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Le retranchement dans la maison de Fatima (P)
‘Umar b. al-Khattâb dit: «Après la mort du Prophète, ‘Ali, Az-Zubayr et ceux qui étaient avec eux se sont retranchés dans la maison de Fatima».(1)
Les historiens citent les noms de ceux qui étaient avec ‘Ali et Az-Zubayr:
1- Al-‘Abbâs b. ‘Abdel-Muttalib
2- Utabah b. Abî Lahab
3- Salmân al-Fârissî
4- Abû Dhar al-Ghifârî
5- ‘Ammâr B. Yâssir
6- Al-Miqdâd b. al-Aswad
7- Al-Barâ’ b. ‘Azib
8- ‘Ubay b. Ka’b
9- Sa’d b. Abî Waqqâs
10- Talha b. ‘Ubaydillah et des groupes de Hashimites, d’al-Muhâjirîne et d’al-Ançars. (2)
Ce retranchement est rapporté d’une façon régulière et inaltérée par un grand nombre de narrateurs dans les livres de la Sîrah, de l’histoire, des hadiths, de la littérature de la théologie, des biographies … mais, ayant mal apprécié ce qui s’était passé entre les retranchés et le parti vainqueur, ces auteurs clarifièrent rarement les événements en question.
Al-Balâdhurî par exemple, rapporte que lorsque ‘Ali (a. s.) s’est abstenu de l’allégeance en faveur d’Abû Bakr, celui-ci envoya ‘Umar b. al-Khattâb avec l’ordre de le lui amener avec rigueur et sévérité. Une fois arrivé chez ‘Ali, celui-ci dit à ‘Umar après une vive discussion: «Tu procèdes à une traite dont tu auras la moitié. Par Allah! Tu n’insistes aujourd’hui pour consolider son investiture que pour qu’il te la lègue demain!» (3)
Au cours de la maladie qui précéda sa mort, Abû Bakr dit: «Je ne regrette dans cette vie d’ici-bas que trois actes que je n’aurais pas dû commettre. D’abord j’aurais aimé ne pas avoir découvert la maison de Fatima même s’ils s’y étaient retranchés avec l’intention de déclarer la guerre». (4)
Quant à la manière dont on avait procédé pour découvrir la maison de Fatima et contrecarrer les hommes qui s’y étaient retranchés, des historiens rapportent que certains Muhâjirîne n’étaient pas contents de l’allégeance prêtée à Abû Bakr. Parmi eux ‘Ali et Az-Zubayr qui se retranchèrent avec des armes dans la maison de Fatima. (5)
Dans une autre version, ils s’y étaient réunis pour prêter allégeance à ‘Ali(6). Abû Bakr leur envoya ‘Umar b. al-Khattâb pour les en sortir bon gré mal gré. ‘Umar y alla avec une torche de feu allumé pour incendier la maison (en cas de besoin).
Fatima lui demanda: «Viens-tu, ô ‘Umar pour brûler notre maison?». «Oui, répondit-il, à moins que vous entriez dans le giron de la Communauté». (7)
Selon Al-Ya’qûbî, «Ils y sont allés (‘Umar et son groupe), investirent la maison, après que l’épée de ‘Ali eut été cassée» (Al-Ya’qûbî, 2/126). Selon At-Tabarî c’était Zubayr qui sortit de la maison, l’épée brandie, tituba et perdit l’épée que les envahisseurs finirent par récupérer. (8)
Al-Jawharî (Abû Bakr) rapporte que: ‘Ali répétait: «Je suis le serviteur d’Allah et le frère du Messager d’Allah», tout au long du chemin jusque devant Abû Bakr. Quand on lui ordonna de prêter allégeance, il dit: «C’est moi qui suis l’ayant droit. Je ne vous prêterai pas d’allégeance. C’est vous qui devez le faire pour moi. Vous avez évincé les Ançars en avançant que vous êtes les proches du Messager d’Allah. Si vous êtes justes, comme les Ançars ont reconnu le bien fondé de votre argumentation, faites de même en reconnaissant que je suis plus proche de lui que vous. Craignez Allah, soyez équitables sinon-vous le savez bien, l’injustice sera votre lot».
‘Umar dit alors: «Tu ne partiras qu’après avoir prêté allégeance!». ‘Ali répondit: «Procède, ô! ‘Umar à une traite dont tu auras la moitié; consolide aujourd’hui son pouvoir pour qu’il te le lègue demain. Non, par Allah, je n’accepte pas ton propos et ne le suis point». Abû Bakr dit alors: «si tu ne prête pas allégeance je ne t’y forcerai pas». Abu ‘Ubaydah intervient alors et dit: «Ô Abûl-Hassan (‘Ali)! Tu es encore jeune et tu n’as pas encore l’expérience et le savoir-faire des anciens de Quraych ton peuple. A mon avis, Abû Bakr est plus à même que toi d’assumer cette affaire, concède la lui et sois en content car si tu vis longtemps, tu es certes digne, intègre, méritant par ton lien de parenté, ton passé glorieux et ton jihâd».
‘Ali répliqua et dit: «Ô les Muhâjirîne! Allah! Allah! Ne sortez pas le pouvoir de Muhammad de sa maison pour l’installer dans les vôtres. N’évincez pas sa famille de son rang dans la Communauté. Je jure par Allah, ô les Muhâjirîne, que nous les Ahlul-Bayt sommes les ayants droits bien avant vous. N’était-ce pas parmi nous qu’il y avait le liseur du Livre d’Allah? Le docte dans la religion d’Allah? L’érudit de la sunnah? L’apte à gérer les affaires publiques? Par Allah! C’est chez nous qu’il réside; ne succombez donc pas à vos passions, sinon vous vous éloignerez encore plus du droit et de la justice!».
Bachîr b. Sa’d lui dit alors: «Ô ‘Ali! Si les Ançars avaient entendu ton propos avant de prêter allégeance à Abû Bakr, ils n’auraient pas hésité à te soutenir mais, c’est trop tard (cela est fait)». ‘Ali est reparti chez lui sans avoir prêté allégeance (Al-Jawharî selon An-Nahj, 2/3-5).
Ce dernier rapporte aussi qu’après avoir réalisé ce qui était arrivé à ‘Ali et à Zubayr, Fatima (a. s) s’est tenue au seuil de sa maison et dit: «Ô Abû Bakr! Pour envahir la famille du Messager d’Allah vous êtes allés vite en besogne. Par Allah, je n’adresserai jamais la parole à ‘Umar, jusqu’à ce que je rencontre Allah». (9)
Dans une autre version: Fatima est sortie de chez elle, en pleurs. Elle criait et les gens s’en abstenaient. (10)
Al-Ya’qûbî, (relatant les événements de la maison) rapporte qu’elle (Fatima) devança les intrus au seuil de sa porte et dit: «Par Allah! Ou bien vous sortirez ou bien je découvrirai mes cheveux et crierai à Allah». Tout le monde sortit alors de la maison. (11)
Al Mas’udï rapporte ceci: quand Abû Bakr a bénéficié de l’allégeance des gens à la Saqîfah et qu’on la lui a renouvelée le mardi, ‘Ali alla à sa rencontre et lui dit: «Tu as gâché l’état des choses; tu n’as pas consulté et tu n’as eu aucune considération à notre égard!». «Si, répondit Abû Bakr, mais j’ai craint la fitnah (la tentation, la sédition)». (12)
Al-Ya’qûbî rapporte aussi qu’un groupe (de musulmans) proposa à ‘Ali de lui prêter serment d’allégeance. Ce dernier leur dit alors: «Rendez-vous tôt chez moi les têtes rasées». Le lendemain matin, seules trois personnes s’étaient rendues chez lui. (13)
Par après, ‘Ali porta Fatima sur un âne, se rendit de nuit avec elle chez les Ançars pour leur demander de le soutenir. Fatima leur demandait la même chose. Tous disaient: «Ô fille du Messager d’Allah! Notre allégeance a été prêtée à cet homme! Si ton cousin avait précédé Abû Bakr chez nous, nous ne l’aurions pas laissé pour un autre». ‘Ali leur rétorqua alors: «Est-ce-que j’aurais pu laisser la dépouille mortelle du Messager d’Allah (SAW) chez lui, sans procéder aux opérations funèbres nécessaires! Aurais-je dû sortir à ce moment-là disputer aux gens le devenir de son pouvoir?». A son tour, Fatima dit: «Adûl-Hassan (‘Ali) n’a fait que ce qu’il devait faire. Quant à eux, ils ont fait ce dont ils sont responsables devant Allah». (14)
Mu’ammar rapporte à partir d’Az-Zuhrî citant Aïcha, la mère des croyants, le récit relatant ce qui s’est passé entre Fatima et Abû Bakr au sujet de l’héritage légué par le Prophète (SAW): «Fatima a donc rompu avec lui (Abû Bakr) et, jusqu’à sa mort, ne lui adressa point la parole. Elle a vécu six mois après la mort du Prophète (SAW). Son époux l’a enterrée, a prié sur elle sans prévenir Abû Bakr. De son vivant, ‘Ali jouissait parmi les gens de certains égards. Après mort, ils l’ont ignoré et délaissé. Un homme demanda à Az-Zuhrî: pendant six mois, ‘Ali n’a donc pas prêté serment d’allégeance à Abû Bakr? – Non, répondit Az-Zuhrî, les Banî-Hâshim, non plus. Lorsque ‘Ali a pris acte du changement d’attitude à son égard, il se résolut à prêter allégeance et les Banî-Hâshim lui emboîtèrent le pas». (15)
Al-Balâdhurî dit: quand des Arabes avaient manifesté leur apostasie (après la mort du Prophète) ‘Uthmân alla voir ‘Ali et lui dit: «Ô mon cousin! Personne n’ira combattre l’ennemi tant que tu ne prêtes pas allégeance». Il lui parlait ainsi jusqu’à ce qu’il se décidât finalement à aller voir Abû Bakr et à lui prêter serment d’allégeance. Les Musulmans manifestèrent alors leur joie, s’activèrent pour le combat et cessèrent d’envoyer des délégations … (16)
Même après avoir prêté allégeance, ‘Ali continuait à se plaindre de ce qui s’est passé après la mort du Prophète. Ses plaintes furent notées même au cours de son califat. Le prouve son sermon célèbre appelé Ash-Shiqshiqiyyah.
La désignation de ‘Umar au califat son investiture
Malade, Abû Bakr appela ‘Uthmân seul chez lui. «Ecris, lui ordonna-t-il: Au Nom d’Allah le Clément le Miséricordieux, voici le testament d’Abû Bakr b. Abî Quhâfah, adressé aux Musulmans. Ensuite … (Abû Bakr s’évanouit à ce moment-là, dit le narrateur, ‘Uthmân écrit (de son propre chef): J’accorde l’autorité sur vous (je désigne calife) à ‘Umar b. al-Khattâb. En cela, tout le bien est pour vous!. Quand il s’est réveillé, il demanda à ‘Uthmân de lui lire ce qu’il avait écrit. Lorsque ce dernier s’exécuta, Abû Bakr dit Allahu Akbar et remarqua: «Je vois que tu as prévenu la discorde chez les gens si jamais je venais à mourir dans mon évanouissement de tout à l’heure!». «Oui», affirma ‘Uthmân. «Qu’Allah te récompense pour l’Islam et les Musulmans». Abû Bakr confirma alors tel quel le texte écrit par ‘Uthmân.
Dans l’histoire d’At-Tabarî, ‘Umar était assis parmi des gens. Il tenait une branche de dattier. A côté de lui, Shadîd, un serviteur d’Abû Bakr, tenait le feuillet dans lequel figurait la désignation de ‘Umar au califat. ‘Umar s’adressait aux gens en disant: «Ô les gens! Ecoutez et obéissez à la parole du successeur du Messager d’Allah, qui dit (dans son testament) qu’il vous a donné le meilleur conseil!». (17)
Quel contraste entre cette attitude de ‘Umar et celle qu’il avait eue à l’égard de la volonté du Messager d’écrire son testament!!
La délibération et l’investiture de ‘Uthmân
Dans Al-‘Iqdul-Farîd, Ibn ‘Abdi Rabbih rapporte ceci: quand ‘Umar fut frappé par la lance, on lui proposa de désigner quelqu’un à sa succession. En guise de réponse, il dit: «J’aurais désigné Abu ‘Ubaydah b. al- Jarrah, s’il était resté en vie. Si Allah me demande pourquoi je le fais, je lui dirai que j’ai entendu Son Prophète dire qu’Abû ‘Ubaydah est l’homme de confiance dans cette Communauté. J’aurais désigné Sâlim, Mawlâ Abî Hudhayfah s’il était resté en vie. Si Allah me demande pourquoi je le fais, je lui dirai que Son Prophète dit que Sâlim aime Allah, Le craint et ne Lui désobéit point». (18)
Dans une autre version, ‘Umar dit aux gens qui lui demandèrent de tester en faveur de quelqu’un: «Après ce que je vous avais dit, je me suis résolu à désigner un homme – en montrant ‘Ali – capable, comme je l’espère, de vous conduire dans le droit chemin. Puis je me suis ravisé. C’est que je ne veux pas en porter le fardeau vivant et mort …»
Selon Al-Balâdhurî, ‘Umar dit encore: «Faites venir ‘Ali, ‘Uthmân, ‘Abdur-Rahmân b. Awf et Sa’d b. Abî Waqqâs». Une fois réunis chez lui, ‘Umar n’adressa la parole qu’à ‘Ali et à ‘Uthmân: «Ô, ‘Ali! il se peut que ces gens reconnaissent tes liens de parenté avec le Prophète (SAW) et ce qu’Allah t’a donné de Fiqh (savoir religieux) et de science. Crains donc Allah (sois pieux) si on te désigne à ce poste». Ensuite, ‘Umar dit à ‘Uthmân: «Ô ‘Uthmân, il se peut que ces gens reconnaissent ton alliance avec le Prophète et considèrent ton âge. Crains donc Allah si on te désigne à ce poste. Ne porte pas Âl Abî Mu’ayt (ton clan, Bani Umayyah) sur les nuques (dos) des gens». Enfin ‘Umar ordonna de faire venir ‘Çuhayb à qui il enjoignit de guider pendant trois jours la prière (faite en commun dans la Mosquée). Que ces (les six précédents) s’isolent dans une pièce pour délibérer. S’ils sont unanimes à désigner l’un d’entre eux, qu’on coupe la tête à quiconque s’opposera à eux. Lorsqu’ils sont sortis de chez lui, ‘Umar dit: s’ils investissent le chauve (‘Ali), il les conduira dans le droit chemin!».
Al-Muhib Tabarî rapporte autrement ce même propos de ‘Umar (Ar-Riyâdun-Nadirah, 2e éd, Egypte, 1373 h. 2/95): «Quel serait leur exploit s’ils désignaient le chauve. Comme il est capable de les maintenir dans le Vrai fût-il menacé d’une épée sur le cou!» Mohamed b. Ka’b lui demanda alors: «lui reconnais-tu cela et tu ne le désignes pas?!» ‘Umar lui dit: «Si j’omets de le faire pour eux un meilleur que moi avait fait de même avant moi».
Dans une autre version rapportée par Al-Ya’qûbî et Al-Balâdhurî, ‘Umar dit une fois: «On remarque que l’allégeance prêtée à Abû Bakr était brusque et celle prêtée à ‘Umar non procédé de délibération. Eh bien! Après moi, l’affaire se conclura après délibération: si les six se partagent en deux groupes, l’un de quatre, l’autre de deux (voix), qu’on suive le groupe majoritaire. Si les voix des deux groupes sont équivalentes (3+3) qu’on suive l’opinion de ‘Abdur-Rahmân b. ‘Awf; écoutez et obéissez et, quand il bat d’une main sur l’autre, suivez-le».
Al-Muttaqî rapporte aussi (Kanzul-‘Ummâl, 3/160) à partir de Mohamed b. Jubayr citant son père: ‘Umar dit: «Si ‘Abder-Rahmân b. ‘Awf bat d’une main sur l’autre, prêtez allégeance!»
Selon Aslam, ‘Umar dit: «prêtez serment d’allégeance à un homme désigné par ‘Abder-Rahmân b. Awf et coupez la tête à quiconque s’y refuse».
Il apparaît de ce qui précède que le calife ‘Umar concentra la question de la candidature entre les mains de ‘Abdur-Rahmân b. Awf à qui il enjoignit de poser aux autres candidats la condition préalable de suivre la politique des deux Sheikh (les deux califes Abû Bakr et ‘Umar). Ils savaient d’une part que l’Imam ‘Ali se refuserait sûrement à considérer la politique des deux Sheikh comme faisant partie des piliers de la politique islamique (le Livre d’Allah et la sunnah du Messager SAW), d’autre part que ‘Uthmân y consentirait volontiers. Le dernier bénéficierait alors de l’allégeance et ‘Ali, dans le cas où il s’y opposerait, serait menacé de mort.
En outre, cette thèse est prouvée par le récit rapporté par Ibn Sa’d dans At-Tabaqât, à partir de Sa’îd b. al-‘Açi: «Ce dernier alla un jour demander au calife ‘Umar de lui accorder une parcelle de terre supplémentaire en vue de l’élargissement de sa maison. Le calife lui donna rendez-vous pour le lendemain après la prière de l’aube. Une fois chez Sa’îd b. al-‘Açi, le calife lui délimita le terrain en le traçant des pieds. Quand Sa’îd le supplia d’en augmenter la superficie (en raison de sa famille nombreuse), ‘Umar lui dit: «Cela te suffit et voici un secret que tu dois garder pour toi: celui qui prendra le pouvoir après moi considérera bien ton lien de parenté et satisfera ta demande». Sa’îd raconte: «J’attendais alors jusqu’à ce que ‘Uthmân fût chargé du califat après délibération et agrément. Par après, ‘Uthmân m’a fait beaucoup de bien, satisfait ma demande (antérieure) et m’a même associé dans “des responsabilités”».
Le calife ‘Umar avait donc informé Sa’îd b. al-‘Açi qu’un homme de sa famille (umayyade) prendrait le pouvoir et déclaré que c’était une confidence à bien garder. Il s’ensuit que la question de l’investiture de ‘Uthmân a été tranchée du vivant même du calife ‘Umar et que la désignation des six candidats fut manœuvrée pour faire passer l’affaire en douceur et à la satisfaction générale.
Quant à la mise de l’Imam ‘Ali sous la menace de l’exécution, le prouve, en plus de ce qui précède, le récit rapporté par Ibn Sa’d à propos du même Sa’îd b. al-‘Açi: «Un jour ‘Umar dit à Sa’îd al-‘Açi: «Pourquoi t’éloignes-tu de moi comme si tu croyais que j’ai tué ton père? Ce n’est pas moi qui l’ai tué, c’est ‘Ali b. Abî Tâlib». Son père (dans le camp des infidèles) fut tué dans la bataille de Badr.
N’y avait-t-il pas là une incitation contre l’Imam ‘Ali et une vivification de la haine et des rancunes?
L’Imam ‘Ali (a. s.) savait que le califat fut volontairement écarté de lui
L’Imam ‘Ali savait qu’on le repoussait volontairement du califat. Toutefois, il continuait de participer aux délibérations pour qu’on ne prétendît pas qu’il se désintéressait du califat. Le récit suivant prouve que l’Imam savait ce qu’on tramait contre lui.
Al-Balâdhurî (Ansâbul-Ashrâf, 5/19) rapporte que ‘Ali s’est plaint auprès de son oncle Al-‘Abbâs de l’injonction de ‘Umar, selon laquelle l’investiture devrait échoir dans le groupe où se trouvait ‘Abdur-Rahmân b. ‘Awf. ‘Ali dit: «Par Allah, la partie est perdue pour nous!». Al-‘Abbâs demanda alors: «Ô mon neveu! Comment le sais-tu?» ‘Ali répondit: «Sa’d n’ira pas à l’encontre de son cousin ‘Abder-Rahmân b. Awf; ce dernier est l’égal de ‘Uthmân et son beau-frère c’est à dire que l’un ne s’opposera sûrement pas à l’autre. Même si Az-Zubayr et Talhah étaient de mon côté, cela ne me profiterait pas du moment qu’Ibn ‘Awf se trouve avec les autres». (Voir Al-‘Iqdul-Farîd, 3/74).
Dans la référence précédente (p. 21), Abû Mikhnaf rapporte ceci: quand ‘Umar fut enterré (un dimanche le 4e jour de son assassinat), les candidats à la délibération s’abstenaient de tout acte pendant qu’Abû Talhah guidait leur prière (faite en commun à la Mosquée). Un matin, Abû Talhah les incita à la délibération dans la maison du “Trésor public” (ou dans la maison d’al-Miswar b. Makhramah). Quand leur discussion lui paraissait interminable, ‘Abdur-Rahmân b. ‘Awf leur dit: «Écoutez-moi: moi, je me retire ainsi que Sa’d (b. Abî Waqqâs) pourvu que les quatre restants finissent par choisir. Sachez que cela est devenu trop long, que les gens (les Médinois) s’impatientent de connaître leur calife et imam et que les provinciaux ici présents attendent d’en être informés avant de revenir dans leurs contrées …». Les candidats au califat répondirent: oui, à l’exception de ‘Ali qui s’est contenté de dire: «je vais voir».
‘Abdur-Rahmân informa Abû Talhah de la proposition qu’il avait faite aux candidats et des réticences de ‘Ali. Abû Talhah s’adressa à ce dernier et lui dit: «Ô Abûl-Hassan! Sache qu’Abû Mohamed (Abdur-Rahmân b ‘Awf) est un homme de confiance pour toi et pour les Musulmans. Dis pourquoi tu chicanes alors qu’il s’est retiré de la candidature! il ne pourra donc pas mal agir au profit d’autrui!». ‘Ali fit alors jurer ‘Abder-Rahmân b. Awf qu’il ne se laisserait pas guider par ses passions, qu’il préférerait le juste et le Vrai et qu’il ferait de son mieux pour servir la Ummah (la communauté) et qu’il ne ferait pas preuve de favoritisme au profit d’un proche parent. Quand ‘Abder-Rahmân jura à l’Imam ‘Ali, celui-ci lui dit: «Choisis alors, bien guidé!».
Ensuite ‘Abdur-Rahmân fit jurer chacun des candidats qu’il ne s’opposerait pas à lui s’il venait à prêter allégeance à l’un d’eux, qu’ils seraient avec lui contre celui qui se rebifferait.
‘Abder-Rahmân prit alors la main de ‘Ali et lui dit: «T’engages-tu par le pacte d’Allah, si tu es investi du califat, de ne pas porter Banî ‘Abdel-Muttalib (son clan, sa famille) sur les nuques des gens (les favoriser) et de suivre la Sîrah du Messager d’Allah (SAW) sans en dévier ni y manquer!». ‘Ali répondit: «Je ne porterai pas le pacte d’Allah ainsi. Qui pourra suivre (à la lettre) la Sîrah du Messager d’Allah (SAW)? Néanmoins, je ferai de mon mieux, selon ma capacité et dans les limites de la science que j’ai». Abder-Rahmân lâcha alors la main de ‘Ali. Ensuite, il fit de même avec ‘Uthmân qu’il fit jurer, par le pacte d’Allah (conclu avec les Musulmans) qu’il ne favoriserait pas Banî Umayyah (son clan, sa famille) au détriment des gens, qu’il suivrait la Sîrah du Messager d’Allah (SAW) et celle d’Abû Bakr et de ‘Umar sans s’y opposer. ‘Uthmân jura. ‘Ali dit alors: «Abû ‘Abdillahi (‘Uthmân) a accepté volontiers ce que tu as demandé! Prête-lui allégeance si tu veux».
Par après ‘Abdur-Rahmân revint auprès de ‘Ali, lui demanda de jurer de suivre la sîrah du Messager d’Allah et celle d’Abû Bakr et de ‘Umar. ‘Ali répondit: je devrai faire preuve d’ijtihâd (effort personnel basé sur la science)». Mais ‘Uthmân continuait à jurer qu’il se conformerait à la politique du Prophète et à celle d’Abû Bakr et de ‘Umar sans s’en écarter ni y manquer. ‘Abder-Rahmân battit alors la main sur la sienne et lui prêta serment d’allégeance. Les autres candidats lui emboîtèrent le pas. ‘Ali qui était debout s’assit. ‘Abder-Rahmân le menaça alors en disant: «Prête allégeance, sinon tu seras exécuté!».
On rapporte que ‘Ali est sorti très fâché. Les hommes de la délibération le rejoignirent et le menacèrent de mort s’il ne prêtait pas allégeance. ‘Ali revint avec eux auprès de ‘Uthmân et lui prêta allégeance.
Dans le récit précédent, il y a une altération des propos de l’Imam ‘Ali (la suppression dans la 1ère proposition faite à ‘Ali, du groupe nominal et “la sîrah des deux Sheikh (Abû Bakr et ‘Umar)”.
Le récit est plus complet dans l’histoire d’Al-Ya’qûbî, 1/162: Abder-Rahmân emmena ‘Ali b. Abî Tâlib à l’écart, lui demanda de jurer par Allah de se conformer, si le califat venait à lui échoir, au Livre d’Allah, à la sunnah de Son Prophète et à la sîrah d’Abû Bakr et de ‘Umar. ‘Ali répondit: «Je me conduirai, dans les limites de ma capacité, conformément au Livre d’Allah et à la Sunnah de Son Prophète». ‘Abder-Rahmân répéta alors la même proposition à ‘Uthmân qui répondit: «Oui, je me conduirai parmi vous selon le livre d’Allah, la sunna de Son Prophète et la sîrah d’Abû Bakr et de ‘Umar». De nouveau ‘Abder-Rahmân alla voir d’abord ‘Ali, ensuite ‘Uthmân pour leur réitérer les mêmes propos. Chacun des deux candidats réaffirme sa première réponse. En troisième lieu, ‘Ali lui dit: «Sache qu’avec le Livre d’Allah et la sunnah de Son Prophète, on n’a pas besoin de la tradition d’autrui». «En effet, ajouta ‘Ali, tu t’acharnes à m’éloigner de cette affaire (à écarter le califat de moi)». Finalement ‘Abder-Rahmân battit de la main sur celle de ‘Uthmân (en guise d’allégeance).
Dans l’histoire d’At-Tabarî (Événements de l’année 23, 3/297) ainsi que d’après Ibn al-Athîr (3/37), l’Imâm ‘Ali dit à ‘Abder-Rahmân, le 3e jour de l’investiture de ‘Uthmân: «Tu lui as fait un don séculaire! En fait, ce n’est pas la première fois que vous faites cause commune contre nous. «Douce patience! Allah est Celui dont l’aide est demandée contre ce que vous débitez» (V. 18/XII). Par Allah! Tu ne l’as investi que pour qu’il te favorise de retour! Mais «Allah crée chaque jour quelque chose de nouveau». (V. 29/LV) (voir aussi Al-‘Iqdul-Farîd, 3/76).
L’allégeance prêtée serment à l’Imam ‘Ali (a. s.)
Après l’assassinat de ‘Uthmân, les Musulmans se libérèrent de tout lien d’allégeance antérieure. Ils se précipitèrent alors auprès de ‘Ali b. Abî Tâlib et demandèrent de lui prêter serment d’allégeance. At-Tabarî rapporte ceci (5/152; voir aussi Al-Kanz, 3/161, h/2471):
Les Compagnons du Messager d’Allah allèrent chez ‘Ali et lui dirent: «Cet homme a été tué et il est nécessaire que les gens aient un imam (un calife). Aujourd’hui, nous ne trouvons pas plus digne de cette affaire que toi, ni plus glorieux ni plus proche du Messager d’Allah (SAW)!». ‘Ali répondit: «Ne faites rien (dans ce sens) peut-être est-il mieux pour vous que je sois ministre (assistant) plutôt que prince!». Ils dirent: «Non, par Allah! Nous ne te laisserons pas, à moins que tu acceptes l’allégeance de notre part». ‘Ali dit: «Alors ce sera dans la Mosquée car mon allégeance ne pourra se faire en cachette et devra bénéficier du consentement des Musulmans …».
Dans une autre version At-Tabarî rapporte ceci: les Musulmans et les Ançars se réunirent – parmi eux, Talhah et Az-Zubayr notamment – puis allèrent voir ‘Ali et lui dirent: «Ô Abûl-Hassan, viens qu’on te prête allégeance!» Il répondit: «Je n’ai nul besoin de votre affaire! Je suis avec vous j’accepterai celui que vous choisirez …». «Par Allah! Nous ne choisissons que toi», rétorquèrent-ils.
Ainsi, après l’assassinat de ‘Uthmân, ils sont allés plusieurs fois chez ‘Ali à qui ils dirent finalement: «Les gens ne sont corrects qu’en présence d’une autorité et tu vois que cela se fait attendre». ‘Ali leur dit: «Vous êtes venus me voir à maintes reprises. Si vous acceptez ce que je vais vous dire, je me chargerai de votre affaire sinon je n’en voudrai pas. Ils lui déclarèrent: «Quel que soit ton propos, nous l’accepterons inshâ-Allah». Il monta alors sur la chaire et les gens se réunirent autour de lui. Ensuite, il dit: «En fait, je n’aime pas votre affaire, mais vous avez insisté. Sachez donc que je n’agirai pas arbitrairement en dehors de vous, que je garderai les clefs des finances publiques et que je n’en prendrai pas un dirham en dehors de vous, avez-vous accepté?»
– Oui, répondirent-ils.
– Ô Seigneur! Sois-en témoin». Puis ‘Ali reçut, à cette condition, leur allégeance.
Al-Balâdhurî rapporte ceci: quand ‘Ali est rentré chez lui, les gens – Compagnons et autres – accoururent chez lui en disant: «’Ali est le prince des croyants». Une fois chez lui, ils lui dirent: «Il est nécessaire d’avoir un imam; tends la main: nous voulons te prêter allégeance!». ‘Ali leur fit remarquer que cela était du ressort d’Ahlu-Badr (les Compagnons qui assistèrent avec le Prophète à la bataille de Badr) et que celui qui bénéficierait de leur consentement serait nommé calife. Alors tous les Badrî allèrent voir ‘Ali et lui dirent: «On ne voit pas plus digne que toi dans cette affaire! …» ‘Ali monta alors sur la chaire. L’y rejoignit en premier pour lui prêter allégeance Talhah qui avait un doigt estropié. ‘Ali en tira mauvais augure et dit: «Comme il est digne de parjurer!».
Dans le même sens, At-Tabarî rapporte que lorsque Habîb b. Dhu’ayb vit Talhah prêter serment d’allégeance, il remarqua: «c’est une main estropiée qui a commencé par prêter serment d’allégeance; cette affaire n’ira pas bien! …».
Après cette étude de la réalité historique et des circonstances dans lesquelles le pouvoir politique en Islam vit le jour, nous étudions à présent les points de vue respectifs des deux Ecoles au sujet du califat et de l’Imamat.
Notes:
- Ahmed, Al-Musnad, 1/55; At-Tabarî, op. cit., 2/466; Ibn al- Athîr, 2/124; Ibn Kathîr, 5/246; Ibn Hichâm, 4/338 … etc.
- En plus des références précédentes d’autres livres parlant du retranchement dans la maison de Fatima (a. s), dont: Ar-Riyâdun-Nadirah, 1/167; Târikhul, Khamîs, 1/188; Al-‘Iqdul-Farîd, 3/64; Târikhu Abî-Fidâ’, 1/156; Al-Jawharî dans An-Nahj 1/130 et Al-Halabiyyah, pp. 394-397
- Ansâb al-Achrâf, 1/587.
- At-Tabarî, op. cit., 2/619; Al-Mas’ûdî, Murûjudh-Dhahab, 1/414; Ibn ‘Abdi-Rabbîh, Al-‘Iqdul-Farîd, 3/69; Al-Muttaqîl al-Hindî, Al-Kanz, 3/135; Ibn Qutaybah, Al-‘Imamah Was-Siyâsah, 1/18; Ibnul-Mubarrid, Al-Kâmil (d’après Ibn Abîl Hadîd), 1/130-131; Abû ‘Ubayd, Al-Amwâl, p. 131; Adh-Dhahab, Lissânul-Mizân, 4/ 189, Târikh, 1/388 … etc.
- Voir Ar-Riyadun-Nadirah, 1/218; Al-Jawharî selon Ibn Abîl-Hadîd, 1/132, 6/293
- Ibn Abî-l-Hadid, 1/134.
- Ibnu ‘Abdi Rabbih, op. cit., 3/64; Abûl-Fidâ’, op. cit., 1/156;
Al-Balâdhurî, op. cit., 1/586; Al-Muttaqî, 3/140; Al-Khamîs 1/178, … etc.
- At-Tabarî, op. cit., 2/443, 444, 446; Al-‘aqqâd i’Ab qariyyatu ‘Umar, p. 173; Al-Muhib Tabarî, Arriyadun-Nadirah, 1/167; Al- Muttaqî Hindî, 2/128; Ibn Abîl-Hadîd, 1/122, 132, 134, 158 et 2/2
- Ibn Abîl-Hadîd, op. cit., 1/134 et 2/2-5
- Al-Saqîfah, d’Abî Bakr al-Jawharî, par le récit d’Ibn Abî-l-Hadîd 1/134.
- Al-Ya’qûbî, Histoire, op. cit., 2/126
- Al-Mas’ûdî, Murûjudh, “Dhahab”, op. cit., 1/414; Ibn Qutaybah, Al-Imamah was-Siyâssah, 1/12-14
- Al-Ya’qûbî, Târikh, op. cit., 2/12; Ibn Abîl-Hadîd, Sharhun-Nahj, 2/4
- Abû Bakr al-Jawharî, Al-Saqîfah par le récit d’Ibn Abî-l-Hadîd 6/5-28, édition d’Egypte, et Ibn Qutaybah 1/12.
- At-Tabarî, Târikh, op. cit., 2/448; Al-Bukhârî, Al-Maghâzî, 3/38; Muslim, 1/72, 5/153; Ibn-Kathî, op. cit., 5/285, 286; Ibn ‘Abdi Rabbih, 3/64; Ibn Abîl-Hadîd, 1/122; Al- Mas’ûdî, 2/414; Târikhul de Khamîs, 1/193. Dans Al-Imâmah was-Siyâssah, Fatima est resté 75 jours après la mort de son père (SAW), 1/14; Al-Balâdhurî, 1/586; Al-Ya’qûbî, 2/126
- Ansâb al-Ashrâf, op. cit., 1/587.
- “Târîkh al-Tabarî”, édition d’Europe, 1/2138
- Ibnu ‘Abdi Rabbih, Al-‘iqd…, op. cit., 4/274.