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Comment l’Imam Sajjad (AS) a-t-il pu prendre le relais après le martyre de son père ?
Après l’événement d’Achoura, les chiites étaient dans les pires conditions en termes de quantité et de situation politique et religieuse. Dans cette période périlleuse, l’Imam Sajjad (AS) se devait d’assumer l’imamat en secret et en toute taqiyya ( l’acte de dissimuler la vérité afin d’éviter toute réaction hostile). Ainsi, la stratégie de l’Imam Sajjad pour préserver et renforcer l’école d’Ahl al-Bayt (AS) en cette période très difficile peut se résumer en quelques titres: essayer de garder vivant le souvenir d’Achoura, observer la taqiyya, propager les croyances chiites à travers les dou’as (les prières) former des élèves et enseigner les esclaves et les libérer. La transmission d’environ trois cents hadiths de lui, recueillis dans les Quatre Livres des chiites, ainsi que des ouvrages tels que la Risâlat al-Huqûq (Traité des droits) et la Prière de Sahar (de l’aube) et la Zîyâra Amîn Allah et, surtout, la précieuse collection de la As-Sahîfa as-Sajjâdîyya, indiquent l’étendue de son activité culturelle. Par ailleurs, en dépit des pressions politiques et des obstacles du califat omeyyade à son encontre, l’activité scientifique de l’Imam Sajjad a été telle que sa réputation s’est répandue partout.
L’Imam Sajjad (AS) a assumé l’Imamat pendant 34 ans, à partir du mois de Muharram de l’an 61 de l’Hégire, lorsque son père a été martyrisé à Karbala, jusqu’à l’année 95 H à sa mort(1). Au cours de ces années, la société musulmane a vécu diverses crises politiques, morales et sociales. Après l’événement d’Achoura, les chiites étaient dans les pires conditions en termes de quantité et de situation politique et religieuse. La ville de Kufa, qui était le centre des tendances chiites, est devenue un point de répression des chiites. En effet, un certain nombre de chiites d’Ahl al-Bayt (AS) avaient été martyrisés à Karbala et ceux qui restaient n’avaient pas le courage de s’exprimer. Dans une telle situation, alors que la survie du chiisme semblait improbable et que la base du chiisme était en péril, l’Imam Sajjad (la paix soit sur lui) devait recommencer le travail à zéro et inviter le peuple vers l’Ahl al-Bayt (AS).
L’histoire montre que l’Imam a pu obtenir un grand succès et a pu donner une nouvelle vie aux chiisme(2), et pendant cette période, le chiisme a fait son entrée en Iran et avec la propagation du chiisme dans la ville iranienne de Qom, cette ville est progressivement devenue la première base du chiisme en Iran(3).
Cette période était, avant tout, marquée par des événements politiques plutôt qu’intellectuels; car la répression sévère des dirigeants comme Al-Hajjaj ibn Youssouf Ath-Thaqafi (qui était le seul gouverneur de l’Irak et du Hedjaz de l’Iran de 75 à 95 H) et les conflits militaires des Zubayri et les Omeyyades et la situation qui avait suivi l’événement d’Achoura ne laissaient émerger aucun courant intellectuel. Les courants politiques et intellectuels les plus importants de cette époque étaient: le soulèvement du peuple de Médine, dirigé par Abdullah ibn Hanzala, qui a conduit à la bataille d’al-Harra en 63 H et qui a été sévèrement réprimé par l’armée de Shâm (Syrie) (4), la Révolte des Tawwâbîn, dirigée par Sulaymân b. Surad al-Khuzâ’î en 65 H, le soulèvement d’Al-Mukhtar al-Thaqafi, pour venger la martyre de l’Imam Hussein à Karbala, qui a été tué en 67 H(5), l’apparition de la secte d’Al-Kaysâniyya, qui croyait en l’Imamat de Muhammad ibn al-Hanafîya(6), et la gouvernance d’Al-Zubayr, qui a revendiqué le califat après l’événement d’Achoura et qui a pu dominer le Hijaz, l’Irak et d’autres parties du territoire islamique. Tout comme les Omeyyades, les Zubayri étaient l’ennemi des Ahl al-Bayt (AS) (7). Mais le pire, c’était les Omeyyades. Ennemis jurés des l’Ahl al-Bayt (AS), ils ont continué, d’une part, la mauvaise tradition d’injurier l’Imam Ali (AS), qui avait été établie par Mu’awiyah, tout en essayant de sauvegarder les apparences en désavouant des crimes commis à Karbala contre l’Imam Hussein et ses compagnons. Suivant cette politique, ils dérangeaient moins l’Imam Sajjad qui observait scrupuleusement la pratique de la taqiyya. Le contenu de nombreuses prières laissées par l’Imam Sajjad (AS) est considéré comme une sorte de riposte et de confrontation avec cette politique(8).
Ainsi, la stratégie de l’Imam Sajjad pour préserver et renforcer l’école d’Ahl al-Bayt (AS) en cette période très difficile peut se résumer en quelques titres: essayer de garder vivant le souvenir d’Achoura, observer la taqiyya, propager les croyances chiites à travers les dou’as (les prières), former des élèves et enseigner les esclaves et les libérer.
En rappelant continuellement l’événement d’Achoura et en observant constamment le deuil de cette tragédie, l’Imam Sajjad a continué à dénoncer la cruauté et les crimes des Omeyyades à Karbala et ainsi, il prenait le relais tout en restant vigilant en termes de taqiyya. Selon Masoudi, l’Imam Sajjad a assumé l’Imamat en secret et avec une grande taqiyya dans cette période difficile(9). Le fait qu’il s’est abstenu de toute implication directe dans le soulèvement de Mukhtar et qu’il s’est montré neutre dans ce soulèvement, et qu’il n’a pas interféré dans la bataille d’al-Harra et sa position dans d’autres événements similaires étaient tous dans le sens de taqiyya. En plus, le fait qu’il a pu survivre en toute sécurité lors de l’attaque de l’armée omeyyade contre la ville de Médine et pendant la période suffocante du règne d’Al-Zubayr sur le Hijâz et pendant la califat d’Al-Hajjaj ibn Youssouf Ath-Thaqafi sur cette région, montre la vigilance de l’Imam dans l’observation de la taqiyya.
Cependant, la taqiyya de l’Imam ne signifiait pas son inaction vis-à-vis de la guidance du peuple. La transmission d’environ trois cents hadiths de lui, recueillis dans les Quatre Livres des chiites, ainsi que des ouvrages tels que la Risâlat al-Huqûq (Traité des droits) et la Prière de Sahar (de l’aube) et la Zîyâra Amîn Allah et, surtout, la précieuse collection de la As-Sahîfa as-Sajjâdîyya, indiquent l’étendue de son activité culturelle. L’examen du contenu de ces textes et, en particulier celui de la As-Sahîfa as-Sajjâdîyya montre que l’Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) a adopté, à travers ces prières, le meilleur programme éducatif pour lutter contre la corruption politique, sociale et morale qui s’était propagée dans la société islamique en raison du règne du clan Omeyyade(10).
Par ailleurs, en dépit des pressions politiques et des obstacles du califat omeyyade à son encontre, l’activité scientifique de l’Imam Sajjad a été telle que sa réputation s’est répandue partout. Si bien qu’Abd al-Malik ibn Marwan, le calife omeyyade, a suivi les conseils de l’Imam pour répondre à la menace de l’Empire romain. Son statut de référence scientifique auprès des juristes de la ville de Médine montre à quel point l’Imam était une figure scientifique exceptionnelle. En plus de ces activités qui avaient un aspect général, l’Imam Sajjad ne manquait pas de former des élèves. Abu Khalid al-Kabuli, Yahya ibn Ummi Taweel, Abu Hamza al-Thumali (narrateur de la célèbre prière du Ramadan), Saïd ibn al-Musayyib, Muhammad bin Jubair ibn Mut’im et son frère Saïd ibn Jubair, font partie des élèves de l’Imam Sajjad, qui ont chacun joué un rôle dans la diffusion des enseignements d’Ahl al-Bayt(11).
Acheter des esclaves et les former puis les libérer était une autre méthode de l’Imam dans la voie de la diffusion des connaissances religieuses, si bien que sa maison faisait office d’un centre éducatif(12). L’intérêt porté par l’Imam Sajjad (AS) pour ce travail était si large et remarquable que selon certaines estimations, le nombre d’esclaves libérés par l’Imam s’élevait à cent mille(13). Un grand nombre d’entre eux avaient passé quelque temps dans la maison de l’Imam, ils avaient connu la grande personnalité scientifique et morale de l’Imam, et naturellement, ils étaient eux-mêmes parmi les promoteurs de ses pensées et de ses enseignements.
En bref, la période de l’Imamat de l’Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) est l’une des périodes les plus difficiles de l’histoire de l’Imamat chiite; mais il a pu diriger les chiites et diffuser les connaissances religieuses à cette époque avec l’arme de la taqiyya et par des moyens tels que la divulgation de prières et la formation d’élèves et la commémoration de l’événement d’Achoura.
Notes:
1-Muqaddasi, Yadollah, Recherche sur l’histoire de la naissance et du martyre des Infaillibles (AS), p. 384.
2- Jafarian, Rassoul, La vie intellectuelle et politique des imams chiites, Qom, Éd. Ansarian, 2002, pp. 264-265.
3- Montazer al-Qa’em, Asghar, L’histoire de l’Imamat, Qom, Éd. Ma’aref, 2005, pp. 157-159.
4- Voir: L’histoire de la Nihdat de l’Imam Hussein (AS), v. 2, pp. 284-251.
5- Montazer al-Qa’em, Asghar, L’histoire de l’Imamat, Qom, Éd. Ma’aref, 2005, pp. 149-155.
6- Muqaddasi,Mutahar ibn Taher, Al-bad’ va al-Tarikh, Éd. Maktabat al-Theqafat al-Dinia, v. 5, p. 131.
7- Voir: Jafarian, Rassoul, L’histoire politique de l’Islam, v. 2, pp. 575-577.
8- Voir: Jafarian, Rassoul, La vie intellectuelle et politique des imams chiites, Qom, Éd. Ansarian, 2002, pp. 272-276.
9- Massoudi, Ithbat al-Vassiya, Najaf, Éd. al-Heidariya, 1954, p.167.
10- Montazer al-Qa’em, Asghar, L’histoire de l’Imamat, Qom, Éd. Ma’aref, 2005, pp. 161-162.
11- Montazer al-Qa’em, Asghar, Ibid. pp. 159-161.
12- Pishvai, Mahdi, La Sîra des dirigeants, Qom, Institut d’Imam Sadiq, 2010, pp. 161-162.
13- Jafarian, Rassoul, La vie intellectuelle et politique des imams chiites, Qom, Éd. Ansarian, 2002, p. 280.