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L’arrivée de l’Imam Al-Hussein (P) à Karbala.
Le 2ème jour de Muharram, l’arrivée de l’Imam Al-Hussein (P) à Karbala.
La saison du Hadj en 60 AH / 679 après JC a été témoin du départ de l’Imam al-Hussein (la paix soit sur lui) de La Mecque à Koufa. Il entrait dans la région de Karbala le deuxième jour du mois de Muharram de l’an 61 A.H.
Refus de pactiser avec Yazîd
Dans les derniers jours de sa vie, Muawiya désigne Yazîd en tant que successeur et demande à tous de pactiser avec lui. Cependant, l’Imâm (as) ne conclut pas à ce pacte. En fin de compte, après la mort de Muawiya, Yazîd prend en main les rênes du pouvoir. Réclamant le soutien des chefs arabes, il écrit une lettre au gouverneur de Madîna lui intimant de percevoir le pacte de l’Imâm (as), ou de le tuer, le cas échéant. L’Imâm (as) croit pour sa part que lorsqu’un individu tel que Yazîd, soit un ivrogne corrompu, se saisit du pouvoir, il faut prononcer l’oraison funèbre de l’islam. Afin d’éviter de devoir conclure ce pacte indigne, il décide de quitter Madîna sans tarder. Sur l’ordre de Dieu, la troisième nuit du mois de Sha‛bân de la soixantième année de l’Hégire, il fait, avec les gens de sa demeure, ses adieux à Madîna ainsi qu’à la tombe du Prophète de Dieu (s) et prend le chemin de Makka.
Lettres des habitants de Koufa à l’Imam al-Husayn (a)
Pendant les jours où Damas s’inquiétait pour ceux de Hedjaz qui ne faisaient pas l’allégeance avec Yazid, à Koufa la situation était encore beaucoup plus tendue.
Les chiites de l’Imam Ali (a), qui avaient subi beaucoup de répressions durant les vingt années de gouvernement de Muawiya, étaient très soulagés par la nouvelle de la mort de celui-ci. D’autre part, les kharijites qui avaient tué l’Imam Ali (a) et s’étaient ensuite éloignés de son fils, l’Imam al-Hasan (a), sans que Muawiya leur fasse la moindre attention, commencèrent à penser de régler la rancune qu’ils avaient du père (Muawiya) par une vengeance auprès du fils (Yazid).
La ville était ainsi en plein tension entre différents groupes. Les chiites de l’Imam Ali (a) se réunissaient souvent à la maison de Suleyman b. Surad al-Khuzâ’î, et entendaient des discours. Suleyman qui était un homme de longues expériences et avait constaté le changement d’avis de ces compatriotes à plusieurs reprise dans des situations politiques leur dit :
« O gens ! Si vous n’êtes pas sûr de votre avis, si vous avez peur, soyez claires et ne trompez pas les autres ! »
Tandis que les gens commencèrent dire en réponse :
« Ah non ! Jamais de la vie ! Jamais de la vie ! Nous sommes prêtes à donner notre vie, nous signons le pacte avec notre sang, que nous renverserons Yazid, et rendrons le pouvoir à al-Husayn b. Ali. »
Ils écrivirent enfin une lettre à l’Imam al-Husayn (a) :
« Merci à Dieu qui renversa ton ennemi oppresseur ! Un ennemi qui tua les bons gens et les proches du Prophète Muhammad (s), et qui donna le pouvoir aux pires des gens. Celui qui distribua le trésor public entre les plus riches et les plus agresseurs! Aujourd’hui, il n’a y aucun obstacle pour ton gouvernement. Le gouverneur de cette ville, Nu’mân b. Bashîr, réside dans son château, loin de nous qui ne lui demandons jamais son conseil et n’assistons jamais à sa prière non plus. ».[1]
Non seulement cette lettre de la part de chiites pures et sincères, mais, aussi de nombreuses autres (on parle des centaines de lettres), avaient été envoyé à al-Husayn b. Ali pour le solliciter.
Envoi de Moslem à Kûfa
En recevant tant de lettres, l’Imam al-Husayn (a) décida de leur répondre afin de ne pas les laisser dans l’attente. Il lui écrit une courte lettre :
« Je vous envoie mon cousin, Muslim, à qui je fais confiance, pour qu’il observe de près la situation de la ville et m’informe. Dans cas où ce que vous me faites savoir est vrai, je viendrai chez vous. ».[2]
Par ailleurs, certains partisans des Umayyades, écrivirent des lettres à Yazid en lui demandant de leur envoyer un gouverneur compétant en arguant que Nu’mân b. Bashîr n’était pas un homme solide et fiable. Yazid, réagit alors par accordant le gouvernement de Koufa à ‘Ubayd Allah b. Zîyâd, l’ancien gouverneur de Busera.[3]
D’autre part, Muslim b. ‘Aqîl arriva à Koufa avec la lettre de l’Imam al-Husayn (a). Les gens de Koufa l’accueillirent avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. Lui, qui n’attendait pas autant d’exaltation de la part des gens, et qui d’ailleurs n’imaginait pas non plus que tant d’enthousiasme s’éteignent un jour, écrit à l’Imam al-Husayn (a) en disant :
« Les gens de Koufa sont tous avec toi et t’attendent ! Ce sera bien qui tu y viennes aussi tôt que possible. »[4]
Bien que l’Imâm (as) connaisse bien les habitants de Kûfa, ayant été témoin de la manière dont ils s’étaient comportés avec son père (as) et sa mère (as), il se met néanmoins en route, obéissant en cela à l’ordre divin. Le jour où les gens arrivent à Makka afin d’accomplir le pèlerinage, il prend lui-même le chemin de Kûfa, avec les gens de sa demeure et ses compagnons. Le discours de ceux qui, bienveillants et de bon conseil, tentent de le faire renoncer à ce voyage ne produit aucun effet sur sa volonté d’obéir à Dieu. Ce voyage est un voyage destiné à demander réparation, et il correspond en sus à un devoir vis-à-vis de Dieu. C’est comme s’ils avaient oublié que le successeur du Prophète de Dieu (s) est, davantage que les autres, à même de savoir ce qu’est son devoir.
Départ de l’Imam al-Husayn (a) vers l’Irak
Imam Hussain (as) a quitté la Mecque le 8 Zhilhajj de l’an 60 de l’Hégire (680 après Jésus Christ). Il était accompagné de sa famille et de ses compagnons de la région du Hedjaz, de Bassora et de Kufa.
Beaucoup de dignitaires de la Mecque ont tenté de lui faire changer d’avis.
Son cousin ‘Abdullah ibn ‘Abbas lui a averti “Vous pourrez vous faire tuer et le peuple d’Iraq n’est pas fiable. Allez quelque part d’autre comme au Yémen, là où se trouvent les partisans de votre père.” L’Imam a répondu : “Ô mon cousin! Je sais que vous êtes sincère, mais j’ai déjà pris ma décision concernant ce voyage.” Ibn ‘Abbas a alors répondu : “Alors n’emmenez pas vos enfants et votre famille avec vous, j’ai peur qu’ils vous voient mourir.”
Imam Hussain (as) a répondu : “Par Allah, ils ne me laisseront pas. S’ils me laissent, ils seront persécutés par une personne qui n’aura aucune pitié envers eux.” Ensuite, l’Imam a mentionné qu’il ne voulait pas que le sang soit versé à la Mecque, qu’il voulait que sa famille reste unie, peu importe la situation.
S’il les laissait derrière lui, ils ne seraient sous la protection de personne.
Al-Hussayn quitta la Mecque, et prit le chemin de Kûfa ، alors qu’il poursuivait sa route, al-Hussayn rencontra le célèbre poète arabe (al-Farazdaq) et lui demanda de lui donner une idée de la situation en Irak lors de son départ. Le poète répondit:
«Les gens y sont avec toi de cœur, mais leurs épées sont plutôt du côté des Omayyades. Après tout, le destin se décide au Ciel, et Dieu fait ce qu’IL veut».
Al-Hussayn acquiesça:
«Tu as raison. Le destin est entre les mains de Dieu, et IL fait ce qu’IL veut. Chaque jour notre Seigneur prend la Décision qu’IL juge bonne. Si cette Décision coïncide avec ce que nous aimons, nous remercions Dieu pour Ses bienfaits. C’est Lui qui est notre Soutien. Et si la Décision ne coïncidait pas avec notre souhait, nous n’aurions pas commis une transgression, tant que notre intention est de servir la vérité, et que la crame révérencielle nous habite». [5]
Cet avertissement n’a pas découragé al-Hussayn de continuer son avance en direction de Kûfa. Au fur et à mesure qu’il progressait, son cortège grossissait, et à chaque point d’eau où il s’arrêtait, il voyait des bédouins venir se joindre à lui.
La Route Prise par Imam Husseini Hussein (as) de Makkàh à Karbala
Après avoir quitté Makkah, il y a 14 endroits mentionnés dans les livres historiques où Imam Husseini Hussein a fait soit un arrêt, soit rencontré des gens, soit délivré un sermon.
1- Saffah : Ici, Imam Husseini a rencontré Farazdaq le à qui Imam Husseini a demandé la situation de Kouffa. Il dit: “Le cœur des gens sont avec vous, mais leurs épées sont contre vous”. Imam Husseini a répondu: “Allah fait ce qu’Il souhaite. Je le laisse à celui qui propose la juste cause
2- Dhat-el-Irq : Ici le cousin d’Imam Husseini Abdoullah Ibné Ja’ffar a apporté ses deux fils Auwn et Mohammad à leur mère Zaynab (as), pour aider Imam Husseini. Il a essayé de persuader Imam Husseini à retourner à Madina, mais Imam Husseini lui a répondu :”Ma destinée est entre les mains d’Allah”
3- Batn-er-Roumma: Imam Husseini a envoyé une lettre à Kouffa avec Qais bin Massir, et rencontra Abdoullah bin Mouti qui revenait d’Iraq. Quand il entendit l’intention d’Imam Husseini, il a essayé de l’arrêter. Il dit que les habitants de Kouffà ne sont pas sincères et indignes de confiance. Mais Imam Husseini a continué son voyage.
4- Zouroud : Imam Husseini rencontra Zohair ibné Qain. Zohair n’était pas parmi les partisans d’Ahloul Bayt. Mais quand Imam Husseini lui dit les buts de son voyage, Zohaire donna tous ce qu’il possédait à sa femme, lui dit de rentrer à la maison et déclara qu’il souhaitait devenir martyre avec Imam.
5- Zabala: Imam Husseini a appris de deux voyageurs venant de Kouffà l’assassinat de Hazrat Mouslim ibné Akil. Imam Husseini dit :”Inna Lillàhi wa inna ilayhi ràji’oun, indallàh nahtasib anfoussana” (Nous sommes pour Allah et nous retournerons à Lui qui compte sûrement nos sacrifices” Les voyageurs Asadi ont essayé de dissuader Imam Husseini de continuer le voyage, mais il persista.
Imam Husseini dit la nouvelle de la mort de Mouslim ibné Akil et de Hani ibné Ourwà à ses compagnons et que les gens de Kouffà n’étaient pas préparés à les aider. Imam Husseini dit: “ceux qui veulent me quitter peuvent le faire maintenant”. Des groupes de gens de divers tributs qui avaient suivi Imam Husseini dans le but de collecter le butin de guerre ont réalisé leurs faux espoirs et ont regagné leur maison. Seuls sont restés une cinquante d’irréductibles.
6- Batn-é-Aqiq: Imam Husseini a rencontré un homme du tribut de Akrama qui lui dit que Kouffà n’était vraiment pas une ville amie et qu’elle était encerclée par l’armée de Yazid. Personne n’entre ni ne sort de la ville. Cependant Imam Husseini continua…
7- Sorat: Imam Husseini est resté la nuit ici et le lendemain matin dit à ses compagnons de prendre autant d’eau que possible.
8- Sharaf: Quand Imam Husseini passait par cet endroit, un de ses compagnons a crié qu’il voyait s’approcher une armée. Imam Husseini a demandé à ce que tout le monde se dirige vers une place sûre. On se plaça de manière à avoir une montagne à l’arrière.
9- Zouhasm: C’est là que Imam Husseini a rencontré l’armée de Hour comprenant 1000 hommes. Comme ils étaient assoiffés, a ordonné à ses compagnons de leur donner à boire. Même les animaux ont été servis. La prière de Zohr a été conduite par Imam Husseini et tout le monde l’a suivi y compris les soldats de Hour. Imam Husseini a dit à Hour concernant de nombreux lettres reçues de Kouffà.
Il dit: “Ô gens de Kouffà, vous m’avez envoyé vos délégations et m’ont écrit que vous n’aviez pas d’Imam Husseini et que je pourrais vous unir et vous conduire sur le chemin d’Allah. Vous m’avez écrit que nous “Ahlul Bayt” sommes plus qualifiés à gouverner vos affaires que ceux qui revendiquent les choses sans droit et qui agissent injustement et de manière erronée. Mais si vous avez changé votre avis, êtes devenus ignorants de nos Droits et avez oublié vos promesses, je retournerai. Mais il a été empêché et contraint par l’armée de Hour qui l’escortait près de Kouffà.
10- Baiza: Imam Husseini a atteint Baiza le lendemain et a délivré l’un de ses plus célèbres sermons. “Ô les gens, le Prophète a dit que si un homme voit un dirigeant tyrannique transgresser Allah et le Prophète et oppresser les gens et s’il ne fait rien par la parole ni par les actes pour changer la situation, alors il sera juste qu’Allah le place là où l’ingrat se trouve.
Ne voyez-vous pas combien la situation (shariatique) a dégradé. Ne voyez-vous pas que la vérité n’est plus suivie et le mensonge n’a plus de limite. Quant à moi, je considère la mort comme une voie d’atteindre le martyr et la vie parmi le transgresseur comme une agonie et une tristesse”.
11- Ouzayboul Hajanat: Ici Imam Husseini a campé loin de l’armée de Hour et rencontra Trimmah bin Adi. Après avoir appris que les “Kouffi” l’ont trahi, il était clair qu’il n’avait aucun espoir de soutient ni survie à Kouffà. Cependant, il a refusé l’offre d’assistance car aucun succès n’y est inclus. Trimmah a plaidé pour l’acceptation de 20000 hommes entraînés de sa tribu pour l’aider s’il le veut à pénétrer dans Kouffa ou pour se retirer dans les montagnes ou pour sa sécurité. Imam Husseini a répondu à Ibn Adi :”Qu’Allah bénisse vous et votre tribu. Je ne peux retirer ma parole. Les choses ont leur destinée”.
Il est clair d’après cette réponse qu’il était parfaitement conscient des dangers qu’il allait affronter et qu’il avait une certaine stratégie et un plan en tête pour apporter une révolution dans la conscience de l’Oummah (communauté musulmane). Il n’a ni essayé de mobiliser un soutien militaire qu’il aurait pu facilement faire à Makka, ni essayé d’exploiter une force physique quelconque qu’il avait en sa possession.
12- Qasr-e-Bani Makatil: Là on voit que Kouffà n’était évidemment pas sa destination. Comme l’armée de Hour ne le lâchait pas, il a longé Kouffà et a pris une autre route. Alors qu’il se reposait l’après-midi, il dit :”Inna Lillàh”. Son fils Ali Akber âgé de 18 ans s’approcha et s’enquit. Imam Husseini dit que dans son sommeil, il a entendu quelqu’un dire que ces gens vont vers leurs morts. Ali Akber a demandé : Ne sommes-nous pas sur le droit chemin ?” La mort n’était rien pour eux. Une mort de ce genre se transforme en la gloire du martyr.
13- Nainawa: A cet endroit, un homme d’Ibné Zyàd a apporté un message à Hour de ne pas lâcher Imam Husseini. La petite caravane est passée par Gaziriya vers une place appelée Karbala. Imam Husseini a demandé le nom de cet endroit, quelqu’un dit KARBALA. Imam Husseini dit :” oui, c’est l’endroit de Karbin-wa-bala (endroit de peine et de torture). Arrêtons-nous ici, car nous sommes arrivés à notre destination. C’est l’endroit de notre martyre, c’est Karbala.
14- Karbala: Sur ordre d’Imam Husseini, les tentes y furent installées près d’un petit cours d’eau originaire du fleuve Euphrate (Fouràt) quelques miles plus loin. C’était le 2 Moharram 61 Hijri (3 Oct 680 Ap JC)
L’Imam Hussein (P) durant son voyage essayait d’attirer les gens ou d’éclairer les esprits.
Lorsque ‘Obeidullah Ibn Ziyâd, le gouverneur de Kûfa fut mis au courant de la marche d’al-Hussayn sur sa ville, il mobilisa ses hommes et établit un plan en vue d’arrêter ou d’entraver cette marche qui, si elle arrivait à destination, pourrait menacer tout le pouvoir omayyade. Il confia l’exécution de son plan au directeur de sa police, Huçine Ibn Namir al-Temimi. Celui-ci rassembla ses hommes et choisit pour quartier général une position stratégique située sur l’itinéraire qu’al-Hussayn suivrait pour venir à Kûfa. Cette position dont il fit son quartier général s’appelait al-Qadisiyya. Il établit une ligne militaire entre Qadisiyya et Khaffan, et une autre entre Qadisiyya et Qatqatâna, et étendit la présence de ses forces jusqu’à la montagne de La’la’.
Envoi de Qays ibn Musahir al-Saidawi à Kufa
Al-Hussayn s’approchait de plus en plus de son objectif. Lorsqu’il arriva à un endroit qui s’appelait al-Hâjir, il écrivit une lettre à l’intention des Kufites, leur annonçant son arrivée imminente et exaltant leur ardeur révolutionnaire. Il confia ce message à un compagnon, Qaïs Ibn Mes-her al-Çaydâwi, lequel se hâta en direction de Kûfa.
Il a écrit dans sa lettre : “Ô Peuple de Kufa ! J’ai reçu la lettre de Muslim ibn ‘Aqil indiquant que vous vous êtes réunis pour nous venir en aide et demander nos droits. Je demande au ToutPuissant de vous récompenser pour cette action. Pour cette raison, je quitte la Mecque le jeudi 8 Zilhajj. Lorsque mon messager arrivera, restez unis jusqu’à ce que j’arrive à Kufa dans quelques jours.” Mais sa mission ne put être accomplie, car il fut arrêté par les forces de Huçine, disséminées aux environs de Qadisiyya, et conduit à ‘Obeidullah Ibn Ziyâd, lequel lui demanda de monter à la tribune et d’injurier al-Hussayn. Fidèle inébranlable d’al-Hussayn, il monta sur la tribune, et au lieu de proférer des injures à l’encontre de ce dernier, il appela les gens à le soutenir, et attaqua courageusement et violemment ‘Obeidullah Ibn Ziyâd. Celui-ci ne put supporter ce camouflet et ordonna qu’on le jette du haut du Palais jusqu’à ce que la mort s’en suive.
Envoi d’Abdullah bin Yaqtar à Kufa
Alors que la situation de ses partisans (d’al-Hussayn) continuait à se dégrader à Kûfa après l’assassinat de Muslim Ibn ‘Aqil, de Hani Ibn ‘Urwah et du dernier messager qu’il venait d’envoyer, al-Hussayn n’en fut rien. Aussi dépêcha-t-il un nouveau messager, ‘Abdullah Ibn Yaqter[6]
Pour s’informer de la situation. Entre temps, al-Hussayn apprit à al-Tha’labiya le sort tragique de Muslin Ibn ‘Aqil. Mais il était trop tard pour sauver le nouveau messager, lequel tomba lui aussi aux mains des soldats de Huçine près de Qadisiyya et fut conduit à ‘Obeidullah Ibn Ziyâd qui lui demanda, comme il l’avait fait avec son prédécesseur, de monter sur la tribune et d’injurier al-Hussayn.
Mais comme son prédécesseur, ‘Abdullah Ibn Yaqter monta sur la tribune pour injurier ‘Obeidullah et annoncer l’arrivée prochaine d’al-Hussayn. ‘Obeidullah, excédé là encore, ordonna qu’on lui réserve le même traitement qu’avait subi son prédécesseur. Il fut ainsi jeté du haut du Palais. Et comme il présentait encore quelques signes de vie après sa chute, un bourreau lui donna le coup de grâce en lui coupant la tête d’un coup d’épée. Quand al-Hussayn apprit cette dernière nouvelle, il rassembla sa famille et ses compagnons et leur dit:
«Nos partisans nous ont abandonnés. Ceux qui veulent s’en aller, peuvent le faire. Ils n’ont pas d’obligation envers nous».
Tous ceux qui avaient rejoint le cortège sur la route, se dispersèrent à gauche et à droite, et il ne resta avec al-Hussayn que ceux qui l’accompagnaient depuis la Mecque. [7]
Al-Hussayn passa cette nuit de deuil et de désolation à penser à ses partisans tragiquement assassinés au champ d’honneur, et à réfléchir sur l’avenir de son mouvement et de la Umma. A l’aurore; le cortège se mit en marche, traversant les sentiers arides du désert, cheminant vers un avenir inconnu et confiant son sort entre les mains de Dieu.
Un part de ces compagnons repartit, mais, sa famille et quelques personnes les plus proches et les plus fidèles restèrent avec lui. En s’approchant à Koufa, il se trouva confronté avec l’armée d’Ibn Zîyâd. Le chef de la troupe nommé Hurr b. Yazid, de la tribu de Ryâh, lui boucha la route et le fit arrêter sur une terre nommée Karbala. Le gouverneur de Koufa, étant informé de l’arrivé d’al-Husayn près de Koufa, envoya une autre armée, sous le commandement de ‘Umar b. Sa’d à son encontre. Il tenta convaincre al-Husayn b. Ali (a) pour tirer son allégeance avec Yazid, mais, en vain.[8]
Lettre de l’Imam Hussein aux notables de Basra
L’Imam Hussain (P) a écrit une lettre aux notables de Basra et l’a envoyée par l’intermédiaire de Sulaiman bin Razin aux chefs des cinq tribus de Basra (c’est-à-dire les tribus : Aliya, Bakr bin Wael, Tamim, Abdul Qais et Azd). [9]
Les notables de Basra se diffusaient en deux parties: une partie qui s’attache à la ligne des Umayyades, de Aicha, de Talha et de Zubaïr, et une ligne qui s’attache à la ligne de l’Imam Ali (paix soit sur lui) et à son école. Et l’Imam Hussein (p) choisissait cinq personnes parmi ceux qui s’attachaient à l’école de l’Imam Ali (p), qui sentaient l’obligation de suivre la notion de cette école, ses slogans et ses objectifs. Et l’Imam (p) leur écrivait sollicitant leur aide, en même temps, les mettant au courant du danger qui guette la communauté islamique, le danger qui se manifeste dans le despotisme et la tyrannie de Yazid Ibn Muawiya.
Sulaiman a envoyé à chacun des notables de Basra, nommés Malik bin Musame Bakri, Ahnaf bin Qays, Mundhar bin Jarood, Masoud bin Amr, Qays bin Haytham et Amr bin Ubaidullah bin Mamar, une copie de la lettre de l’Imam [10]. ]
Alors, quelle était la réaction à l’égard de cette lettre? A l’exception de Abdoullah Ibn Mas’ud an-Nahchali qui répondait à l’appel de l’Imam, on constate l’indifférence absolue ou la trahison dans la mesure où l’un de ces notable prenait la lettre, en compagnie du messager de Hussein, et se dirigeait vers Ubaydallah Ibn Ziyad en tant que gouverneur de Basra à l’époque, pas pour un témoignage d’affection, ni une croyance en la ligne de Ubaydallah Ibn Ziyad, mais pour se mettre à l’abri du danger de Ubaydallah Ibn Ziyad s’il est au courant un jour que le fils du Messager de Dieu (p) lui avait écrit pour solliciter son soutien, puis il ne met pas le Pouvoir, qui gouvernait à l’époque, au courant de ça. Donc, une telle position reflète une faiblesse patente, alors pour s’éloigner du danger étant dans un cadre de paix humiliant garanti, il se rendait à Ubaydallah Ibn Ziyad avec la lettre de l’Imam Hussein (p) ainsi que son messager, et Ubaydallah Ibn Ziyad donnait l’ordre de tuer le messager (que Dieu le comble de Sa Satisfaction)[11].
L’arrivée de l’Imam Hussain (p) à Karbala
Au cours de ce voyage divin, la caravane de l’imam al-Hussein (la paix soit sur lui) passa par plusieurs stations jusqu’à sa dernière: Karbala. «Lorsque l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui) atteignit cet endroit, il demanda comment s’appelait cet endroit. Les gens ont répondu qu’il s’appelait le pays d’at-Taf, d’autres ont répondu al-Ghadheriyah, Neynawa, l’imam a de nouveau demandé: “A-t-il un autre nom?” On lui a dit: “Son nom est Karbala”. Imam a dit: “O Allah! Je cherche ton refuge contre Karb (Deuil) et Bala (Procès) » Il a ensuite dit, «Le chagrin et les épreuves sont ici, alors descendez, et c’est notre halte. Ici notre sang sera versé et ici nous serons enterrés. Mon grand-père, le prophète d’Allah (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte famille) m’a prédit ce sujet. ” Tout le monde s’est conformé à son ordre et a mis pied à terre. La venue de l’Imam al-Hussein (la paix soit sur lui) à Karbala a eu lieu le deuxième jour du mois sacré de Muharram en l’an 61 de l’an. Selon la plupart des récits, il s’agissait d’un jeudi. L’imam al-Hussein (que la paix soit sur lui) mit pied à terre et ses pieds touchèrent le pays de Karbala. Il érigea alors sa tente et commença à préparer son arme et son épée, faisant écho aux vers suivants: «Ô vie! Combien d’amis tu as le matin, Que tu partes dans la soirée. Certains sont morts, certains sont seuls et personne n’est remplacé. Tout dépend de Dieu. Lui seul reste pour toujours. ” Lorsque Dame Zeinab (Que la paix soit sur elle) entendit ces vers, elle dit: “O frère, ce sont les paroles de celui qui est certain de la mort!” Il (la paix soit sur lui) répondit: “Oui, chère sœur !” Elle a ensuite déclaré: “Tous mes êtres chers sont morts! Al-Hussein m’annonce sa propre mort.”
L’Imâm adresse un dernier avertissement à ses compagnons
Sur son chemin, l’Imâm (as) rencontre différentes personnes et les appelle à le suivre. Dans le même temps, il informe ses compagnons à propos du martyre qui les attend et leur adresse un dernier avertissement, afin qu’ils empruntent cette voie avec désir et connaissance de cause. Au sein de l’armée d’Ibn Ziyâd, on peut voir la plupart de ceux qui avaient adressé des lettres à l’Imâm (as). Ils barrent la route à son Excellence (as) et le contraignent à s’arrêter et à installer son campement sur cette terre nommée Karbala, en ce deuxième jour du mois de Moharram de la soixante et unième année de l’Hégire. Maintes fois, l’Imâm (as) adresse des discours aux ennemis au cours desquels il se présente, les conseille et les avertit. Pourtant, les cruels soldats d’Ibn Ziyâd encerclent sur son ordre l’Imâm Husayn (as) et ses compagnons et jour après jour resserrent leur étau, jusqu’à leur couper l’accès à l’eau. Pourtant, l’Imâm (as), avec le soutien des siens, parvient à instaurer une organisation permettant d’approvisionner le campement en eau, lorsque ses compagnons, plusieurs fois, parviennent à briser l’encerclement de l’ennemi.
Notes:
1-Shahîdî, Pas az panjâh sâl. pp. 113-114
2-Shahîdî, Târîkh tahlîlî ye eslâm, p. 184
3-Shahîdî, Târîkh tahlîlî ye eslâm, p. 184
4- Shahîdî, Târîkh tahlîlî ye eslâm, p. 184
5-Ibn al-‘Athir, op. cit., p. 40
6-Dont la mère était l’éducatrice d’al-Hussayn
7-En fait, ces bédouins avaient rejoint al-Hussayn dans l’espoir de partager d’éventuels butins de guerre. Voir Ibn al-‘Athir, op. cit., p. 43
8-Shahîdî, Târîkh tahlîlî ye eslâm, p. 185
9-Tarikh-at-tabari-tarikh-al-oumam-wal-moulouk-ibn-jarir-at-tabari, vol.5, p.357; Abū Muḥammad Aḥmad ibn Aʿtham al-Kūfī al-Kindī Kitab al-Futuh , vol.5, p.37.
10-Tarikh-at-tabari-tarikh-al-oumam-wal-moulouk-ibn-jarir-at-tabari, vol.5, p.357; Abū Muḥammad Aḥmad ibn Aʿtham al-Kūfī al-Kindī Kitab al-Futuh , vol.5, p.37. Khwarazmi, Muwafq bin Ahmad, Maktal al-Hussein , vol. 1, p199
11- Waq’atu At-taff: 103-107, Bihar-ul-Anwar 44:339, l’Histoire de l’Imam Hussein que la paix soit sur lui, chapitre 37 portant sur ce qui s’est passé à lui suite à l’allégeance des gens à Yazid. Et Maqtal-ul-Hussein lil-Maqram: 159, 160.