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La circulation de la richesse
L’Islam a imposé des impôts spéciaux sur les fortunes stagnantes qui ne sont pas en circulation (tels que la Zakât des pièces d’or et d’argent après l’achèvement d’un an), et il a ainsi fait un pas pratique pour encourager la circulation de la richesse. Le Saint Coran a condamné les thésauriseurs et ceux qui gèlent leur fortune et ne l’utilisent pas au bénéfice des gens.
De plus, il y a les traditions du Saint Prophète, qui incitent au commerce, à l’agriculture, l’élevage du bétail, l’installation d’industrie. Dans les recueils authentiques de Hadith, il y a de nombreux dires qui montrent clairement que l’Islam vise à mobiliser au maximum toutes les ressources humaines et financières au profit du peuple en général.
L’usure comme une grande malédiction
L’Islam veut promouvoir la production. Il a strictement prohibé l’usure afin que personne ne puisse vivre de l’intérêt sans faire aucun travail productif.
L’usure dérange l’équilibre de la richesse et élargit le fossé entre les riches et les pauvres. Il rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres.
L’Islam dit que l’usure est un péché mortel, et que personne ne peut devenir le propriétaire de l’argent gagné par cette pratique. Cet argent doit donc être restitué à son propriétaire légitime.
Les affaires fondées sur l’intérêt sont de deux sortes, et toutes les deux sont illégales en Islam.
1- Le prêt usuraire
- Le commerce usuraire
Prêter l’argent à condition qu’il soit rendu par la suite avec une somme supplémentaire s’appelle usure. Il importe peu ici que le taux d’intérêt soit grand ou petit ou qu’il soit payé en espèces ou en nature. Mais rien n’empêche le débiteur d’offrir quelque chose de plus selon son bon vouloir au prêteur, sans aucune condition préalable.
Le commerce usuraire consiste à vendre une chose en échange d’une autre de même nature, mais avec une différence dans la quantité. Par exemple, le fait de vendre 10 kilogrammes de blé de qualité moyenne contre 12 kilogrammes de blé de qualité moyenne constitue une usure. Les conditions détaillées de tels marchés sont mentionnées dans les livres de jurisprudence islamique.
Les prêts sans intérêt
L’Islam exhorte les gens à accorder le plus possible des prêts sans intérêt. Selon certaines Traditions la récompense d’un tel acte vertueux sera supérieure à celle d’une aumône. La raison en est probablement que beaucoup de ceux qui cherchent des prêts sont des gens imprégnés d’amour-propre qui n’accepteraient pas une aide gratuite ou une aumône même s’ils se trouvaient dans un état de nécessité impérieuse, alors que les gens qui acceptent les aumônes, n’ont pas de tels scrupules. Pour cette raison, accorder des prêts exempts d’intérêt est considéré comme un acte des plus méritoires.
En même temps, l’Islam permet aux prêteurs d’exiger de l’emprunteur de déposer chez eux une caution adéquate, couvrant la valeur du prêt. Au cas où le débiteur manque de rembourser le prêt, le prêteur est en droit de prélever une somme égale au prêt sur la caution et de restituer le reste à son propriétaire.
Accorder un prêt sans intérêt contribue à cultiver le sens de l’amour et de l’amitié et à effacer les complexes qui existent souvent entre les personnes de bas et de hauts revenus. C’est le plus simple service que les gens aisés puissent rendre aux personnes moins favorisées.
Le Jihâd et la défense en Islam
La question du jihâd occupe une place particulière dans la loi musulmane. En fait, un système progressiste et cohérent ne peut pas être complet sans une telle clause.
En raison d’une mauvaise interprétation faite par des gens peu instruits, l’inclusion de la question du jihâd dans les enseignements islamiques a donné lieu à une propagande hostile très poussée, au point que les ennemis ont commencé à dire que l’Islam est la religion du sabre et de la force.
Ainsi, dans son encyclopédie, Mc Donald affirme que “La propagation de l’Islam par le sabre et la force est l’un des devoirs de chaque Musulman.” Mais, lorsque la nature et le but du jihâd deviennent clairs, non seulement la fausseté de tels griefs devient évidente, mais la profondeur, la pureté et le dynamisme des enseignements islamiques et leur capacité de servir la société humaine dans des circonstances variées ne souffrent plus aucun doute. Pour prouver cette vérité, nous attirons l’attention des lecteurs sur les points suivants:
L’esprit de pacifisme ne s’oppose pas à la volonté de combattre dans des guerres imposées: Le jihad signifie littéralement effort et lutte. Dans son sens le plus large, ce mot a été employé pour toutes sortes d’efforts intellectuel, financier et moral en vue de la promotion des objectifs divins et humains.
Mais dans la terminologie de la jurisprudence islamique, il signifie une lutte armée pour protéger le progrès du système islamique.
Maintenant voyons comment de telles luttes deviennent inévitables.
Le combat contre les mécréants qui considèrent le Message de l’Islam comme une menace pour leurs intérêts et se résolvent à l’anéantir, est inévitable. Aussi longtemps que de tels éléments existeront dans le monde les partisans de la Vérité et de la Justice n’ont d’autre alternative que la défense de leurs objectifs et de leur propre existence.
En réalité, la guerre dans pareil cas est imposée à ceux qui croient en Allah et à la justice, et ils la font contre leur volonté. L’Islam ne peut pas éviter de telles situations. Néanmoins, l’esprit pacifique de l’Islam et son abstention de recourir à la force lorsqu’il a affaire à des gens qui ne pratiquent pas l’agression, la belligérance et l’injustice sont évidents dans tous les passages du Saint Coran:
“Allah ne vous interdit pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre Foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons; Allah aime ceux qui sont équitables. Allah vous interdit seulement de vous lier d’amitié avec ceux qui vous combattent à cause de votre Foi; ceux qui vous expulsent de vos maisons et ceux qui participent à votre expulsion. Ceux qui se lient d’amitié avec eux, sont sûrement injustes.” (Sourate al-Momtahinah, 60: 8-9)
Ailleurs, le Saint Coran dit expressément que si l’ennemi dépose les armes et montre ses intentions pacifiques, les Musulmans n’ont pas le droit d’être hostiles à son égard:
“S’ils se tiennent à l’écart, s’ils ne combattent pas contre vous, s’ils vous offrent la paix, dans ce cas, Allah ne vous donne plus aucune raison de lutter contre eux.” (Sourate al-Nisâ’, 4:90)
Dans un autre verset adressé au Saint Prophète, le Coran dit : “S’ils inclinent à la paix, fais de même.” (Sourate al-Anfâl, 8:61)
Peut-être aucune autre religion n’a-t-elle exprimé cette disposition pacifiste en des termes aussi clairs. Mais le pacifisme de l’Islam ne doit pas être interprété comme un refus des Musulmans d’entreprendre une action contre ceux qui obligent une grande partie des peuples du monde à vivre dans des conditions coloniales ou dans un état d’idolâtrie, ni comme une acceptation de leur part de rester les bras croisés devant une telle injustice.
Le Jihâd dans le chemin d’Allah et ses buts: Dans les livres islamiques, le mot jihâd est associé le plus souvent à la phrase “sur le chemin d’Allah.” Cela signifie que le jihâd ne peut pas être décrété par un simple désir bas en vue de réaliser une expansion territoriale ou obtenir des butins de guerre, ni dans des buts impérialistes. Le but du jihâd doit être toujours divin et sans aucune motivation personnelle, matérielle ou cachée. En somme, les buts du jihâd peuvent être résumés dans les quelques points suivants à travers lesquels nous allons également essayer de réfuter les objections des détracteurs de I’Islam.
Pour la défense de l’Islam: Le but le plus important du jihâd est la défense de la Vérité et la Justice divines ainsi que la défense de l’Islam. A l’époque du Saint-Prophète, la plupart des batailles ont été livrées pour cette même raison.
Le Saint Coran dit expressément:
“Toute autorisation de se défendre est donnée à ceux qui ont été attaqués parce qu’ils ont été injustement opprimés. Allah est Puissant pour donner la victoire à ceux qui ont été chassés injustement de leurs maisons pour avoir dit seulement “Notre Seigneur est Allah”. Si Allah n’avait pas repoussé certains hommes par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où Allah est très souvent adoré.”
(Sourate al-Hajj, 22:3)
Donc chaque fois que la souveraineté nationale de l’Islam, son indépendance et son intégrité sont menacées, il est du devoir des Musulmans de se dresser pour se défendre jusqu’au bout. Il est intéressant de remarquer que dans les versets ci-dessus la défense de tous les lieux de cultes revêt la même importance, ce qui constitue un autre signe de la tolérance de l’Islam.
En tout cas, il est à noter que l’Islam ne se montre pas tolérant envers l’adoration des idoles et qu’il ne reconnaît ni l’idolâtrie comme une religion, ni les temples des idolâtres comme des lieux de culte. Il considère l’idolâtrie comme une sorte de superstition, de fausseté, de décadence intellectuelle, et de maladie qui doit être soignée. C’est pour cette raison que l’Islam a autorisé la destruction des temples des idolâtres.
Combattre les ennemis: Un système céleste a, tout comme une nouvelle idéologie, le droit de jouir de la liberté de propagation d’avoir la possibilité de se répandre normalement par le prêche. Si certains éléments, tels les idolâtres, sentant leurs intérêts illégaux menacés, s’opposent audit système et tentent de laisser les gens dans l’ignorance, et qu’il n’y a aucune possibilité de trouver une solution pacifique à cette situation, l’Islam autorise le combat contre ces éléments. Certaines des premières batailles de l’Islam étaient de cette nature, à laquelle les versets coraniques précités font allusion. La liberté de prêcher et de répandre la croyance vraie est un autre objectif du jihâd.
Combattre l’injustice et la corruption: L’Islam autorise le jihâd en raison de son opposition intransigeante à l’injustice et à la tyrannie ainsi que pour sauver les faibles et les gens sans secours des griffes des tyrans, comme les usuriers de la Mecque.
Quelques-unes des premières batailles de l’Islam s’inscrivent dans cette orientation du jihâd. En effet le Coran dit:
“Pourquoi ne combattez-vous pas dans le chemin d’Allah, alors que les plus faibles parmi les hommes, les femmes et les enfants disent: “Notre Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les habitants sont injustes. Donne-nous un protecteur de Ta part et envoie quelqu’un qui nous aidera.” (Sourate al-Nisâ, 4:75)
Être préparé au Jihâd: Tant que la force brutale reste le facteur dominant dans les relations internationales, et que la possibilité de la société musulmane soumise à une agression existe, l’Islam demande aux Musulmans de se tenir en état de préparation complète au jihâd, afin d’être capables de se défendre. Le Saint Coran a donné des instructions claires à cet égard, et il a exprimé dans un court verset tout ce qui est requis à cet effet. Il dit: “Mobilisez forces (défensives) autant que vous pouvez” (Sourate al-Anfâl, 8:60)
Bien que les dépenses pour l’armement soient considérées comme improductives et peu désirables, l’Islam ne s’est pas contenté de les estimer essentielles en cas de nécessité, mais il les a appelées le jihâd financier(24).
En tout cas, il n’est pas possible d’arrêter une agression et une guerre par un simple renforcement des forces défensives et l’acquisition d’armements. Bien que ces mesures soient nécessaires, elles peuvent parfois augmenter le risque de déclencher une guerre. C’est pourquoi, l’Islam suggère que le meilleur moyen d’assurer une paix permanente est la consolidation de la Foi et de la moralité. Le Coran dit à ce propos:
“O vous qui croyez! Soumettez-vous tous à la Volonté d’Allah.” (Sourate al-Baqarah, 2:208)
Cela signifie que le seul moyen de jouir de la paix et de la sécurité, c’est que tout entre dans le domaine de la foi, de la vertu et de la soumission à Allah.
C’est à cette condition que chacun regarde les autres comme des frères, les respecte et croit qu’ils sont tous les serviteurs d’Allah et aimés par Lui.
Donc chacun doit voir les intérêts des autres comme s’ils étaient les siens propres. Chacun doit aimer pour les autres ce qu’il aime pour soi-même et détester pour les autres ce qu’il déteste soi-même. C’est là que la tolérance et le sacrifice dans le chemin d’Allah et pour l’amour d’Allah sont considérés comme les qualités humaines les plus distinguées et les plus saillantes.
L’observance des règles humaines dans notre conduite avec l’ennemi: Alors que beaucoup de gens pensent que le mot même “ennemi” suffit pour justifier toutes sortes de violences excessives et tout traitement inhumain, l’Islam, par sa compréhension, sa magnanimité et ses enseignements efficaces, exige sans équivoque que lors d’un conflit avec l’ennemi, on ne dépasse pas le cadre des règles de la morale humaine, car toute violation de ces règles équivaudrait au dépassement des limites fixées par Allah.
Les instructions précises suivantes que le Saint Prophète avait l’habitude de donner aux soldats et aux mujâhid avant qu’ils s’engagent sur-le-champ de bataille montrent clairement les dispositions pacifiques de l’Islam et la profonde perspicacité du Prophète:
“Marchez au nom d’Allah et demandez Son aide. Combattez pour Sa cause et en accord avec Ses Commandements. Ne pratiquez pas la duperie et la supercherie. Ne vous appropriez pas les butins de guerre. Ne mutilez pas le corps de l’ennemi après sa mort. Ne faites pas de mal aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées. Ne touchez pas aux moines et ermites vivant dans les monastères et les cavernes. Ne coupez pas les arbres sans raison. Ne brûlez pas les plantations de palmiers de l’ennemi ni ne les inondez d’eau. Ne détruisez pas les arbres fruitiers et ne mettez pas le feu aux cadavres de l’ennemi. Ne tuez pas les animaux utiles sauf pour votre nourriture. N’empoisonnez pas l’eau de l’ennemi. Ne vous adonnez pas à la tricherie ni ne lancez des attaques surprises de nuit.”
L’Islam interdit toutes sortes de moyens inhumains de combat, tels que l’assaut de nuit, la guerre biologique le brûlage du bétail, des corps et des jardins, l’assassinat et l’agression des personnes non armées. Dans les règlements prescrits des batailles islamiques, il est interdit de tirer le premier et d’être le premier à donner l’assaut. Cela signifie que les Musulmans ne doivent pas attaquer sans être attaqués. Leur guerre doit être défensive et non pas offensive.
Nous remarquons que l’Imam Ali, le Commandeur des croyants avait l’habitude de donner des instructions et de déployer des efforts pour que le combat ne commence pas avant midi, et si possible, qu’il soit reporté jusqu’à tard dans l’après-midi, afin que le temps qui sépare le jour de la tombée de la nuit soit bref, ce qui réduirait au minimum l’effusion de sang.
Les instructions données par l’Imam en ce qui concerne le bon traitement réservé aux prisonniers de guerre, constituent une autre preuve de la nécessité d’observer les règles humaines et morales même pendant la guerre. Les prisonniers de guerre doivent être traités avec bonté’ et recevoir la même qualité de nourriture et de boisson que les Musulmans.
Le code pénal musulman
Il est vrai que le maintien et l’existence de l’esprit vital de la Foi et de la moralité humaine préviennent beaucoup de vices excessifs. Toutefois l’établissement et la consolidation de la justice sociale n’est pas possible sans une institution judiciaire solide. Dans chaque société, il existe des scélérats et des gens indisciplinés, dont la noirceur d’esprit ne saurait être effacée uniquement par la lumière de la Foi et de la morale. Ils ne peuvent être neutralisés sans l’existence d’une institution judiciaire forte et appropriée. C’est pourquoi, afin de renforcer son programme de justice sociale, l’Islam ne s’est pas limité aux conseils moraux et à l’entraînement spirituel, mais il s’est donné une base judiciaire solide afin d’enraciner ses enseignements.
Le système juridique islamique
Il y a deux points des plus importants parmi les qualités requises pour un juriste musulman:
- Il doit connaître parfaitement tous les détails de la jurisprudence (fiqh).
- Il doit être intègre et avoir le sens de la justice, de la vertu et l’honnêteté.
Comme on le fait pour les parties en procès dans le palais de justice, l’Islam ordonne au juriste (Qâdhi) de traiter les deux parties avec égalité. Le magistrat doit observer une impartialité totale même dans des actes de courtoisie ordinaires, tels que sa façon de les saluer, de les regarder et de les faire s’asseoir et se lever.
Il ne faut pas qu’il y ait une discrimination entre les plaideurs en raison de leur statut social.
Les Imams ont décrit la fonction de magistrat comme étant d’une grande importance et comme une grande responsabilité, encore qu’elle implique en même temps attention et circonspection. Même la moindre erreur de sa part suffit à dégrader sa position.
Le Prophète de l’Islam a dit que la langue du magistrat est entre deux flammes. Cela signifie que s’il montre le moindre parti pris envers l’un ou l’autre des plaideurs, il sera brûlé.
En Islam, accepter le pot-de-vin, notamment pour détourner un jugement en faveur du corrupteur, est un péché mortel. Le Prophète a dit: “Ceux qui offrent un pot-de-vin, ceux qui l’acceptent et ceux qui servent d’intermédiaire entre les deux parties iront tous en Enfer.”
Le système juridique islamique est très compact et impeccable. Il occupe aujourd’hui une position particulière parmi les systèmes juridiques du monde (voir: Philosophie de l’Islam”, S.I.P. 1990).
Il existe dans les livres de “jurisprudence islamique” un chapitre spécial sur la judicature, traitant de toutes les disciplines et de tous les détails de l’administration de la justice, et décrivant les qualifications du juste, les qualifications du témoin, la façon de mener un procès, les arguments que les plaideurs peuvent avancer en leur faveur etc…
Les instructions que l’Imam Ali a données à Mâlik al-Achtar, Gouverneur d’Egypte, jettent une grande lumière sur les points précités et montrent l’importance que l’Islam attache à cette haute fonction de magistrat. Cette lettre contenant lesdites instructions est pleinement élucidée dans ce livre.
Le droit criminel en Islam
Le châtiment infligé aux criminels ne doit pas seulement être juste, mais aussi dissuasif. En même temps, il doit y avoir une possibilité de réduire la punition en cas de repentance et lorsqu’il s’agit de quelqu’un qui a commis un crime par ignorance ou manque d’expérience. Les peines prescrites en Islam satisfont à ces trois aspects. Par exemple, dans le cas d’un meurtre délibéré, la peine prescrite est la peine de mort. Le Noble Coran dit à cet effet:
“O vous les hommes doués d’intelligence! La peine de mort, comme talion, met votre vie en sûreté.” (Sourate al-Baqarah, 2:179)
Mais en même temps, le Saint Coran permet aux héritiers de la personne assassinée de pardonner à l’assassin et d’accepter qu’il paie le prix du sang (diyyah)
De même, dans le cas de certains crimes contre la chasteté, si l’offenseur se repent sincèrement avant d’être condamné par un tribunal, et qu’il accepte de dédommager la victime, il peut être pardonné.
Selon les enseignements islamiques, le meilleur moyen d’éliminer les crimes est de concentrer les efforts sur l’éducation morale afin que les gens puissent être toujours conscients de la récompense et des rétributions du Jour de la Résurrection.
Mais, si en dépit de tels efforts, un crime est commis, on doit alors sévir durement. L’Islam est contre ceux qui succombent aux fausses émotions et hésitent à accepter la justification de la peine de mort dans le cas d’un meurtre prémédité ou d’autres châtiments concernant d’autres transgressions. De telles personnes préfèrent les intérêts des criminels aux intérêts de la société.
L’expérience montre que l’indulgence envers des criminels endurcis contribue à répandre la corruption et ce, au détriment du bien-être de la société.
D’aucuns pourraient critiquer certaines parties de la loi criminelle islamique et les considérer indûment sévères, mais en fait, leur supputation est fausse. Une action sévère est exercée seulement dans les cas des crimes les plus graves et uniquement lorsque la sécurité morale et sociale de la société est en danger. De tels cas se trouvent également dans d’autres systèmes. Tout ce qu’on peut dire à cet égard est que certaines sociétés pourraient ne pas considérer l’éradication des perversions sexuelles comme vitale, alors que l’Islam avec sa subtile perspicacité, y attache la plus grande importance.
Bien que certaines mesures répressives prescrites par l’Islam semblent très sévères, en réalité, elles visent beaucoup plus à prévenir qu’à punir car la preuve de certains crimes est si difficile à établir qu’il est pratiquement impossible de prononcer plus d’une ou de deux condamnations par an.
La nature dissuasive de ces châtiments produit un bon effet moral et terrifie les transgresseurs. Cependant les peines de ce genre sont prononcées uniquement contre un nombre insignifiant de personnes.
Il faut bien comprendre que cette loi islamique et ces enseignements islamiques qui visent à protéger les droits humains et à prévenir la corruption ne peuvent être efficaces que s’ils sont mis en vigueur simultanément.
Tout d’abord, il faut créer une atmosphère dans laquelle prévalent les enseignements islamiques concernant l’éducation morale et sociale. Dans une telle atmosphère, les crimes seront très réduits, et conséquemment, il y aura moins d’occasions d’infliger des peines. Comme on le sait, la plupart des crimes résultent d’une éducation incorrecte et de différentes privations matérielles et morales. Avec l’élimination de tels facteurs, les cas de crimes se réduiront au minimum.
Par conséquent, le nombre des criminels ira progressivement diminuant, et en même temps, les gens qui font des observations sévères sur la dureté des peines infligées à un grand nombre de délinquants feront moins de critiques passionnelles.
Évidemment, cela ne signifie pas que si dans certaines conditions le programme d’éducation morale et d’éradication de la pauvreté n’est pas suivi scrupuleusement, les autres lois et commandements islamiques doivent être également ignorés. Ce que nous voulons dire par l’application simultanée de tous les enseignements et lois islamiques, c’est que tous les articles du programme islamique sont corrélatifs, et que s’ils sont appliqués simultanément, ils produiront les meilleurs résultats.