisait elle-même le ménage, relayant ainsi sa servante dans les tâches quotidiennes. Elle passait le reste de son temps à résoudre les problèmes des Musulmanes, à prier et méditer. Fatima dépensait ses revenus personnels notamment, ceux de sa riche propriété de Fadak (village situé près de Kheybar) – dans la voie du Seigneur ne se réservant que le strict nécessaire pour vivre; elle allait même jusqu’à donner aux pauvres et aux indigents son propre pain. Le discours détaillé et argumenté que Fatima prononça dans la mosquée du Prophète – pour les compagnons de Mohammad et un groupe de Musulmans – au sujet de la saisie de Fadak ordonnée par le premier Calife, ainsi que les autres propos qu’elle tint à diverses reprises, montrent bien sa grandeur d’esprit, sa dignité, sa bravoure, sa ténacité exemplaire.
La sainte Fatima, la fille bien-aimée du noble Prophète l’épouse d’Ali le Commandeur des croyants, est la mère des onze Imams ou guides de l’Islam; la lignée du Prophète descend d’elle et uniquement d’elle.
D’après le texte même du Coran, Fatima est une infaillible, une “sainte”.
L’Imam Hassan et l’Imam Hossein (que Dieu leur accorde le salut)
Ces deux personnes vénérées sont les fils de Ali et de Fatima. On rapporte que le noble Prophète était très attaché à ses deux petit-fils et ne pouvait supporter qu’on leur fasse le moindre mal, déclarant: “mes deux enfants sont des Imams, des guides, qu’ils restent debout ou assis”. Mohammad entendant par là qu’Hossein et Hassan demeuraient les guides de la communauté, même lorsqu’ils se tenaient à l’écart du pouvoir. Le Prophète ajoutait: ” Hassan et Hossein commandent les jeunes hommes du Paradis”.
L’Imam Hassan fut choisi, selon le testament de son digne père, comme Calife et les gens vinrent lui prêter serment d’allégeance. Pendant près de six mois, il gouverna les pays islamiques – sauf, l’Egypte et la Syrie où Mo’âwia avait imposé son pouvoir – à l’instar de son vénérable père. Au cours de cette période, l’Imam Hassan s’apprêtait avec son armée à mater la révolte de Mo’âwia; mais, constatant que les gens avaient été séduits par Mo’âwia et que ses propres généraux avaient pris contact avec ce dernier – afin de préparer son arrestation ou son exécution -, il accepta de conclure la paix avec lui. L’Imam Hassan avait conclu une paix conditionnelle mais, Mo’âwia ne tint pas sa parole: après avoir signé le traité de paix, il se rendit en Irak et montant sur la chaire publique déclara aux croyants rassemblés: “Je ne combattais pas pour que vous accomplissiez la prière ou le jeûne; je voulais simplement vous gouverner et maintenant que j’y suis parvenu; je ne respecterais pas mes engagements envers Hassan”.
Après cette paix imposée, l’Imam Hassan vécut près de neuf ans et demi sous la domination de Mo’âwia; dans des conditions difficiles et dans l’insécurité, l’Imam fut finalement empoisonné par son épouse (Ja’adeh) à la suite des manigances de Mo’âwia.
Après le martyre de l’Imam Hassan, son frère, Hossein, lui succéda; cette succession, conforme aux prescriptions divines et à la volonté de l’Imam Hassan, conférait à l’Imam Hossein la direction politique et spirituelle de la communauté; mais, la situation était semblable à celle de l’époque précédente, c’est-à-dire que, Mo’âwia détenait tous les pouvoirs et réprimait toute opposition. Après neuf ans et demi de califat – en fait, de pouvoir monarchique -, Mo’âwia mourut, laissant le pouvoir à son fils Yazid.
Contrairement à son rusé père, Yazid était un jeune homme plein d’arrogance, adonné à la débauche et aux plaisirs. Dès qu’il s’empara des rênes du pouvoir, il ordonna au gouverneur de Médine de lui faire parvenir le serment d’allégeance de l’Imam Hossein ou la tête de ce dernier; le gouverneur en fit part à l’Imam et celui-ci, prétextant un délai de réflexion, prit la fuite avec les siens en pleine nuit. Ayant atteint La Mecque, il se réfugia avec ses partisans dans l’enceinte sacrée, asile officiel de l’Islam. Toutefois, après quelques mois, il comprit que Yazid le tuerait s’il refusait de faire acte d’allégeance; or, au cours de cette période, des milliers de lettres de soutien avaient afflué d’Irak, encourageant le mouvement anti-despotique dirigé par l’Imam Hossein contre les Omeyades.
Bien qu’il fut conscient de la situation – et, sachant que le mouvement de résistance au pouvoir tyrannique ne pouvait déboucher sur un succès, l’Imam ne voulut pas reconnaître le califat de Yazid et se prépara à partir et à mourir avec les siens; dans le désert de Karbala, entre La Mecque et Koufa (à environ soixante-dix kilomètres de cette ville), les troupes de Yazid s’opposèrent à la marche de l’Imam Hossein: en cours de route, ce dernier avait appelé, les croyants à le suivre, tout en leur indiquant qu’ils allaient, en fait, au-devant de la mort; aussi, lorsque les milliers de soldats de Yazid vinrent encercler l’Imam, i1 n’avait à ses c6tés que ceux qui étaient prêts à se sacrifier corps et âme.
Après lui avoir coupé l’eau, Yazid demanda une dernière fois à l’Imam de reconnaître sa souveraineté; devant le refus catégorique de l’Imam Hossein, le cruel calife ordonna à ses troupes de charger le petit groupe de résistants; pendant toute une journée, 1’Imam, ses fils, ses frères, ses cousins, ses neveux et ses compagnons combattirent courageusement les meutes de Yazid. Au coucher du soleil ils succombèrent sous le nombre et le soir près de soixante-dix martyrs jonchaient le champ de bataille. Seul, le fils bien-aimé de l’Imam Hossein, l’Imam Sadjâd, allait survivre à cette horrible boucherie: malade, il n’avait pu se battre contre le sanguinaire Yazid.
L’armée de Yazid s’empara des biens de l’Imam martyr et, avec ce butin, il emmena comme prisonniers de guerre les parents de l’Imam Hossein – et les têtes décapitées des martyrs de Karbala – à Koufa puis, en Syrie.
Au cours de leur captivité, l’Imam Sadjâd – lors d’un sermon prononcé en Syrie – et l’illustre dame Zeynab – avec ses discours prononcés dans les réunions publiques de Koufa, chez Ibn Ziad le gouverneur de cette ville et devant Yazid en Syrie – firent éclater la vérité au grand jour, ils révélèrent aux yeux du monde les ignominies des Omeyades.
Ce “mouvement Husseini” qui donna le sang pur de ses fils, qui perdit ses biens, ses femmes, ses enfants, afin de s’opposer à l’arbitraire, au despotisme et à la débauche, doit être considéré comme un événement exceptionnel, sans pareil dans l’histoire de l’humanité. On peut dire, sans la moindre hésitation que l’Islam existe grâce au drame de Karbala; sans le martyr de l’Imam Hossein et de ses fidèles, le pouvoir Omeyade n’aurait rien laissé subsister de la religion du noble Prophète.
La méthode de l’Imam Hossein divergeait elle de celle d’Hassan?
Bien que ces deux grands guides soient, de par même le texte du Prophète, considérés comme des Imams légitimes, il semble à première vue que leur méthode et leur comportement aient divergé. Certains ont même tenté d’opposer les conceptions de ces deux frères, prétendant que le premier, Hassan, consent à la paix alors qu’il dirige quarante mille guerriers, tandis que le second, Hossein, avec juste une quarantaine de compagnons – ses parents, non compris – opte pour la guerre, sacrifie même son nourrisson. Cependant, si on examine de plus près l’attitude des deux Imams, on arrive à une tout autre conclusion: en effet, si pendant les neuf ans et demi de règne de Mo’âwia, l’Imam Hassan ne s’opposa pas, de façon manifeste, au Calife, il faut se rappeler qu’à la mort de son frère, l’Imam Hossein en fit de même; c’est-à-dire, au cours des neuf dernières années du règne de Mo’âwia, il ne se souleva pas contre le califat. Donc il faut chercher l’origine véritable de ces comportements divers non pas dans la méthode des deux Imams vénérés mais, dans les attitudes divergentes de Mo’âwia et Yazid. Mo’âwia ne fondait pas sa méthode de gouvernement sur l’insouciance, le laisser-aller ou la dérision manifeste des prescriptions religieuses. Au contraire, il se présentait comme un compagnon du Prophète, et le scribe de la parole révélée; de plus, à cause de sa sœur – qui était l’épouse du noble Prophète, surnommée “omm-ol-momenine”, on l’appelait “l’oncle des croyants” (Khâl-ol-momenine). Rappelons aussi qu’il avait la faveur du second calife que les gens respectaient et vénéraient.
D’ailleurs, Mo’âwia avait mis aux postes de gouvernement la plupart ses compagnons du Prophète – tels que Abou Hurireh, Amr-o-âç, Samareh Yasser, Mogheyreh – et ce choix judicieux lui avait fait gagner l’estime du peuple. En effet, l’opinion publique considérait les compagnons du Prophète comme des personnalités vertueuses, pieuses, sans reproche; et, leur présence au sein du gouvernement valorisait le pouvoir de Mo’âwia et justifiait ses actes et ses décisions. Aux yeux du public, un gouvernement composé par les illustres “auxiliaires” du Prophète ne pouvait que vouloir le bonheur des Musulmans.
Quand Mo’âwia ne parvenait pas à se justifier devant un opposant, il achetait son silence à coups de dirhams et de donations. Lorsque son prestige ou les moyens employés s’avéraient inefficaces, il recourait à la force brutale: ainsi, des dizaines de milliers de Chi’ites partisans d’Ali et d’autres Musulmans innocents – dont certains anciens compagnons du noble Prophète – furent tués sur son ordre.
Dans tout ce qu’il entreprenait, Mo’âwia adoptait une attitude spéciale, usant de patience et de longanimité; sa douceur et sa souplesse lui avaient fait gagner l’estime des gens. Même, quand quelqu’un l’injuriait ou se disputait avec lui, il répondait avec calme et générosité. Cette bonne volonté apparente, ce sang froid exceptionnel lui permettait d’appliquer sa politique et d’atteindre ses buts.
Mo’âwia allait même jusqu’à faire semblant de respecter l’Imam Hassan et l’Imam Hossein; d’un côté, il leur envoyait des présents considérables, de l’autre il proclamait que quiconque rapporterait un hadith louant “les gens de la Maison du Prophète” ne disposerait plus d’aucune protection pour ses biens et sa personne, par contre, celui qui rapporterait un hadith encensant les “Compagnons” du Prophète recevrait une récompense.
Mo’âwia ordonna bient6t aux prêcheurs des chaires islamiques d’injurier copieusement Ali et de prôner le massacre de ses partisans. La chasse aux Chi’ites prit de telles proportions que l’on exécuta même de nombreux ennemis de l’Imam Ali, dénoncés par des calomniateurs comme étant des proches de celui-ci.
On comprend mieux maintenant les raisons du soulèvement légitime d’Hossein; on voit que son sang n’a pas été versé en vain, que son sacrifice a été bénéfique pour l’Islam; car, un être aussi malin que Mo’âwia pouvait faire assassiner l’Imam puis, sous la prétexte de le venger et d’apaiser l’opinion publique, de massacrer les Chi’ites; ne l’avait-il pas fait avec Othman?…
Yazid, lui, avait un tout autre comportement, une tout autre méthode de gouvernement. Ce jeune homme arrogant et insouciant ne tenait aucunement compte de l’opinion publique; il n’avait qu’une politique: le recours à la force. Cette répression brutale révéla soudainement tous les préjudices qu’avait, jusque-là, subis l’Islam; les dommages avaient été déjà causés, insidieusement et, les violences du cruel Yazid ne faisaient que les dévoiler de façon spectaculaire: ainsi, la première année de son gouvernement fut marquée par l’exécution de la famille du Prophète; la seconde par la destruction de la ville de Médine et le pillage des biens des citoyens; la troisième année vit le saccage de la maison de Dieu, la Kaaba.
Bientôt, le “mouvement Husseini” prit place dans l’opinion publique; peu à peu, il touchait en profondeur l’esprit populaire. Ainsi, un mouvement né et réprimé dans le sang devint un mouvement de masse, les croyants rejoignant les partisans de la vérité divine et des “gens de la Maison”. D’ailleurs, Mo’âwia avait, avant sa mort, recommandé à Yazid de ne pas s’en prendre directement à Hossein; i1 était conscient des dangers que pouvait entrainer une lutte de front avec l’Imam, Mais, l’ivresse du pouvoir et l’insolence de Yazid l’aveuglèrent de telle sorte qu’il ne put même pas distinguer son propre intérêt…
L’Imam Sadjad
La méthode qu’appliqua l’Imam au cours de son Imamat prit deux formes différentes mais, elle fut conforme, dans l’ensemble, à celle de ses prédécesseurs. En effet, l’Imam avait accompagné son digne père à Karbala et assisté à son martyr; fait prisonnier, on l’avait emmené à Koufa, puis en Syrie et, pendant sa captivité, il n’avait jamais dissimulé ses opinions, proclamant sans ménagement la vérité divine, dès que l’occasion était favorable, il prenait la parole devant les croyants pour défendre la légitimité de la famille du Prophète, évoquer leurs nobles vertus, démontrer l’innocence de son père martyr et victime de la cruauté des Omeyades. Ses interventions émouvantes bouleversaient les auditoires qui prenaient conscience des crimes perpétrés par les ennemis des “gens de la Maison”. Quand sa captivité prit fin, l’Imam Sadjad revint à Médine et choisit de mener une vie calme, entièrement consacrée au culte du Seigneur. II passait son temps à prier ou à instruire les Musulmans aux sciences religieuses, refusant tout contact inutile avec le monde extérieur. Cette attitude fut suivie pendant près de trente-cinq ans par l’Imam Sadjâd qui, ainsi, instruisit – directement ou indirectement – des groupes innombrables de croyants à la vérité islamique. Rien que les prières que l’Imam récitait, tourné vers son Seigneur et se confiant à Lui, constituent une somme complète de connaissances islamiques. Ces prières ont été regroupées dans un ouvrage intitulé “Sahifé-el-Sadjâdié” ou “Livre de Sadjad”.
L’Imam Mohammad Baqir
Pendant l’Imamat de Mohammad Baqir les conditions générales rendirent possible une certaine diffusion des sciences religieuses. En effet, suite à la pression des Omeyades, les hadiths des “gens de la Maison” avaient été perdus; il ne restait pas plus de cinq cents hadiths rapportés par les compagnons du Prophète alors que pour être vraiment assuré d’une décision, on doit s’appuyer sur des milliers de récits attribués à l’Envoyé de Dieu Autrement dit, si après le drame de Karbala et les efforts soutenus de l’Imam Sadjàd une nombreuse communauté chi’ite avait pu se former, le droit islamique restait pauvre et il fallait remédier à cette pénurie. Profitant des contradictions apparues au sein de la monarchie Omeyade ainsi que de l’incapacité de la classe gouvernante, le cinquième Imam se consacra à la diffusion des sciences et du droit islamique, formant une multitude de savants à son école.
L’Imam Dja’far Sadeq (que Dieu lui accorde le salut)
Sous l’Imamat du sixième Imam, les conditions de diffusion des sciences islamiques furent encore plus propices; en effet, suite aux efforts de publication des hadiths de l’Imam Mohammad Baqir et de ses élèves, les gens avaient pris conscience de leurs besoins en connaissance islamique et attendaient d’autres “récits” concernant les “gens de la Maison”. De plus la dynastie Omeyade allait être renversée; la dynastie Abbâsside qui n’était pas encore bien établie cherchait le soutien des “gens de la Maison” et de leurs partisans; pour obtenir le pouvoir, les Abbassides préféraient prendre le parti des martyrs de Karbala.
L’Imam Dja’afar se mit à diffuser les sciences religieuses et à publier les textes islamiques. Les doctes et savants venaient de tous les coins pour le questionner au sujet des sciences islamiques, de l’histoire des prophètes, des Imams, de la philosophie, du sermon… etc. Celui-ci discutait avec les diverses catégories sociales, dialoguait avec les représentants des différentes nations et religions.
L’Imam Dja’far éduqua de nombreux croyants, forma de multiples élèves; des centaines de fivres rassemblant les hadiths chi’ites et les propos scientifiques de l’Imam furent publiées sous le nom de “Principes” (oçoul). Profitant du court répit que lui laissait la lutte entre les Omeyades et les Abbassides, l’Imam Dja’far consacra son temps à l’éducation des Musulmans et à la formation des spécialistes des sciences religieuses: plus de quatre mille savants profitèrent de son savoir et de sa sagesse.
L’Imam avait demandé à ses élèves d’enregistrer par écrit les cours qu’il leur dispensait. I1 leur disait: “Aux périodes de troubles, et d’anarchie de nombreuses œuvres sont détruites; vous aurez alors besoin de ces livres et de ces textes qui deviendront les seules références religieuses et scientifiques des Musulmans”. Aussi à ses cours les élèves de l’Imam apportaient leurs plumes et leurs encriers…
Pendant toute sa vie et à toute heure, en cachette ou en public, l’Imam enseignait les vérités de l’Islam et mettait son savoir et sa culture à la portée de tous. Pour résumer, on peut dire que ses discours et ses conseils inestimables ébranlèrent les murs de l’ignorance et du mensonge, refondant la véritable doctrine du Prophète Mohammad. C’est pourquoi on considère le sixième Imam comme le fondateur de la doctrine chi’ite d’où la dénomination de doctrine Dja’farite donnée à l’école ou rite chi’ite.
L’Inam Moussa Kâzem (que Dieu lui accorde le Salut)
Après avoir renversé la monarchie Omeyade, les Abbassides s’emparèrent du Califat et s’attaquèrent aux descendants de la noble Fatima pour anéantir à jamais la famille élue du Prophète: certains eurent la tête coupée, d’autres furent enterrés vivants – parfois, dans les fondations des maisons- ou emmurés; on brûla la maison du sixième Imam et ce dernier fut plusieurs fois arrêté en Irak. Aussi, à la fin de l’Imamat de Dja’afar Sâdeq, la dissimulation des opinions ou autocensure (taqieh) devint de plus en plus nécessaire; comme ce saint homme était en résidence surveillée, seule l’élite chi’ite pouvait être reçue chez lui. Finalement, sur ordre du deuxième calife Abbasside Mansour, on l’empoisonna et il mourut en martyr.
Quand l’Imam Moussa Kâzem le remplaça à la direction de la communauté musulmane, la pression du pouvoir sur les opposants était des plus vives. Malgré la répression intense et l’autocensure ambiante, le septième Imam diffusa les sciences religieuses et mit à la portée des chi’ites un nombre important de “récits”. On peut dire que les récits rapportés par l’Imam Moussa Kâzem sont les plus nombreux après ceux du cinquième et sixième Imam. Notons que, à cause de l’absence de liberté d’opinion et d’expression, les récits n’ont pas été attribués nommément au septième imam. Pour échapper à la censure du pouvoir Abbasside, on s’est référé, sous un langage sibyllin, au “savant compétent” et autres phrases allusives…
L’Imam Moussa Kâzem était contemporain des quatre califes Abbassides Mansour, Hâdi, Mehdi, Hâroun – qui, tous, lui menèrent la vie dure. Finalement, Hâroun le fit jeter en prison et, après des années de captivité, le fit empoisonner dans sa cellule.
L’Imam Reza (que Dieu Lui accorde le salut)
Tout observateur objectif de l’époque pouvait constater que plus les califes opposés aux “gens de la Maison” accentuaient leurs pressions et leurs tortures vis-à-vis des Imams et des Chi’ites, plus ces derniers trouvaient de partisans, autrement dit, la répression du califat ne faisait que mieux révéler le visage sanguinaire du pouvoir et reconfirmer les opposants dans leur lutte sacrée. Ce fait tourmentait secrètement les califes et les rendait véritablement malheureux.
Ma’moun, septième calife Abbasside, contemporain de l’Imam Reza avait pris les rênes du pouvoir après avoir assassiné son frère Amin. Pour avoir la conscience tranquille et être débarrassé, une fois pour toute, des Chi’ites, il décida de mener une politique totalement nouvelle, de forme pacifique: donner le gouvernement à l’Imam Reza. En effet, l’attribution du pouvoir à ce dernier, permettait à Mamoun d’intégrer l’Imam au califat corrompu et, ainsi, de ternir sa réputation de guide vertueux de la communauté; cette dévalorisation de l’Imamat, base du chiisme, aurait comme conséquence l’écroulement de toute la doctrine; de plus, cette politique avait l’avantage de neutraliser les mouvements insurrectionnels successifs des descendants de Fatima car, participant au pouvoir, ces derniers n’avaient plus de raison de vouloir renverser le régime. I1 faut ajouter qu’une fois l’Imam compromis, il était facile pour Ma’moun de l’éliminer… Le calife Ma’moun appliqua son plan: il offrit le gouvernement à l’Imam Reza qui, après avoir refusé longuement; accepta, sous condition de ne pas s’ingérer dans les affaires proprement temporelles (désignation ou destitution des responsables) du gouvernement; autrement dit, l’Imam Reza limita son domaine à la direction spirituelle des gens, au dialogue avec les autres communautés religieuses, à la diffusion des sciences islamiques. I1 prononça d’admirables discours sur les questions religieuses – Ma’moun aimait beaucoup les discussions religieuses – et ses propos relatifs aux préceptes islamiques furent considérables puisqu’ils dépassent ceux de tous les Imams, le Commandeur des croyants (l’Imam Ali) mis à part.
Un des avantages du huitième Imam était d’avoir reçu de ses grands-parents une multitude de hadiths; sur son avis, on passa au crible tous les “récits” douteux que des mains mal intentionnées avaient glissé parmi les récits des “gens de la Maison”.
Au cours d’un voyage entre Médine et Marv – entrepris pour célébrer son investiture – les gens affluèrent chaleureusement vers lui; surtout en Iran où les croyants accoururent de partout – tels des papillons autour d’une bougie – pour s’instruire aux préceptes religieux et à la vérité divine. Ma’moun fut surpris par l’accueil exceptionnel que lui réservait les populations musulmanes; il comprit que sa politique n’avait pas donné les résultats qu’il escomptait. Aussi, pour réparer son erreur, il fit empoisonner l’Imam Reza qui mourut en martyr. A nouveau, la politique répressive des califes vis-à-vis des “gens de la Maison” et des Chi’ites fut poursuivie.
L’Imam Mohammad Taqi; l’Imam Ali Naqi et l’Imam Hassan Asgari (que Dieu leur accorde le salut)
Le milieu dans lequel vécurent ces trois Imams était le même. Après le martyre de l’Imam Reza, Ma’moun convoqua à Bagdad l’unique fils du défunt Mohammad Taqi: I1 lui prodigua affection et réconfort, lui offrit une résidence et lui donna même sa fille en mariage. En réalité, ce comportement si amical dissimulait les sombres visées du calife; celui-ci en installant l’Imam Taqi’ auprès de lui et de sa fille, pouvait mieux le contrôler; le séjour de l’Imam à Samara – l’Imam Ali Naqï et l’Imam Asgari séjournèrent aussi dans cette capitale du Califat – était plut6t un séjour en résidence surveillée.
Ces trois Imams respectés dirigèrent la communauté pendant cinquante-sept ans. Le nombre des Chi’ites qui habitaient, à cette époque, l’Iran, l’Irak, et la Syrie était considérable puisqu’il atteignait plusieurs centaines de milliers. Les rapporteurs d’hadiths reconnus ne manquaient pas. Les hadiths qu’on rapporte de ces trois Imams sont peu nombreux. D’ailleurs, ils eurent une vie plutôt courte: le neuvième Imam mourut à 25 ans, le dixième Imam à quarante, le onzième à 27 ans. Ces faits montrent bien combien ces illustres guides étaient sous le contrôle du Califat et qu’ils ne pouvaient librement exercer leur activité ou leurs devoirs. Malgré les pressions et les obstacles, ces trois nobles Imams nous ont fait parvenir des “récits” inestimables relatifs aux préceptes islamiques et à leur application.
L’Imam Asr ou le Mahdi attendu (que Dieu lui accorde le salut)
Le califat avait décidé à l’époque de l’Imamat d’Hassan Asgari d’éliminer par tous les moyens, son successeur; ainsi, un terme serait mis au Chiisme. C’est pourquoi on avait redoublé la surveillance de l’Imam.
Lorsque l’Imam du temps (Imam Zaman) vint au monde, on garda le silence sur sa naissance et jusqu’à l’âge de six ans, personne ne put le rencontrer, sauf les intimes de son père. Après le martyre de son père, sur ordre de Dieu, l’Imam du temps disparut momentanément (la petite Occultation). Il communiquait avec les fidèles de la communauté et résolvait leurs problèmes par l’intermédiaire de quatre vicaires gui avaient la possibilité de pouvoir le joindre. Bientôt, sur ordre du Seigneur l’Imam du temps s’absenta pour une longue période, (la grande Occultation) promettant de réapparaître et de sauver les hommes le jour où la terre sera débordée par le mal et l’oppression. De nombreux récits concernant l’absence et la venue de ce Messie ont été rapportés du noble Prophète et des Imams, tant par les Sunnites que par les Chi’ites. D’ailleurs, du vivant de son père, quelques dignitaires chi’ites avaient eu le privilège et le bonheur de voir le futur Messie. Rappelons que- nous l’avons vu dans la discussion consacrée à la prophétie et à l’Imamat – comme jamais, le monde ne peut se détacher de la religion divine, de son Prophète et de son Imam, ces gardiens de sa pureté.
Conclusion relative à la méthode des guides religieux
De l’histoire des prophètes de Dieu et des guides religieux on peut tirer la brève conclusion suivante: ces individus exceptionnels étaient des hommes lucides en quête de vérité et de justice; ils invitaient l’humanité entière à suivre cette voie pour laquelle ils se dévouaient corps et âme et faisaient tous les sacrifices.
Autrement dit, ils s’efforçaient de former l’homme et la société humaine de la façon la plus parfaite, c’est-à-dire, libérés de l’ignorance, de 1’arriération et des superstitions. Ils voulaient inculquer des idées et des opinions dignes de l’homme et de l’humanité afin que les hommes agissent non pas comme les animaux sauvages – qui s’entre dévorent et ne se préoccupent que de leur nourriture – mais, comme des créatures élues de Dieu.
Ils visaient non seulement leur propre bonheur mais, aussi celui de toute la société; ils cherchaient à rendre heureux tout l’univers humain.
Les prophètes et les guides ont vu que le bien de l’homme (ce que désire aussi ce dernier) réside dans la bonté, la bienveillance envers son prochain; c’est-à-dire, que l’homme véritable doit vouloir pour ses semblables ce qu’il désire pour sa propre personne et refuser pour eux ce qu’il refuse pour lui-même.
C’est grâce à cette lucidité, à cette reconnaissance de la vérité divine, que ces nobles personnages ont compris l’importance de ce devoir social de l’homme – la bienveillance et les tâches qui en dérivent -, d’où leurs qualités exemplaires, leur esprit de dévouement, leur abnégation. Ils n’ont pas manqué de sacrifier leur vie et leurs biens pour défendre la vérité et déraciner le mal; en effet, ils n’étaient pas attachés aux biens de ce monde, ils détestaient l’égoïsme et l’avarice, ils ne mentaient jamais, et ne calomniaient personne, ne s’en prenaient pas aux gens et à leurs biens.
Nous expliquerons plus amplement les effets de ces qualités propres aux prophètes et aux guides religieux dans la section consacrée à la morale.