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Cheikh Abdul Karim Bahbahâni
et la commission de recherches
Traducteur
Dhul Qa’ada Nasrullah Amkanahullah
&
Seyyed Moncef Hamedi
Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux
قال الله تعالى:
﴿ إِنَّمَا يُرِيدُ اللَّهُ لِيُذْهِبَ عَنْكُمْ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا﴾
Dieu a dit dans le Coran: «En vérité, Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure, ô gens de la Demeure [du Prophète], et vous purifier totalement». Sourate al-Ahzab (S: 33, V: 33)
Plusieurs hadiths rapportés tant par l’école sunnite que par l’école chiite disent que ce verset a été révélé à propos d’Ahl-ul-Bayt, c’est- à-dire le Prophète, Ali, Fatima, al-Hassan et al-Hussein (que la paix de Dieu soit sur eux).
Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter les ouvrages suivants: Mousnad Ahmed (v:1, p:331 / v:4, p:107 / v:6, p:292 et 304); Çahih Mouslim (v:7,p:130); Sounan at-Tirmidhi(v:5, p:361); Adh- dhourriyya at-tahira an-nabawiyya de Doulabi (p:108); As-sounan al-koubra de Nisa’i (v:5, p:108 et 113); Al-moustadrak ‘ala as-çahihayn d’al-Hakem an-Neychabouri (v:2, p:416 /v:3, p:133, 146 et 147); Al-borhan de Zarkachi (p:197); Fath-ul-Bari fi charh sahih al-Boukharide Ibn Hadjar al-‘Asqalani (v:7, p:104); Usoul al-Kafi d’al-Kouleyni (v:1, p:287); Al-imama wa at-tabsira de Ibn Babaweyh (p:47, hadith :29); Al-Khisal de cheikh as-Sadouq (p:403 et 550); Al-amali de cheikh at-Toussi (hadiths 438, 482 et 783),…
Le Prophète (Pbsl) a dit: «J’ai laissé parmi vous deux trésors: le Livre de Dieu (le saint Coran) et les membres [immaculés] de ma famille (Ahl-ul-Bayt); ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin paradisiaque. «
Ce hadith authentique est cité dans plusieurs ouvrages islamiques, parmi lesquels on peut citer: Çahih Mouslim (v: 7, p: 122), Sounan ad-Darami (v: 2, p: 432), Mousnad Ahmed (v:3, p:14,17,26 et 59 / v: 4, p:366 et 371 / v:5, p:182), Moustadrak al-Hakem (v: 3, p: 109, 148 et 533),…
Le patrimoine légué par Ahl-ul-Bayt (le Prophète et les membres immaculés de sa famille) et conservé par leurs fidèles partisans, est à juste titre une école pluridisciplinaire. Source intarissable de savoir, cette école n’a cessé de former des savants érudits capables d’assimiler les opinions des différents courants idéologiques et de répondre aux questions soulevées, tant en terre d’Islam qu’ailleurs.
A l’instar d’Ahl-ul-Bayt (AS) et de leurs fidèles partisans qui ont su relever tous les défis, le Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt s’est chargé d’éclairer et de défendre la vérité si longtemps occultée, tant par les maîtres des différentes écoles islamiques que par les ennemis de l’Islam.
Les ouvrages dont dispose l’école d’Ahl-ul-Bayt témoignent d’une expérience tout à fait particulière dans le débat et la critique. Ils recèlent un capital de connaissances exemptes de préjugés et appuyées par des arguments logiques. Ces ouvrages adressent aux savants et intellectuels concernés des messages rationnels que les gens de bon sens admettent de bon gré.
A ce riche patrimoine, viennent s’ajouter des livres plus récents recélant de nouvelles recherches. Certains d’entre eux ont été compilés par des chercheurs issus de l’école d’Ahl-ul-Bayt et d’autres par des auteurs convertis à cette noble école.
A une époque marquée par une ouverture d’esprit plus intense et un mélange croissant des populations, le Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt s’est engagé à répandre le message d’Ahl-ul-Bayt (AS) à travers le monde en publiant tout ouvrage susceptible de guider les personnes en quête de vérité.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage, Cheikh Abdul Karim Bahbahâni, auteur, Dhul Qa’ada Nasrullah Amkanahullah et Seyed Moncef Hamedi, traduteurs du livre, et la commission de recherches.
En réalisant ce travail, nous espérons avoir accompli une partie de notre devoir envers Dieu «qui a envoyé son Messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin»(1)
Le Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt
Il existe des divergences entre les musulmans sur des sujets ayant trait à la croyance et aux aspects juridiques. L’observateur qui se penche sur ces divergences remarquera que certaines d’entre elles sont pratiquement inévitables étant donné leur complexité. L’étude de ces sujets n’étant pas à la portée de tout le monde, le profane qui s’y hasarde ne peut que créer des confusions dans l’esprit des gens. Ce qui aboutit à la dissimulation et au masquage de la vérité. C’est le cas des sujets tels que: «الجبر» (la fatalité), «التفويض» (le libre arbitre), la création du Coran, la résurrection corporelle ainsi que tant d’autres sujets analogues.
Il n’y aurait rien de dramatique si les divergences entre les musulmans s’étaient limitées à ces genres de sujets ambigus. Or, fort curieusement, l’observateur avisé remarquera que ces divergences ont dépassé les limites jusqu’à toucher à des sujets qui, normalement, ne pouvaient même pas prêter à équivoque. Il s’agit entre autre: la façon de faire les ablutions (Wuzu), la considération de ﴿بسم الله الرحمن الرحيم﴾ (Au Nom d’Allah…) comme partie intégrante de la sourate pendant la prière, la position des mains pendant la prière ainsi que tant d’autres sujets, parmi les choses supposées quotidiennement pratiquées par le Prophète (Prière et paix sur lui et les siens ) durant environ vingt trois ans au vu et au su de tous les musulmans. Cela ne peut que sembler bien étrange au point d’inciter au sondage de l’histoire afin d’élucider le problème et d’en connaître ainsi les véritables causes. Et ce sondage de l’histoire constitue en soi un préalable essentiel dans l’étude de la jurisprudence (Fiqh).
Parmi les sujets qui devraient logiquement être à l’abri de toute équivoque, nous citerons le cas de la purification des pieds lors du Wuzu par le lavage ou par La Friction. Ce sujet, aussi simple qu’il semble, a pourtant été à l’origine de nombreuses querelles entre légistes (Fuqahâ) et différentes écoles juridiques.
En effet, il y en a qui optent pour l’obligation de frictionner les pieds(2), il y en a d’autres qui optent pour l’obligation de les laver(3), il y en a également qui optent pour un choix libre entre le lavage et la friction(4); tout comme il y en a qui optent carrément pour l’obligation de cumuler les deux. (5)
Avant d’entamer l’analyse de différents points de vue sur la purification des pieds lors de Wuzu ainsi que leurs arguments, il est nécessaire de se pencher tout d’abord sur l’unique verset coranique traitant de Wuzu:
«Ô vous qui croyez! Lorsque vous vous disposez à la prière, lavez vos visages et vos bras jusqu’aux coudes, et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles(6)»
Ce verset contient des éléments de jurisprudence portant sur les membres du corps concernés dans le Wuzu, y compris la dernière partie qui régit le statut légal des pieds.
S’adressant aux assujettis, ce verset coranique leur apprend la façon d’accomplir le Wuzu. Il regroupe les membres destinés à la purification en deux : le premier groupe est régi par le principe de lavage tandis que le deuxième est destiné à la friction. Le groupe destiné au lavage est mentionné dans l’extrait: (فاغسلوا وجوهكم وأيديكم إلى المرافق) «Lavez vos visages et vos bras jusqu’aux coudes» tandis que celui de la friction, dans (و امسحوا برؤوسكم و أرجلكم إلى الكعبين) «et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles.»
Le verset est très clair en ce qui concerne le statut des pieds lors du Wuzu, à savoir «la friction». Car lesdits membres sont cités après le verbe (امسحوا) «frictionnez». Autrement dit, si ces membres devraient être lavés, ils devaient venir directement après le verbe (فاغسلوا) «lavez», conformément aux règles de la phraséologie.
Quoique le mot (أرجل), qui signifie «pieds» en arabe, peut être lu (أرجلِ) avec la déclinaison «i», comme le prescrivent Ibn Kathir, Hamza, Abi Amru et Açim, sur la base d’un hadith rapporté par Abu Bakr, ou (أرجلَ) avec la déclinaison «a», comme le prescrivent Nafii, Ibn Amir et Açim, qui se basent quant à eux sur un hadith rapporté par Hafs, le contexte reste cependant toujours le même.
En effet, selon la première lecture, le mot (أرجلِ) «pieds» sera relié au mot (رؤوس) «têtes» par la conjonction de coordination «و» (et) en succédant au verbe «frictionner». Et dans la deuxième lecture, le statut légalement défini dans la purification doit être également «la friction» vu que le mot (رؤوس) «têtes», auquel le mot (أرجلَ) «pieds» est relié par la conjonction de coordination «و», est en principe un complément d’objet direct supposé avoir la déclinaison «a», mais obligé d’avoir la déclinaison «i», car étant précédé par une préposition, conformément aux règles de la grammaire arabe.
En bref, dans la première lecture, le mot (أرجلِ) «pieds» est relié au mot (رؤوس) «têtes», et ils ont tous deux la déclinaison «i», tandis que dans la deuxième lecture, il est relié à la fonction du mot (رؤوس) «têtes» qui, en tant que complément d’objet direct, doit se terminer avec la déclinaison «a».
Fakhr Razi déclare que ceci est l’avis de la majorité des grammairiens arabes(7)
Les arguments en faveur du lavage
Le lavage des pieds lors du Wuzu est celui adopté par les adeptes des quatre écoles juridiques sunnites. Ils ont avancé plusieurs arguments dont celui cité par Fakhr Razi qui dit dans son Tafsîr :
«Il existe tant de hadiths qui obligent le lavage des pieds lors du Wuzu. Et d’ailleurs, la friction est incluse dans le lavage, et non l’inverse; ce qui fait du lavage l’option la plus proche de l’Ihtiyât(8) Cela doit être ainsi la solution à envisager lors du Wuzu, car il joue en même temps le rôle de la friction.
Et en plus, l’obligation de la purification des pieds se limite jusqu’aux chevilles, et cette limitation ne peut se réaliser pendant le Wuzu que par le lavage et nullement par la friction…»(9)
Qortobi a dit :
«Le statut obligatoire des pieds lors du Wuzu est le lavage et non la friction. C’est l’avis de la majorité ainsi que de tous les savants, et cela est établi dans la tradition authentique.
Il est rapporté qu’un jour le Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) ayant vu des gens accomplir le Wuzu en négligeant les talons, il s’était écrié:
»ويل للأعقاب من النار. أسبغوا الوضوء «(
«Malheur aux talons qui bruleront en enfer! Parachevez le Wuzu.»
Et d’ailleurs, Allah en a fixé les limites, car Il a dit: «إلى كعبين» (jusqu’aux deux chevilles) à l’instar de «إلى المرافق» (jusqu’aux coudes) pour les bras. Ce qui prouve l’obligation de laver les pieds lors du Wuzu…».(10)
Muhammad Rachid Riza a dit:
«La majorité des musulmans a préféré quant à elle la lecture du mot (أرجلَ) «pieds» avec la déclinaison «a» à la déclinaison «i», qu’ils ont soutenue au moyen de la Sunnah authentique et de l’accord unanime des Sahabas. Ils ont en plus ajouté que cet avis convient le mieux au principe de la purification.»
Tahawi et Ibn Hazm ont prétendu que la disposition relative à la friction des pieds avait été abrogée.
La grande majorité se base, à ce sujet, sur la pratique des fidèles de la première génération de l’Islam et sur les hadiths, dont le plus authentique est celui rapporté par Ibn Omar dans les deux recueils authentiques sunnites: Çahîh Bukhâri et Muslim.
Il dit:
»تخلف عنا رسول الله ’ في سفرة فأدركنا وقد أرهقنا العصر. فجعلنا نتوضأ و نمسح على أرجلنا، فنادى بأعلى صوته: ويل للأعقاب من النار، مرتين أو ثلاثا… «
«Nous étions en plein voyage lorsque le Prophète (Prière et paix sur lui et les siens) qui s’était un peu attardé nous avait rejoints juste avant la prière de l’après-midi (‘Açr). Nous nous étions mis à accomplir le Wuzu en frictionnant nos pieds lorsqu’il s’écria à deux ou trois reprises: Malheur aux talons qui bruleront en enfer!…». (11)
Voila en résumé les arguments de ceux qui ont opté pour l’obligation du lavage des pieds.
Notes:
[1]- «Sourate La Victoire», (s:48 / v:28)
[2]. Cas des Imâmites et d’Ibn Abbas, selon Al-Fiqhu ‘ala l-madhâhibi l-arba’ati wa ahli l-bayt, t. 1, p. 122, Ed. Dâru th-Thaqalayn.
[3]. Cas de certains Imams Sunnites, selon ce même livre, p. 54.
[4]. Cas de Muhammad Bin Jarir Tabari et Hasan Basri, selon Fakhr Razi dans son Tafsîr Kabîr, t. 11, p. 166.
[5]. Cas de Dawud Bin Ali Zhahiri et Nasrulhaq, adeptes de l’école Zaydite, selon la même source.
[6]. Coran, Surate La Table servie (Al Mâidah), verset 6.
[7]. At –Tafsîru l-kabîr, t. 11, p. 161. Vu la nécessité de recourir aux règles grammaticales et de prendre à témoin la poésie et la prose arabes, pour expliquer que la proposition «et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles» remplit la fonction de complément d’objet direct (accusatif ou maf’ûlu bihi en arabe) quoiqu’elle soit terminée par la déclinaison «i» qui marque le complément d’objet indirect (génitif ou majrûr en arabe), on peut cependant se référer aux ouvrages spécialisés qui traite de cette question de façon fort détaillée: « Al-Wuzu fi l-kitâbi wa s-sunnah » du Cheikh Najmu d-dîn al-‘Askari et « Dhaw-u n-Nabi (p) » du docteur Sayyed Muhammad Chahrestâni.
[8]. Il s’agit de la précaution jurisprudentielle qui consiste à accomplir une même obligation de plusieurs manières différentes en cas de divergence de jugements légaux. Ce qui multiplie la chance de validité de l’acte accompli.
[9]. At-Tafsîru l-kabîr, t. 11, p. 162.
[10]. Al-Jâmi’u li ahkâmi l-Quran t. 6, p. 91.
[11]. Tafsîru l-manâr, t. 6, p. 228.