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Huit safar décès de Salmân al-farsî
Huit safar l’anniversaire de la mort d’un illustre compagnon du Prophète Mohammed (Paix et salut sur et sa sainte famille) Salman Al-Farisi(P)
Il mourut durant le règne du troisième calife ‘Uthman, en l’an 35H (~640 AP JC), dit-on. L’Imâm ‘Ali, alors à Médine, se rendit en personne à Madâ’in pour laver son corps (ghosl) et l’envelopper dans son linceul (kafan).
Bref aperçu sur la biographie de Salam al-farsî
Salman le Perse, Salmān al-Fārisiou Salmān Fārsi converti au christianisme puis à l’islam, fut l’un des premiers musulmans non arabes et l’un des compagnons de Prophète Mohammad (Paix et salut sur lui et sa sainte famille) et fidèle disciple de l’Imâm ’Ali, (Paix sur lui).
Salmân le Perse (Salmân al-Fârisî), qui fut également surnommé Salmân le Pur est une personnalité centrale de l’histoire de l’islam du fait des liens étroits qu’il entretint avec le Prophète Mohammad (Paix et salut sur et sa sainte famille)
Salman serait né soit dans une petite ville de Perse appelée Kāzerūn dans la province de Fars (d’où son surnom al-Farsi signifiant originaire de Fars), soit près d’Ispahan (Iran).
Son vrai nom serait Roozbeh et il aurait été mazdéen de naissance. Mais des généalogistes perses affirment que son nom était Mabih ibn Badakhshan ibn Dih Dirih.
Salman Al-Farisi fut un illustre compagnon du Prophète (s) et aussi faisait partie des partisans de l’Imam Ali (a). Le Prophète (s) l’aimait beaucoup et dit quelques fois sur lui: « Dieu m’a demandé d’aimer quatre personnes parce qu’Il les aime. » On lui(s) demanda qui étaient ces quatre personnes. Il(s) répondit : « Ce sont ‘Ali, al-Miqdâd, Salmân et Abû Dhar. »[1] Même ! Il(s) disait de lui : « Salmân est de nous, les gens de la maison(p). » [2]
Salman est un illustre exemple d’une personne qui fut en quête de la Vérité, durant toute sa vie. Il était originaire d’un village près de l’actuelle Ispahan en Perse. Il est dit que son nom était Rozeba ou Roozbeh. Sa famille était zoroastrienne (religion dualiste de l’Iran ancien), mais il n’en était pas satisfait. Au cours d’un de ses voyages, il rencontra des chrétiens qui lui parlèrent de l’Unicité de Dieu. Il adopta la religion chrétienne malgré l’opposition de ses parents qui tentèrent de l’enfermer. Il s’évada et se rendit en Syrie pour apprendre la religion chrétienne. Un des évêques ou moines lui apprit la venue d’un Prophète en lui donnant des signes de reconnaissance. Quand il entendit parler d’un Prophète dans le Hidjaz, il voulut s’y rendre. En chemin, il fut capturé et vendu à un juif qui habitait à Qouba près de Médine. Là, il entendit parler d’une personne qui se prétendait être un Prophète et qui venait d’arriver à Médine.
Il eut l’occasion de le(s) rencontrer et de reconnaître les signes qu’on lui avait donnés. Il(s) refusa les dattes qu’il lui avait données en aumône mais en mangea quand il les lui présenta en cadeaux. De même, il put voir la marque de la Prophétie dans son dos entre les deux épaules). Il se soumit alors au Dieu de sa religion. Le Prophète(s)le racheta à son maître juif et l’affranchit. Il devint un proche compagnon du Prophète(s).
Il se fit connaître pendant la bataille dite des fossés ou des partis, quand la ville de Médine fut attaquée par les incroyants de Quraish de La Mecque qui comptaient sur l’appui des Juifs de Bani Nadhir et des hypocrites à l’intérieur de la ville. Salman suggéra de construire un fossé tout autour de la ville pour la protéger, idée nouvelle pour les Arabes, qui surprit aussi les troupes d’Abû Sufyân.
Un jour, des compagnons interrogèrent l’Imam as-Sâdeq(p) sur Salman al-farsi. L’Imam(p) dit : « Ne dites pas Salman al-farsî mais plutôt Salman al-Mohammadî. » Puis il(p) cita trois de ses attributs : « Il passait les désirs du Prince des croyants(p) avant les siens ; Il aimait les pauvres et les préférait aux nantis ; il aimait le savoir et les savants. Oui, Salman était un serviteur vertueux, un musulman monothéiste et ne faisait pas partie des associationnistes.» [3]
Il participa à toutes les batailles avec le Prophète(s) et lui(s) resta fidèle toute sa vie. Après sa mort(s), il prêta allégeance à l’Imam ‘Ali(p) qu’il connaissait à sa juste valeur et n’agissait qu’avec son accord. Il assista aux funérailles secrètes de Fatima(p).
Il était connu pour son grand savoir et sa profonde foi, d’un niveau bien supérieur à ceux de la plupart des compagnons. Le Messager de Dieu disait à son propos : « Salman est une mer qui ne se tarit pas, un trésor qui ne s’épuise pas. Salman est de nous Ahle al-Beit. Il attribue la sagesse et donne la preuve. » [4] Des Hadîths, on peut tirer qu’il a connu le Nom le plus Grandiose, qu’il était au nombre de ceux qui étaient “conversés” [à qui les Anges parlaient] et qu’il connaissait la science des Mystères et de la mort. [5]
Salman joua un rôle décisif dans l’adhésion de la Perse à l’Islam, à la différence de la Syrie qui fut conquise par la force de l’épée. ‘Omar, alors calife, le nomma gouverneur de Madâ’in, ce que Salman accepta avec l’accord de l’Imam ‘Ali(p). Il gouverna la région selon les principes de l’Islam. Il fut destitué avec l’arrivée d’Othman au califat. Il se rendit alors à Médine puis vers le nord-est dans le Caucase pour répandre l’Islam.
Sa durée de vie reste problématique, certains dirent plus de trois cents ans..
Avant de se convertir à l’islam
Ruzbih fut le nom original de Salman. Son père s’appelait Khushfudân ou selon certaines narrations, Badakhshan.[6] D’après les hadiths, après s’être converti à l’islam, le Prophète (s) l’appela Salman. Son surnom fut Abû Abd Allah. Il naquit dans le village de Jay, situé à Isphahan[7] et selon certaines narrations, il naquit à Ramhurmuz.[8]
Son père fut un paysan iranien. A l’époque des Sassanides ceux qui avaient le droit de posséder un terrain rural ou urbain, s’appelaient « Déhqân (paysan) ».[9]
Les rapports qui racontent son histoire avant qu’il ne se convertisse à l’islam, sont mélangés avec les contes. Ce que l’on voit dans la plupart de ces narrations est le fait qu’il était très curieux et qu’il faisait des longs voyages pour trouver la meilleure religion.
Durant son enfance, il fut zoroastrien. Puis, il se convertit au christianisme et alla à Cham pour apprendre cette religion auprès des moines qui furent au sommet de la connaissance. Tant qu’il était à Cham, il fut au service d’une église. Il voyagea aussi à Mossoul, Nasibayn et Amouriya pour rencontrer des moines très pieux.[10]
Lorsqu’il entendit les moines parler d’un prophète qui viendrait à la fin du temps, et apparaîtrait à Hedjaz, il décida d’y aller. Il y alla en compagnie d’une caravane de la tribu Bani Kalb, par laquelle il fut captif. On le vendit à un juif de la tribu Banu Quraydha, comme un esclave et fut emmené à Médine.[11]
Conversion à l’islam
La première année de l’Hégire dans le mois de Jumâdâ al-Ûlâ, il se convertit à l’islam. Il avait entendu que le dernier Prophète (s) qui apparaîtrait à Hedjaz, n’accepterait pas l’aumône, mais accepterait le cadeau ; et qu’il a le signe de la prophétie entre ses épaules. De ce fait, lorsqu’il rencontra le Prophète (s) à Qubâ, il lui donna une partie de sa nourriture comme aumône. Le Prophète (s) la donna à ses compagnons et n’en prit rien.
Salman considéra ceci comme le premier signe de sa prophétie. La deuxième fois qu’il rencontra le Prophète Muhammad (s), il lui donna un peu de sa nourriture comme un cadeau et cette fois, le Prophète (s) en mangea ; et il considéra cela comme le deuxième signe de la prophétie.
La troisième fois, Salman rencontra le Prophète (s) au cortège funèbre d’un de ses compagnons. Il le salua et marcha derrière le Prophète (s). Le Prophète (s) apprit que Salman veut regarder entre ses épaules pour trouver le dernier signe de sa prophétie, de ce fait, il enleva une partie de son vêtement pour que Salman puisse regarder le signe. En le voyant, Salman embrassa le Prophète (s) et se convertit à l’islam.[12]
Le Prophète (s) l’acheta en échange d’une plantation de 300 ou 400 palmiers et 40 onces d’or et le libéra.[13]
Salmân comme un modèle à suivre
Salmân devint par la suite l’un des proches compagnons du prophète. Il se définissait désormais comme “Salmân, fils de l’islam issu des enfants d’Adam”. [14] Selon Martin Lings, Salmân était également un artisan et un barbier, exerçant notamment la fonction de circonciseur. [15] Il se distingua rapidement par sa bonté, sa piété, ainsi que par son intelligence et son érudition : il maîtrisait l’ensemble des sciences de son époque et avait une connaissance approfondie du zoroastrisme ainsi que des Ecritures. En outre, il acquit rapidement une parfaite maîtrise de la langue arabe et fut le premier à commencer une traduction du Coran dans une langue étrangère, le persan. [16]
Salmân fut également un habile stratège qui, lors de la bataille du fossé ou des “Coalisés” [17] (ghazwa al-khandaq), suggéra au Prophète de creuser une tranchée autour de Médine afin de rendre inefficientes les charges de cavalerie des Coalisés d’Abû Sûfiân : en effet, au bout d’un mois de siège, ces derniers durent finalement renoncer à prendre Médine. [18] Cette technique de guerre, utilisée par les Perses mais inconnue des Arabes de l’époque, consacra donc la victoire des musulmans, malgré leur infériorité en termes d’hommes et d’équipement. [19] A l’issue de la victoire, les ansârs12 et muhâjirûns [20] commencèrent respectivement à louer Salmân et à le considérer comme l’un des leurs. Le prophète fit alors cette réponse devenue célèbre : “Salmân n’appartient ni au clan des ansârs ni à celui des muhâjirûns, mais il fait partie de nous, les Gens de la Famille (Al-Salmân minnâ Ahl al-Bayt [21])”. Le fait que Salmân soit considéré comme un membre des “Ahl al-Bayt”, expression faisant dans son sens premier référence aux personnes les plus proches du prophète Mohammad par les liens du sang, confère un sens nouveau à la notion de “famille” en ne la fondant plus exclusivement sur les liens du sang, mais également sur la proximité spirituelle. Cette dimension est également évoquée dans le Coran lorsque, suite à la mort de son fils ayant refusé de croire au déluge et de monter dans l’Arche, Noé s’adresse à Dieu en ces termes : “O mon seigneur, certes mon fils est de ma famille, et Ta promesse est vérité” [22] et Dieu de répondre : “O Noé, il n’est pas de ta famille (innahu laysa min ahlika) car il a commis un acte infâme” [23]. Nous voyons donc ici s’esquisser l’idée de l’existence d’une “famille” (ahl) spirituelle unie par la foi et l’obéissance à Dieu et, de façon plus générale, d’une précellence de la filiation par la foi sur celle de la chair. Cette notion fut largement reprise par de nombreux courants mystiques et demeure très présente dans le chiisme, où les croyants au cœur pur sont considérés comme appartenant à une même famille, celle de la gnose et de la sagesse (Bayt al-Ma’rifa wa-l-Hikma).
Opposition avec Saqîfa
Salman était contre ce qui se passait à Saqîfa. Après être informés de l’événement de Saqîfa, al-Miqdâd, Salman, Abû Dharr, ‘Îbâdat b. Sâmit, Abû Haytham Al-Tayhân, Hudhayfa et Ammar b. Yâsir se réunirent dans la nuit pour parler du califat.[24] Salman et Ubayy b. Ka‘b firent plusieurs discussions contre la Saqîfa.
Salman dit à certains des compagnons qui avaient fait l’allégeance avec Abu Bakr :
« Vous avez fait et vous n’avez pas fait »[25] qui veut dire :
« Vous avez choisi un calife mais vous n’avez pas suivi l’ordre du Prophète (s) ».
Il disait aussi :
« Vous avez choisi un vieil homme et vous avez abandonné la famille de votre Prophète (s). Si vous laissiez le califat auprès de la famille du Prophète, il n’y aurait aucune divergence ».[26]
Gouverneur de al-Mada’in
Umar ibn al-Khattab choisit Salman comme gouverneur de al-Mada’in. Salman demanda d’abord la permission de l’Imam Ali (a) puis l’accepta. Il y était le gouverneur jusqu’à la fin de sa vie.[27]
Son salaire du trésor public fut 5 000 dirhams, mais il donnait tout son salaire aux pauvres et passait sa vie avec l’argent qu’il gagnait en tricotant des paniers.[28]
Famille et sa descendance
Dans certaines sources, il est rapporté que Salman demanda le mariage à deux filles. La première était la fille de Umar, la sœur de Hafsa. Umar refusa sa demande. Mais quand il entendit la parole du Prophète (s) à propos du niveau de Salman dans la croyance, il accepta. Cependant, Salman fut dissuadé et ne voulut plus. Pour demander la main de la deuxième fille, Salman envoya Abû Dardâ’ devant la famille de la fille mais, la famille refusa la demande de Salman et accepta que Abû Dardâ’ soit, lui-même, le mari de leur fille.
Enfin, il se maria avec Buqayra, de la tribu Bani Kinda. Il eut deux fils qui s’appelaient Abd Allah et Muhammad. Abd Allah est celui qui rapporta de son père le hadith qui raconte qu’Allah envoya un repas du Paradis à Fatima (a). Salman avait aussi une fille à Isphahan (Iran) et deux filles en Egypte.
Muhaddith al-Nouri a dit :
« Les descendants de Salman habitaient à Ray pendant 500 ans. Parmi ses descendants, on peut mentionner les suivants :
Badr ad-Dîn al-Hasan b. Ali b. Salman, un narrateur de hadith et de la descendance de Salman.
Ibrâhîm b. Shahrîyar (M 5e siècle), un mystique (‘Ârif).
Shams Ad-Dîne Souzanî (M 6e siècle), un poète.
Dîyâ’ ad-Dîn al-Farisi (M 7e siècle), un savant et un poète ainsi que le chef religieux des gens de Boukhara. »[29]
Salman selon le Prophète (s) et les Imams (a)
Le hadith le plus connu sur Salman, rapporté par le Prophète (s) est celui dans lequel il dit :
« Salman est l’un des nôtres, des Ahl Al-Bayt (a) ».
Un jour, il entra dans la mosquée du Prophète (s). Certains le respectèrent beaucoup et lui donnèrent la place la plus élevée. Cependant, du fait qu’il n’était pas arabe, Umar b. al-Khattab ne le respecta pas. Lorsque le Prophète (s) vit cela, il monta en chaire et dit qu’aucune race n’est supérieure à une autre et il cita, à la fin de son discours, le hadith ci-dessus à propos de Salman.
Le Prophète (s) cita ce même hadith au cours de la bataille de Ahzâb, lorsque Salman était en train de creuser un fossé.[30]
Le Prophète (s) dit aussi :
« Le Paradis désire rencontrer Ali, Ammâr et Salman ».[31]
Il y a aussi des hadiths chiites, rapportés par les Ahl Al-Bayt (a), à propos de Salman.
L’Imam Ali (a) dit :
« Grâce aux croyants comme Ammâr, Abû Dharr, al-Miqdâd et Salman, Allah accorde Ses bienfaits aux gens ».[32]
Il dit aussi :
« Salman a le savoir des précédents et des suivants ».[33]
L’Imam as-Sâdiq (a) dit :
« Ne dites pas Salman Al-Farisi, dites plutôt Salman Al-Muhammadî, car il fait partie des Ahl Al-Bayt (a) ».[34]
Décès
Il décéda en l’an 36 H/656. D’après certaines narrations, il décéda à l’époque de Uthman bin Affan et selon d’autres, quelques années après la mort de Uthman.[35]
Salman eut une longue vie. Selon certaines rapports, il avait 350 ans.[36] Il est aussi rapporté que lorsqu’il décéda, l’Imam Ali (a) alla à al-Mada’in, lui fit ses grands ablutions (al-Ghusl), l’enveloppa dans un linceul, fit la prière et l’enterra.[37]
Salman avait écrit sur son linceul cette poésie :
وفدت على الكريم بغيـر زاد / من الحسنات والقلب والسليم
وحمل الزاد أقبح كل شيء / إذا كان الوفود علــــــــــى الكريم
Je viens auprès d’un Seigneur Généreux / sans avoir fait des bienfaits ni avoir un cœur pur
Le fait d’avoir des provisions est très honteux / quand tu entres chez un Généreux[38]
La tombe de Salman al-Farsi
A quelques kilomètres au sud de Bagdad, à Ctésiphon tout à côté d’al-Mada’in, près du Tigre, se trouve la tombe du grand et noble compagnon du Messager de Dieu(s), Salman al-Farsî(qs). Son tombeau est situé à proximité de la grande arche ou « Tâq » de Ctésiphon (vestige de l’ancien empire sassanide dont Mada’in était la capitale), dans l’actuelle ville de Salmân Pâk (“Salman le pur” pour sa perfection morale).
Salman « al-Farsî » ou plutôt « al-Muhammadî » fut l’un des plus importants compagnons du Prophète(s) qui avait une grande considération pour lui au point de lui déclarer qu’il faisait partie de sa famille Ahle al-Beit(p). Il eut une grande influence sur de nombreux courants mystiques et gnostiques, soufis et shi‘ites, où il occupe toujours, d’ailleurs, une place privilégiée.
Il mourut durant le règne du troisième calife ‘Uthman, en l’an 35H (~640 apJC), dit-on. L’Imâm ‘Ali, alors à Médine, se rendit en personne à Madâ’in pour laver son corps (ghosl) et l’envelopper dans son linceul (kafan). Et selon certains propos rapportés, al-Khidr(p) assista également à ses funérailles.
Il fut enterré à Madâ’in, dans la ville où il avait été nommé gouverneur deux ans plus tôt en 638 apJC), bien qu’il fût d’origine persane de la région d’Ispahan. Il est raconté qu’avant de mourir, il demanda à sa femme de lui apporter le petit sac de musc qu’il avait toujours sur lui. Il le mélangea dans un peu d’eau et demanda à nouveau à sa femme : « Asperge-moi de ce musc car les Anges de Dieu ne mangent pas de nourritures terrestres mais aiment le parfum ». Il lui demanda alors de se retirer et il rendit l’âme.
La dernière construction de ces bâtiments remonte aux années 1950 avec une grande salle de prière, deux minarets, plusieurs coupoles et une grande bibliothèque et d’autres pièces attenantes. Début 2006, elle fut en partie endommagée puis restaurée.
Sa tombe demeure visitée par de nombreux pèlerins et ce jusqu’à nos jours. Sheikh Abbas al-Qommî évoque une ziyârat spéciale pour lui(p). [39]Il est bon pour le visiteur alors de prendre en considération les spécificités de Salman et de réfléchir sur sa singularité et ses vertus grandioses.
Les expériences spirituelles y sont nombreuses. Nous en citerons deux à titre d’exemple, celle du grand gnostique Sayyed Hâshem al-Haddâd et celle du français Massignon.
Massigon dit avoir reçu alors une « visitation de l’étranger » dont l’identité est tue, qui aurait bouleversé son existence, une « manifestation d’un Feu divin au plus profond de lui-même ravivant une foi intense ». Qui fut ce mystérieux « étranger » dont il reçut la visite durant cette fameuse soirée de mai 1908 ?
Un jour, le grand savant gnostique Sayyed Hâshem al-Haddâd alla visiter la tombe du grandiose compagnon du Prophète(s), Salman al-Farsî avec un groupe de compagnons. Ils s’assirent tous au pied de la tombe quand soudain Sayed al-Haddâd se leva pour s’asseoir au niveau de la tête de la noble tombe. Quand ils sortirent du sanctuaire, un des compagnons lui demanda pourquoi il s’était levé aussi précipitamment. Il répondit : « Quand je me suis assis au niveau des pieds, Salman al-Farsî se leva de sa tombe et dit : « Toi, tu es un Sayed, un descendant du Messager de Dieu(s) et tu t’assieds à mes pieds ?! Lève-toi et viens t’asseoir au niveau de ma tête. » Alors, je répondis à sa demande et je m’assis au niveau de sa noble tête. » [40]
Notes:
1-Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol.2 p36 N°53; Bihar, vol.22 p326 H27
2-Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol.2 p70 N°282; Bihar, vol.22 p326 H28)
3-Bihâr, vol.22 p327 H33)
4-Mafâtîh al-Jinân aux Ed. BAA p1525
5-Mafâtîh al-Jinân aux Ed. BAA p1526
6-Tarikh Tabari, v 3 p 171
7-Al-Tabaqât Al-Kobrâ, v 4 p 56
8-Tarikh Tabari, v 3 p 171
9-Déhkhoda
10-Al-Sirat Al-Nabawiyya, Ibn Hîsham, v 1 p 214-218
11-Al-Sirat Al-Nabawiyya, Ibn Hîsham, v 1 p 218
12-Al-Sirat Al-Nabawiyya, Ibn Hîsham, v 1 p 219
13-Al-Sirat Al-Nabawiyya, Ibn Hîsham, v 1 p 219
14-Abdul Wâhid Hamîd, Companions of the Prophet, Vol 1, Muslim Education & Literary Services, 1995.
15- Lings, Martin, Le Prophète Mohammad, Seuil, 1983.
16- Salmân a sans doute traduit plusieurs sourates du Coran, cependant, il ne reste aujourd’hui que sa traduction de la première sourate.
17- Nom de la 33e sourate du Coran, faisant référence aux Mecquois et autres tribus ayant combattu le prophète et ses compagnons durant la bataille du fossé.
18- La véracité de ce récit a néanmoins été contestée par certains historiens et orientalistes, indiquant que les récits les plus anciens de la Bataille du Fossé ne mentionnent généralement pas l’intervention de Salmân, qui aurait été “ajoutée” à postériori en vue de justifier l’utilisation de ce moyen de défense qui était communément utilisé en Perse. Cependant, la majorité des historiens s’accordent à reconnaître son authenticité.
19- Le mot “ansârs” (“partisans” en arabe) fait référence aux nouveaux convertis à l’islam et compagnons du prophète Mohammad issus de la ville de Médine (appelée Yathrib à l’époque).
20- Les muhâjirûns (“exilés” en arabe) sont les compagnons du Prophète qui émigrèrent à ses côtés de La Mecque à Médine, marquant le début de l’Hégire (hijra) signifiant l’ “exil” ou l’ “émigration”, en 622.
21- Cette expression peut-être également littéralement traduite par “Gens de la Maison”. Il faut cependant noter que la notion de “Ahl al-Bayt” ne recouvre pas exactement la même signification dans le sunnisme et dans le chiisme. Pour les chiites, qui se basent notamment sur le “Hadîth du manteau” (Hadîth-e Kisâ’), les Gens de la Famille font référence au Prophète Mohammad, sa fille Fatima, son gendre et neveu ’Ali, et ses deux petits-fils Hasan et Hossein. Par extension, ils incluent également leurs descendants, c’est-à-dire les neuf autres Imâms du chiisme duodécimain, jusqu’à l’Imâm al-Mahdî, et quatre autres pour les Ismaéliens, jusqu’au fils de Ja’far al-Sâdiq, Ismâ’il Ibn Ja’far. Pour les sunnites, l’expression recouvre une signification plus large, pour inclure les Hachémites et l’ensemble des femmes de Mohammad ainsi que leurs descendants jusqu’à aujourd’hui.
22- Coran, 11:45
23- Coran, 11:46
24-Sharh Nahjul Balagha, Ibn Abi Al-Hadid, v 1 p 219-220
25-Nafas Al-Rahmân fi Fadha’îl Salman, Nouri, p 148
26-Abd Allah b. Saba, Allama Askari, v 1 p 145
27-Al-Darajât Al-Rafi’â, Madani, p 215
28-Sharh Nahjul Balagha, Ibn Abi Al-Hadid, v 18 p 35
29-Salman Farisi, Sadéghi Ardéstani, p 377-390
30-Al-Tabaqât Al-Kobra, Ibn Sa’d, v 4 p 62
31-Siyar ‘A’lâm Al-Nubala’, v 2 p 61
32-Al-Khisal, Sadouq, p 361
33-Tarikh Damishq (Damas), Ibn ‘Asakîr, v 21 p 421
34-Al-‘Amali, Al-Toussi, p 133
35-Tarikh Dameshq (Damas), v 21 p 458-459
36-Tarikh Bagdad, Khatib Bagdadi, v 1 p 176
37-Bihar Al-Anwar, Majlissi, v 22 p 380
38-Nafas ar-Rahmân, Nouri, p 139
39-Mafâtîh al-Jinân aux Ed. BAA pp1525-1532
40-rapporté par Sayyed Abd al-Karîm al-Kashmîrî, in Madrasa al-‘urafâ’, vol.1 pp133-134