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Biographie
L’Imam Hassan al Askari est né le lundi 10 Rabi’II 232 et a vécu avec son père jusqu’à l’âge de 22ans. La mère de l’Imam s’appelle Haditha Khatoune, elle était une femme intelligente et sa pureté d’âme lui avait valu de mériter d’être la mère de la preuve de Dieu sur Terre.
La naissance de l’Imam fut à Médine, et il y passa ses premières années d’enfance et lorsque le calife Abbasides Mutawakkil convoqua son père à Samarra, il l’accompagna. L’Imam Hassan Al-Askari (a.s) passa la majeure partie de sa vie à Samarra, dans la maison où son père Imam Ali Al-Hadi (a.s) fût maintenu en résidence surveillée. Malgré cette surveillance rapprochée, il assuma depuis cette « prison » toutes ses responsabilités et ses devoirs. Il enseigna à ses adeptes le Qur’an et les véritables préceptes de l’Islam tels que le Prophète (saw) et ses Ahl-ul-Bayt (a.s) l’instruisaient. En fait, l’Imam Hassan Al-Askari (a.s) rédigea une exégèse (Tafseer) complète du Qur’an. Ce livre d’interprétation fût cité par de très nombreux savants, érudits, historiens et exégètes tels que Kulaini ou encore Saduq.
Il mourut empoisonné le vendredi 7 Rabi’I, 260, ses funérailles furent conduites par son fils l’Imam Al-Mahdi. Il fut inhumé près de son père à Sâmarrâ (Iraq).
Il était bien bâti physiquement et avait de beaux traits. Il ressemblait au Prophète (P) par son caractère. Il était l’homme le plus savant de son temps. On dit que le nombre de personnes qui bénéficièrent de ses lumières scientifiques atteignit dix-huit milles. Parmi eux on peut noter le célèbre philosophe Al Kindi (le professeur d’Al Farabi) qui brûla un de ses manuscrits après avoir reçu les remarques de l’imam (P).
Titres et sa lignée
Voici la lignée de l’Imam al-Hasan al-‘Askarî : Ibn Ali b. Muhammad b. Ali b. Mûsâ b. Ja’far (a). Sa mère fut une servante nommée “Hudayth” ou “Hadîtha” ; certaines sources la nomment “Sûsan”, ou “Salîl”, et l’ont admiré en la considérant parmi les mystiques et les pieuse et avec l’expression :
Elle est une femme vertuese et ascétique.
Les titres de l’Imam sont :
Sâmit (صامت)
Hâdî (هادى)
Rafîq (رفیق)
Zakîî (زَکى)
Naqî (نقى)
Khâlis (خالص)
Egalement Ibn ar-Ridâ est un titre qu’on donnait aux trois Imams à savoir l’Imam al-Jawâd (a), l’Imam al-Hâdî (a) et l’Imam al-Hasan al-‘Askarî (a).
L’Imam al-Hâdî (a), le père de l’Imam al-Hasan al-‘Askarî (a), a vécu près de 21 ans à Samarra ; c’est pourquoi ces deux Imams sont connus sous le nom d’al-“‘Askarîyayn” ; ‘Askar étant l’ancien nom de Samarra.
Ahmad b. ‘Ubayd Allah b. Khâqân a décrit les caractères apparents de l’Imam al-‘Askarî (a) ainsi : Il eut des yeux noirs, un très beau visage et une taille moyenne.
Son surnom fut : “Abu Muhammad”.
Femmes et ses enfants
La plupart des historiens considèrent que l’Imam al-‘Askarî (a) n’a jamais épousé officiellement une femme. Sa lignée a continué par une servante qui fut la mère de l’Imam al-Mahdi (a). Cependant, Cheikh as-Sadûq ainsi que Zayn ad-Dīn b. Nūr ad-Dīn Ali Shahîd ath-Thâni écrivent que cette femme fut l’épouse légale de l’Imam al-‘Askarî (a)[1].
Le nom de cette femme n’est pas bien connue non plus, et on pense que ce fut exprès afin de garder secret la naissance de l’Imam al-Mahdi (a). Néanmoins certains on écrit qu’elle s’appelait Narjis, d’autres considèrent son nom Saqîl, Maryam ou Rayhâna[2].
D’après la plupart des sources, son seul enfant fut l’Imam al-Mahdi (a), né au mi-Sha’bân de l’an 255 H.
Récit de la naissance de son fils, le Mahdi, al Qâ’im (a)
Dans un long récit, Hakima bt. Muhammad b. Ali, la sœur du dixième Imam (a), raconte que l’épouse de son neveu, l’Imam al-Hasan al-‘Askarî (a), ne présentait jusqu’au jour de son accouchement, aucun signe de grossesse et que le soir de l’accouchement jusqu’au moment de la naissance de l’enfant, la mère, ne ressentant aucune douleur, était tranquillement endormie. Le père, l’Imam al-‘Askarî (a), ne montera le nouveau-né qu’a une quarantaine de disciple très intimes, puis l’enfant fut caché.
D’après plusieurs récits le onzième Imam (a) aurait adopté une double tactique pour garantir la sécurité de son fils. Des rumeurs circulant dans les milieux chiites et identifiant al-Mahdi (a) au douzième Imam (a) seraient arrivées jusqu’aux oreilles des hommes du pouvoir abbasside, c’est pourquoi, selon les chiites imamites, aucun Imam ne fut aussi surveillé et espionné que ne fut le onzième, l’Imam al-‘Askarî (a)[3].
Preuves de son imamat
Cheikh al-Mufîd écrit qu’al-Hasan b. Ali (l’Imam al-‘Askari) (a) devint le onzième Imam des chiites duodécimains, après le martyre de son père l’Imam al-Hâdî (a), et cela grâce à sa prééminence, et sa supériorité dans la science et dans la connaissance sur tous les autres hommes de son époque[4].
Dans un des récits rapportés de Ali b. ‘Umar an-Nawfalî à propos de l’Imam Hâdî (a) on lit :
“J’étais à côté de l’Imam al-Hâdî (a) dans la cour de sa maison lorsque son fils Muhammad Abû Ja’far passa devant nous. Je lui ai demandé :
Ce sera lui notre Imam après vous ? il répondit : non ! votre Imam après moi, sera al-Hasan”[5].
Vie à Samarra
L’Imam al-Hasan al-‘Askarî (a) est venu à Samarra à l’âge d’un an (233 H. / 847a.c) avec son père, et a vécu toute sa vie dans cet endroit.
Relations avec les chiites
L’Imam al-Hasan al-‘Askarî (a), durant ses années de sa vie à Samarra, à l’exception de quelques fois où on l’a mis en prison, fut comme tous les autres citadins ordinaires de cette ville. Les historiens pensent que si l’Imam avait été libre pour choisir son lieu de vie, il aurait choisi la Médine! Donc la ville de Samarra est considérée pour la plupart des chiites comme une terre d’exile pour lui qui était forcé par les califes abbassides à y vivre.
Sa présence dans cette ville, était toutefois surveillée et il était considéré comme un danger pour le gouvernement, du fait de son influence sur les musulmans. C’est pour cette raison qu’on avait demandé à l’Imam d’informer constamment le gouvernement abbasside de sa présence sur Samarra[6].
Il est rapporté également qu’il était contraint de se rendre au centre du gouvernement (dâr al-Khilâfa) tous les lundis et jeudis de chaque semaine. Certains ont interprété cette obligation comme un respect, d’autres plutôt comme un contrôle et une surveillance.
Du fait de ces surveillances intenses, il parait que l’Imam n’était pas libre dans ces relations avec les chiites et eux, ils ne pouvaient pas le voir facilement. Il est rapporté que ses adeptes et chiites se préparaient pour le voir sur son chemin où il se rendait auprès du calife, ou était contraint d’accompagner ce dernier[7].
Mais l’Imam était surtout en contact avec ses chiites par correspondance ; ses écrits existent dans diverses sources.
Toutes ces conditions avaient fait que certaines personnes jouer le rôle de l’intermédiaire entre l’Imam et ses adeptes, parmi lesquels il faut mentionner ‘Aqîd son servant très proche, celui qui l’a élevé des la naissance et qui envoyait ses lettres ; également Abu al-Adyân qui, lui aussi, était à son service et transmettait ses lettres[8].
Mais plus importants encore que ces deux personnes, c’est Uthman b. Sa’îd qui était le Bâb, le représentant officiel de l’Imam et l’intermédiaire entre lui et ses adeptes.
Ce fut lui même qui, après le martyre de l’Imam al-‘Askarî (a), et le commencement de la période de l’Occultation mineure a joué le rôle du premier Bâb (ou Nâ’ib, Wakil, Safîr) de l’Imam Caché (a).
Sa générosité
« Un jour j’attendais Abou Muhammad (p) (l’Imam Al-Askari). Lorsqu’il arriva à ma hauteur, je le conjurai de soulager ma détresse. Je jurai que je n’avais plus un dirham, et que je n’avais pas eu de petit-déjeuner ni de dîner. L’Imam me dit que je faisais un serment de parjure au nom d’Allah et me reprocha à bon droit d’avoir caché cent dinars dans le sol. Il ajouta qu’il ne me dit pas cela pour trouver une raison de ne rien me donner. Puis il donna l’ordre à son serviteur de me verser cent dinars. »
Cette histoire nous prouve sa grande générosité car même en sachant que l’homme ment, l’imam lui donna l’argent
Une autre histoire raconte qu’un homme ayant entendu parler de la générosité de l’Imam, alla le voir. Il avait besoin de cinq cent dirhams. L’Imam lui donna les cinq cent dirhams dont il avait besoin, ainsi que trois cents autres
Notes:
- Cheikh as-sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 2, p 418 ; al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 51, p 28
- At-Turayhî, Jâmi’ al-Maqâl fî Tamyîz al-Mushtarakat min ar-Rijâl, p 160
- Muhammad Ali, Amir-Mu’izzî, p 255, 2007 C
- Cheikh al-Mufid, al-Irshâd, p 295
- Kulayni, al-Kâfi, vol.1, p.324
- Cheikh at-Tûsî, al-Ghayba, p 19
- Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, p 387
- Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Din, p 475