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La biographie et les enseignements de son Excellence ‘Isâ (as)
En fin de compte, cette étude nous conduit à considérer la question du Masîh. Nous pouvons déduire la nature du lien qui unit ‘Isâ (as) à Dieu le Très-Haut, tant en ce qui concerne sa pensée que son for intérieur. Mais par ailleurs, ‘Isâ (as) se considère-t-il comme le fils de l’homme ou comme le fils de Dieu, et quelles significations accorde-t-il à ces termes ? Se considère-t-il, depuis le baptême, comme le Masîh attendu, envoyé par Dieu, ou est-ce que cette idée à propos de sa propre nature s’établit par la suite, progressivement ? Est-ce que ses apôtres croient qu’il est le Christ de son vivant, ou est-ce que cette pensée surgit chez eux après sa mort, sans que ‘Isâ (as) y ait lui-même fait référence ? Tout ceci constitue des questions essentielles qui ne seront peut-être jamais parfaitement résolues, et dont les réponses ne seront peut-être jamais données. Toutefois, au sujet du lien intime qui relie ‘Isâ (as) à son Seigneur (1) , nous pouvons énoncer quelques points précis et évidents.
Tout d’abord, ‘Isâ (as) accorde à Dieu le Très-Haut une dignité et un rang plus élevés que celui d’une créature vivante et présente qu’il faut adorer matin et soir. La proximité de son lien avec Dieu au moment de la prière et de l’invocation excède tout ce que l’on a pu rapporter chez les êtres humains. Lorsqu’il ordonne à ses disciples de prier et d’invoquer Dieu, son enseignement se fait toujours en référence à sa propre réflexion. Toutefois, il cache dans son cœur certains secrets qui ne peuvent être ni diffusés ni enseignés, ce qui ne manque pas de provoquer constamment la stupeur et la perplexité chez ses disciples. Pour ‘Isâ (as), que revêtent les termes de « Fils de l’homme » ou de « Masîh » ? Nous ne le savons pas, mais il est certain qu’il se considère comme l’Envoyé de Dieu et qu’il a la certitude que Dieu l’a élu à la prophétie. A l’instar de ‘Âmûs (2) (as) le prophète, il pense que Dieu l’a choisi et qu’Il l’a envoyé afin de guider les créatures.
Fort de cette croyance, il choisit douze individus qui vont toujours demeurer auprès de lui. Dès lors, il délivre son enseignement avec une confiance et une autorité totales. Il prononce des sermons et guérit les malades. Il établit un ordre de priorités dans la Loi de Mûsâ (as). Luc nous rapporte que ‘Isâ (as), face à une assemblée à Nâsara (3) , récite un chapitre du Livre du prophète Isha‛yâ (4) (as) : « ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur.’ Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors il commença à leur dire : ‘Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie.’ » (Evangile selon Luc ; 4 : 18 à 21). En résumé, il existe dans la vie de ‘Isâ (as) un principe important qui emplit son être tout entier : la réalité centrale de son être telle qu’il la perçoit, ainsi que la finalité de la signification de la religion selon sa croyance, comme l’esprit de l’ensemble de ses paroles, proviennent de « Dieu ». Aussi, il soumet entièrement ses proches à Sa présence et à Sa volonté. C’est pourquoi, en son essence comme en ses qualités, il est uni à Dieu. Tandis qu’il va parmi la communauté des êtres humains, nimbé d’une certitude parfaite et d’une foi inébranlable, dénué du moindre doute, de la plus petite incertitude, son corps semble revêtu de la tunique de la puissance divine. Il s’adresse aux gens d’une voix forte et leur dit : « Rien n’est plus important pour vous, ô êtres humains, que d’écouter mes paroles, car Dieu s’adresse à vous à travers moi. »
- Les enseignements moraux
Les méditations religieuses de ‘Isâ (as), comme celles des autres prophètes (as), le conduisent à délivrer des enseignements appliqués. Il discourt sur les principes moraux avec une force et une confiance immenses. Alors que son discours passe rapidement et avec une grande aisance, d’un principe moral à un autre, sans qu’il soit affecté par la plus petite hésitation, sa guidance et ses enseignements reposent de la même façon sur une fermeté et une volonté sans faille. Il ne doute pas le moindre du monde de l’avènement du royaume céleste et divin, et tout cela repose sur une croyance des plus solides. Auprès de lui, l’apparition du royaume céleste et divin, avec ce qu’elle nécessite et avec les événements qui l’accompagnent, est une réalité évidente. C’est pourquoi il attend de ses disciples qu’ils manifestent à cet égard la même sincérité, la même droiture, la même foi, et fassent montre, sans aucune hypocrisie, d’une parfaite loyauté dans leur intention, en agissant pour cela conformément à leur conscience, à leur for intérieur. Dans son Evangile, Luc rapporte qu’auprès de ‘Isâ (as), la question de la religion et le fait de poursuivre l’annonce du royaume céleste et divin est si évidente et si immédiate qu’un jour : « Il dit à un autre : ‘Suis-moi’. Et il répondit : ‘Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père.’ Mais Jésus lui dit : ‘Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, va annoncer le royaume de Dieu.’ Un autre dit : ‘Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison.’ Jésus lui répondit : ‘Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu.’ » (Evangile selon Luc ; 9 : 59 à 62). En plus de vouloir que ses disciples fassent profession d’une loyauté parfaite et d’une soumission pure et simple, il attend d’eux qu’ils fassent passer leurs devoirs moraux avant l’ensemble des questions et des nécessités sociales, civiles et protocolaires. C’est précisément à ce sujet qu’il s’oppose vigoureusement à la secte des Pharisiens et les dénigre, en disant que les membres de cette école sont clairement fautifs à l’égard de certaines choses inconvenantes, et qu’ils ont pour péchés la vanité, l’égoïsme, l’arrivisme, l’amour de la célébrité, ainsi qu’un état d’esprit hypocrite et fourbe. Le plus grave d’après lui est leur grande culpabilité qui consiste à avoir oublié ce que commandaient les premières règles morales, et à avoir remplacé les actes moraux, les bonnes actions produites par le corps, par des protocoles superficiels et officiels. Il leur dit : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses. Conducteurs aveugles ! Qui coulez le moucheron, et qui avalez le chameau. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu’au-dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance. Pharisien aveugle ! Nettoie premièrement l’intérieur de la coupe et du plat, afin que l’extérieur aussi devienne net. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » (Evangile selon Matthieu ; 23 : 23 à 28). En vérité, l’une des qualités manifestes de ‘Isâ (as) que l’on retrouve dans l’ensemble de ses principes moraux est qu’il invite ses disciples à se détourner de ce qui est apparent / superficiel, pour se concentrer sur ce qui est caché / intérieur, et qui est fondé sur les penchants spirituels, dans le but de détrôner tout ce qui est démonstratif et hypocrite. Car c’est l’attention portée sur les coutumes et les civilités extérieures qui est vénérable et louable selon la loi des juifs. Pourtant, ces us sont contraires à la morale, il y a là une carence de taille. Le salut et la délivrance ne valent que pour celui qui est pur et sincère de cœur, et qui agit conformément à sa conscience. L’esprit et la conscience constituent la base des actes désirables. La félicité et le salut de l’être humain découlent de son cœur. Le point de vue de ‘Isâ (as) concernant la mise en œuvre de ce principe et de ce fondement moral est très clair. Il considère qu’elle se réalise selon deux axes : d’une part, par la bonne santé de l’esprit et la purification du cœur et de la conscience, et par la pureté et la rectitude de la conscience des autres d’autre part. C’est pourquoi il prévient : « Malheur à celui qui pervertit et corrompt la morale des autres ». Trois des Evangiles canoniques s’accordent pour confirmer que ‘Isâ (as) a bien dit : « Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! » Selon lui, le fait d’altérer et de corrompre l’esprit moral des autres représente l’un des plus grands péchés. Avec cet amour et cette faveur que ‘Isâ (as) voue au cœur et à la conscience de l’être humain, il révise les anciens décrets des hébreux, et les énonce un usant d’un autre langage. Dans l’Evangile selon Mattâ, une suite d’enseignements christiques est énoncée. Pour chacun d’eux, ce prophète spirituel (as) donne son avis sur les décrets de la loi de Mûsâ (as) portant sur le licite et l’illicite. Nous en citerons deux à titre d’exemples : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne tueras point ; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges.’ ! Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : ‘Raca !’ mérite d’être puni par le sanhédrin ; et que celui qui lui dira : ‘Insensé !’ mérite d’être puni par le feu de la géhenne. » (Evangile selon Matthieu ; 5 : 21 et 22). Il dit par ailleurs : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu ne commettras point d’adultère.’ Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.’ » Cependant, le plus haut degré d’intensité de son discours est atteint au chapitre de la morale corporelle et des qualités spirituelles lors de son enseignement pour l’amour des créatures. Ce cours que dispense ‘Isâ (as) constitue un principe particulièrement important et éminent, aussi, il convient de produire l’effort adéquat afin d’en appréhender la signification. En effet, bien que son commandement et sa croyance énoncent que le principe d’amour doit être suivi de manière égale envers l’ami comme envers l’ennemi, cela reste relatif et significatif car, jusqu’à un certain point, les chrétiens ayant une conviction sincère ont pourtant eu des divergences à ce sujet et n’ont jamais pu produire des lois harmonieuses sur ce point. Cette recommandation générale à ce propos se trouve néanmoins dans ces mots rapportés par Mattâ dans son Evangile où ‘Isâ (as) dit : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.’ Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Evangile selon Matthieu ; 5 : 44 à 48). Il dit également : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » (Evangile selon Matthieu ; 7 : 12). Il dit encore : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » (Evangile selon Matthieu ; 22 : 37 à 40). Les études récentes conduites à propos du niveau de perception et de compréhension des disciples de ‘Isâ (as) en ce qui concerne la question de l’amour pour Dieu et de l’amour pour l’être humain nous révèlent que pour eux, l’amour de Dieu envers les fils de l’humain ne connaît ni limites ni restrictions, et qu’il est le même pour le bon comme pour le mauvais, pour celui qui est heureux comme pour celui qui est misérable. Sans égard pour le mérite ni ce qui est requis, même si l’ingratitude des êtres humains augmente, cela ne restreint pas la faveur divine. Bien entendu, Dieu n’agréé pas la malfaisance, et la source [de toutes choses] est le bien. En ce qui concerne ceux qui ne possèdent pas de bonnes qualités, comme le père ou la mère qui aime son enfant malgré sa méchanceté, Dieu les englobe dans Son amour. C’est ce que ‘Isâ (as) expose si bien dans la parabole de l’enfant prodigue. Il est parfaitement clair que les disciples de ‘Isâ (as) se voient chargés d’aimer les fils de leur propre espèce, de façon équitable, et ce sans considération pour leur mérite. Les êtres humains doivent vigoureusement s’opposer aux malfaisances tout en faisant montre d’un amour infini. Selon leur croyance, la clémence et le pardon des fautes et des péchés des êtres humains sont illimitées. L’usage de cette règle de base, ainsi que sa conformité avec les détails des actions, sont laissés au jugement personnel de l’individu à chaque époque, car chaque époque implique des conditions propres que l’on ne peut prévoir à l’avance. Aussi, chaque individu comprend généralement ce qu’il doit faire en fonction des situations nouvelles qui se présentent à lui. Lorsqu’entre deux communautés humaines il existe un différend au sujet d’une affaire, quel parti faut-il choisir ? Autrement dit, où est le bien ? Qu’est-ce qui est préférable dans cette affaire, quelle est la voie de la discorde, quel est le chemin qui conduit à l’erreur ? Quelle méthode faut-il employer à l’égard de la corruption, à l’égard du malfaisant, et comment suivre le principe de « l’amour général » ? On ne peut dire que la prédication et les enseignements de ‘Isâ (as), dans l’état dans lequel ils nous sont parvenus, montrent par avance de quelle manière régler chaque cas particulier. Au contraire, ils établissent seulement l’idée générale à laquelle la conscience humaine doit se référer, et en laissent les détails de son application à la conscience de celui qui se trouve confronté à ce type de cas, à chaque fois que cela se présente. Toutefois, il se trouve un cas pour lequel ‘Isâ (as) délivre une recommandation claire et précise, mais ardue. Cette recommandation difficile est que l’on ne doit jamais opposer le mal au mal. Dans l’Evangile de Mattâ, il est dit : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.’ Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. » (Evangile selon Matthieu ; 5 : 38 à 41).
Apparemment, l’interprétation correcte de ces paroles est que sur le plan de la compensation et de la vengeance, l’être humain ne doit pas se mettre inutilement en colère, car cet acte consistant à rétribuer le mal par le mal, contribue à troubler davantage sa pensée. Par conséquent, chacun doit supporter le mal de l’autre sans chercher à se venger et ce, afin que la situation inconvenante ne s’éternise pas. Oui, à l’opposé de son caractère qui peut l’entraîner à s’affirmer, l’être humain doit réagir à la faute des autres par la patience. Il doit faire en sorte que celui qui a commis la faute comprenne bien que son acte inconvenant et inadmissible donne lieu à de la bienfaisance et se trouve malgré tout récompensé. En tendant l’autre joue à l’offenseur malfaisant pour la gifler, en lui offrant son manteau en plus de sa tunique, en l’accompagnant deux mille au lieu d’un, il lui sera clairement établi que cet opprimé bienfaisant, pur et bien intentionné qu’il a attaqué fait montre d’amour et d’amitié à son égard. De la même façon, lors d’une autre recommandation, ‘Isâ (as) interdit que l’on oppose des remontrances et de la malveillance envers les actes vils des autres, car le plus souvent, on peut démontrer que celui qui trouve à redire, qui critique, a lui-même besoin d’être amendé et guidé par les autres. C’est pourquoi il faut regarder les autres avec indulgence et bonté, afin de respecter le principe essentiel de l’amour pour chacun.
On rapporte dans l’Evangile que ‘Isâ (as) dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Evangile selon Matthieu ; 7 : 1 à 3). « Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; absolvez, et vous serez absous. » (Evangile selon Luc ; 6 : 36 à 38). Autrement dit, on peut résumer la recommandation de ‘Isâ (as) par ces mots : « Le bien, quelle que soit la forme qu’il prend, constitue une force victorieuse sur le mal. Son effet est bon et son résultat apporte ce qui est recherché. »
Notes:
1- Dans les textes catholiques, la notion de Seigneur et de Dieu s’applique indifféremment à Jésus et à Dieu, à tel point que l’on y perd son latin ! Par exemple, il est dit à propos de Jésus : « Vrai Dieu né du vrai Dieu » (!?). Il semblerait que cela soit dû à Paul, qui, ayant vu Jésus sous la forme d’une vive lumière sur le chemin de Damas, l’a toujours identifié à la divinité. Ce ne serait que sous la pression qu’il aurait ajouté dans ses textes la notion d’un Jésus historique qui marche sur la terre… Cette thèse a bien évidemment également ses détracteurs…
3- Nazareth. Le mot Nâsara donne Nâserî / Nazaréen, or, c’est ainsi que les Arabes appellent les chrétiens. A noter : attention au glissement presque naturel qui découle de la façon dont l’enseignement et les médias manient certaines notions en France ; arabe n’est pas antinomique de chrétien, il y a bien évidemment des Arabes chrétiens /des chrétiens arabes, et lorsqu’ils s’adressent à Dieu, ils lui disent : « Allâh ! » On entend trop souvent des inepties sans nom du style : Allâh est le Dieu des musulmans, Yahvé le Dieu des juifs, et Dieu, celui des chrétiens ( ! ) alors que chacun ne fait qu’employer dans sa propre langue le mot qui désigne la divinité.