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Comme toutes les religions révélées, l’Islam appelle à la croyance en l’Unicité d’Allah, et combat l’adoration de tout autre objet ou être. L’Islam met le plus fort accent sur l’Unicité de Dieu. La toute première phrase prononcée par le converti à l’Islam est : “Lâ illâha illa-llâh” (il n’y a de dieu qu’Allah).
Quiconque professe la foi en l’Unicité d’Allah et en la Prophétie du Prophète de l’Islam devient Musulman sans plus de formalités.
L’Islam insiste beaucoup sur l’unité des Musulmans. A part cela, il appelle à l’obéissance à Allah, à la justice, à la piété, à la propreté, à la suppression de la discrimination, au travail, à l’effort, à l’acquisition du savoir. Il appelle aussi à penser avec circonspection et nous incite à éviter la désunion et les dissensions. Le Saint Coran dit:
“Je ne vous exhorte qu’à une seule chose: Tenez-vous debout devant Allah par deux, ou isolément, puis méditez.” (Sourate Saba’; 34:46)
L’Islam recommande que la religion soit acceptée par une volonté libre, doublée de logique et de raisonnement, et non par la force et la contrainte, car la croyance n’est pas quelque chose qu’on puisse imposer par force. Le Saint Coran dit: “Pas de contrainte en religion! La voie droite s’est distinguée de l’erreur.” Sourate al-Baqarah, 2:256)
L’Islam, dernière religion divine
De même, qu’un individu doit passer par diverses étapes d’éducation, allant de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur pour atteindre l’étape finale, de même, du point de vue des enseignements religieux, l’humanité est passée par plusieurs étapes d’évolution avant d’atteindre l’étape finale, qui est l’Islam.
Les principes de l’Islam s’accordent avec la nature humaine
La nature humaine est plus ou moins la même partout et à toutes les époques. Donc, l’humanité est le facteur commun à tous les gens, qu’ils soient blancs ou noirs, Arabes ou non-Arabes, hommes ou femmes, vieux ou jeunes, riches ou pauvres, faibles ou forts, instruits ou ignorants. Quels qu’ils soient, leur tendance innée est la même et il n’y a pas de différence qu’ils appartiennent à l’Age de l’Espace.
Toutefois, selon l’histoire de la philosophie politique, les habitudes et les coutumes sont les vêtements dont est couvert notre corps inchangé, qui est comme une réalité solide, et ces vêtements sont là, dans chaque pays et chaque société, sous une forme ou couleur, ou une autre, bien que le tempérament de l’homme soit à la base le même, et qu’il ait quelques caractéristiques spécifiques. Sa portée est si étendue que la psychologie (qui traite de la nature humaine) ne traite de rien d’autre que de cette nature humaine inchangeable. Donc, aussi longtemps que l’homme existera et conservera ses caractéristiques, cette nature demeurera et ne subira aucun changement.
Les besoins individuels et naturels de l’homme
Les besoins de l’homme sont de deux sortes. Les besoins primaires et les besoins secondaires. Les besoins dont nous discutons ici sont les besoins primaires qui nous proviennent de la structure physique et des tendances spirituelles communes de l’homme; lequel, en tant qu’être humain y est essentiellement subordonné.
La sociologie aussi a gardé en vue cette réalité. Les livres traitant de ce sujet nous apprennent qu’il y a beaucoup de choses communes entre les cultures des différentes sociétés. De la même façon, la similitude des idées et des coutumes émane de la nature humaine. Cela étant, il est possible de soumettre ces facteurs communs à une règle générale.
Gardant en vue le fait que tous les hommes sont les mêmes dans leur construction et qu’ils ont les mêmes caractéristiques et les mêmes exigences, on peut dire qu’ils doivent aussi avoir les mêmes besoins et être soumis aux mêmes lots. Par exemple, à aucun moment et pour aucune race humaine, il n’a jamais été possible de parvenir à la paix avec un ennemi qui est déterminé à exterminer les autres, et spécialement lorsqu’il n’y a pas d’autre moyen de le sortir de sa détermination que par l’effusion de sang. De là, une nation qui est confrontée à une telle horreur ne peut pas être tenue responsable de l’effusion de sang.
D’une façon similaire, aucune société ne peut échapper à l’obligation de nourrir son peuple et d’assurer sa protection. Aucune société ne peut non plus interdire la vie sexuelle à ses membres. Donc, il y a de nombreux autres exemples qui jettent un flot de lumière sur l’immuabilité de la nature humaine qui est la même à toutes les époques et partout. Ces tendances naturelles sont latentes dans l’homme depuis la naissance. Elles émergent lorsque l’homme grandit et se développe ou quand les obstacles s’écartent de son chemin. Elles donnent naissance à de nouveaux besoins et aident finalement au développement de la culture de l’homme. Toutefois, aucun facteur dans une culture ne peut jamais tolérer que les besoins fondamentaux soient suspendus. Par exemple, on peut dire que conséquemment à notre civilisation, nous sommes habitués à une nourriture plus riche, à des vêtements plus beaux et à une vie plus confortable. Mais on ne peut pas dire que notre besoin de manger, de boire, de dormir et de vivre soit la conséquence de notre civilisation, ni qu’il n’y eût avant la civilisation ni manger, ni boire, ni vivre. Il est certain que notre existence même dépend de ces besoins. C’est aussi à la demande de la nature humaine que lorsque des habitudes spécifiques et déterminées ont une routine qui leur appartient, il faut qu’il n’y ait rien qui puisse causer un changement en elle. C’est une preuve de sa grandeur que l’Islam ait promulgué des lois et un code d’éthique en parfaite conformité avec la nature humaine. Bien plus, étant donné que l’Islam est destiné à toute l’humanité et non à un groupe ou un peuple en particulier, il a accordé une grande importance à cette nature humaine en promulguant son code moral. En outre l’Islam a un code de lois de vie immuables, un code qui n’admet jamais aucun changement en lui, malgré le fait que ce code existe dans plusieurs territoires et pour un temps indéfini.
L’ordre de l’Islam a été promulgué pour s’adapter à la création de l’homme et être en harmonie aussi bien avec ses aptitudes qu’avec ses impulsions.
Le Saint Coran dit:
“Donc, reste ferme dans ta dévotion pour la religion droite, laquelle, en harmonie avec la nature humaine, créée par Allah.” (Sourate al-Roum; 30: 30)
La religion est le cœur même du But Divin pour lequel l’homme a été créé. C’est pourquoi, nous pouvons dire qu’elle est profondément implantée dans la nature de l’homme; et la nature humaine ne change jamais. Aussi longtemps que l’homme sera homme, cette nature restera en lui. Le futur, le présent, le passé ne peuvent l’affecter. C’est une vérité établie que la nature humaine demeure la même.
Les enseignements de l’Islam sont fondés sur la nature humaine. C’est la même nature qu’Allah a créée et comme elle s’accorde avec le Commandement divin, elle ne peut admettre aucun changement. Donc, la religion signifie cette même nature immuable de l’homme; et comme 1’a dit le Prophète de l’Islam:
“Chaque enfant est né dans la nature de l’Islam. Ce sont les parents qui font de leur enfant un Juif, un Chrétien ou un Zoroastrien.” (Uçûl al-Kâfi)
II est clair d’après ce qui est dit ci-dessus qu’un système de principes permanents et stables est tout à fait nécessaire à la nature humaine. C’est la raison pour laquelle l’Islam n’a prescrit dans son message rien qui aille au-delà d’elle. Donc selon l’idéologie islamique, le seul code d’éthique qui puisse être prescrit est celui qui soit praticable par les gens dans leur vie personnelle et sociale. D’après ces principes éternels, il ne peut pas y avoir de différence entre la vie simple et sans complexité de l’homme primitif et la vie de 1 homme civilisé contemporain avec tout ce qu’elle comporte de complications, étant donné que leurs tendances fondamentales naturelles sont les mêmes. Pas plus que les différents modes de vie ne peuvent avoir le moindre effet sur la nature humaine immuable, et il n’importe guère que les hommes voyagent en charrette ou en avion à réaction, ou qu’ils vivent dans des cavernes en mangeant des racines sauvages, ou dans des palais en dînant à une table chargée des plus délicieuses friandises et en dormant sur un lit de roses. Dans des conditions si différentes, la nature ne change pas.
La nature réaliste des principes islamiques
L’un des plus importants inconvénients des lois d’institution humaine est le fait qu’elles manquent d’atteindre généralement la plupart des subtilités intérieures, alors que les lois divines de l’Islam ne souffrent pas une telle imperfection.
Nous savons que se soûler, par exemple, est un acte indésirable, et qu’en raison de ses mauvaises conséquences, il peut être considéré comme une menace sérieuse pour l’existence humaine. Cependant, à cause des gains matériels que procure la vente du vin, un gouvernement le juge justifié. Il en va de même pour les jeux de hasard, la prostitution, et d’autres pratiques corrompues.
Les lois islamiques sont, toutefois, tout à fait différentes dans leur composition, parce qu’elles nous viennent du Créateur de l’Univers. Allah a créé cet univers et IL est le Connaisseur de tous ses coins et recoins. Dans sa Connaissance, le futur et le passé sont une même chose. Etant donné qu’IL est le Créateur de la nature, IL connaît tout sur elle. L’Islam voit la nature humaine sous sa forme réelle, celle dans laquelle Allah l’a créée. Aussi, lorsque l’Islam institue ses lois, il tient compte des besoins de l’homme. Il prend également en considération les désirs et les inclinations de l’homme; et on peut dire justement que les lois islamiques et la nature humaine marchent ensemble.
De la même façon, lorsque l’Islam formule ses commandements, la nature humaine est prise en considération en premier lieu. Cela constitue une indication de l’harmonie qui existe entre la nature humaine et les enseignements islamiques. C’est pourquoi, aussi longtemps que la nature humaine demeurera inaltérée, indépendamment du temps et de l’espace, les enseignements islamiques resteront valables et les lois islamiques conserveront leur efficacité.
Prenons à cet égard un exemple. L’Islam considère le menteur comme un ennemi d’Allah, et déclare le mal qu’il commet “abus de confiance”. Maintenant peut-on dire que ce mensonge était un abus de confiance pour les gens qui vivaient il y a quatorze siècles et qu’il ne l’est pas pour ceux qui vivent à notre ère de science et de sages. La réponse est évidemment négative.
D’une manière similaire, la consommation d’alcool est absolument illégale en Islam. Le Saint Coran la traite de mal et la décrit comme une mauvaise action. Le Saint Prophète l’a qualifiée de mère des vices et de source de tous les péchés. Il a qualifié les ivrognes de maudits. La consommation d’une seule gorgée de vin est punissable de quatre-vingts coups de fouets. On ne peut pas nier que c’est seulement à cause des conséquences hasardeuses de la consommation de l’alcool, que celui-ci est illégal. Mais il est établi qu’à part sa nuisance pour la santé, l’alcool détruit ses consommateurs, moralement, physiquement et spirituellement.
C’est pourquoi, n’est-il pas stupide que d’aucuns prétendent que la consommation de l’alcool était un mal il y a quatorze siècles, mais qu’elle ne l’est plus du tout à notre époque de satellites et de missiles. Pas une seule année ne se passe sans qu’il n’y ait des centaines de cas de meurtres, de suicides de détournements de fonds, de cambriolages, de viol, de dégradation et d’obscénité, dus à ce poison mortel et pernicieux. Peut-on prétendre que cette prohibition “démodée” ne mérite pas d’être maintenue? La loi qui parle le langage de la nature ne saurait devenir démodée et surannée. La raison en est que pour la réalité et la vérité, “ancien” et “nouveau” n’existent pas. La réalité et la vérité sont toujours d’actualité partout et à toutes les époques.
L’Islam a sévèrement condamné l’adultère l’obscénité, la permissivité et l’anarchie sexuelle pour préserver l’honneur des gens; il a ordonné, pour la première fois dans l’histoire, que l’homme et la femme coupables de relations sexuelles illégales soient fouettés cent fois. Pour réprimer cet acte immoral, il a aussi exigé par la loi que le public assiste au châtiment et en soit témoin.
Un homme sensé, peut-il maintenir encore que de telles lois ont vieilli et qu’elles sont seulement faites pour des gens arriérés, ou que de telles lois étaient bien observées dans le passé, mais qu’à présent, à notre époque de liberté et de libération sexuelle, elles sont devenues révolues et insensées? Quand nous regardons l’état déplorable de l’Occident en particulier et que nous voyons comment il a perdu son éclat, nous réalisons que ces lois, non seulement, n’ont guère vieilli, mais restent toujours d’actualité.
Au fond, tout ce que l’Islam a déclaré permis, il l’a fait sur la base de son utilité pour l’homme, et tout ce qu’il a déclaré interdit lui est directement ou indirectement nuisible, peu importe que cette nuisance soit morale ou matérielle. L’homme peut ne pas être conscient des réalités des choses. Le temps viendra où l’homme pourra, grâce à son expérience et à sa connaissance, en connaître la vérité.
Combien sont justes ces propos du penseur britannique, H. G. Wells: “La religion que je connais et dont j’ai souvent entendu dire qu’elle connaît parfaitement les secrets de la création et la réalité des choses.”
La vérité est toujours actuelle
Une chose qui est fondée sur la vérité ne perd jamais son actualité. Par exemple, les théories de Platon et d’Aristote sont encore d’actualité et elles le resteront toujours bien que 2500 ans se soient écoulés depuis leur introduction. Le simple passage du temps ne les affecte pas. A l’époque de Platon et d’Aristote deux et deux faisaient quatre, et ils font quatre même aujourd’hui, et dans deux mille ans, ils feront toujours quatre. Les bouleversements du monde et la marche du temps n’ont pas d’effet sur eux.
Il n’y a pas de doute que chaque loi islamique est en harmonie avec le système de la création à tous les égards Nulle part, dans ce monde, nous ne trouvons une loi aussi naturelle et aussi proche de la réalité que la loi islamique. En d’autres mots, on doit dire que les enseignements de l’Islam sont fondés sur la réalité. Si l’Islam n’avait pas été une religion de la “Nature”, elle aurait été effacée ou défigurée par les vicissitudes du temps. Mais au contraire, il est très vivant jusqu’à nos jours, bien qu’il n’eût pas de soutiens matériels pour survivre dans le passé et qu’il ne les ait plus maintenant. Et ce malgré le fait que depuis l’avènement de l’Islam des tentatives répétées en vue de la liquider aient été faites, et continuent encore. Le secret de son succès est que cette religion est la dernière des religions divines. L’Islam ressemble tellement à la réalité que même les grands penseurs de l’Occident en restent stupéfaits. La raison en est que la constitution de l’Islam est naturelle, que cette religion est en harmonie avec les réalités de la vie, et qu’elle est de ce fait sûre d’exister aussi longtemps que le monde existera.
Quoique quatorze cents ans se soient écoulés la fraîcheur de la vérité telle qu’elle a été prononcée par le Prophète de l’islam se manifeste encore avec éclat jusqu’à ce jour. Il est tout à fait nécessaire pour l’existence et le bonheur de l’homme qu’il se conforme au code que la Nature a sanctionné.
C’est seulement par une adhésion à l’Islam que l’homme peut sortir indemne et avec succès de la tempête de la vie. C’est seulement en agissant conformément au cours prescrit que l’homme peut créer une harmonie entre sa vie et la vaste création d’Allah.
Donc, les idéaux de l’Islam et le progrès de l’homme ainsi que sa prospérité ne peuvent jamais entrer en conflit les uns avec les autres étant donné que l’Islam nous guide sur le chemin d’Allah, et qu’il insuffle dans l’homme le sens de la responsabilité et du devoir de se sacrifier pour une cause noble et sacrée.
La nature des lois islamiques
Les injonctions des religions révélées sont de deux catégories. La première catégorie est formée des injonctions qui sont éternelles et invariables. Elles ne meurent pas avec le passage du temps, et constituent la classe supérieure, malgré les vicissitudes.
La seconde catégorie d’injonctions, elle, s’adapte au temps, au lieu et aux circonstances. De telles injonctions s’usent et se démodent avec le temps et sont remplacées par de nouvelles injonctions. C’est à l’égard de telles lois que nous disons “l’ancien ordre change et cède la place à un nouveau.”
Les injonctions remplaçables sont destinées à l’application seulement pendant un temps et dans un lieu déterminés, et en tant que telles, elles représentent la réalité, bien que seulement partiellement. Comment est-il donc possible qu’une réalité puisse remplacer une autre réalité? Sur ce terrain, une nouvelle religion n’a pas besoin d’annuler toutes les injonctions des anciennes religions. De plus, il y a dans les religions révélées des commandements qui sont inchangés, auxquels tous les Prophètes, d’Adam à Muhammad (que la Paix soit sur eux), ont appelé les gens.
Il est possible aussi que l’annulation d’une loi soit prévue dans une constitution religieuse. Il se peut qu’il y ait une loi qui soit supprimée par une autre loi. En Islam aussi, il y a des exemples de cette cessation de lois, et, pour cela, de telles lois sont considérées comme variables et temporaires.
Ayant en vue les besoins immuables de l’homme, l’Islam a formulé des lois invariables, et, tenant compte de ses besoins changeants, il a aussi prévu le changement de leurs modalités d’application. Donc, dans une Société Islamique, les lois en vigueur sont de deux catégories.
- Les Lois Invariables
- Les Lois Variables
La première série comprend les lois qui ont été révélées au Saint Prophète comme des Commandements Divins, et déclarées applicables à l’humanité en toutes circonstances. Il y a par exemple des qualités telles que la justice, la paix, la liberté, la propreté, le respect des conventions, la véracité, l’intégrité, l’honnêteté, la philanthropie, le sacrifice, le combat pour une cause juste, l’amour, la sincérité, le non-recours à la cruauté et à l’exploitation, la lutte contre la discrimination indue et la corruption… et un grand nombre d’autres règles de morale. D’une façon similaire, l’Islam prohibe la diffamation, la discorde, les dissensions, le dévergondage, le mensonge et la falsification. Ce sont là des questions à valeur éternelle, qui n’admettent aucun changement. Même après des millions d’années, la tyrannie ne deviendra pas vertu, ni la justice, un vice. La partie importante des enseignements islamiques concerne ces principes durables qui ne changent à aucune époque.
Donc, la mise en évidence de la vérité est à rechercher dans le Hadith, et ce que le Prophète Muhammad a déclaré être légal est légal jusqu’au Jour du Jugement, et ce qu’il a déclaré être illégal restera illégal pour tout le temps à venir. Le temps n’a pas d’effet sur de telles lois. Comme les formules exactes des mathématiques, elles resteront telles quelles, à toutes les époques. Cela, parce que ces lois sont en conformité avec la nature de l’homme. C’est un fait établi que la nature humaine restera la même aussi longtemps que l’homme est homme et qu’il ne peut pas y avoir de changement.
La seconde catégorie se compose des lois qui sont formulées pour une période et un lieu spécifique. Ces lois ne reposent pas sur un fondement solide et stable. Elles continuent ainsi à changer selon les exigences du temps et de la situation. De telles lois dépendent du temps et du lieu pour leur existence, car elles découlent des exigences humaines qui, elles aussi, changent avec le temps. Cette série inclut des lois ayant trait aux relations et aux traités des pays musulmans avec les Musulmans, aux relations économiques et politiques aux tactiques et aux exigences de la défense, ainsi qu’à beaucoup d’autres questions similaires.
On ne peut pas nier le fait que de telles choses changent et que chaque époque a ses particularités propres, mais les enseignements de l’Islam comportent un grand nombre de règles générales qui sont applicables à toutes les époques et répondent à toutes les exigences du changement des circonstances.
Par exemple, en ce qui concerne les préparatifs de la défense et les équipements des forces militaires, le Saint Coran dit:
“Préparez, pour lutter contre eux tout ce que vous trouverez de forces de cavalerie, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre”. (Sourate al-Anfâl, 8:60)
Il est donc évident qu’après l’énonciation de cette règle générale, une meilleure préparation doit être faite contre l’ennemi, et on doit acquérir tous les équipements de guerre possibles à cet effet. Il a été clairement précisé, que le but d’une telle préparation n’est pas l’agression ni l’assassin; mais d’impressionner l’ennemi afin qu’il soit terrifié et découragé, ce pourrait le dissuader de recourir à la guerre.
C’est là un exemple des règles générales de l’Islam, destinées à faire face aux exigences de chaque époque. Il en va de même pour toutes les règles qui existent pour un temps et un but spécifiques et qui doivent s’adapter aux exigences particulières.
Les grands savants musulmans appelés Mujtahid sont les autorités compétentes investies du pouvoir d’opérer le changement selon le besoin de l’époque. Usant de ces pouvoirs, ces Mujtahids peuvent, lorsque c’est nécessaire, faire face aux exigences de toutes circonstances particulières. Le célèbre décret interdisant temporairement l’usage du tabac et ordonnant des entraves économiques à l’encontre d’une compagnie commerciale impérialiste, décret promulgué en Iran par l’Ayatollah Mirza Mohammad Hasan Chirâzi en l’an 1309 de l’hégire, pour contrer l’influence étrangère, était tout à fait de cette nature. En terminologie islamique, un tel décret s’appelle “hukm al-faqîh“, c’est-à-dire l’ordre du jurisconsulte.
Les gouvernants intègres sont comme les avant-gardes de la religion
Pour répondre aux besoins changeants de la société, l’Islam a gardé en vue le mode de vie de même nature comme on l’a vu ci-dessus, et il a donc rendu, les conditions changeantes, stables et fixes. A ce propos, l’Islam a permis aux Mujtahid d’émettre des jugements conformes aux exigences de l’époque et de décréter les règles et de les appliquer en conséquence.
Bien que ces règles doivent être formulées de la même manière que les règles durables, elles ont cependant un aspect particulier qui leur est propre, c’est-à-dire, qu’elles doivent dépendre pour leur vie et leur stabilité des besoins et des exigences qui leur ont donné naissance et auxquels elles sont subordonnées. Puisque la Société islamique est de caractère révolutionnaire et évolutif, ces codes aussi continuent de changer, cédant la place à un nouveau et meilleur code de règles.
C’est la raison pour laquelle le verset concernant “uli al-amr minkom” (voir sourate al-Nisâ’, 4:59) ordonne que “les dirigeants spirituels” ou doivent être obéis de la même façon qu’Allah et le Saint Prophète sont obéis. Evidemment ces pouvoirs ont été délégués au Saint Prophète et à son gouvernement. Après la disparition du Saint Prophète, les Imams (c’est-à-dire les dirigeants spirituels) ont été investis de ces pouvoirs, en leur qualité de successeurs, et après eux d’autres gouvernements légaux sont devenus les gardiens desdits pouvoirs.
Ainsi, après le Saint Prophète, les Saints Imams étaient les vrais guides spirituals, et après eux, seules les personnes qui sont leurs vrais représentants peuvent se charger de ces devoirs révérés.
S’il n’y a pas de règles toutes faites pour faire face aux nouvelles conditions et circonstances, le gouvernement islamique peut promulguer de nouvelles lois conformes aux principes fondamentaux de l’Islam et aux traditions du Saint Prophète.
Les gouvernements Musulmans sont donc autorisés à faire face aux besoins changeants et aux nouvelles situations à chaque époque et dans chaque pays, et à satisfaire aux demandes de la société musulmane de telle sorte que les stipulations fondamentales de l’Islam ne soient ni enfreintes ni violées.
L’Ijtihâd
L’Ijtihâd signifie des efforts assidus en vue de déduire une ordonnance à partir du Saint Coran, ou des paroles et des actes du Saint Prophète et des Saints Imams
L’Ijtihâd est donc une tâche grande et formidable pour les savants érudits (Mujtahid). C’est en fait un devoir sérieux et pénible. A l’époque du Saint Prophète, l’Ijtihâd a joué un rôle appréciable et fondamental. Puis il a été considéré comme un pont reliant l’avenir au passé. L’Ijtihâd est le passe-partout de tous les problèmes une gageure pour toutes les époques. C’est pourquoi il été désigné à juste titre comme “la force dynamique de l’Islam.
Les principes immuables et stables de l’Islam sont limités. Mais les circonstances et les événements apportent, eux, leurs problèmes spécifiques. Il est donc fondamental qu’il y ait à chaque époque une constellation de savants versés dans le code islamique et rompus aux problèmes du monde et aux exigences de l’époque, afin qu’ils soient à même d’assumer la responsabilité de trouver des solutions auxdits problèmes sur la base de 1′Ijtihâd, c’est-à-dire, de déduire, à partir du Saint Coran et de la Sunnah, un jugement applicable aux problèmes qui se posent.
Pourquoi ainsi? Le monde avance à une vitesse terrifiante et son évolution donne nécessairement naissance à des problèmes si nouveaux et si étranges qu’on n’aurait jamais pu les imaginer dans le passé. En faisant face à ces nouvelles demandes, il y a un besoin réel d’une jurisprudence tellement vivante et éclairée qu’elle puisse marcher côte à côte avec le temps et concilier la nouvelle vie de l’homme avec le vrai esprit de l’Islam, afin que celui-ci puisse être infiltré dans le cerveau et le cœur humains tout au long du cheminement progressif de la connaissance.
Selon les besoins de l’époque, les savants érudits ont à présenter la jurisprudence islamique de manière à pouvoir justifier les exigences, comprendre et résoudre à sa lumière et sous sa guidance les nouveaux problèmes qui se posent. Cela est essentiel pour empêcher la religion d’être stagnante et de perdre son véritable esprit.
Les Hadith qui ont trait à l’Ijtihâd nous apprennent qu’Is-hâq Ibn Ya’qoub a soumis un jour à l’Imam al-Mahdi, le Douzième Imam, une lettre dans laquelle il faisait connaître le remède qu’il avait découvert pour les maux qu’il avait connus. Mohammad Ibn `Othman al-`Umari, le représentant particulier de l’Imam, a soumis la lettre à ce dernier, lequel y a répondu lui-même: “En ce qui concerne les adversités et les événements, vous devez vous référez à nos narrateurs et juristes, car ils sont pour vous notre preuve, tout comme nous sommes la preuve d’Allah. ”
Ici, on entendait par adversités l’émergence de nouveaux problèmes. L’auteur de la lettre avait soulevé la question de savoir ce qu’il faut faire lorsqu’on est confronté à un problème, surtout quand on n’a pas accès à l’Imam. L’Imam a répondu que dans un cas pareil on doit soumettre l’affaire au juriste et à celui qui détient l’autorité (le faqih).
Certains juristes contemporains sont d’avis que les circonstances ne signifient pas les problèmes et leur solution religieuse, puisqu’il est très courant chez les chiites que pour de telles questions, on se réfère aux juristes. Ils pensent que par problèmes on entend les problèmes qui continuent de surgir dans la vie des Musulmans, et qui peuvent se poser dans les domaines culturel, intellectuel, social, politique et économique de la vie.
En tout cas, que les problèmes se rapportent aux événements et aux circonstances, ou qu’il s’agisse de ceux qui se posent nouvellement et qui apparaissent et disparaissent à chaque époque et à chaque temps, dans tous cas semblables, vous devez vous référer aux juristes et aux commentateurs afin de connaître votre devoir à cet égard. C’est par une approche rationnelle que la jurisprudence chiite voit que les anciennes lois n’offrent pas de solution. Donc il est essentiel pour les juristes de prendre connaissance du problème, et de le résoudre et d’en fournir une réponse appropriée, après avoir étudié ses complications à la lumière du Coran, de la Sunnah et des précédents.(1)
L’étude de la jurisprudence musulmane révèle que des problèmes se sont posés aux différentes époques et que les juristes en ont fourni les solutions. Ainsi, peu à peu le champ de notre jurisprudence s’est élargi de plus en plus. Par exemple, lorsque nous étudions les livres de jurisprudence antérieurs à Cheikh Abou Ja`far al-Touci (385-460 A.H.), nous constatons combien ils étaient brefs et combien les problèmes dont ils traitaient étaient limités. Le Cheikh a élargi le champ de la jurisprudence et a opéré une révolution dans ce domaine par la compilation de son célèbre livre, “Al-Mabsout”.
De cette façon, d’une époque à l’autre, le volume de la Jurisprudence a grandi grâce aux efforts des juristes et des savants, pour atteindre au siècle dernier le stade qui a permis à l’auteur de “al-Jawâhir” de compléter une série de Jurisprudence, à laquelle il a consacré sa vie.
La jurisprudence a atteint de nos jours un tel degré d’extension qu’il n’est pas possible pour une personne de faire toute seule une étude exhaustive, une recherche, une rédaction ou un enseignement couvrant tout ce sujet.
Cela montre clairement combien l’Islam s’est appliqué à toutes les époques de son histoire à s’intéresser aux problèmes du changement, de la révolution et de la nouveauté, et combien la solution desdits problèmes est due à ces savants et juristes érudits.
Le rôle de l’Ijtihâd en Islam est donc d’une importance majeure, car elle renferme toutes les décisions et tous les commandements qui doivent être promulgués et transmis jusqu’au Jour du Jugement, et ce bas monde aura besoin de ces décisions et commandements pour son bien propre et pour la réalisation de son évolution (voir Dr. Beheshti et Dr. Bâhonar, “Philosophie de l’Islam”
Il y a dans al-Kâfi un chapitre qui souligne que tous les besoins de l’humanité sont couverts par le Saint Coran et le Hadith.
Le Saint Coran explique toutes choses. L’Imam a affirmé en jurant que tous les besoins des Musulmans, qui surgissent à toutes les époques, peuvent trouver sans l’ombre d’un doute leur satisfaction en Islam.
Cette affirmation ne comporte aucune exagération. Au contraire, c’est une réalité reconnue par des experts autorisés de l’Est et de l’Ouest, qui admettent, en outre, que l’Islam est une école dynamique de système juridique durable.
Santayana(2), un philosophe occidental estimable, dit: “Le code islamique de jurisprudence est si complet dans ses rapports avec les dispositions juridiques qu’il faut admettre qu’il constitue un système judiciaire parfait pour l’organisation de la société musulmane.”
Le professeur Hockings, le savant américain rénovateur, commentant la jurisprudence islamique, affirme: “Le moyen du progrès des pays musulmans ne réside pas dans l’imitation et l’adoption dans leur vie des valeurs et des modes de la vie occidentale. D’aucuns se demandent s’il y a lieu de créer de nouvelles pensées en Islam et s’il serait possible d’établir un code stable et distingue, capable de répondre aux nouveaux besoins et demandes de la vie? La réponse à cette interrogation est que non seulement l’Islam a la potentialité pour toute sorte de progrès, mais qu’il a aussi une capacité d’évolution plus grande que celle d’autres systèmes. La difficulté des pays musulmans n’est pas que leur système de vie soit fermé au progrès. Leur vrai difficulté réside, en fait, dans un déplorable manque de volonté, de leur part, de tirer profit des clauses des lois islamiques qui nous mènent vers le progrès.”
Notes:
1-Voir Mohammad Bâqir al-Sadr: “A Short History of `Ilm al-Uçûl”, Isp, 1983.
2-George SANTAYANA: Nom original: JORGE AUGUSTحN NICOLءS RUIZ DE SANTAYANA (né le16 décembre 1863, Madrid, Espagne- mort le26 Sept. 1952, Rome, Italie), philosophe, poète et humaniste hispano-américain qui fit une contribution importante à l’esthétique, à la philosophie spéculative et à la critique littéraire.(Pour plus de détails, voir: “Encyclopaedia Britannica”). N.D.T.