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L’Imam ar-Ridha A.S ou Alime Ale Mouhammad
L’ IMAM ET LA PRIERE DE EID
Contraint d’accepter le poste de dauphin proposé par Mamoun Al Rachid, la cérémonie de l’investiture et du témoignage de serment de fidélité à H° Ali Ibn Mûsa Ar Reza (as) eut lieu au Mois Béni de Ramazan. Moins d’un mois plus tard, vint la fête de l’Eïd Al Fitr ou la fête de la Fin du Ramadan. Mamoun demanda au fils du Saint Prophète de conduire la Prière de l’Eïd. Le véritable Successeur du Messager d’Allah refusa sa requête en lui rappelant l’une de ses conditions qui stipule qu’il « n’interviendra dans aucune affaire officielle. » Mamoun ne tarda pas à agir auprès de l’Imam (as), pour lui solliciter d’y aller. Il y insista et persista. «Diriger une Prière collective n’est pas un acte politique qui rentre dans les conditions de l’accord, » dit-il.
H° Thamin Al Hujaj (as) lui fit savoir qu’ « il est préférable que vous m’en dispensiez. Pourtant, s’il me faut y aller, j’exécuterai cette prescription divine de la même manière que l’ont accomplie l’Envoyé de Dieu ainsi que Ali Ibne Abitalib (as), son Calife légal.
– Vous êtes maître de vos actes, » lui répondit le fils de Harûn Al Rachid.
La nuit noire plia son voile. Les premiers rayons du soleil apparurent. Le matin du 1èr Shawal arriva. Conformément à l’usage établi aux temps des califes, les chefs de l’armée, les nobles et notables revêtirent de somptueux vêtements et parures de circonstance. Montés sur des chevaux harnachés, ils se présentèrent devant la maison de l’Imam a° pour l’accompagner à participer à la Prière de Eïd.
La population, en grande masse, se prépara, elle aussi, à accueillir avec joie le descendant de H° Mohammad (saw) dans les rues et passages que va emprunter le cortège majestueux de Sa Sainteté et le suivre jusqu’au lieu de Prière. Un grand nombre d’hommes et de femmes s’étaient même hissés sur les terrasses afin de contempler la magnificence de l’escorte de l’Imamât. Tout le monde attendait s’ouvrir avec impatience la porte de la maison bénie de l’Imam a° pour le saluer.
L’Imamé Hashtum a° (le 8è Imam) fit d’abord le « Gousl » (le bain rituel) et s’entoura, ensuite, la tête d’un turban blanc dont il plaça un bout sur sa poitrine et jeta l’autre bout sur son dos. Il se déchaussa, releva le bas de son vêtement et demanda à ses serviteurs d’en faire autant. Il prit dans sa main une canne à l’embout de fer, puis sortit de sa résidence, en compagnie de ses hommes. Suivant la tradition islamique en ce jour grandiose, il déclama à haute voix : « Allahô Akbar ! Allahô Akbar ! » (Allah est Le Plus Grand !).
Les pèlerins, partagés entre les larmes de joie et le désir d’accomplir le Salât de l’Eid derrière le Successeur véritable du Saint Prophète d’Allah, joignirent leur voix à la sienne pour réciter cette formule de l’occasion et le firent avec tant de ferveur et d’émotion que ce son semblait venir de la voûte azurée ou jaillir de l’écorce terrestre.
L’Imam a° fit halte un instant devant la porte de la maison et prononça cette oraison d’une voix forte : « Dieu est Le plus Grand ! Dieu est Le plus Grand ! Dieu est Le plus Grand ! Qu’Il soit remercié de nous avoir guidés. Dieu est Le plus Grand ! Qu’Il soit remercié de nous avoir accordé le bétail ! Louange à Dieu qui nous a fait sortir vainqueurs de l’épreuve ! »
La foule entière reprit à l’unisson cette phrase d’une voix puissante tandis qu’elle pleurait à chaudes larmes dans l’exaltation de ses sensations.
Les commandants et officiers de l’armée, vêtus de l’uniforme et chaussés de bottes, s’imaginaient que le Successeur de Mamoun Al Rachid suivrait le protocole monarchique, habillé de vêtements somptueux et monté sur un cheval. Mais, quel ne fut leur étonnement lorsqu’ils virent l’Imam a° à pied, dans une simplicité remarquable et dont l’attention est tournée vers Dieu ! Ils descendirent en hâte de leur monture, se débottèrent rapidement et se fondirent en larmes. Ils s’unirent à la foule pour élever leur voix à réciter le Takbir.
Le cortège se dirigea vers le lieu de Prière avec ferveur et enthousiasme. Tous les dix pas, l’Imam Reza (as),s’arrêtait pour formuler cette oraison à quatre reprises et, la foule, en pleurs, le suivait d’une voix forte et très émue. La ville de Marw s’emplit de lamentations. Elle avait vu de nombreuses fêtes de Eïd mais, celle-ci était sans pareille !
La nouvelle ne tarda pas à parvenir jusqu’à Mamûn Al Rachid. Ses proches l’avertirent que si cette situation se poursuivait, le danger d’une révolution ne serait pas à écarter. Mamûn en fut ébranlé. Il fit aussitôt savoir à l’Imam a° :
« Retournez vite car il se peut que vous soyez importuné et que vous subissiez quelque préjudice ! »
Le fils d’Ali Ibn Abi Talib (as) demanda ses chaussures et ses vêtements. Il les revêtit et s’en retourna en proclamant que : « je vous avais bien dit, dès le début, de m’en dispenser ! »
L’IMAM ET LA LECON DE TAWHID
Un habitant de la Région de Balakh vint voir l’Imam Ali Ibn Mûsa Ar RIDHA (as).
« Je voudrais vous poser une question, dit-il. Si votre réponse se révèle exacte, j’accorderais foi à votre Imamat.
– Demande tout ce que tu veux savoir, lui répondit le Successeur du Saint Prophète (saw), à l’image de son ancêtre et l’Emir des Croyants dont il a hérité le nom, Hazrat Ali Ibn Abî Tâlib (as) qui avait lancé , un jour, du haut de la chaire, dans la Mosquée de Koufa en Iraq, une phrase devenue célèbre et immortalisée dans les annales de l’histoire de l’Islam : « Salouni, Salouni, Qabl ane Taf kédhouni ! » , demandez, demandez, avant que vous ne me voyiez plus !
– Depuis quand existe votre Dieu ? Quelle est sa forme et comment vit-il ? demanda l’homme.
– Il a donné un espace à tout corps, sans qu’Il ait lui-même un endroit. Il crée la forme, mais ne la possède pas. Il ne s’appuie que sur Sa propre Puissance, lui répliqua l’Imam (as).
En écoutant ces paroles qui lui allèrent droit au cœur, l’étranger se leva sur le coup, se dirigea vers l’Imam (as) lui embrassa le front et proclama :
« J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah, que Hazrat Mohammad (saw) est Son Messager et Ali (as) en est son Successeur légal ; la voie qu’a tracée le Saint Prophète d’Allah est droite et authentique ; vous êtes les véritables Imams et ses Successeurs incontestables. »
L’IMAM ET LE VOUZOU DE MAMUN
Un jour, l’ Imamé Hashtum (as) se rendit chez Mamûn Ar Rachid. Il le vit en train d’accomplir le Woudhou ou l’ablution rituelle de la Prière. Un domestique lui versait de l’eau sur le bras et il en effectuait la purification.
Hazrat Ali Ibn Mûsa Ar RIDHA (as) s’approcha du Calife :
« Ô Mamûn ! Ne laissez personne participer à votre acte destiné au culte de votre Seigneur ! » Lui fit remarquer le Descendant du Saint Prophète en citant, à l’appui, ce Verset du Saint Qurân :
« LA YOUSHRIK BHI IBHAADHATI RABBHIHII AHADHAA »
– dans l’adoration il n’associe personne à son Seigneur. –
(Sourate Al Kahf – La Grotte ; Verset 110)
Le fils du fastueux calife des Mille et Une Nuits renvoya son serviteur et termina ses ablutions tout seul. Néanmoins, cela ne fit qu’attiser sa haine contre l’Imam (as).
L’IMAM ET L’INVITE DE MAMUN
Quelques jours après cet évènement, Mamûn Al Rachid invita le Huitième Imam (as) à sa résidence. Il lui prépara une étrange réception. Il ordonna à sa garde royale ainsi qu’à ses serviteurs de ne pas soulever le rideau qui séparait son trône de la grande salle, au moment où pénètre H° Ali Ibn Musâ Ar RIDHA (as).
« Vous le laisserez tel qu’il est, dit-il. Dès que le fils de Musâ Al Kazim se présentera devant moi, je lui trancherai la tête, ajouta-t-il. »
Il prit son épée et s’assit sur le siège royal. L’Imam fit son entrée dans le Palais. Un lieu qui n’était que silence et mort. Le grand rideau épais s’ouvrit de lui-même. Mamûn se leva de son fauteuil de calife, se courba devant l’Imam a°, le traita avec révérence et lui remit une somme de cent mille dinars.
Thaminul Aymmah fit ses adieux à son hôte. Le store qui s’était refermé derrière l’Imam (as) s’écarta de nouveau pour lui laisser le passage. Le successeur du Saint Prophète illustra par son geste que le Représentant véritable d’Allah sur terre maintient le pouvoir sur toute la nature et ne dépend de nulle chose.
Va koulla shay ïne ah – saynahou fi imamim – moubhine
(Nous avons rassemblé toute chose dans l’Imam
– le Guide – déclaré)
Sourate Al Yâ Sîn, Verset 12 –
Les soldats qui regardaient la scène bouche béante demandèrent au lieutenant de Harûn Al Rachid les raisons de ses réactions :
« Comment se fait-il qu’au lieu de le tuer, vous lui avez offert de l’argent avec tous les respects dûs à un supérieur ?
Je ne comprends pas ce qui m’est arrivé lorsque Aboul Hassan apparut en face de moi, » leur répondit Mamûn.
Un des serviteurs qui était le fidèle de H° Ali Ibn Musâ Ar RIDHA (as) vint voir l’Imam, lui raconta tout le récit et lui questionna sur ce phénomène miraculeux qui s’était produit au Palais de Mamûn.
Le Descendant de H° Ali Ibn Abî Talib (as) sortit un morceau de papier de sa poche sur lequel figurait un Dhûa. C’était un « TAVIZ » ou amulette sacrée qu’il le tenait de son aïeule, H° Sayyida Fatima Zahera (as).
LA SIMPLICITE DE L’IMAM
La Mosquée du Saint Prophète à Médina ou Masjidûn Nabavi brillait par la présence de Sa Sainteté, Hazrat Ali Ibn Mûsa Ar RIDHA (as). Il s’était, ce jour, habillé de beaux vêtements couverts d’une somptueuse chasuble.
Un savant religieux du nom de Sufyan Thawri se trouvait aussi parmi l’assistance. Il réprouva la tenue de l’Imam a° :
« Un costume bon marché serait un point d’honneur pour vous, » lui reprocha-t-il.
Le Successeur du Messager d’Allah l’appela à ses côtés, prit sa main et l’enfonça à l’intérieur de son aube :
« Ô Sufiyan ! Que constates-tu ? Lui demanda l’Imam (as).
– C’est un habit rudimentaire, de la laine crue, répondit-il, après l’avoir bien touché et vérifié.
– Certes, l’apparence s’affiche pour le monde extérieur tandis que l’intimité se rattache à Dieu, » lui fit comprendre Hazrat Thamin Al Hujaj (as).
L’IMAM ET LE SOLDAT
Il arrivait, souvent, à l’Imam Ali Ibn Mûsa Ar RIDHA (as) de prendre un bain à l’établissement réservé au bain public. Il détestait d’avoir la haute main sur ses domestiques pour préparer le bain dans un cadre princier à son domicile comme en ont l’habitude les gens du Palais.
Le Descendant du Saint Prophète (saw) se dirigea, donc, vers ce lieu. Le propriétaire de
L’exploitation n’avait jamais pensé que le Successeur officiel d’Al Mamûn viendrait se laver dans cet endroit. Il savait bien que les rois mènent une vie de château.
Abûl Hassan pénétra dans la grande salle. Il prit donc une place.Un soldat l’a précédé. Celui-ci vint et retira l’Imamé Hashtum (as). Il lui demanda de verser de l’eau sur sa tête. Un voisin reconnut Hazrat Ali Ridha (as) et ne put s’empêcher de crier : « Ô le soldat de Mamûn ! Tu es ruiné ! Ne connais-tu pas le Fils de la Fille du Messager d’Allah que Dieu a béni, lui et sa sainte famille ? Tu le commandes de te masser ? »
Le soldat se sentit extrêmement bouleversé. Il se jeta sur les pieds de l’Imam a° et les embrassa. Il se mordit les lèvres et lui présenta ses excuses.
« Ô Yabn Rassûlullah ! Pourquoi m’avez-vous obéi ? » Dit-il d’une voix troublée.
L’Imam a° sourit et lui répondit dans un langage affectueux :
« Ô le serviteur d’Allah ! C’est une récompense ! Je n’ai pas voulu vous désobéir dans ce que j’ai été récompensé. »
L’IMAM ET LE JUIF
Un adepte de la religion judaïque vint, un jour, chez l’Imam Ali Ibn Moosa Ar RIDHA (as) et lui demanda :
« Comment pouvez-vous accepter Mohammad (saw) comme Prophète de Dieu alors qu’il n’a montré aucun miracle ? »
Le plus grand des miracles est l’esprit humain, lui répondit le Successeur du Messager d’Allah.
L’homme a cette faculté de penser, de concevoir des idées dans son esprit, de connaître, d’apprendre et de raisonner.
L’Islam fait appel à la raison humaine.
L’homme doit accepter Dieu par la raison, mais non par des miracles, » lui expliqua l’Imam (as).
L’IMAM ET LE CHRETIEN
Un moine chrétien se présenta devant Hazrat Ali Ibn Moosa AR RIDHA (as) et lui posa ces trois questions :
« Croyez-vous que Jésus (H° Isâ a.s.) est vivant ? demanda-t-il.
Oui, Jésus (H° Isâ a.s.) est vivant, lui répondit le huitième Imam (as).
Acceptez-vous que H° Mohammad (saw) est décédé ? demanda-t-il de nouveau à l’Imam (as).
Certes, H° Mohammad (saw), le Messager d’Allah est décédé, déclara son Descendant.
Admettez-vous la Prophétie de Jésus (H° Isâ a.s.) comme Envoyé de Dieu ? questionna-t-il.
Je crois à ce Jésus (H° Isâ a.s.) qui a proclamé qu’un Prophète viendra après moi, Ehmad sera son nom, je témoigne la profession de foi sur sa Mission Prophétique et vous invite tous à le suivre et de ne pas lui tourner le dos, si non vous vous égarerez, » lui rétorqua le Saint Imam (as).
Une réponse très nette qui retint la Prophétie de Jésus et sauva celle de H° Mohammad (saw).
L’Imam a.s. reprit la parole en déclarant que :
« Il est vrai que vous êtes venu avec toutes les louanges de Jésus, mais soyez-en sûr, que nous le vénérons plus que vous. Nous affirmons que Jésus priait jour et nuit alors que vous niez, par contre, ce fait.
– Qui vous a déclaré que nous refusons les adorations de Jésus ? répliqua le moine. Il n’y a personne à l’âme plus fervente, pieuse et dévote que celle de Jésus, ajouta –t-il.
La réponse de l’Imam a.s. vint à point nommé. Il lui rendit la pièce de sa monnaie.
« Votre foi vous dicte que Jésus est Dieu, alors à qui adressait-il ses Prières ? » lui interrogea l’Imam a.s.
Le chrétien eut le bec cloué par cette réponse qui tomba comme un coup de tonnerre. Il réfléchit un instant et se courba aux pieds de l’Imam a.s. Ses lèvres murmurèrent la formule de Shahadhâ. Il embrassa l’Islam et devint Shia, le Fidèle des Ehloul Bayt a.s.
IMAME ZAMINE A.S.
Pendant son long périple qui le mena de Madina (Arabie Séoudite) à Marw – Khorassan (en Iran), Hazrat Ali Ibn Moosa Ar RIDHA a(as)rencontra dans la jungle un chasseur qui était sur le point de tuer une biche. Dès que celle-ci aperçut le Descendant du Saint Prophète, elle courut vers lui et parla dans son langage. L’Imam (as)s’approcha de l’homme et lui demanda de la laisser partir pour nourrir ses petits qui étaient affamés. Il lui assura, en outre, que la biche reviendrait dès quelle aura fini de les allaiter.
Le boucanier y concéda, mais n’accorda pas foi à la promesse de l’animal. L’Imam (as) interrompit son parcours et se joignit à cet homme pour l’attendre reparaître.
La biche s’en retourna avec sa portée. Le chasseur fut frappé de stupeur par cette scène miraculeuse. Il revint sur sa décision et relâcha sa proie. Après cet évènement historique, le huitième Imam a.s. devint célèbre comme « Imamé ZAMINE (as) »
Zamanat : caution, garantie. Zamine : qui assure, cautionne, porte garant.
Nos honorables Oulémas citent plusieurs raisons pour définir l’expression « Imamé Zamine » dont l’une d’elles vient d’être évoquée.
Le deuxième argument est que : Mamûn Al Rachid n’était pas aussi sincère qu’on le pensait. Il n’était pas moins sanguinaire que Moutawakkilé Abbassi du temps de dixième Imam (as) ou Harûn son père et Hadi son oncle.
Mamûn avait donné l’ordre de tuer quiconque irait au Zyarah de l’Imamé Houssen (as) à Kerbela. Nombreux Shias, les amis des Ehloul Bayt, en furent victimes.
Lorsque le huitième Imam (as) devint le Régent de Mamûn, celui-ci ne pouvait plus appliquer ouvertement cette mesure. Il y apporta, donc, un changement en proclamant que tous ceux qui seront cautionnés par Thaminal Hujaj, l’Imam RIDHA (as), pourront se diriger vers la Ville Sainte de Kerbela.
Les gens se ruaient chez Aboul Hassan, Hazrat Ali Ibn Moosa Ar RIDHA (as) Il se portait garant de tous ceux qui en faisaient la demande. Le huitième Imam fut, dès lors, officiellement reconnu comme « Imamé ZAMINE (as).»
Le troisième argument se réfère au Hadith du Saint Prophète (saw) qui déclare que : « Je jure de me porter garant de celui qui, pendant son voyage, garderait avec lui, l’un des noms sacrés de mes Ehloul Bayt. Ni la mer, ni la terre ne lui feront du tort. »
Comment garder sur soi le nom sacré de l’Imam a.s. lorsque la prononciation de celui-ci suffit à attirer toutes les peines du monde !!
Cependant, quand Mamûn fit battre des pièces de monnaie gravées au nom de l’Imam RIDHA (as), il devint ,dès lors, très commode aux Shias de suivre à la lettre la parole du Messager d’Allah. Ainsi, porter sur soi cette pièce de monnaie c’est faire d’une pierre deux coups. En même temps que celle-ci constitue de l’argent liquide, elle représente aussi bien le nom de l’Imam (as) qu’elle protège des persécutions du Calife.
Le fait d’attacher la monnaie, au nom de « l’Imamé ZAMINE (as), au bras droit de celui qui entreprend un long voyage tire son origine de cette époque.
HADITH DE LA CHAINE D’ OR
Lorsqu’en l’an 200 A.H., sur les ordres de Mamûn Al Rachid, Hazrat Ali Ibn Musâ Ar RIDHA (as), fut contraint de quitter Madina, sa ville natale, où son aïeul et le Saint Prophète de l’Islam avait trouvé refuge, pour se diriger vers l’Iran, le pays de l’ancienne Perse, sa caravane traversa l’une de ses régions, appelée Nishâpur, célèbre pour sa science islamique, avant d’atteindre Marw, la nouvelle capitale de l’empire Abbasside.
Le Thaminul Aïmmah fit son entrée dans la ville de Nishâpur qui était, à cette époque, l’une des villes les plus peuplées de l’Iran. Le Descendant de H° Mohammad (saw) y reçut un accueil très chaleureux et sans égal. Tous les Oulémas, les érudits et savants religieux, les Rapporteurs de Hadiths, les historiens et étudiants se réunirent autour de lui. On énumère à cent vingt mille le nombre de personnes venues le recevoir. L’Imam fut obligé d’arrêter sa mule sur laquelle il avait confortablement pris place.
« Ô le fils du Messager d’Allah ! Vous nous rendez visite par votre passage dans notre cité, mais vous ne nous faites pas entendre un seul Hadith qui pourrait nous être bénéfique, » lui déclarèrent ces derniers.
Il fut une époque où l’Envoyé de Dieu, avant de quitter ce monde, avait demandé à l’assistance présente, de lui donner un crayon avec un papier, pour y marquer ses derniers vœux. Hélas ! On les lui refusa. Cet évènement est gravé noir sur blanc sur les pages de l’Histoire de l’Islam. Les temps avaient bien changé depuis deux siècles. Maintenant, c’est le peuple qui réclamait un Hadith au Descendant de l’Envoyé d’Allah.
L’Imam REZA a° souleva le pan du rideau qui couvrait sa litière. Son saint visage apparut. Les cris de « Allahou Akbar » et de Salvat se mirent à résonner dans l’air. Le soleil de la science brillait aujourd’hui sur Nishâpur. Le ciel fut dégagé de ses nuages sombres de l’ignorance. La lumière de la lampe des Ehloul Bayt illuminait les âmes.
« J’ai appris de mon adorable père, Imam Moosa Al Kazim (as), dit le huitième Imam (as) lui de son père Imam Jaafaré Ibn Mohammad as) , lui de son père Imam Mohammad Ibn Ali (as), lui de son père Imam Ali Ibnoul Houssein (as), lui de son père Imam Houssein Ibn Ali (as) , lui de son père Imam Ali Ibn Abi Talib (as), lui de Hazrat Mohammad (saw)le Messager d’Allah , lui de l’Ange Gabriel (as) et ce dernier de Allah , Le Maître des mondes qui a déclaré que :
« LAELAH ILLALLAHO HISNI , FA MANE DHAKHALA HISNI , AMENA MINE AZABHI »
( « Lailah Illallah » constitue ma forteresse , celui qui est donc pénétré dans ma forteresse se trouve à l’abri de mes châtiments )
L’Imam Ali Ibn Moosa Ar Reza a° prononça ces paroles, baissa le voile et continua son trajet. Il s’arrêta un instant et acheva son Hadith :
« BHI SHOROUTIHA VA ANA MINE SHOROUTIHA »
(Ceci s’accompagne de certaines conditions dont j’en suis une)
Il spécifia donc qu’il est l’Imam véritable et la conviction en son Imamat , comme à celle de ses prédécesseurs et ses successeurs , forme l’une des conditions de cette citadelle de la foi , sans quoi , cette formule de croyance reste lettre morte .
Il fit valoir , d’autre part , qu’il est le Calife d’Allah , le Représentant d’Allah sur terre, malgré la nomination par Mamûn Al Rachid de le faire son successeur , laquelle est nulle et dépourvue de sens
L’une des conditions la plus fondamentale est, donc, la soumission totale, sincère et véritable à l’Imam du Jour. Toute déloyauté retirerait le droit d’entrer dans cette forteresse. La seule manière de gagner le plaisir d’Allah réside dans l’obéissance à Son Prophète et ses Descendants, elle forme l’unique voie du salut et de l’immortalité dans la joie.
Ce Hadith est connu sous le nom de « SILSILATOUZ ZAHAB » ou « La Chaîne d’Or ». Les Rapporteurs de ce discours sont tous des Maassoumines, des personnes pures, saintes et infaillibles qui forment ensemble cette chaîne d’or.
Ces paroles furent mentionnées par écrit. Environ vingt mille plumes les rédigèrent devant l’Imam a°. On rapporte que si ce Hadith, par sa récitation, est insufflé sur un malade mental, ce dernier sera délivré de son affection et retrouvera sa santé.
L’IMAM ET LES FONCTIONS ADMINISTRATIVES
De nombreuses personnes critiquèrent la nomination par Mamûn au poste de régence de Hazrat Ali Ibn Musâ Ar REZA a°. Quoiqu’il ait accepté cette fonction, sous de strictes conditions, certaines gens ne purent l’avaler. La participation de l’Imam dans l’administration abbasside, même de nom seulement, fut perçue d’un mauvais œil. C’est une sorte de soutien au gouvernement corrompu de Bagdad, dirent-ils. L’Imam a° intervint donc à cette discussion :
« Qui des deux est supérieur, le Prophète ou le Successeur du Prophète ? Leur questionna-t-il.
– Le Prophète, répondirent-ils.
– Lequel des deux est inférieur, le souverain païen ou le souverain musulman corrompu ? Demanda-t-il de nouveau à ces détracteurs.
– Le souverain païen, déclarèrent-ils.
– De ces deux situations, laquelle est meilleure, celle dans laquelle la personne elle-même demande de coopérer ou celle dans laquelle elle est forcée d’accepter ? Interrogea l’Imam.
– Celle dans laquelle la personne demande elle-même de collaborer, affirmèrent-ils.
Après avoir soumis ce test, l’Imam s’expliqua : H° Yusuf a° était un Prophète et le roi d’Egypte un païen. En dépit de cela, H° Yusuf a° lui déclara :
Qaalaj alnii alaa khazaa inil arz innii hafizun aliim
– Et Joseph dit : affecte-moi aux trésors du territoire ; vraiment, je suis bon gardien et connaisseur.
(Sourate Joseph ; Verset : 55)
H° Yusuf a° formula cette demande parce qu’il voulut obtenir une position à seule fin de la servir pour atteindre un meilleur objectif : instituer les lois divines et faire régner la justice.
Le roi de l’Egypte était un païen, tandis que Mamûn un musulman corrompu.
H° Yusuf a° fut un Prophète d’Allah, par contre je ne suis que le Successeur.
H° Yusuf a° suggéra lui-même cette fonction, alors que je fus contraint de l’accepter.
Cette logique est universellement admise par toutes les religions que les fidèles peuvent exercer dans une administration dépravée, mais sans jamais aliéner leur propre foi, ni dévier de leur intention de gérer d’une manière correcte et vertueuse et pour le seul amour de Dieu les affaires qui leur sont confiées.
En d’autres termes, ils ne doivent pas être servis à aider le gouvernement corrompu dans ses actions nocives, ils doivent plutôt le faire progresser dans la voie religieuse de la meilleure façon possible.
Dans le premier cas, la personne faisant partie intégrante du système, ses efforts sont mis à l’avantage de celui-ci, tandis que dans l’autre, ils sont salutaires à sa religion et à l’humanité toute entière.
Tous les Imams, chacun à son époque, furent tels que, d’une part, ils condamnaient violemment la coopération avec les dynasties des Bani Omayya et des Bani Abbas et, d’autre part, ils encourageaient les Shias à y participer dans le seul but d’œuvrer en faveur de l’Islam.
Lorsque certains arguaient de leur motif selon lequel « si nous ne coopérons pas avec l’administration en place, les autres viendront nous remplacer pour y participer activement, » l’Imam REZA a° leur donnait la réponse suivante :
« Si personne n’obéissait aux souverains corrompus, leur gouvernement serait mutilé. »
DEÊ’BEL EL KHOUZAÏ ET LE MANTEAU DE L’IMAM
Le sabre du guerrier est moins à craindre que la plume de l’écrivain. Deê’bel El Khouzaï était l’un des rares poètes sincères et engagés. Par ses poèmes, il put conserver, pour l’histoire, plusieurs mérites et bienfaits des Ehloul Bayt a°s°.
Lorsque Hazrat Ali Ibn Mûsa Ar Reza a° était à Marw, Deê’bel lui rendit visite. L’Imam a° fut très joyeux de l’accueillir et d’écouter le poème qu’il avait composé. Il venait le réciter, pour la première fois, devant Le Successeur du Saint Prophète a°.
C’était un merveilleux poème qui dégageait l’ensemble de la tragédie des Ehloul Bayt, décrivant leurs souffrances, faisant observer leurs tombes, une à une, et revivre leurs souvenirs. Il mit toute l’assistance en pleurs qui, d’un seul coup, put mesurer les dimensions de la catastrophe, des injustices et massacres commis par les musulmans au pouvoir à l’égard des Héritiers Légitimes du Saint Prophète de l’Islam.
Lorsque je vis la maison ruinée
Du Prophète que j’ai pleurée,
La maison dont les Maîtres en furent évincés,
Et les hypocrites prirent leurs propriétés.
Les maisons où le Quran un jour était commenté,
Les endroits où la Révélation fut envoyée.
La tyrannie des criminels les a vidées,
Du Saint Quran auparavant récité.
Maîtres de ces lieux, Héritiers de Rassouloullah,
Etaient les meilleurs de la Oummah.
Je vois leurs biens et fortunes géantes
Entre les mains de ces tyrans féroces,
De l’autre leurs mains bienveillantes
Dépouillées de leurs biens colosses.
Ô les Etoiles de l’Imamat Assalam,
Qui dorment à Kufà, Médine et Kerbala,
Qui sacrifièrent leur vie pour l’Islam,
Se trouve à Baghdad une Koubba,
S’y repose une âme combattante et pure,
Du Paradis fait partie cette Sépulture.
Lorsque Deê’bel vint à la description de la dernière tombe, de l’Imam Mûsa Al Kazim a°, à Kazmeïn, le 8è Imam a° intervint et lui demanda d’ajouter une strophe qu’il composa, lui-même, à l’instant :
« Et une tombe à Tûs, quelle peine, quel malheur !
Rongeant les entrailles, l’insupportable douleur !
Jusqu’au Jour de La Justice brûleront les cœurs,
S’élèveront les lamentations du peuple et les pleurs ! »
Deê’bel en fut très étonné et demanda à l’Imam a° :
« de quelle tombe s’agit-il ? »
L’Imam a° lui fit savoir qu’il sera enterré à Tûs et, cela, très bientôt !
Il annonça son propre martyr par l’effet du poison dont il fit allusion dans le second vers.
Deê’bel continua de réciter ses vers, louant les mérites des Ehloul Bayt, dessinant un tableau des injustices qu’ils ont subies, des droits que les musulmans ont bafoués, des terres que ces derniers ont accaparées.
La séance devint triste comme la mort et l’assistance fondit en larmes.
Lorsque Deê’bel termina son poème, l’Imam a° le remercia de tout cœur et lui proposa une bonne récompense. Mais, le poète des Ehloul Bayt s’en excusa et demanda comme souvenir un vêtement personnel de l’Imam a°. L’Héritier du Saint Prophète lui remit, alors, un manteau de valeur qu’il porta avec lui. Il remercia l’Imam Reza a° avant de partir.
Deê’bel était en route vers l’ouest quand il fut attaqué par une bande de brigands qui lui prirent tout ce qu’il avait dans ses bagages.
Pendant qu’ils étaient en train de partager le butin, l’un d’entre eux récita un vers du poème de Deê’bel El Khizaï que celui-ci venait justement de réciter devant l’Imam a°. La poésie de Deê’bel avait franchi la région de Tûs. Ce dernier saisit l’occasion par les cheveux. Il fit sa présentation, ce qui lui permit de récupérer tout ce qu’il avait perdu !
Lorsque ce fidèle des Ehloul Bayt arriva à Qum, des jeunes voulurent acheter ce manteau que l’Imam a° lui avait offert et proposèrent, en contrepartie, une somme atténuant mille dinars ! Celui-ci le refusa, mais en cours de route, ils réussirent à le lui arracher et l’obligèrent à accepter l’échange.
Enfin, il finit par accepter, à condition de couper une petite pièce de ce manteau à titre de souvenir !
Deê’bel continua son voyage et arriva chez lui. Il trouva son épouse souffrante du mal des yeux. Malgré tous les remèdes, elle ne se guérissait pas. On attendait sa cécité lorsque ce disciple de l’Imam a° eut l’idée de lui bander les yeux avec cette pièce de tissu qu’il avait coupée du manteau de son Maître, H° Ali IBN Mûsa Ar Reza a°. Elle le porta toute la nuit. Le lendemain, en enlevant ce bandage, quelle ne fut sa surprise de constater qu’elle avait retrouvé sa vue !
Les cheveux du Saint Prophète
On apporta sept cheveux, soi-disant du Saint Prophète saw, à Mamûn Al Rachid qui fit venir tous les Oulémas ou Savants religieux dans son Palais pour les consulter.
Personne ne put confirmer ou infirmer cette affirmation.
H° Ali Ibn Mûsa Ar Reza a° fut aussi invité. L’Imam a° les sentit, d’abord et demanda, ensuite, d’en brûler les trois qu’il sépara de sa propre main.
On le fit suivant le vœu de l’Imam a° et ceux-ci furent détruits par le feu.
« Comment avez-vous su que seuls ces quatre cheveux sont du Saint Prophète saw ? demanda le calife.
– Le feu ne peut les dévorer, » répondit l’Imam a°.
Le fils de Harûn Al Rachid demanda qu’on les enflamme. Le feu s’éteignit sur le coup.
« Comment avez-vous pu savoir cette différence avant de les brûler ? Lui questionna de nouveau le calife.
– J’ai perçu notre parfum dans ces quatre cheveux, celui dont mon grand-père, le Messager d’Allah, a été créé, » répliqua l’Imam, le Descendant de H° Fatima Zahera a°, le Calife légitime.