Emprisonnement de l’Imam al-Kâzim (P)
Vingt Shawwâl: Emprisonnement de l’Imam al-Kâzim (a) Par le calife Hârûn ar-Rashîd
Imam Mûsâ b. Ja’far (a), connu sous le nom de l’Imam Mûsâ al-Kâzim (a), et surnommé d’al-Kâzim et de Bâb al-Hawâ’ij (la porte de l’exaucement des vœux).
Il fut le septième Imam des chiites qui naquit en l’an 128 H, dans la période du transfert du pouvoir des Omeyyades aux Abbassides.
Nom, surnom et affliction de l’imam Moussa Kazim (as)
Le nom de cet éminent est Moussa fils de Ja’far fils de Mohamad Baqir fils d’Ali Zayn Abidine fils de Hossein fils d’Ali fils d’Abou Talib.[1]L’imam Moussa Kazim (as) est né à Abwâ un village entre la Mecque et Médine le dimanche 28 safar de l’an hégire. Et selon ce qui ressort plus dans les documents, il est décédé empoisonné soit en 181 ou 186 ou 188 dans la prison d’Harouna Rachid. Il est inhumé dans le célèbre cimetière de Dahl plus connu sous le nom de cimetière Qoray à l’ouest de Bagdad. Cette localité s’appelle Kazimein actuellement. Sheikh Moufid affirme : « ce lieu dans le passé était l’endroit où on enterrait les Bani Hachim et certains notables des tribus »
Sa mère s’appelle Hamida Andalousi. Dans le livre I’lâm Wara il est écrit sa mère se nomme Hamida Barbariya ou Hamida Mossafâ. Par contre il est écrit dans Manaqib qu’elle s’appelle Hamida Mossafâ fille de Sa’ed Barbari et surnommée « lou’lou ».[2] Parmi ses surnoms nous avons Abdou Salih, Kazim, Sâbir et Amine. Sheikh Moufid ajoute «on l’appelait Abou Ibrahim Abou Hassan et Abou Ali ».[3]Sayyed Homeiri est le plus célèbre des poètes de l’époque de l’imam Moussa Kazim (as) et faisait partie de ses partisans.[4]
Après le martyre de son père, l’Imam as-Sâdiq (a), il devint l’Imam des chiites.
Durant son Imamat (35 ans), coïncidé avec le califat d’Abu Jaffar al-Mansur, al-Hadi, al-Mahdi et Harun al-Rachid. Il fut emprisonné plusieurs fois par al-Mahdi et Harun, et finalement tomba en martyre, en l’an 183 H, dans la prison de Sindî b. Shâhik.
Le septième Imam des Ahl-ul-Bayt (sawas), succéda à son père, par Ordre divin et décret de ses prédécesseurs, à l’âge de 20 ans, suite au Martyre de l’Imam As-Sâdiq (as) qui fut empoisonné par l’abominable Mansûr.
Les califes de l’époque de l’imam Moussa Kazim
Son imamat débute ensemble avec l’accession et l’instauration des califes de la dynastie Abbasside. L’imam a entamé son imamat sous le plus despotique et tyrannique des guides usurpateurs. Leur régime était particulièrement lugubre et calme à l’intérieur et on ne notait aucune contestation ni trouble. Ce calme a permis à ceux qui avaient pris le pouvoir d’asseoir facilement leur domination sur les opposants en contrôlant minutieusement leurs faits et gestes.
Les califes Abbassides contemporains à l’imam Moussa Kazim sont :
1- Mansour Dawanaki : il est le 2ème calife Abbasside après son frère Abou Abbas Safâh. Il est connu pour sa jalousie et son avarice. C’est pourquoi on lui a donné le surnom de Dawanaki. Il est également connu pour sa ruse, sa perversité et le manque de loyauté et de respect d’engagement.
2- Mahdi Abbassi : il avait une passion exacerbée pour les divertissements, les parties de plaisirs et les femmes. L’intérêt qu’il avait pour ce genre de chose a poussé son fils Ibrahim à devenir le chef des chanteurs et sa sœur Aliya un membre du groupe de danseurs de Bagdad. Cette dépravation de mœurs est si connue de Mahdi Abbassi et sa famille que le célèbre poète arabe Da’bil Khazai a clamé un poème dans lequel il compare les Abbassides et les Alaouites en ces termes :
« Aliya était des votres ou Bani Hachim
Le chef des musiciens Ibrahim était des vôtres ou des leurs ?[5]
3- Hadi Abbassi : il a accédé au pouvoir alors qu’il n’avait que 25 ans et il faisait partie des ennemis jurés des Ahl ul bayt. C’était un chef pervers et sadique. Sa vie est marquée par le mal, l’orgueil et le manque d’expérience. Son règne fut le plus difficile pour les Ahl ul bayt et les chiites. Le grand historien Mas ‘oudi révèle ceci sur lui dans le livre Mourouj Zahab : il était méchant, immorale et pervers. C’est à l’époque de Hadi que les révolutions et les soulèvements menés par les Hachimites et les Alaouites ont commencé. L’évènement de « Fakh » dirigé par Hossein ibn Ali est l’un des soulèvements ayant eu lieu à l’époque de Hadi ; l’imam Kazim (as) a soutenu ce soulèvement au point de dire à son leader Hossein ibn Ali qu’il sera martyr de cette cause. L’imam lui recommandait la résistance et l’endurance. L’imam Moussa Kazim (as) lui dit ceci : « Tu seras tué, combat sans relache car les gens et l’armée qui sont en face de toi sont des pervers… » Cette prise de position de l’imam montre clairement la légitimité de ce soulèvement.
4- Harouna Rachid : «Il est connu pour son enrichissement, le gaspillage, la possession des Harem, des chanteuses et des danseuses. Il faisait preuve d’une extrême haine et rancœur envers les membres de la famille du prophète ; il s’employait à les faire disparaitre autant qu’il pouvait. L’incarcération fréquente et l’assassinat de l’imam Moussa Kazim (as) par son agent Sanadi ibn Shahik sont exemples du sentiment d’hostilité qui l’animait.[6]
Les prises de position de l’imam Moussa Kazim (as) face à Harouna Rachid ; bien que Harouna Rachid était connu pour sa force, sa méchanceté et son hostilité envers les Alaouites en particulier, l’imam Moussa Kazim (as) n’avait aucune considération pour lui et ne le craignait pas. Il le défiait avec bravoure et honneur ; il ne montrait aucun signe de faiblesse dans son engagement et ses responsabilités. L’histoire le témoigne par ces quelques exemples de prise de position de l’imam face à Harouna Rachid
Etant donné que les conditions n’étaient pas encore prêtes, l’Imam Mûsâ Kâzim (p) avait pratiquement moins de difficultés par rapport à d’autres califes, et il passait donc son temps à adorer Dieu, gagner sa vie de tous les jours, propager les sciences et connaissances religieuses, guider le peuple, et former des disciples et des narrateurs de hadiths. Il était, en effet, considéré comme un savant et juriste célèbre. Néanmoins, les califes au pouvoir craignaient sa position scientifique et sa popularité sociale. Ils le guettaient tous les jours, lui, ses compagnons et ses disciples, entravant leurs activités de diverses manières. Ils ont convoqué l’Imam Kâzim (p) de Médine à Bagdad à plusieurs reprises, le reprochant et accusant sous de divers prétextes. Une fois même ils allaient le tuer, bien qu’ils aient été dissuadés à cause de certaines considérations, et l’Imam Kâzim (p) a eu l’occasion de retourner à Médine.
Enfin, en raison de la calomnie de certains de ses proches, Harûn-ar-Rachîd, le calife abbasside, a émis un mandat d’arrêt contre l’Imam Kâzim (p) de Médine à Bagdad. L’Imam Kâzim (p) était emprisonné pendant longtemps dans les prisons de Bassora et de Bagdad. Sa dernière prison était Sandî Châhak, une de très hideuses à Bagdad.
Finalement, Sandî ibn Châhak a empoisonné l’Imam Kâzim (p) à l’ordre de Harûn-ar-Rachîd. L’Imam (p) a été mort en martyre quelques jours plus tard et son saint corps a été enterré dans la tombe de Quraych près de Bagdad.[7]
Après son martyre, son fils, Ali b. Mûsâ ar-Ridâ (a), lui succéda, comme le prochain Imam.
La vie de l’Imam al-Kâzim (a) coïncida avec le sommet du pouvoir des Abbassides. Il pratiquait la taqiyya (dissimulation) contre le gouvernement et recommandait aux chiites de la faire. Donc, il n’y a aucun rapport de lui prenant des positions explicites contre les califes Abbassides ou en ce qui concerne les soulèvements Alawites, comme l’événement de Fakhkh. Cependant, dans ses discours avec les califes Abbassides et d’autres, il essaya de montrer l’illégitimité du califat des Abbassides.
Il est rapporté dans les sources historiques et les hadiths, plusieurs débats et dialogues entre l’Imam Mûsâ b. Ja’far (a) et certains savants juifs et chrétiens. Ses dialogues avec les savants d’autres religions furent dans le but de répondre de ses questions. Dans le livre Musnad al-Imam al-Kâzim recueille plus de 3 000 hadiths de sa part, dont certains rapportés par As’hâb al-Ijmâ’ (Les narrateurs fidèles qui ne rapportent que des hadiths authentiques).
Il élargit également le système de la députation, et nomma des personnes comme ses représentants dans différentes régions. Au début de son Imamat, les sectes ismaélisme, Fatahîyya et Nâwûsîyya et après son martyre, le Wâqifîyya furent formés.
Les sources chiites et sunnites lui nommèrent comme «al-Kâzim» (celui qui dompte sa colère) et «’Abd as-Sâlih» (saint serviteur). Les éminentes sunnites respectaient le septième Imam des chiites en tant qu’un savant religieux et visitèrent sa tombe.
Le mausolée de l’Imam al-Kâzim (a) et celui de son petit-fils, l’Imam al-Jawâd (a), se situent près de Bagdad, connus sous le nom du sanctuaire d’al-Kazimayn. Il est visité par les musulmans, en particulier par les chiites.
Il (as) fut donc le plus grand érudit, le meilleur, le plus généreux, le plus courageux, le plus aimable et le plus intègre de son temps, patient et tolérant même envers les ennemis. Sa grandeur était connue de tous. Son savoir fut inégalable, son engouement pour l’adoration ne saurait être dépassé. C’est parce qu’il contenait toujours sa colère qu’il fut surnommé al-Kâdhim , celui qui contient sa colère. Pour son intégrité, on le surnomma également al-‘Abdu Câlih, le bon serviteur d’Allah. L’Imam (as) récitait le Coran magnifiquement. On rapporte qu’il restait quatre heures debout pour accomplir des actes cultuels, et qu’il récitait le Coran et se prosternait pendant longtemps. Il pleurait souvent par amour d’Allah. Il quitta d’ailleurs ce monde alors qu’il était en prosternation.
Le règne de Mansûr était des plus barbares et la répression avait déjà commencé depuis si longtemps contre le Prophète (sawas) et Sa descendance purifiée (as) comme nous le savons, et pendant l’enfance de l’Imam Mûsa (as), la répression avait également régné. Selon Ahmad bin Ali Najashi, le calife Mansûr avait nommé Ahd al-Jabbar al-Azadi comme gouverneur de Khorasan, en 141 H. (758 A.G.), avec l’ordre d’espionner et de réprimer les activités alidiennes (de la Succession Imamite et des Partisans de ‘Alî Ibn Abi Tâlib (as) à travers elle) ainsi que les adeptes de l’Imam Ja’far As-Sadiq (as), le père de l’Imam Mûsa (as). Et Riyah bin Uthman al-Murri, le gouverneur abbasside de Médine en 144/761 n’avait pas hésité à brûler la maison des Ahl-ul-Bayt (sawas)..
Le calife Mansûr s’acharnait à vouloir connaître l’héritier présomptif et successeur de l’Imam As-Sadiq (as) dans le but de l’éliminer, en le fouettant et en le décapitant, car l’Imamat représentait un danger pour ces gens avides de pouvoir et de biens terrestres dont il était le premier représentant. Les enseignements des Imams (as), tels des miroirs mais aussi parce qu’ils permettent à l’Homme de se réformer et de trouver toute sa dimension dans une société équilibrée non seulement pour l’Ici-Bas mais aussi pour l’Au-Delà, remettent en question les comportements des dirigeants et constituent une menace aux yeux des injustes du fait de l’importance de l’Ethique, et notamment en politique, comme nous le voyons encore à ce jour. Le véritable message de l’Islam, transmis par le Sceau des Prophètes (sawas) prône l’Equité et la Justice, et nous en avons vu toute la valeur dans la Révolution Husseinite qui n’en est que la continuité et la sauvegarde.
Aussi l’Imam Mûsa Al-Kâdhim (as) dut-il toujours faire acte de patience et de prudence afin de préserver et de transmettre ce Trésor pour l’Humanité, malgré la persécution de ces califes sanguinaires. Voici quelques histoires très explicites, quant à son érudition et à son intelligence, sa patience et sa sagesse:
-Le calife Hârun Al-Rachid convoqua l’Imam (as) un jour et lui tint ce discours : «Pourquoi vous a-t-on préférés à nous alors que nous sommes les descendants d’Al ‘Abbas, l’oncle du Prophète et que vous aussi vous êtes les descendants d’Abu Tâlib, l’oncle du Prophète (sawas)» ?
L’Imam (as) répondit : «Nous sommes plus proches du Prophète (as) car Abu Talib et ‘Abdullah sont de même père et mère tandis qu’Al ‘Abbas n’était leur frère que du côté du père ».
Hârun lui posa une autre question : «Pourquoi vous appelle-t-on les enfants du Messager alors que vous les enfants de ’Ali (as)» ?
L’Imam (as) répondit : «Si le Messager était ressuscité pourriez-vous le marier avec l’une de vos filles» ?
Hârun : «Cela serait une source d’orgueil pour moi devant arabes et non-arabes».
L’Imam (as) : «Quant à nous il lui est interdit de demander nos filles en mariage car il nous a mis au monde et pas vous.»
-Un jour, Abu Hamza, voyant l’Imam al-Kâdhim (as) en train de travailler dans son jardin alors que la sueur perlait de sa tête jusqu’à ses pieds, lui demanda où étaient ses serviteurs. L’Imam (as) lui répondit qu’il y avait quelqu’un de meilleur que l’Imam et son père, qui travaillait lui-même de ses propres mains. Lorsque Abu Hamza lui demanda qui était cet homme, l’Imam (as) répondit que c’était le Prophète d’Allah, Muhammad (sawas), ainsi que Amir Al-Mu’minin ‘Alî (as), et que tous ses ancêtres travaillaient de leurs propres mains. Tel fut donc la Sunna (la Tradition) des Prophètes, des Délégués d’Allah et des gens droits.
Un jour, l’un des disciples de l’Imam As-Sadiq (as), Abu Hanifa, vint voir l’Imam pour l’interroger sur un sujet religieux. L’Imam dormait et, ainsi, Abu Hanifa attendit que l’Imam soit réveillé. Pendant ce temps, le vénéré Kâdhim, qui n’avait, alors, que cinq ans, sortit et vit Abu Hanifa qui s’adressant à lui, demanda son avis en ces termes:
-«Ô petit-fils du Prophète ! Quel est ton avis au sujet des actes d’un homme? Les accomplit-il par lui-même ou parce qu’Allah l’incite à les faire?»
-«Ô Abu Hanifa, les actes d’un homme pourraient être classés en trois catégories: Premièrement, les actes qu’Allah lui enjoindrait indépendamment de sa volonté. En second lieu, les actes que l’homme accomplirait avec l’assentiment d’Allah. Troisièmement, les actes que l’homme accomplirait seul. La logique humaine pourrait faire croire, alors, que dans les 2 premiers cas, Allah pourrait être responsable, mais il n’en est rien. Si la première déduction était vraie, cela voudrait dire qu’Allah pourrait être injuste et pourrait punir les hommes pour des péchés qu’ils n’ont pas commis. Si la deuxième condition était acceptable, cela voudrait dire qu’Allah pourrait être injuste et pourrait punir les hommes pour les crimes dans lesquels Il est associé. Mais l’impossibilité de ces deux premières conditions est évidente, car Allah ne peut être injuste. Donc, la troisième alternative est que les hommes sont absolument responsables de leurs propres actes.» Abu Hanifa était réputé pour être partisan de la déduction par syllogisme ou analogie. Or, cet entretien avec le jeune Imam (as) lui montra que sa méthode était fausse.
Arrestation
L’Imam al-Kâzim (a), pendant son Imamat, fut convoqué plusieurs fois et emprisonné par les califes abbassides. la première fois, il fut emmené de Médine à Bagdad, sous l’ordre d’al-Mahdi al-‘Abbâsî et y emprisonné[8].
Harun emprisonna également l’Imam (a) pour deux fois. La date de la première arrestation et la première prison ne sont pas mentionnés dans les sources, mais la deuxième fois eut lieu au 20 Shawwâl, 179 H. Il fut arrêté à Médine[9] et emprisonné à Bassora au 7 Dhu al-Hijja, dans la maison de ‘Isâ b. Ja’far[10].
Selon Cheikh al-Mufîd, Harun écrivit une lettre à ‘Isâ b. Ja’far en 180 H et lui demanda de tuer l’Imam (a), mais il ne l’accepta pas[11]. Quelque temps plus tard, l’Imam (a) fut déplacé à la prison de Fadl b. Rabî’.
L’Imam al-Kâzim (a) passa les dernières années de sa vie dans les prisons de Fadl b. Yahyâ et as-Sindî b. Shâhik[12]. Dans la zîyârat de l’Imam al-Kâzim (a), il est salué comme :
المعذب فی قعر السجون
al-Mu’adhdhab fî qa’r as-Sujûn
Torturé dans les profondeurs des prisons
Il existe de différents rapports sur les raisons, pour lesquelles, l’Imam al-Kâzim (a) fut arrêté et emprisonné par les califes abbassides.
Selon certains narrations , il fut arrêté par Harun, à cause de la jalousie de Yahyâ al-Barmakî envers l’Imam (a) et des calomnies de Ali b. Ismâ’îl b. Ja’far[13].
Il est dit que Harun avait peur de la relation de l’Imam al-Kâzim avec les chiites et craignait que les chiites croient en l’imamat de l’Imam al-Kâzim (a) qui a affaibli son règne[14].
Selon d’autres rapports, l’Imam (a) fut emprisonné, parce que certains chiites, comme Hishâm b. al-Hakam, malgré les commandements de l’Imam (a), n’a pas pratiqué selon la taqîyya[15]. Ainsi, les débats de Hishâm b. Hakam aboutirent à l’emprisonnement de l’Imam (a)[16].
Martyre
L’Imam al-Kâzim (a) passa les derniers jours de sa vie à la prison de as-Sindî b. Shâhik.
D’après Cheikh al-Mufîd, as-Sindî sous l’ordre de Harun al-Rachid, empoisonna l’Imam (a), et trois jours plus tard, l’Imam (a) mourut en martyre[17]. Son martyre se produit au 25 Rajab, 183 H à Bagdad[18].
Il y a d’autres points de vue sur la date et la place du martyre de l’Imam al-Kâzim (a)[19].
Quand Mûsâ b. Ja’far (a) tomba en martyre, sous l’ordre d’as-Sindî b. Shâhik, son corps fut mis sur le pont de Bagdad et il annonca que Mûsâ b. Ja’far décéda à la mort naturelle[20].
Il y a de différents rapports de la manière de son martyre. Plusieurs des historiens croient qu’il fut intoxiqué par Yahyâ b. Khâlid et as-Sindî b. Shâhik[21].
Selon un autre récit, Ils l’étranglèrent dans un tapis[22].
Deux raisons furent mentionnées pour expliquer pourquoi le corp de l’Imam (a) fut mis dans un lieu public :
l’un devait montrer que l’Imam (a) décéda de la mort naturelle
et l’autre pour nier la croyance de ceux qui croyaient le Mahdawîyyat de l’Imam al-Kâzim (a)[23].
Le cadavre de Mûsâ b. de Ja’far (a) fut enterré dans la région nommée ash-Shunîzîyya dans le cimetière familial d’al-Mansur, connu sous le nom de Maqâbir Qurayche (tombes des Quraysh)[24]. Son lieu de sépulture est connu comme le sanctuaire de Kazimayn.
Il est dit que les Abbassides enterrèrent le cadavre de l’Imam (a) là-bas, afin que les chiites ne puissent pas se rassembler dans le lieu de sa sépulture[25].
Sanctuaire
le mausolée de l’Imam al-Kâzim (a) et de l’Imam al-Jawâd (a) se situe dans la région d’al-Kazimayn à Bagdad, est connu sous le nom de Kazimiyya. Il est visité par les musulmans, en particulier par les chiites.
Selon certains hadiths de l’Imam ar-Ridâ (a), la récompense donnée pour avoir visité la tombe de l’Imam Mâsâ la-Kâzim est comme la récompense donnée pour avoir visité la tombe du Prophète (s), de l’Imam Ali (a) et de l’Imam al-Husayn (a)[26].
Notes:
1- Wa’fi Rehâbi A’imma Ahl ul bayt, Sayyed Mohsen Amine, page 80
2- id
3- Irchad, Sheikh Moufid; Manaqib, ibn shahr Achoub Sou’al ibn Talha
4- id
5-Divane Da’bil Khaza’i.
6- lire Tarikh Kholafa de Soujouti ; Mourouj Zihab de Mas’oudi ; Irchâd de Sheikh Moufid.
7-Al-Irchâd, Vol 2, pp. 237-243.
8-Ibn Jawzî, Sibt, Tadkirat al-Khawâs, p 313, Qom, Manshûrât Sharîf ar-Radî 1418 H
9- Kulaynî, Muhammad b. Ya’qûb, al-Kâfî, vol 1, p 476, Téhéran, Dâr al-Kutub al-Islâmîyya, 1407 H
10-Sadûq, Muhammad b. Ali, ‘Uyûn akhbâr ar-Ridâ (a), vol 1, p 86, Téhéran, Nashr Jahân, 1378 H
11-Mufîd, Muhammad b. Nu’mân, al-Irshâd Fî Ma’rifat al-Hujaj ‘ala al-Ibâd, vol 2, p 239, Qom, Kongiri Cheikh Mufîd, 1413 H
12-Qomî, ‘Abbâs, Anwâr al-Bahîyya, p 192-196, Qom, Jâmi’i Mudarrisîn, 1417 H
13-Mufîd, Muhammad b. Nu’mân, al-Irshâd Fî Ma’rifat al-Hujaj ‘ala al-Ibâd, vol 2, p 237-238, Qom, Kongiri Cheikh Mufîd, 1413 H ; Isfahânî, Abu al-Faraj, Maqâtil al-Tâlibîyyîn, p 414-415, Beyrouth, Dâr al-Ma’rifat
14-Sadûq, Muhammad b. Ali, ‘Uyûn akhbâr ar-Ridâ (a), vol 1, p 101, Téhéran, Nashr Jahân, 1378 H
15-Sadûq, Muhammad b. Ali, Kamâl ad-Dîn Wa Tamâm an-Ni’ma, vol 2, p 361-363, Téhéran, Islâmîyya, 1395 H ; Ja’farîyân, Rasûl, Hayât Fikrî va Sîyâsî Imâmân Shî’a, p 398- 400, Qom, Ansârîyân, 1381 HS
16-Kashshî, Muhammad b. ‘Umar, Rijâl al-Kashshî, p 270-271, Mechhed, Nashr Danishgâhi Mashhad, 1409 H ; Mâmaqânî, ‘Abd Allah, Tanqîh al-Maqâl Fî ‘Ilm ar-Rijâl, vol 3, p 298, Qom, Mu’assassat Âl Al-Bayt Li Ihyâ’ at-Turâth
17-Mufîd, Muhammad b. Nu’mân, al-Irshâd Fî Ma’rifat al-Hujaj ‘ala al-Ibâd, vol 2, p 242, Qom, Kongiri Cheikh Mufîd, 1413 H
18-Mufîd, Muhammad b. Nu’mân, al-Irshâd Fî Ma’rifat al-Hujaj ‘ala al-Ibâd, vol 2, p 215, Qom, Kongiri Cheikh Mufîd, 1413 H
19-Qarashî, Bâqîr Sharîf, Hayât al-Imam Mûsâ b. Ja’far ‘Alayhimâ as-Salâm, vol 2, p 516-517, Mihr Dildâr, 1429 H ; Ja’farîyân, Rasûl, Hayât Fikrî va Sîyâsî Imâmân Shî’a, p 404, Qom, Ansârîyân, 1381 HS
20-Mufîd, Muhammad b. Nu’mân, al-Irshâd Fî Ma’rifat al-Hujaj ‘ala al-Ibâd, vol 2, p 242-243, Qom, Kongiri Cheikh Mufîd, 1413 H
21-Mufîd, Muhammad b. Nu’mân, al-Irshâd Fî Ma’rifat al-Hujaj ‘ala al-Ibâd, vol 2, p 242, Qom, Kongiri Cheikh Mufîd, 1413 H ; Qarashî, Bâqîr Sharîf, Hayât al-Imam Mûsâ b. Ja’far ‘Alayhimâ as-Salâm, vol 2, p 508-510, Mihr Dildâr, 1429 H
22-Isfahânî, Abu al-Faraj, Maqâtil al-Tâlibîyyîn, p 417, Beyrouth, Dâr al-Ma’rifat
23-Irbilî, Ali b. ‘Îsâ, Kashf al-Ghumma fî Ma’rifat al-A’imma, vol 2, p 763, Qom, Radî, 1421 H
24-Sadûq, Muhammad b. Ali, ‘Uyûn akhbâr ar-Ridâ (a), vol 1, p 99-105, Téhéran, Nashr Jahân, 1378 H
25- Isfahânî, Abu al-Faraj, Maqâtil al-Tâlibîyyîn, p 417, Beyrouth, Dâr al-Ma’rifat
26-Kulaynî, Muhammad b. Ya’qûb, al-Kâfî, vol 4, p 583, Téhéran, Dâr al-Kutub al-Islâmîyya, 1407 H