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L’Imam al-Jawad (P) et le pouvoir abbasside
“Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement” (Coran XXXIII, 33). Et parmi les Gens de la Famille, on note L’Imam Mohammad Ibn Ali at-Taqi (le pieux), aussi nommé al-jawâd (le magnanime) ou Ibn al-Rezâ.le 9e Imam de descendant du prophète (p).
Si nous parlons de la vie des Gens de la Maison (a.s) du noble prophète (p), c’est pour apprendre comment vivre l’Islam à travers ces élus purifiés. C’est pour apprendre à faire face à notre présent à travers les lignes lumineuses de notre passé. C’est pour construire notre avenir à tous sur la base de la Révélation divine et des enseignements du Messager de Dieu (P), enseignements qu’ont diffusés les Imâms appartenant aux Gens de la Famille (a.s), qui ont concrétisé –par leurs paroles, leurs enseignements, leurs actions et leurs faits et gestes- tout ce qui est révélé dans le Livre de Dieu et tout ce qui est exprimé dans la Sunna du Prophète (P).
Imam al-jawâd (a.s) est l’un des plus jeunes parmi les Imâms. Mais malgré son jeune âge qui a coïncidé avec celui du prophète Yahyâ (Jean Baptiste) (p), il fut ce qui ressemblait à un miracle, “Nous lui avons donné la sagesse alors qu’il était tout enfant”. Il a vécu à l’époque des Abbassides qui ont tant persécuté les Imâms, car ils les craignaient pour leurs trônes du fait que les Musulmans, de toutes les écoles et tendances, leur vouaient une grande confiance.
L’Imam choisi par Dieu
Aussi, sa 1ère épreuve fut-elle, après le martyre de son père, de prouver à toute la nation islamique qu’il(p) était l’Imam choisi par Dieu pour diriger la nation islamique, malgré son jeune âge.
Et contrairement à l’idée répandue, il passa la plus grande partie de sa vie à Médine durant le règne du calife/roi abbasside al-Ma’mûn qui cherchait à liquider (et même physiquement) le courant de sympathie en faveur de l’Imam infaillible d’Ahl al-Beit(p) sous le couvert d’une politique d’« ouverture » culturelle, idéologique…
Ainsi, sa 2e épreuve fut donc de mettre à nu la politique menée par al-Ma’mûn et de la faire échouer.
A la mort de ce dernier, en 218H, ce fut son frère al-Mu‘tasem qui prit le pouvoir. La répression devint ouverte contre les Imams d’Ahl al-Beit(p). Il fit venir l’Imam al-Jawâd(p) à Bagdad au début de l’an 220H, le plaça en résidence surveillée nuit et jour et le fit empoisonner à la fin de cette même année. Il(p) n’avait même pas atteint sa 25ème année !
Aussi, sa 3e épreuve fut-elle d’assurer sa descendance, qu’il(p) laissa à Médine (l’Imam ‘Alî al-Hâdî ayant 7-8 ans à sa mort) et de préparer des conditions qui permettraient la venue des Imams après lui(p) malgré la répression directe qui allait s’abattre sur eux.
L’imamat de l’Imam al-Jawâd (a) était contemporain avec deux califes abbassides :
- le premier était abd Allah al-Mamun (193/809-218/833) et l’Imam (a) a passé 23 ans de sa vie au moment de son califat.
- Le deuxième était al-Mu’tasim al-Abbasi (218/833-227/842) deux années de son califat étaient contemporaines avec l’imamat de l’Imam al-Jawâd (a). L’Imam al-Jawâd (a) est allé à Bagdad deux fois suite à la demande de ces deux califes. Son premier voyage à l’époque de Mamun ne fut pas longue. Lors du deuxième voyage, l’Imam al-Jawâd (a) a resté plus longtemps à Bagdad et où il a été martyrisé.
La morale de l’Imam
L’Imam (as) avait une forte personnalité et tous ses interlocuteurs le respectaient beaucoup. Un jour Ma’moun passa avec son escorte. Il regardait les enfants qui jouaient. Tous les enfants se sont enfuis excepté l’Imam (as). Ma’moun le regarda avec intérêt et lui dit :
« Pourquoi ne t’es-tu pas enfui comme les autres enfants ? »
L’Imam (as) encore tout jeune répondit : « Le chemin n’est pas si étroit pour que je sois obligé de le libérer pour vous et je n’ai rien commis pour que vous me punissiez. C’est pour cela que je n’ai pas bougé. »
Ma’moun s’est étonné de la logique de cet enfant et lui demanda comment il s’appelait.
L’Imam (as) répondit : « Je m’appelle Mohammad fils d’Ali Ar’ Raza ! ».
Lorsque le Calife empoisonna le huitième Imam (as), les Musulmans accusèrent directement Ma’moun comme l’instigateur de ce crime.
Ma’moun donna sa fille au neuvième Imam (as) pour deux causes :
- Retirer les doutes des Musulmans sur le meurtre de l’Imam-Ar’Raza (p).
- Contrôler l’Imam (p).
Lorsque les princes Abbassides apprirent cette nouvelle, ils craignirent que le pouvoir s’échappe de leurs mains et essayèrent de changer l’avis de Ma’moun. Ma’moun leur dit des causes de cette décision mais les princes n’acceptèrent parce que selon eux, l’Imam (as) était jeune et serait inapte envers les responsabilités familiales. Pour résoudre ce problème, Ma’moun convoqua tous les notables Abbassides, les savants de l’époque et l’Imam Al-Jawad (as).
Parmi ces personnes figurait Yahya, fils d’Akhtam, qui était une grande figure scientifique et également juge. Yahya fils d’Akhtam lui posa cette question : “Que dis-tu concernant un croyant en état de la Sacralisation qui a tué un animal ?”
L’Imam (as) répondit : “A-t-il tué cet animal hors du lieu sacré ou dedans ? Connaissait-il l’interdiction de tuer l’animal ou non ? L’a-t-il tué par accident ou exprès ? L’Homme est-il libre ou esclave ? Est-il petit ou grand ? Est-ce la première fois ou est-ce une récidive ? L’animal était-ce une volaille ou autre ? Était-il petit ou grand ? L’homme regrette-t-il son acte ou non ? Était-ce durant la nuit dans son nid ou la journée hors de son nid ?
Yahya fut tellement gêné par ces détails auxquels il n’avait pas pensé. Les gens présents étaient comme des écoliers lorsque l’Imâm (as) répondit absolument à toutes ces questions. Les notables et les savants quittèrent le palais avec les visages noircis. Quelques temps après, Ma’moun mourut d’une grave maladie et son frère Mu’tassim devint Calife. Mu’tassim était aussi mauvais que son frère.
Débats
Débat pendant la rencontre avec Ma’mûn
Le débat de l’Imam al-Jawâd (a) avec Yahyâ b. Aktham était parmi les débats importants de l’Imam (a) et il a eu lieu à l’époque de Mamun al-‘Abbâsî à Bagdad. Selon certaines sources chiites, la cause de ce débat était la proposition de Mamun à l’Imam (a) selon laquelle il devait se marier avec Umm al-Fadl.
Quand les grands abbassides ont été informés de cela, ils se sont opposé à Ma’mûn. Pour justifier sa décision, Ma’mûn leur a suggéré de tester l’Imam al-Jawâd (a), et ils ont accepté et organisé un débat pour tester l’Imam (a).
Au cours du débat, d’abord Yahyâ a posé une question à propos de la question de si un muhrim (celui qui fait les rituels du hadj) chasse un animal (ce qui est normalement interdit). Puis, l’Imam (a) a expliqué les différents aspects de la question et a demandé à Yahyâ de définir les critères qu’il entendait par cette question.
Yahyâ ne pouvait pas répondre et les gens présents là ont été surpris. Puis, l’Imam (a) lui-même a répondu à la question concernant ces différents branches. Après avoir entendu la réponse complète de l’Imam (a), les chercheurs et les courtisans abbassides ont admis sa compétence dans le fiqh (jurisprudence islamique). On a dit qu’en voyant cela, Ma’mûn a dit :
« Je loue Dieu, ce que je pensais, est arrivé ».[1]
Débat sur les Califes
Selon des sources des hadiths chiites, dans une session où Ma’mûn et de nombreux juristes et courtisans étaient présents, l’Imam al-Jawâd (a) a eu un débat avec Yahyâ b. Aktham sur les mérites des califes (Abu Bakr et Umar ibn al-Khattab). Yahyâ se tourna vers l’Imam (a) et a dit :
« l’Ange Gabriel a transmis le message de Dieu au Prophète (s) : Demandez à Abu Bakr s’il est content de moi ; je suis content de lui ».
L’Imam (a) a répondu :
« Je ne rejette pas le mérite d’Abu Bakr, mais quiconque a rapporté ce hadith, doit prêter attention à d’autres hadiths du Prophète (s) disant :
« Lorsque vous recevez un hadith de moi, le présentez au Coran et à ma sunna, si il est en accord avec eux, acceptez-le, et si non, ne l’acceptez pas, parce que le nombre des menteurs et des inventeurs de hadiths augmentera ».
Puis, l’Imam (a) a ajouté que ce hadith n’était pas en accord avec le Coran puisque le Coran dit :
« Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire ». (50:16) Alors, est-ce que Dieu n’était pas conscient du contentement de Abû Bakr pour lui poser cette question ?
Ensuite, Yahyâ a demandé au sujet d’un hadith qui dit :
« Abu Bakr et Umar ibn al-Khattab sont sur la terre comme [l’ange] Gabriel et [l’ange] Michel dans le ciel ».
l’Imam (a) a répondu :
« Ce hadith n’est pas authentique, parce que Gabriel et Michel ont toujours servi Dieu et n’ont pas commis de péché alors que Abu Bakr et Umar ont longtemps été polythéiste avant qu’ils deviennent musulmans ».[2]
Couper la main d’un voleur
Lorsque l’Imam (a) vivait à Bagdad, certains événements se sont produits et ont favorisé le statut de l’Imam (a) parmis les gens. Son verdict sur les voleurs en est un exemple. A l’époque on coupait la main des voleurs, et il y avait un désaccord sur la question de l’endroit où la main du voleur devait être coupé ; certains disaient qu’elle devait être coupée du poignet, d’autres disaient qu’elle devait être coupée du coude.
Mu’tasim, le calife abbasside, a demandé à l’Imam al-Jawâd (a) de donner son avis à cet égard. [l’Imam se retenait mais] suite à l’insistance du Calife il a dit :
« Seulement les doigts d’un voleur peuvent être coupés et non pas sa main ».
Il a ensuite évoqué le verset suivant du Coran comme sa preuve :
« وَ أَنَّ الْمَساجِدَ لِلهِ فَلا تَدْعُوا مَعَ اللهِ أَحَداً;
Les Masâjid (Mosquées) sont à Allah. Ne priez donc personne à côté d’Allah ». (72:18)
L’Imam voulait dire que le mot al-Masâjid peut signifier les lieux de prosternation, c’est-à-dire que l’homme doit appuyer sept choses sur le sol : ses deux mains, ses deux pieds, ses deux genoux et son front. Donc les paumes des mains sont à Dieu et ne doivent pas être coupées.
La réponse de l’Imam a plu à Mu’tasim et il a ordonné que son verdict soit suivi.[3]
L’Imam Al-Jawad Encourage Les Bonnes Actions
L’un des partisans de l’Imam (paix sur lui) lui a demandé d’écrire à un gouverneur au service des Abbassides qui était aussi un partisan des Gens de la Maison (paix sur eux), mais qui maltraitait les autres partisans des Gens de la Maison (paix sur eux) en leur imposant trop de redevance au profit des Abbassides. L’Imam (paix sur lui) a pris un parchemin et lui a écrit la lettre suivante: ” Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Et après, celui qui te transmettra cette lettre t’a loué en disant qui tu agis convenablement. Sois donc bienfaiteur à l’égard de tes frères et sache que Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, te demandera compte au sujet de quantités petites comme les fourmis et les grains de moutarde”[4]
Nous remarquons que cette lettre envoyée par l’Imam (paix sur lui) à ce gouverneur ne porte pas sur la seule dimension personnelle de la question. Elle porte, en plus, sur la dimension en relation avec la conduite à suivre par le gouverneur qui doit faire des bonnes actions.
Le pouvoir dont il dispose ne doit pas devenir une affaire personnelle ou un privilège qui lui donnerait un rang supérieur aux autres. Le pouvoir est plutôt une charge qui implique, de la part du gouverneur, des pratiques, par tous les moyens, à travers lesquelles ses frères et tous les gens constatent qu’il est bon et bienfaiteur à leur égard.
La lettre lui demande, en outre, d’être précis dans ses calculs et d’être persuadé que Dieu lui demandera des comptes sur les grandes et les petites affaires. Cela montre que l’Imam al-Jawad (paix sur lui) suivait de près les activités de ses partisans qui détenaient des fonctions publiques afin de pouvoir les orienter à être des bons modèles de croyants responsables, de bien mener leur travail, de demander des comptes à eux-mêmes et de faire des bonnes actions en faveur de leurs frères.
Notes:
1-Tabrisî, Al-Ihtijâj, v 2 p 444; Mas’ûdî, Ithbât al-Wasiyya, p 224
2-Tabrisî, Al-Ihtijâj, v 2 p 446-447
3-Ayyâshî, At-Tafsîr, v 1, p 319-320; Majlisî, Bihâr al-anwâr, vol 50, p 5-6
4- Al-Kâfî, tome 5, p. 111