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Fakhr Razi soutient le principe du lavage des pieds lors de Wuzu en se basant également sur le fait que la disposition régissant la purification des pieds a fixé «كعبين» comme limites et que la notion de limite ne serait compatible qu’avec le lavage. Car «كعبين » «les deux chevilles» sont en principe les deux os visibles de part et d’autre du pied en bas du tibia.
Nous avons d’ailleurs déjà mentionné plus haut que Qortobi avait avancé la même raison dans son œuvre intitulée «Al-Jâmi’u li Ahkâmi l-Quran».
Seyyed Abdul Husein Charafuddin réplique à ce propos de la manière suivante:
«كعبين» (les deux chevilles) évoquées dans le verset de Wuzu ne désignent que les deux articulations entre le tibia et le pied(1), d’après le hadith authentique rapporté par Zurara et Bukeir, les fils d’A’yon, qui s’en étaient référés à l’Imam Bâqir (Paix sur lui). (2) Ceci est également évident dans le hadith rapporté par Çadouq de l’Imam Bâqir (Paix sur lui) lui-même(3).
Les linguistes, quant à eux, sont d’avis que toute articulation est désignée en langue arabe par le mot «كعب» (4).
Quant aux Sunnites, ils prétendent que «كعبين » «les deux chevilles» évoquées dans le verset coranique désigneraient les deux os visibles de part et d’autre du pied. Ils se basent sur le fait que si le mot «كعب » «cheville» désignait l’articulation entre le pied et le tibia, on aurait eu une seule articulation pour chaque pied. Et le verset coranique aurait alors dit:
﴿ … و أرجلكم إلى الكعبين ﴾
«…et vos pieds jusqu’aux chevilles (au lieu du duel) », (5) de la même manière qu’il a dit:
«…et vos bras jusqu’aux coudes…»(6)
pour les bras, car ayant seulement chacun un seul coude.
Je dirais:
Si le verset avait dit: ﴿… وايديكم الى المرفقان...﴾ «…et vos bras jusqu’aux deux coudes…» au lieu de ﴿… و ايديكم الى المرافق...﴾ «…et vos bras jusqu’aux coudes…», cela aurait été tout à fait correct et n’aurait sûrement posé aucun problème puisque cela signifierait: «lavez-vous les visages et les deux bras jusqu’aux deux coudes. Et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles.» L’emploi du pluriel ou du duel des mots «coudes» et «chevilles» dans ce verset aurait le même contexte, le même sens, tout comme si l’un d’entre eux était employé au pluriel et l’autre sous la forme duel. Il arrive que cela soit dû aux exigences de la stylistique.
Il en est ainsi si l’on suppose que chaque pied n’a qu’une seule «كعب» cheville ou articulation.
Cependant, si l’on suppose que chaque pied a plutôt «كعبين» «deux chevilles», leur déclaration sera alors sans objet. Car les anatomistes s’accordent sur le fait qu’il existe un os sphérique, semblable à celui de la bosse de la vache ou du mouton, en dessous du tibia, juste au niveau de son articulation avec le pied. Cet os en forme de rotule est également appelé «كعب» «cheville» (7). Et d’ailleurs, la friction de chacun des pieds se limite juste au niveau des deux chevilles qui constituent l’articulation elle-même sous laquelle se situe le fameux os sphérique.
La forme duelle du terme «chevilles» employée dans le verset coranique, au lieu du pluriel comme pour les coudes, renferme quelque chose de merveilleux et la révélation d’une réalité connue seulement par les anatomistes. Gloire au Créateur Suprême, l’Omniscient et Le Plus sage(8).
Il devient alors évident que le choix jurisprudentiel des Sunnites qui consiste au lavage des pieds lors de Wuzu les a poussés à contredire le Saint Coran. Ils cherchent par tous les moyens à défendre leurs prétentions en recourant à des raisonnements étranges comme Zamakhchari dans son Tafsir «Al Kach’châf».
Seyyed Abdul Husein Charafuddin a mentionné cette tentative de Zamakhchari avant d’y répliquer en disant:
«Zamakhchari a philosophé dans son Tafsir à propos de ce verset en disant : Seuls les pieds parmi tous les membres destinés au lavage se purifient par un filet d’eau au risque du gaspillage tellement blâmé par la loi divine. Voilà pourquoi Allah les a liés par conjonction aux deux membres destinés à la friction, tout simplement pour souligner la modération dans la consommation d’eau lors du lavage.
Et il poursuit:
Il est dit dans le verset coranique:
﴿… الى الكعبين﴾ «… Jusqu’aux deux chevilles» pour plus de précision, de peur que les pieds ne soient considérés comme destinés à la friction, car celui-ci ne connaît pas de limites légales.» (9)
Ainsi se présente la philosophie de Zamakhchari quant à la conjonction du mot «pieds» au «têtes» et la fixation des limites lors de la purification des pieds.
Comme vous pouvez le remarquer, cette réflexion n’a absolument rien à voir avec l’esprit du verset coranique ni avec son interprétation. Il n’y a vraiment aucun rapport avec ledit verset. Ceci n’est qu’une manipulation du verset coranique afin de l’adapter à la doctrine personnelle au lieu de déduire cette dernière à partir des références.
L’auteur de «Al-Kach’châf» a tellement outrepassé les limites dans sa prédiction que seuls ceux qui considèrent le lavage des pieds comme une première nécessité pourront adhérer à son idée. Sinon, il ne pourra jamais être pris au sérieux, vu l’existence de plusieurs sons de cloche sur ce sujet, et surtout que le Saint Coran est explicite à propos de l’obligation de l’essuyer les des pieds.
Quant à nous, nous nous contentons de nous appuyer sur les règles grammaticales de la langue arabe pour associer les «pieds» aux «têtes» régis par l’obligation d’essuyer, sur la base de l’unanimité (Ijma’a) réalisée aussi bien sur le plan scripturaire que sur le plan juridique (Fatwa). (10)
Il en est de même, pour la thèse selon laquelle le lavage conviendrait mieux au principe de la purification, terme hyperbolique désignant la propreté qui serait le but visé par la prescription du Wuzu et du bain rituel (Ghosl). (11)
Il est évident que ce genre de réponses ne convient qu’aux adeptes de l’Istihsân. (12) Quant à ceux qui ne considèrent pas l’Istihsân comme une des sources de la législation, , une telle réponse ne conviendra absolument pas. Et d’ailleurs, elle ne conviendra même pas non plus aux adeptes de l’Istihsân, car ceci n’intervient qu’en cas d’absence de preuves coraniques et de tradition prophétique. Or, dans le cas présent, comme le souligne l’auteur du Tafsir «Al-Manâr», on n’a nullement besoin de recourir à «l’Istihsân» étant donné que la référence coranique et la tradition existent bel et bien.
Seyyed Abdul Husein Charafuddin a mentionné cette tentative et y a répondu de la manière suivante:
«Les Sunnites ont probablement adopté le lavage des pieds en l’estimant plus convenable que la friction, autant que ce dernier convient mieux à la tête que le lavage. Car, on ne peut généralement se débarrasser de la saleté des pieds que par un lavage, contrairement à celle de la tête pour laquelle en général un simple essuyage suffit.
Ils déclarent qu’il n’est pas exclu qu’il existe une certaine rationalité dans la prescription des pratiques cultuelles (Ibâdat). La loi divine, elle-même souligne dans ces prescriptions les deux aspects, à savoir: Son impact sur le plan rationnel et sur le plan cultuel. L’impact rationnel concerne la vie matérielle tandis que l’impact spirituel concerne le culte.
En guise de réponse, je dirai:
Nous, nous croyons évidemment qu’Allah le Législateur -Gloire à Lui- a pris en considération les intérêts de ses serviteurs dans tout ce qu’il leur a prescrit. Il ne leur a ordonné que ce qui leur est utile autant qu’il ne leur a interdit que ce qui leur est nuisible.
Cependant, il n’a pas du tout lié ces prescriptions à la conception de son serviteur de la notion d’intérêt ou de nuisance. Il les leur a plutôt imposées en se servant des arguments convaincants sans leur accorder aucune autre alternative. Le livre d’Allah –Gloire à Lui- vient en tête de ces arguments, et il prescrit indéniablement la friction de la tête et des pieds lors du Wuzu.
Quant à la propreté des pieds, il faut au préalable y songer avant d’entamer le Wuzu. Ce qui constitue ainsi une preuve spécifique de l’exigence de la propreté des membres avant l’accomplissement du Wuzu.
Certains hadiths prétendent que le Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) se serait lavé les pieds lors du Wuzu. Ceci ne pouvait être que pour la propreté des membres avant le Wuzu et probablement pour les rafraîchir tout simplement, voire pour plus de propreté après le Wuzu.
C’est Allah qui connaît le mieux! (13)
Sinon, si tout était selon notre entendement, cela aurait été comme l’a dit l’Imam Ali (Paix sur lui) dans un hadith :
»كنت أرى أن باطن القدمين أحق بالمسح من ظاهرهما، حتى رأيت رسول الله يمسح ظاهرهما«
«J’estimais personnellement que la friction des plantes des pieds était préférable à la friction des dessus des pieds, jusqu’à ce que j’aie vu le Messager d’Allah (Prière et paix sur lui et les siens) lui-même frictionner les dessus de ses pieds». (14)
Et dans un autre hadith:
»لو لا أنى رأيت رسول الله، يمسح ظاهر قدميه لظننت أن باطنهما أولى بالمسح من ظاهرهم «
«Si je n’avais pas vu le Messager d’Allah (Prière et paix sur lui et les siens) frictionner les dessus des pieds, j’aurais cru que la friction des plantes des pieds valait mieux que la friction des dessus des pieds». (15)
Parmi les tentatives de soutenir le principe du lavage des pieds lors du Wuzu au lieu de la friction, on retrouve également l’avis de l’auteur du Tafsir «Al-Manâr» (16) qui s’appuie sur le fait qu’il ait été adopté par les compagnons et mis en pratique par la première génération des musulmans. (17)
C’est la déclaration la plus débile qu’on n’ait jamais faite!
Il s’est avéré tantôt que l’auteur de Tafsîr Al-Manâr ait reconnu le fait qu’il y avait parmi les compagnons celui qui avait rejeté le lavage des pieds au profit de la friction, comme il l’avait déjà déclaré en disant: «Le principe de lavage et de la friction des pieds lors du Wuzu ont tous deux été rapportés par les compagnons aussi bien de la première que de la deuxième génération. Cependant, le lavage ayant été souvent et largement pratiqué que la friction l’a ainsi emporté et a persisté». (18)
Sur la base de quel principe prétend-il que le lavage aussi bien que la friction des pieds lors du Wuzu ont tous deux été rapportés par les compagnons même du Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) ainsi que leurs successeurs?
Quant à affirmer que la pratique du lavage l’a emporté sur la friction, elle ne profite pas du tout aux adeptes du lavage. Car la prédominance et la vulgarisation, à supposer qu’il en ait été ainsi, sont parfois incitées par des causes politiques.
En effet, lorsqu’un Calife adoptait une certaine idéologie, il la vulgarisait et incitait les rapporteurs des hadiths à l’admettre.
Parmi les tentatives visant toujours à soutenir le principe du lavage des pieds, il y a également l’affirmation selon laquelle le «مسح الارجل» «la friction des pieds» évoquée dans le Saint Coran signifierait tout simplement «غسل الأرجل» «le lavage des pieds».
Qortobi a écrit dans son «Al-Jâmi’u li Ahkâmi l-Quran»:
«Ibn Atiya a dit: Certains adeptes de la lecture du mot «أرجلِ» «pieds» avec «i» estiment que le «مسح الأرجل» évoqué dans le Saint Coran signifierait tout simplement «غسل الأرجل» le lavage des pieds.
Et il poursuit en disant:
«Et ceci est vrai pour autant que «المسح» est un mot à double sens qui peut être employé aussi bien pour designer réellement «la friction» que pour designer « le lavage». (19)
Ceci est vraiment la pire des tentatives. Et l’auteur du Tafsir “Al-Manâr” s’est contenté de déclarer à ce propos:
«C’est du pur maniérisme.» (20)
Notes:
[1]. Certains affirment également qu’il s’agit des deux protubérances au dessus du pied. Toutefois, le premier est plus valable.
[2]. Cheikh Tusi rapporte dans un hadith authentique qu’ils avaient demandé à Imam Baqir (Paix sur lui): “Montre-nous les chevilles”? Il leur avait désigné l’articulation entre le pied et le tibia.
[3]. Çaduq rapporte que l’Imam Baqir (Paix sur lui) avait décrit le Wuzu du Messager d’Allah (Salut et paix sur lui et sur sa sainte famille) en disant : Il avait passé la main humide sur le devant de sa tête ainsi que le haut des pieds jusqu’à la limite des tibias.
[4]. Le mot «كعب » désigne la bosse située sur la cheville du pied. Pour certains autres, ce sont les deux os sur les pieds. Voir Lisânu l-arab, t. 1, p. 718 et Misbâhu l-Munîr, t. 1, p. 534 qui, d’après lui, c’est l’os situé de part et d’autre du pied. Ce qui fait deux «كعب » pour chaque pied.
[5]. Le Saint Coran, Surate ” La table servie” (Al Mâidah), verset 6.
[6]. Le Saint Coran, Surate ” La table servie” (Al Mâidah), verset 6.
[7]. Selon Cheibani et Asmamîi, le mot «كعب » évoqué dans ce verset désignerait ledit os. Asmîi disait : Les deux os situés de part et d’autre du pied s’appellent en arabe «مرفقان». Croyant que c’était une conception Imâmite, Razi riposta en déclarant que l’os en forme de rotule situé sous le tibia est caché et n’est connu que par les anatomistes, des spécialistes, contrairement aux deux os visibles de part et d’autre du pied qui sont évident. Et que le critère dans les obligations générales est que celles-ci doivent être claires et évidentes, et non cachées et imperceptibles de tous. La réponse est que lorsque Razi avait vu les Imâmites essuyer les pieds jusqu’à l’articulation, il avait cru qu’ils avaient adhéré à l’avis de Cheibani et de Asmaîi. Or, il ignorait que le «كعب» auquel ils se réfèrent n’est autre que cette “articulation du pied” connue de tous.
[8]. Al-Masailu l-Fiqhiyya, p. 98 – 99.
[9]. Tafsîru l-Kach’chaf, t. 1, p. 611.
[10]. Al-Masailu l-Fiqhiyya, p. 92.
[11]. Tafsîru l-Manâr, t. 6, p. 228 et 234.
[12]. Il s’agit du penchant particulier.
[13]. Al-Massailu l-fiqhiyya, p. 96.
[14]. Musnad Ahmad, t. 1, p. 95 et Sunanu Abi Dawûd, livre de la purification, hadith n 164.
[15]. Wasâilu c-chi’a, Partie du Wuzu, chapitre 13, Hadith n 9.
[16]. Muhammad Rachid Riza.
[17]. Tafsîr Al-Manâr, t. 6, p. 228.
[18]. Tafsîr Al-Manâr, t. 6, p. 228.
[19]. Al-Jâmi’u li Ahkâmi l-Qur’ân, t. 6, p. 92.
[20]. Tafsîr Al-Manâr, t. 6, p. 233.