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Les arguments en faveur de la friction
Ce sont les Imâmites qui affirment que le statut des pieds lors du Wuzu est la friction. Ils s’appuient en toute priorité sur le verset coranique lui-même en plus d’un grand nombre de hadiths rapportés du Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) ainsi que des Ahl-ul-Bayt (Paix sur eux).
Le verset coranique portant sur le Wuzu est le suivant :
«Ô vous qui croyez ! Lorsque vous vous disposez à la prière, lavez vos visages et vos bras jusqu’aux coudes, et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles.» (1)
L’argumentation en faveur de la friction des pieds s’appuie sur la lecture du mot (أرجلِ) qui va tantôt avec la déclinaison «i» et tantôt avec la déclinaison «a».
Lors de la lecture de (أرجلِ) avec la déclinaison «i» (Cas de la lecture d’Ibn Kathir, Hamza, Abi Amru et Açim), l’obligation de frictionner est évidente et indéniable.
En effet, dans cette lecture, le verset regroupe ensemble (رؤوس) «têtes» et (أرجلِ) «pieds» dans un même principe, à savoir «la friction», par la conjonction de coordination «و».
Malgré l’évidence de ce résultat et la capitulation face à elle d’un certain nombre de savants, tels que Fakhr Razi dans son commentaire dudit verset et Ibn Hazm dans son œuvre intitulée «Muhalla», on voit Ali Ibn Muhammad Mawardi prétendre que cette lecture de (أرجلِ) avec la déclinaison «i» ne peut être due qu’à l’un des deux facteurs suivants:
Soit pour signifier «la friction des chaussures», là alors la différence de lectures engendrerait en même temps un changement de sens ; soit que ce n’est qu’une simple «conjonction de voisinage» n’ayant aucun impact sur le statut légal…».(2)
Autrement dit la déclinaison «i» n’implique en aucun cas la friction.
C’est un raisonnement fort étrange, car l’extrait (…et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles…) (… و امسحوا برؤوسكم و أرجلكم إلى الكعبين) exprime clairement et nettement le contact direct entre les mains et les pieds, et ce contact ne peut pas se réaliser quand on porte des chaussures. Ce qui, dans ce cas, amène le légiste à chercher mieux que ce verset pour prouver la validité de la friction des chaussures. Sinon, quiconque lirait ce verset avec la déclinaison «i» sera obligé de ne plus jamais frictionner ses pieds ni les laver, à moins de porter les chaussures lors du Wuzu afin de frictionner dessus. Pourtant la conduite des adeptes de la loi divine est basée sur la friction ou le lavage des pieds. Il n’est pas nécessaire de porter les chaussures et de les frictionner.
Et d’ailleurs, pourquoi le légiste recourrait-il à cette interprétation aussi éloignée du sens même du verset au détriment de l’interprétation qui est plus logique et plus conforme au bon sens, à la tradition et à la linguistique?
Ceci concerne sa première hypothèse.
Quant à la deuxième hypothèse, celle de « la conjonction de voisinage», elle est à la fois réfutée par les linguistes et les exégètes (Mufassirin). Nous nous contenterons de citer la jolie réponse de Fakhr Razi qui a dit à ce propos:
«Si l’on disait: Pourquoi ne dirait-on pas que la déclinaison «i» du mot «أرجلِ» dans ce verset est tout simplement celle de voisinage, comme c’est le cas en poésie? (3)
Nous répondrons:
Ceci n’est pas du tout correct pour des raisons suivantes:
1- La déclinaison de voisinage est adoptée dans le barbarisme qui peut être employé par nécessité en poésie, ce qui n’est pas le cas pour la parole divine exempte d’un tel style.
2- On ne fait recours à la déclinaison de voisinage qu’en cas de confusion, ce qui n’est pas le cas dans ce verset.
3- La déclinaison de voisinage intervient sans conjonction de coordination «et». En dehors de ceci, une telle déclinaison est absolument inexistante dans la littérature arabe…»(4)
Voilà pourquoi Fakhr Razi estime que la lecture du mot «أرجلِ» «pieds» avec la déclinaison «i» nécessite que le mot «أرجلِ» soit lié au mot «رؤوسِ» et, par conséquent, entraîne l’obligation d’essuyer les pieds aussi bien que les têtes.
Ceci concerne la lecture de «أرجلِ» «pieds» avec «i».
Quant à la lecture du mot (أرجلَ» «pieds» avec la déclinaison «a», elle implique également l’obligation de frictionner les pieds. C’est d’ailleurs ce qu’estime Fakr Razi en disant :
«Car la phrase (وامسحوا برؤوسكم» «et frictionnez [une partie de] de vos têtes» est une proposition complétive. Il est cependant obligé d’adopter la déclinaison «i», suite à la présence de la préposition, conformément aux règles de la phraséologie arabe.
En fait, lorsque l’on lie le mot (أرجلِ» «pieds» au mot (رؤوسِ» «têtes», qui a la déclinaison «i», il sera permis de le lire également avec la déclinaison «i». Et ceci est conforme aux règles de la grammaire arabe.
Après cette confirmation, nous dirons:
«Il est possible que «وامسحوا» «et frictionnez» ou «فاغسلوا» «lavez» soit considéré comme agent responsable de la déclinaison «a» du mot «أرجلَ» «pieds» dans ce verset. Cependant, lorsque deux agents agissent en même temps sur un même régi, c’est le plus proche qui l’emporte. Ainsi, l’agent responsable de la déclinaison «a» du mot «أرجلَ» «pieds» dans le verset ne peut être que «وامسحوا» «et frictionnez». Et ceci prouve que la lecture du mot «أرجلَ» «pieds» avec la déclinaison «a» implique également l’obligation de La Friction …»(5)
L’obligation de laver les pieds dans cette lecture ne peut être évoquée que par de faux grammairiens. L’hypothèse de lier le mot «أرجلِ» «pieds» au mot «وجوه» « les visages» est évidemment fausse vu l’importance de l’écart entre les deux, sans compter la priorité de la proximité en cas d’une pluralité d’agents. C’est le mot «رؤوسِ» «têtes» plus proche qui l’emporte au détriment du mot «وجوه»” visages” plus éloigné.
Ce qui explique pourquoi Fakr Razi estime que le verset coranique prescrit la friction des pieds lors du Wuzu. Toutefois, il s’est abstenu sciemment d’opter pour ce principe en avançant les prétextes évoqués précédemment, à savoir:
Ce sont des hadiths dont la plupart ne prouvent nullement le lavage, sans compter qu’au contraire, certains d’entre eux confirment plutôt la friction. Or en cas de contradiction entre les hadiths, il est à la limite raisonnable de les rejeter tous pour ne recourir qu’au Saint Coran.
Seyyed Abdul Hussein Charafuddin a déjà adhéré à cette logique en disant dans son livre:
“Il existe deux groupes de hadiths sur le lavage des pieds lors de Wuzu:
1) Des hadiths qui ne parlent nullement de lavage
Il s’agit du hadith rapporté par Abdallah Ibn Amru Ibn ‘As dans Bukhâri et Muslim, qui dit:
»تخلف عنا رسول الله ’ في سفرة فأدركنا وقد أرهقنا العصر. فجعلنا نتوضأ و نمسح على أرجلنا، فنادى بأعلى صوته: ويل للأعقاب من النار، مرتين أو ثلاثا… «
«Nous étions en plein voyage lorsque le Prophète (la prière et paix sur lui et les siens) qui s’était un peu attardé nous avait rejoints juste avant la prière de l’après-midi (‘Açr). Nous accomplissions le Wuzu en frictionnant les pieds lorsqu’il s’écria à deux ou trois reprises: Malheur aux talons qui brûleront en enfer!…». (6)
Si ce hadith s’avérait authentique, il confirmerait plutôt la friction. Car le Prophète (prière et paix sur lui et les siens) ne leur avait pas du tout interdit la friction des pieds, mais il l’avait plutôt encouragé. Il faisait plutôt allusion à la saleté de leurs talons. (7)
Et cela n’est pas du tout étonnant, car il y avait probablement parmi eux des bédouins ignorants qui urinaient sans ménagement sur leurs talons, et surtout pendant les voyages. Ce sont ces gens qu’il avait menacés du feu de l’enfer de peur qu’ils n’accomplissent la prière avec des talons souillés.
2) Des hadiths qui parlent vraiment du lavage
Il s’agit du hadith rapporté par Hamrân, l’esclave d’Uthman Ibn Affân, qui dit :
»رأيت عثمان و قد أفرغ على يديه من انائه فغسلهما ثلاث مرات. ثم أدخل يمينه في الوضوء، ثم تمضمض و استنشق واستنثر…ثم غسل كل رجل ثلاثا، ثم قال: رأيت النبي’ يتوضأ نحو وضوئي «.
«J’ai vu Uthman verser de l’eau dans ses mains et les laver trois fois. Il plongea ensuite la main droite dans le récipient contenant l’eau de Wuzu pour se rincer la bouche ainsi que les narines…il lava enfin chacun de ses pieds trois fois avant de déclarer : C’est ainsi que j’ai vu le Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) accomplir le Wuzu(8)»
Il y a également le hadith de Abdallah Ibn Zayd Ibn Açim Ançari qui, lorsqu’on lui avait demandé: «Faites-nous le Wuzu conforme à celui du Prophète (Prière et paix sur lui et les siens)», il avait demandé un récipient dans lequel il avait rincé les mains…il avait enfin lavé ses pieds jusqu’aux chevilles avant de déclarer: C’est ainsi qu’était le Wuzu du Messager d’Allah (Prière et paix sur lui et les siens).» (9)
Il existe bien d’autres hadiths du même genre à propos desquels nous pouvons émettre les observations suivantes:
- a) Ces hadiths sont en contradiction avec le livre d’Allah et l’opinion des Imams purifiés de la famille du Prophète (Paix sur eux) (10) Or le livre d’Allah et la famille du Saint Prophète constituent les deux joyaux inséparables du Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) qui épargneront à toute la communauté l’égarement, si elle s’y cramponne.
Ainsi, tout ce qui est en contradiction avec le livre d’Allah et les paroles des Ahlu l-Bayt (Paix sur eux) doit être rejeté d’office.
Il suffit, pour rejeter le principe du lavage et tous ces innombrables hadiths, de se référer à l’élite de la communauté (Habru l-Ummat) et le gardien du Coran et de la Sunnah, Abdullah Ibn Abbas qui argumentait en faveur de la friction en disant(11):
»افترض الله غسلتين ومسحتين، ألا ترى أنه ذكر التيمم، فجعل مكان الغسلتين مسحتين، وترك المسحتين. «
«Allah a prescrit deux lavages et deux frictions (lors du Wuzu). Ne vois-tu pas que, parlant de Tayammum, Il a substitué deux frictions aux deux lavages et a laissé tomber les deux frictions?» (12)
Ibn Abbas avait d’ailleurs l’habitude de dire: (13)
«Le Wuzu, c’est deux lavages et deux frictions». (14)
Et lorsqu’il avait appris que Rabi’i Bint Mawud Ibn Afra’a Ançâriyya prétendait que le Prophète (prière et paix sur lui et les siens) avait accompli le Wuzu en sa présence en se lavant les pieds, il s’était rendu chez elle afin de s’en informer. Et après l’avoir entendue, il l’avait désapprouvée en déclarant:
«أن الناس أبوا إلاّ الغسل، ولا أجد في كتاب الله إلاّ المسح»
«Les gens ne tiennent qu’au lavage (des pieds) alors que je ne trouve dans le livre d’Allah que la friction». (15)
- b) Si ces hadiths étaient vraiment authentiques, ils devraient être populaires et à l’épreuve de toute critique. Car, savoir comment se purifier les pieds lors de Wuzu est une nécessité pour tous les musulmans aussi bien les hommes que les femmes, libres ou esclaves, et cela jour et nuit. Et d’ailleurs, s’il était question dans le verset coranique d’autre chose que de la friction, les assujettis de l’époque de la Révélation et leurs successeurs concernés par cette obligation en auraient été informés. Ceci aurait dû être accepté de tous, sans compter qu’il y aurait eu en plus un grand nombre de hadiths remontant jusqu’au Prophète (prière et paix sur lui et les siens) partout et à chaque époque. Cette disposition aurait dû alors rester à l’abri de doute et de toute contestation. Or il n’en est pas été ainsi, car on s’aperçoit que ces hadiths se sont pratiquement extenués au point de ne plus être pris en considérations.
- c) Les hadiths portant sur la purification des pieds sont contradictoires. Certains d’entre eux parlent du lavage, tels que les hadiths rapportés par Imran et Açim que nous avons évoqués ci haut, pendant que certains autres parlent plutôt de la friction, tel que ce hadith rapporté par Bukhâri dans son «Çahîh(16). Ce dernier hadith est également rapporté par Ahmad, Ibn Cheiba, Ibn Abi Omar, Baghui, Tabarani ainsi que par Mawardi d’une chaîne constituée des rapporteurs considérés tous comme sûrs et dignes de confiance(17)
»عن أبي الأسود عن عباس بن تميم، عن أبيه، قال: رأيت رسول الله ’يتوضأ و يمسح على رجليه «
Abu l-Aswad rapporte d’Ibad Ibn Tamim que son père avait dit:
«J’ai vu le Messager d’Allah (prière et paix sur lui et les siens) accomplir le Wuzu en passant la main humide sur les pieds.»
Il y a aussi le hadith rapporté par Cheikh dans le «Çahîh» selon Zurara et Bukeir, les fils de A’yam, de l’Imam Bâqir (Paix sur lui).
Selon ledit hadith, l’Imam (Paix sur lui) avait décrit le Wuzu du Messager d’Allah (prière et paix sur lui et les siens) en frictionnant la tête et les pieds jusqu’aux chevilles, en se servant uniquement du reste de l’eau dans les paumes des mains. (18)
Il y a en plus le hadith rapporté d’Ibn Abbas qui a décrit le Wuzu du Messager d’Allah (prière et paix sur lui et les siens) en passant la main humide sur les pieds. (19)
Or, en cas de contradiction entre les hadiths, il ne nous reste plus qu’à faire recours au livre d’Allah. (20)
C’était là l’analyse de Seyyed Abdul Husein Charafuddin.
C’est d’ailleurs le cas d’Ibn Hazm qui a admis à son tour que le verset prescrit la friction des pieds en déclarant: «En vérité, le Saint Coran est descendu avec la friction, quelle que soit la lecture du verset avec la déclinaison «i» ou avec «a». Et, selon Tabari et plusieurs autres références, un groupe de compagnons, parmi lesquels Imam Ali Ibn Abi Taleb, Ibn Abbas, Hasan Ibn Ali (Paix sur eux), Ikrima, Ac Chu’bi et tant d’autres ont évoqué le principe de la friction(21).»
Toutefois, il a ensuite évoqué l’histoire de «Malheur aux talons qui bruleront en enfer!» en la considérant comme abrogatif (Nâsikh) du verset coranique.
Comment ce hadith peut-il encore abroger le verset coranique alors qu’il s’est avéré qu’il le confirme plutôt ?
Il y a aussi le fait, comme l’a mentionné Fakhr Razi, que l’abrogation du Coran ne peut se faire par un hadith à voie unique! (22)
Un autre prétexte avancé par Fakhr Razi pour soutenir le principe du lavage des pieds lors de Wuzu est que celui-ci contient en même temps la friction et non l’inverse. Ce qui le rapproche plus de l’état de précaution (Ihtiyat) et le privilégie au détriment de la friction.
Là, il faut s’assurer que le lavage des pieds supplée à leur friction.
Seyyed Abdul Husein Charafuddin réplique de la manière suivante:
«Quant à la prétention de Fakhr Razi selon laquelle la friction serait inclus dans le lavage, ce n’est que pure duperie».
En effet, le lavage et la friction constituent deux réalités totalement indépendantes aussi bien sur le plan linguistique que sur le plan coutumier et juridique(23). Il faudra ainsi admettre que le lavage des pieds ne peut jamais assumer le rôle de la friction.
Malheureusement, Fakr Razi s’est mis entre le marteau et l’enclume:
Soit contredire un verset clair et précis, soit contredire des hadiths qu’il juge authentiques. Voilà ce qui l’a poussé à recourir à cette fausse logique en prétendant que le lavage renferme en même temps la friction, qu’il est plus proche de l’état de précaution que la friction dont il assumerait le rôle. Il croyait à travers cette solution avoir concilié le verset coranique et lesdits hadiths.
Quiconque examine minutieusement cette déclaration de Fakhr Razi se rendra sûrement compte que ce dernier était vraiment embarrassé. Car, si le verset coranique ne prescrivait pas clairement la friction, il n’aurait eu aucune raison de prétendre que le lavage pouvait jouer son rôle.
Nous vous invitons donc à un examen plus approfondi». (24)
Notes:
[1]. Le Saint Coran, Surate “La table servie”(Al Mâidah), verset 6.
[2]. Al-Hâwi l-Kabîr, t. 1, p. 125.
[3]. Un petit passage relatif à la déclinaison arabe a été supprimé ici pour éviter une éventuelle traduction inopportune.
[4]. At-Tafsîru l-Kabîr, t. 11, p. 161.
[5]. Al Tafsîr ul Kabîr, t. 11, p. 161.
[6]. Tafsîru l-Manar, t. 6, p. 228.
[7]. C’est aussi l’avis de Muhammad Rachid Ridha dans son Tafsîr «Al Manar», t. 6, p.288.
[8]. Çahîh ul Bukhâri, t. 1, chapitre 120, p. 140.
[9]. Commentaire de Çahîh Muslim par Nawawi, t. 3, p. 121, Kitâbu t-Tahâra, Bâbu l-Wuzu.
[10] Les Imams infallibles (paix sur eux) sont unanimes en ce qui concerne l’obligation de frictionner les pieds lors du Wuzu. Voir : Wasâilu c-chi’ati ila ahkâmi c-chari’ah.
[11]. Kanzu l-‘ummâl, t. 5, p. 103, hadith 2213.
[12]. Il s’agit de la purification rituelle par la terre.
[13] Ibid. hadith 2211.
[14]. C’est sur la base de cet hadith que l’Imam Chérif Bahr il ‘Ulûm avait formulé la poésie jurisprudentielle connu sous le nom de «Durrat un Najaf»:
إنّ الوضوء غسلتان عندنا ومسحتان و الكتاب معنا
فالغسل للوجه ولليدين والمسح للرأس و للرجلين
Le Wuzu chez nous, c’est deux lavages.
et deux frictions, et le livre d’Allah est d’accord avec nous.
Le lavage pour le visage et les deux bras.
et la friction pour la tête et les deux pieds.
[15]. Hadith rapporté dans Sahîh Ibn Maja, t. 1 section 56 ainsi que dans d’autres rapportages, dont Kanzu l-ummâl, t. 9, p. 432 H: 26837, avec toutefois une légère différence.
[16]. Rapporté d’eux par Asqalani dans «Al-Isâba», t. 1, p. 187, dans la bibliographie de Tamim Ibn Zeid.
[17]. Déclarés dignes de confiance par Asqalani, toujours dans la bibliographie de Tamim.
[18]. Tahdhibu l-Ahkam, t. 1, p. 56, Hadith n 158.
[19]. Majma’u l-Bayan, t. 3, p. 207.
[20]. Al-Masailu l-Fiqhiyya, p.s 92 et 93.
[21]. Al-Mohalla, t. 2, p. 56 – 57.
[22]. Tafsîru l-Kabîr, t. 11, p. 163.
[23]. Car, le lavage consiste à verser de l’eau, ne fut-ce qu’en petite quantité, sur le membre à laver. Quant à la friction, elle consiste à faire passer une main mouillée sur le membre sans du tout y verser de l’eau.
[24]. Al-Masailu l-Fiqhiyya, p. 90.