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Quel effet l’événement de l’Achoura a-t-il eu sur le sort de l’école chiite ?
Le soulèvement de l’Imam Hussein (AS) dans le mouvement de l’Achoura n’était pas un soulèvement sectaire destiné aux objectifs d’une religion particulière; au contraire, son slogan était de réformer la communauté musulmane dans son ensemble. Mais l’école chiite, en raison de ses fondements théologiques et doctrinaux particuliers, a un regard spécial sur l’événement de l’Achoura et le mouvement de l’Imam Hussein (AS). Les divers aspects sociaux et doctrinaux de l’école chiite, doivent beaucoup au soulèvement de l’Imam Hussein (AS), et sans une bonne compréhension de la place de l’Achoura dans cette école, beaucoup de ses croyances ne peuvent être bien comprises et expliquées. L’événement de l’Achoura a provoqué la reconnaissance du chiisme et son indépendance par rapport aux autres groupes de la société islamique.
Tout d’abord, il convient de noter que le soulèvement de l’Imam Hussein (as) dans le mouvement de l’Achoura n’était pas un mouvement sectaire et destiné aux objectifs d’une religion particulière. En d’autres termes, le mouvement de l’Imam Hussein (as) n’était accompagné d’aucun slogan voulant limiter ce mouvement à un groupe ou une secte spécifique; au contraire, son slogan était de réformer la communauté musulmane. En termes de temps, ce mouvement n’était pas limité à une période précise et à atteindre des objectifs à court terme. Par conséquent, ses dimensions et ses effets doivent être étudiés dans l’ensemble de la société islamique et à toutes les époques. Malgré tout, considérant que dans l’école chiite, Aba Abdullah Al-Hussein (as) est connu comme l’Imam nommé par Dieu et que les chiites croient que l’Islam originel ne doit être recherché que dans les enseignements offerts par Prophète Muhammad (PBUH) et d’autres Ahl al-Bayt, naturellement, le chiisme accorde plus d’attention au mouvement de l’Imam Hussein (as) et à l’événement de l’Achoura que toute autre institution.
Aujourd’hui encore, on voit clairement que le mouvement de l’Imam Hussein (as) et sa sira intéressent tous les musulmans ; mais, les chiites regardent ce mouvement avec une approche et des principes particuliers, et plus que d’autres sectes islamiques, ils essaient de diffuser le message de l’Achoura et de garder sa mémoire vivante.
Ainsi, pour étudier l’impact de l’événement de l’Achoura sur le sort de l’école chiite, il faut d’abord passer en revue les effets généraux de ce mouvement puis parler de son impact sur le chiisme. En général, les effets sociopolitiques de l’événement de l’Achoura peuvent être expliqués dans plusieurs titres:
Premièrement, après l’incident de l’Achoura, les gens ont pris connaissance de la nature violente et dépravée des Omeyyades, et la colère et la haine pour les Omeyyades et autres meurtriers de Karbala, ont pris racine dans leurs cœurs.
Deuxièmement, les crimes de Karbala ont déshonoré la domination Omeyyade et ont coupé leur influence religieuse, et depuis lors, la revendication de « succession du Messager de Dieu » par les Omeyyades n’a jamais été prise au sérieux.
Troisièmement, à la suite du soulèvement de l’Achoura, la tradition du martyre – qui était l’un des facteurs les plus importants de la victoire dans les guerres du temps du Messager de Dieu – a été relancée et la culture du martyre est devenue si répandue que presque tous les soulèvements de la justice ultérieurs – chiites ou non chiites – ont été influencés par l’épopée éternelle de l’Achoura.
Quatrièmement, la communauté islamique, qui avait cessé de critiquer et de protester, pendant les vingt années du règne de Muawiya et qui n’avait eu aucune voix pour protester sauf dans quelques cas, s’est réveillée sous le choc de l’événement de l’Achoura et a organisé plusieurs soulèvements et émeutes, tels que le soulèvement du peuple de Sistan, le soulèvement des Tawwabin (les Repentants), le soulèvement de Mukhtar, le soulèvement du peuple de Médine (l’événement de Harra) et le soulèvement de Zayd ibn Ali. En conséquence, et à long terme, le renversement des Omeyyades et l’extinction de cette lignée maléfique peuvent aussi être considérés comme les conséquences politiques de l’événement de l’Achoura; le facteur le plus important de la victoire de Bani Abbas (des Abbassides) sur les Omeyyades était la description de l’oppression et de la tyrranie de ces derniers contre Bani Hachem (dynastie des Hachémites), et l’expression de l’innocence de cette famille (1).
Maintenant, compte tenu de ce qui a été dit dans l’introduction, on peut dire que l’école chiite, en raison de ses fondements théologiques et doctrinaux particuliers, a une vision spécifique sur l’événement de l’Achoura et le mouvement de l’Imam Hussein (as) et que les quatre cas qui ont été évoqués comme effets de cet événement dans le monde islamique, peuvent être suivis avec plus d’intensité et d’emphase dans l’école chiite.
De plus, l’incident de l’Achoura a irrité les chiites plus que tout autre groupe, contre les Omeyades; parce que cet incident a montré jusqu’où ira l’inimitié avec les Ahl al-Bayt. Ainsi, la notion du «désaveu des ennemis des Ahl al-Bayt» (étant l’un des principes de la pratique du chiisme) a été perfectionnée après cet incident. Dans l’école chiite, les assassins de l’Imam Hussein (as) et de ses compagnons sont le meilleur exemple de l’«ennemi des Ahl al-Bayt» qu’il faut haïr. Le point important est que les chiites pratiquent la Taqiyya ( Dissimuler sa foi afin d’éviter la persécution ) ou sont prudents lorsqu’ils haïssent les autres; mais dans la déclaration de haine et d’horreur des assassins de l’Imam Hussein (as), ils ne pratiquent aucune Taqiyya et n’ont aucune autre considération. Comme si l’événement de l’Achoura avait facilité la démarcation entre ami et ennemi dans l’école chiite.
En plus de ce point, il faut souligner le rôle de l’incident de Karbala dans l’identification et l’indépendance des chiites. Lors de l’incident de Karbala, la séparation des chiites (en tant que groupe qui ne suivait que la tradition de Amir al-Mu’minin Ali (as) et de ses successeurs) des autres groupes qui affirmaient la tradition des deux cheikhs (deux premiers califes) a été confirmée (2).
En outre, l’événement de l’Achoura a joué un rôle important dans l’évolution du concept d’« Imam » dans le discours chiite. Expliquons que dans ce discours, l’Imam Ali (as) est un prototype exemplaire d’« Imam » et le concept d’Imamat est reconnu selon ses caractéristiques (3). Par exemple, le fait qu’il n’ait été en position de pouvoir apparent que pendant les quatre dernières années de son Imamat et qu’il ne se soit pas révolté par l’épée facilite l’acceptation de l’affirmation selon laquelle « la présence à la tête du pouvoir politique ou la révolte par l’épée n’est pas une condition de l’Imam » (4).
L’événement de l’Achoura a également développé la mentalité chiite sur « l’Imam », et le sort d’Aba Abdullah Al-Hussein (as) comme un autre exemple pour l’Imam, a confirmé dans le discours chiite la déclaration selon laquelle l’Imam est prêt à se sacrifier dans la voie de Dieu et cette croyance a ouvert la voie à des soulèvements ultérieurs. Presque tous les historiens ont considéré les soulèvements alaouites comme une conséquence du soulèvement de l’Achoura (5) et de nombreux dirigeants de ces soulèvements, originaires de Sadate Hassani (descendants de l’Imam Hassan (as)), dont Zayd lui-même, considéraient leurs actions comme se fondant sur l’acte de cet Imam martyr. L’école chiite est devenue une école passionnée, active et anti-oppression qui, bien qu’à certaines périodes, ait pratiqué la Taqiyya et la tolérance, mais elle est toujours prête au djihad et au sacrifice de soi pour combattre l’oppression.
Un autre point à mentionner, c’est que le martyre de l’Imam Hussein (as) à Karbala a attristé les chiites. Le rappel constant et annuel de cette tragédie- qui s’accompagnait des encouragements des derniers imams – a toujours gardé cette tragédie vivante. Par conséquent, le «mahdisme» et «l’attente» (de l’Imam caché; le dernier espoir de l’homme), dans l’école chiite, ne signifient pas simplement l’espoir d’une époque heureuse et prospère à la fin des temps; au contraire, ils signifient l’espoir pour la justice et pour apaiser cette grande tragédie. Ce sentiment passionné a fait du concept « d’attente » un élément essentiel dans l’école chiite, et fondamentalement, sans comprendre l’événement de l’Achoura et sa place dans le système sémantique chiite, le concept d’attente dans cette école ne peut pas être correctement expliqué.
Donc, en bref, à propos de l’impact de l’événement de l’Achoura sur le sort de l’école chiite, nous pouvons dire en une phrase : Les différentes dimensions sociales et religieuses de l’école chiite sont redevables au soulèvement de l’Achoura, et sans une bonne compréhension de la place de l’Achoura dans cette école, beaucoup de croyances de l’école chiite, ne peuvent pas être bien connues et expliquées. L’événement de l’Achoura a provoqué la reconnaissance du chiisme et son indépendance par rapport aux autres groupes de la société islamique.
Notes:
1- Voir: Pishvaï, Mehdi, Histoire de l’Islam, V° 2: De Saqifa à Karbala, Éditions Maaref, Première édition, Qom, 2014, pp. 475-483.
2- Voir: RK : Jafarian, Rasool, Histoire politique de l’Islam, V° 2 : Histoire des califes (de la mort du prophète au déclin des Omeyyades), Éditions Dalil, Première édition, Qom, 2001, p. 494.
3- Chaque concept a un prototype, pour les linguistes qui considèrent d’autres choses comme des exemples de ce terme s’ils sont proches de ce prototype. Ainsi, le sens se forme dans l’esprit selon les caractéristiques de cet exemple. Voir: Safavi, Cyrus, Une introduction à la sémantique, Publications Hamshahri, Première édition, Téhéran, 2003, pp. 74-75.
4- Par conséquent, lorsque Zayd ibn Ali a affirmé que l’Imam était celui qui a tiré son épée, l’un des compagnons de l’Imam Sadegh (AS) lui a rappelé le temps où Amir al-Mu’minin était resté à la maison et qu’il ne s’est pas révolté mais qu’il était l’Imam, et Zayd n’avait pas non plus de réponse. Voir: Tusi, Muhammad ibn Hassan, La Sélection du Savoir des Hommes, Fondation Al-e-Bayt pour la renaissance du patrimoine, Qom, p. 416 (suite à la biographie d’Abu Bakr Hadrami).
5- Par exemple, voir: Groupe d’écrivains, Histoire du chiisme, V° 1, Période de présence des imams infaillibles (AS)), Sous la supervision de Khezri, Sayyid Ahmad Reza, Institut de recherche de Hawza et de l’université (Qom) et Organisation pour l’étude et la compilation de livres de sciences humaines dans les universités (SAMT), Première édition, Téhéran, 2005, pp. 167-169.