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Frappe meurtrière d’Ibn Muljim sur l’Imam Ali (p)
Au dix-neuvième jour du mois béni de Ramadan de l’an 40 AH, Imam Ali (ps) ), le cousin, le gendre, le lieutenant de notre vénéré Prophète (psl), Amir Al Mou’minine, Le prince des Croyants l’Imam Ali Ibn Abi Taleb (ps) a été frappé, à son insu, à la mosquée de Kûfa(Iraq) à l’aube, pendant la prière de Fajr, par un kharijite, à savoir Abdurrahmân Ibn Muljim.
Ibn Muljam est le nom d’usage de ‘Abd al-Rahmān b. ‘Amr b. Muljam al-Murādī, connu également sous le nom de Ibn Muljam al-Muradï. Il était l’assassin Kharijites de Ali b. Abi Talib (a), le premier Imam des chiites.
Il prêta le serment d’allégeance à l’Imam Ali (a), quand il devint le calife des musulmans. Il a aussi combattu au côté de l’Imam Ali (a) dans la bataille de Jamal. Cependant après l’Arbitrage (événement de Hakamîyyat) qui a eu lieu après la bataille de Siffin, Ibn Muljam a rejoint les kharidjites. Il a combattu contre l’Imam ‘Ali (a) dans la bataille de Nahrawân, où il a été parmi les quelques kharidjites survivants.
Detaille
L’Imam ‘Ali (p) avait 33 ans lors de la disparition du Prophète de l’Islam (P). Celui-ci, de son vivant, avait souvent annoncé l’Imamat et le califat de ‘Ali (p) après lui. Par conséquent, après la disparition du Prophète (P), la position du califat et de l’Imamat a été transmise à l’Imam ‘Ali (p); il était, d’après ces textes, le successeur immédiat du Prophète (P) et les gens avaient comme devoir de préparer les conditions de son califat. Malheureusement, un groupe de gens ambitieux ont ignoré les recommandations du Prophète Muhammad (P) et exclu ‘Ali (p) de la position califale sous des prétextes fallacieux, comme son jeune âge, et prêté le serment d’allégeance à Abû Bakr. Après celui-ci, ‘Umar est devenu calife et après lui ‘Uthmân. Le califat de ces trois a duré vingt quatre ans et quelques mois .
Au cours de cette période, l’Imam ‘Ali (p) savait le califat comme son droit légitime, toutefois, il évitait sérieusement toute opposition sévère ou tout discours schismatique afin de préserver l’Islam. En outre, il aidait les représentants du gouvernement, si nécessaire, en leur donnant des consultations et assistances scientifique et culturelle. Il tentait également de propager les connaissances, les enseignements, les prescriptions et les règles islamiques authentiques pour la formation des hommes parfaits et vertueux .
En l’an trente-cinq de l’hégire, ‘Uthmân a été tué lors de l’émeute d’un groupe de musulmans. Par la suite, les musulmans, avec enthousiasme et de plein gré, ont prêté serment d’allégeance à ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) en le choisissant comme calife et Imam.[1]
L’Imam Ali (a) devint calife après le meurtre de Uthman, lorsqu’il avait 58 ans, au mois de Dhul Hijja de l’an 35.[2] A l’expression des proches de Uthman et un groupe que l’on a appelé les qâ’idîn (ceux qui s’assoient)[3], tous les compagnons du Prophète (s) ont fait allégeance avec l’Imam (a) à Médine.[4]
Deux jours après son califat, lors de son premier discours, l’Imam Ali (a) demanda le retour de tous les biens confisqués injustement durant le califat de Uthman ; et appuya sur la juste partage de bien public (Bayt al-mâl).[5]
Un an plus tard, deux membres de la communauté, Talhat b. Ubaydallah et az-Zubayr b. al-‘Awwâm, ont rompu leur allégeance avec Ali (a) et ont rejoints Aicha qui envisager venger le sang de Uthman, à La Mecque, puis partirent à Bassora.[6] Ce fut ainsi que la bataille du Chameau (al-Jamal), la première bataille interne de la communauté musulmane, entre Ali (a) et ceux que l’on a appelé an-Nâkithûn (ceux qui rompent l’allégeance) eut lieu.[7]. Talha et Zubayr furent tués, et Aicha, envoyé à Médine[8]
L’Imam Ali (a) partit d’abord à Bassora et donna l’ordre de l’amnistie générale.[9] Puis entra à Koufa au mois de Rajab de l’année suivante (36) et désigna ce lieu comme le lieu de son gouvernement[10] ; Il invita aussi Muawiya à l’allégeance. Comme ce dernier refusa l’allégeance avec l’Imam, il le destitua du gouvernement de Cham.[11]
Au mois de Shawwâl de la même année, Ali (a) partit avec son armée à Cham.[12] La bataille de Siffin, eut lieu alors dans un lieu de même nom entre les troupes de l’Imam Ali (a) et celles de Muawiya, vers la fin de l’an 36 et début de l’an 37.[13]
Certains, comme Mu’adikhâh pensent que cette bataille eut lieu en l’an 38.[14] Dans cette bataille, alors que les troupes de Ali (a) allaient gagner,[15] les troupes de Muawiya avec la ruse de ‘Amr b. al-‘Âs ont mis les corans sur les lances levées, en pétardant vouloir que le Coran jugent entre eux.[16]
Les soldats des troupes de l’Imam Ali (a) ne voulant pas s’en prendre au Livre, se sont révoltés, et l’Imam (a) fut contraint d’accepté un arbitrage entre les deux camps ; il désigna, sous certaine contrainte, Abû Musâ al-Ash’arî comme l’arbitre.[17] Or, peu après l’acceptation de l’arbitrage, d’autre reproches et critiques visèrent l’Imam (a) de la part des rebelles.[18]
Un groupe demandait, selon deux versets coraniques (Sourate al-Mâ’ida, verset 44; et Sourate al-Hujurât, verset 9), de continuer la bataille contre Muawiya, en considérant l’acceptation de l’arbitrage comme l’impiété et s’en répartirent. Le fait étrange de l’histoire est que ce groupe de rebelles fut le même que celui qui peu avant forçait l’Imam (a) d’accepter l’arbitrage.[19]
Ils demandèrent à l’Imam Ali (a) de se repentir de cette impiété, et de transgresser les conditions de l’accord avec Muawiya. Mais, l’Imam Ali (a) n’accepta pas l’annulation de l’accord déjà conclu de l’arbitrage et annonça sa décision de la continué de la bataille avec le Cham (Muawiya) à la condition que les arbitres ne jugent pas selon l’ordre du Coran.[20]
Lors de l’arbitrage, Abû Mûsâ al-Ash’arî ordonna, comme le résultat de son jugement, la destitution des deux gouverneurs, à savoir Ali (a) et Muawiya, de leur gouvernement ; puis ‘Amr b. al-‘As. attribua le califat à Muawiya.[21] Après l’arbitrage, un groupe de compagnons de l’Imam (a) se sont opposé au résultat et l’ont considéré comme le reniement de la religion et la mise en doute de la foi.[22] Ceux-ci ont constitué ainsi le premier noyau des kharidjites ; ils se sont séparés des troupes de l’Imam (a) et au lieu de rentrer à Koufa, sont allés à Harûra, après la bataille.[23]
Les protestations des kharidjites continuèrent encore près de six mois après la bataille de Siffin de sorte que Ali (a) envoya enfin Abdallah b. al-Abbas et Sa’sa’at b. Sawhân pour dialoguer avec eux et les convaincre de rentrer. Mais, le résultat fut nul. L’Imam (a) leur demanda alors de désigner 12 représentants, lui même désigna aussi 12 personnes, et les réunirent tous pour résoudre les discordes.[24]
Il écrit aussi une lettre à leurs chefs et les invita à rejoindre la communauté. Mais, Abdallah b. Wahab, insista sur les faits de Siffin et appuya sur le fait que selon lui, Ali était sorti de la religion et devait se repentir. Plus tard, l’Imam (a) envoyé encore d’autres représentants comme Qays b. Sa’d et Abû Ayyûb al-Ansârî pour les inviter et leur donner d’autres occasions.[25]
Mais, finalement, désespéré de la réconciliation, il constitua une armée de 14 000 hommes à leur encontre, mais lui ordonna de ne pas commencer la guerre ; les gens de Nahrawân (les kharidjites) ont commencé la bataille,[26] et l’ont perdu aussi : tous finirent par être tués ou blessés, alors que les troupes de Ali ont perdu seulement une dizaine d’homme.
Les blessés, au nombre d’environ 400, furent rendus à leurs familles. Des troupes kharidjites, près d’une dizaine d’homme, ont fui le Champ. L’un d’eux fut Abdarahman b. Muljam al-Murâdî, celui qui tua l’Imam Ali (a), plus tard en l’an 40, dans la Mosquée de Koufa. Il le frappa le 19 Ramadan, lorsque l’Imam Ali arriva à la Mosquée de Kouffa pour ses prières du matin, il réveilla tous ceux qui dormaient là, Abdul Rahmane bin Mouljam inclus, qui dormait à plat ventre, cachant son sabre empoisonné.
L’Imam (ps) lui dit qu’il était mauvais de dormir face à terre et qu’il avait un sabre sous ses vêtements qu’il allait l’utiliser pour de mauvaises intentions.
Puis, l’Imam Ali (ps) fit le Azane (Appel à la prière) et se mit à conduire la prière. À la 1ere rakaat, alors qu’il se relevait de la prosternation, il a été frappé sur la tête avec le sabre empoisonné par ibn Mouljam, qui causa une profonde blessure.
Dans la confusion, ibn Mouljam s’est enfui. L’Imam (ps) a fini son second soujoud (prosternation) et demanda à L’Imam Hassan (ps) de terminer la prière. Il prononça les mots ” Fouztou birabbil Kaaba” (Le Seigneur de la Kaaba m’a couronné de succès)!
Le meurtrier fut attrapé et emmené devant l’Imam Ali (ps). Quand L’Imam vit les cordes attachant ibn Mouljam trop serrées, il ordonna qu’elles soient rendues moins serrées et dit aux musulmans de le traiter humainement. En entendant cela, ibn Mouljam se mit à pleurer ; l’Imam lui dit: “Il est trop tard pour se repentir. Est-ce que j’étais un mauvais Imam ou un gouverneur injuste?”
Il ordonna qu’ibn Mouljim ne soit pas torturé.
L’Imam (as)fut emmené chez lui et quand il vit la lumière du jour il dit :” Ô jour ! Tu pourras témoigner que jamais de la vie de Ali, tu ne m’as trouvé endormi alors que tu te levais”.
L’Imam Ali ( as) mourut deux jours plus tard le 21 du mois de Ramadan 40 Ap.H, succombant à sa blessure. Il fut inhumé à Najaf par l’Imam al-Hassan (as) et l’Imam al-Hussein (as).
Ainsi fut le cousin, le gendre, l’Imam des croyants, le frère du Prophète, celui pour lequel Dieu révéla l’union de son âme à celle du Prophète (psl) :
« A ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n’as qu’à dire : “Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes (Anfosana) et les vôtres, puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d’Allah sur les menteurs ».(Sourate 3, verset 61)
et l’Imam (a) quitta ce monde le 21 Ramadan à l’âge de 63 ans. Il fut enterré discrètement, sans laisser de trace de sa tombe (ce fut des décennies plus tard que par l’Imam Ja’far as-Sâdiq (a), le lieu de sa tome, à Nadjaf, fut révélé).
Notes:
- Tazkiratul Khawâs, p. 56.
- Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 49
- Jûdakî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 15-16
- Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 49
- Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 54
- Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 66
- Al-Balâdhurî, al-Jumal Min Ansâb al-Ashrâf, vol 3, p 41 ; al-Himawî, Mu’jam al-Buldân, vol 12, p 180
- Mas’ûdî, Murawwij adh-Dhahab, vol 2, p 370
- Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 54
- Ad-Daynawarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 154
- Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 233-236
- Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 2, p 91
- Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 194
- Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 194-197
- Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 213-214
- Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 213-214
- Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 211-216
- Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 216-217
- Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 349
- Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 349
- Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 2, p 256
- Nasr b. Muzâhim, Waq’at as-Siffin, p 484
- Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 222
- Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 352
- Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 370
- Ad-Daynawarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 210