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Le Coran est le miracle éternel apporté par le Prophète de l’islam (s). Dès le début de la révélation coranique à La Mecque qui a commencé par de courtes sourates, l’Envoyé de Dieu a lancé officiellement le défi : je ne suis pas l’auteur du Coran, c’est l’œuvre de Dieu. Il n’est ni de moi ni l’œuvre de quelque autre être humain et si vous en doutez, essayez de produire une sourate semblable, et faites-vous aider par qui vous voulez. Sachez seulement que si les djinns et les humains s’épaulaient à cette fin, jamais ils ne seraient en mesure de le faire.
Les opposants au Prophète (s), ni en son temps ni aujourd’hui, quatorze siècles plus tard, n’ont jamais pu relever ce défi. Réduits à l’impuissance, les adversaires ont fini par accuser le Prophète de magicien. Or, cette accusation est une reconnaissance implicite de l’origine surnaturelle du Coran, et aussi une façon de reconnaître leur incapacité à l’imiter.
Car il faut savoir que les opposants entêtés du Prophète n’ont épargné aucun effort pour l’affaiblir et le vaincre et ont recouru à toutes sortes de subterfuges pour l’empêcher de mener à bien sa mission. La seule action qu’ils n’ont pu accomplir est précisément celle de relever le défi qui leur fut lancé de produire une sourate semblable à celle du Coran, fut-ce une sourate courte d’une seule ligne comme les sourates 112, Al-Ikhlâs, (le Monothéisme pur) ou la sourate 108, Al-Kawthar (L’Abondance).
Les aspects miraculeux du Coran
À plusieurs points de vue, le Coran est un miracle, c’est-à-dire une œuvre surhumaine. De façon globale, le miracle coranique est double : dans la lettre et l’esprit. L’inimitabilité littérale concerne la catégorie esthétique, alors que l’inimitabilité spirituelle concerne la catégorie de savoir, de science. Ainsi le miracle coranique est d’une part un miracle de beauté et de l’autre, un miracle de science. Chacun de ses deux aspects présents à son tour d’autres aspects internes.
Récemment, des savants iraniens et égyptiens ont proposé un autre aspect qu’ils ont relevé dans le Coran : l’aspect « technique » et esthétique, à savoir une organisation spéciale dans la disposition des lettres et des mots, et une courbe indiquant une élévation graduelle du niveau des versets révélés.
Le vocabulaire coranique
Beaucoup de beaux discours sont liés à une époque particulière ou bien ne correspondent plus au goût d’un autre temps ou pour le moins sont spécifiques à une nation jouissant d’une culture particulière. Mais la beauté du Coran ne dépend ni d’une époque, ni d’une race, ni d’une culture particulière. Tous les hommes et les femmes qui se sont familiarisés avec la langue du Coran l’ont trouvée conforme à leur attente, à leur goût. Avec le passage du temps, les différents peuples qui se rallient à l’islam et font connaissance avec le Coran sont encore plus attirés par la beauté du Coran. Beaucoup de partisans des autres religions se sont acharnés aussi à entamer la crédibilité du Coran, tout au long des derniers quatorze siècles. Ils ont tenté tous les moyens imaginables : mettre en doute l’authenticité du Coran, mettre en cause la personnalité du Prophète (s), avancer une interprétation biaisée de certains versets coraniques, mettre en circulation beaucoup de copies falsifiées du Coran, etc., mais ils n’ont jamais donné le moindre signe de relever le défi qui leur fut lancé : présenter à l’appréciation des hommes, le moindre verset capable d’égaler un verset coranique ou de rivaliser en éloquence avec lui.
Même dans l’histoire de l’islam, des personnages ont tenté de s’en prendre à l’authenticité du Coran. Certains jouissaient même d’une grande notoriété. Ces personnages s’inscrivent dans la droite ligne de ceux qui ont toujours agi contre l’œuvre prophétique. Tous les prophètes ont eu à souffrir des méchancetés des hommes, à entendre les paroles les plus dures de la part de leurs adversaires athées ou impies.
Certains groupes ou sectes ont vu le jour sous différentes appellations pour se livrer à des critiques plus ou moins éreintantes du Coran et de son contenu. Les chroniqueurs les classent dans la catégorie des athées (malâhida) ou des déviationnistes (zanâdiqa). Certains d’entre les chefs de ces groupes étaient très connus. Ils s’en sont pris à la religion de façon générale et au Coran spécialement. Ils ont affirmé que le Coran était une œuvre humaine. Mais le résultat unique de leurs agissements fut de montrer leur petitesse et de confirmer la grandeur du Coran. On a rapporté des propos à ce sujet d’Ibn Râwandi(1), de Abu al-‘Alâ Ma’arrî(2)et de Abû al-Tayyib al-Mutannabî(3), le célèbre poète arabe. Tous ont essayé de montrer que le Coran était l’œuvre d’un homme.
Un grand nombre d’hommes ont prétendu à la prophétie, et pour appuyer leur prétention, ont récité quelques versets de leur composition, soutenant que la qualité de leurs versets était égale à celle des versets coraniques et que leurs versets provenaient aussi de Dieu.
Parmi les noms les plus connus citons ceux de Tulayha(4), de Musaylima(5), de Sajâh(6). Ces individus ont plus montré leur petitesse, ne pouvant rivaliser avec la grandeur du Coran.
Ce qui est frappant, c’est que même le niveau et la qualité de l’expression rhétorique du Prophète (s) à qui le Coran a été révélé se distinguent nettement de celui du Coran. Beaucoup de paroles du Prophète, d’aphorismes, de discours, d’invocations et de hadiths nous ont été transmis et sont inscrits dans des recueils spécialisés. Ils sont à un très haut sommet d’éloquence, mais en aucune façon, ils ne ressemblent au Coran. Cela prouve que le Coran et les paroles du Prophète proviennent de deux sources distinctes.
L’Imâm ‘Alî(7) (as) a été initié au Coran dès l’âge de 10 ans. Cet âge correspond au moment où les premiers versets coraniques descendirent sur le Prophète (s). Et ‘Alî les a retenus par cœur, comme l’assoiffé capte l’eau pure, et jusqu’ à la fin de la vie du Prophète, ‘Alî sera le principal scribe de la Révélation coranique. Il connaissait par cœur le Coran et il le récitait tout le temps. Quand il se levait pour adorer son Dieu dans le silence de la nuit, c’est encore à la récitation du Coran qu’il s’occupait. Malgré cela, si le style coranique se prêtait à l’imitation, ‘Alî, avec ses dons incomparables d’éloquence légendaire qui se situe juste après celle du Coran, aurait pu lui aussi se retrouver sous l’influence du style coranique, et se serait conformé à lui, nous laissant ainsi des discours sous forme de versets coraniques. Or, nous constatons que le style du Coran et celui de l’Imâm ‘Alî (as) sont complètement différents. Quand l’Imâm ‘Alî (as) cite un verset coranique au milieu de son discours rayonnant d’éloquence, le verset apparaît toujours comme l’étoile la plus brillante et la plus scintillante des étoiles générées par son éloquence.
Les domaines dans lesquels les poètes de génie ont excellé sont généralement ceux où s’expriment les sentiments humains (amour, tristesse, beauté), la gloire ou la fierté pour les exploits accomplis, la description de la nature, le lyrisme, le dithyrambe et l’éloge, etc.
Or le contenu du Coran est tout empreint de spiritualité, de religiosité. Il y est question de l’unicité divine, de la résurrection, des prophètes, des caractères moraux, des prescriptions légales, des exhortations et des récits. Et pourtant, il est au summum de l’éloquence et de l’esthétique. La structure de la phrase coranique est parfaite, d’une perfection insurpassable. Nul n’a changé un seul mot d’une phrase coranique sans en perturber le sens et la beauté. Et nul n’a pu rédiger une phrase semblable à celle du Coran. De ce point de vue, on peut comparer le Coran à un très beau bâtiment stable et solidement ancré dans le sol, que personne ne peut déplacer ou modifier, ni même rendre plus beau et dont personne ne peut construire de meilleur ni de semblable.
La structure et le style du Coran n’ont ni précédent dans l’histoire, ni égal, ni successeur. Jamais avant lui les Arabes n’avaient dit ou écrit quelque chose de semblable, et après lui, malgré toutes les tentatives, même les mieux intentionnées, aucune n’a abouti à quelque chose de convaincant.
Le défi coranique reste encore là, fier comme une montagne, sans que personne ne puisse le relever. Et jamais personne ne le relèvera.
Les musulmans qui sont convaincus de l’inimitabilité du Coran invitent encore ceux qui en doutent à tenter l’expérience, certains que personne ne parviendra à parler mieux que Dieu Lui-même.
Les significations du Coran
L’inimitabilité du Coran, du point de vue de son contenu, requiert une vaste étude, qui demanderait au moins un livre. Nous pouvons cependant formuler ici des principes de base pour la comprendre. De quel genre relève le Coran ? Est-ce un livre traitant de philosophie ? Est-ce un livre de science ? De littérature ou d’histoire, ou bien un livre traitant de l’art ?
La réponse est que le Coran ne relève d’aucun de ces genres. Parce que le Prophète de l’islam (s), comme tous les prophètes d’ailleurs, appartient à une catégorie spéciale parmi les êtres humains. Il est un messager de Dieu. Il n’est ni un philosophe retiré dans son cabinet pour produire un livre résumant sa pensée, ni un savant se livrant à des expériences, ni un homme de lettres s’exerçant à l’esthétique du bien dire, ni un historien interprétant les grands évènements du passé, ni un artiste ou un artisan, etc. Le Prophète possède cependant toutes les qualités de ces hommes, tous les dons pour exercer à la perfection ces différents domaines.
Le Coran aussi qui est un Livre céleste, n’est ni un traité de philosophie, ni d’histoire, de sciences, ou de littérature et d’art, mais possède toutes les qualités de ces disciplines et plus encore.
Le Coran est un livre pour guider l’humanité. En réalité, il est le livre de l’HOMME, tel que Dieu l’a créé et pour lequel les prophètes ont été suscités pour l’aider à se connaître, et à lui rappeler la voie de la félicité. Puisqu’il est le livre de l’Homme, il est aussi le Livre de Dieu. Car l’homme est cet être même dont la création a commencé avant celle du monde et qui s’achèvera après la fin de ce monde, car l’homme est selon le Coran, le résultat d’un souffle divin, et bon gré mal gré, ce souffle retournera à Dieu. C’est pourquoi, la connaissance de l’homme est inséparable de la connaissance de Dieu.
Tant que l’homme ne se connaîtra pas, il ne connaîtra pas non plus son Seigneur. Et ce n’est qu’en connaissant Dieu que l’homme accédera à la connaissance de sa réalité véritable. L’homme, dans la doctrine des prophètes (as), dont le Coran est l’expression la plus parfaite, est différent de l’homme que l’on connaît à travers les sciences naturelles modernes, sa définition est beaucoup plus large. L’homme de la science positive vit entre deux parenthèses : celle de la naissance et celle de la mort. Il n’y a rien avant ni après ces parenthèses, il n’y a que de l’inconnu. Mais l’homme dont parle le Coran n’est pas enfermé dans ces parenthèses. Il vient d’un autre monde, pour se parfaire dans ce monde, et son avenir est conditionné par le genre et le degré des actes et des efforts (ou de paresse et de relâchement) qu’il aura accomplis dans l’école de ce monde. Et encore, entre la naissance et la mort, l’homme que nous connaissons, est bien en-dessous de celui que les prophètes veulent faire connaître. L’homme du Coran doit savoir d’où il vient, où il va, où il est, comment il doit être, ce qu’il doit faire. Quand l’homme du Coran aura répondu concrètement à ces cinq questions, il se sera assuré la félicité dans le monde où il se trouve et dans l’autre où il se rendra en définitive.
Pour connaître d’où il vient, de quelque source il procède à l’origine, cet homme devra connaître son Seigneur et pour qu’il connaisse son Seigneur, il devra méditer sur le monde et sur l’homme en tant que deux signes respectivement objectif et subjectif et approfondir la connaissance de son être.
Pour qu’il sache quelle est sa destination finale, il devra avoir foi en ce que le Coran appelle le « Retour à Dieu » (ma’âd), à savoir la résurrection, le rassemblement des ressuscités, les peurs de la résurrection, les délices éternels, les châtiments sévères et parfois éternels, de même qu’il devra méditer sur les étapes et degrés qu’il devra traverser et en prendre conscience. Il devra reconnaître Dieu comme le point de départ et le principe de toutes les créatures et aussi comme le point de retour et la finalité de toutes ces créatures.
Pour qu’il sache où il est, en quel lieu il se trouve, il devra connaître les systèmes et les règles régissant l’univers, comprendre la place et le rang de l’homme parmi l’ensemble des créatures et percevoir sa fonction parmi les créatures.
Et pour savoir comment il devra être, il devra connaître les vrais caractères humains et harmoniser son caractère sur eux.
Et pour savoir ce qu’il devra faire, il devra se soumettre à une série de conventions et de règles individuelles et sociales. En outre, l’homme du Coran devra aussi, en plus de ce qui précède, avoir foi en l’existence d’un monde suprasensible que le Coran appelle ghayb (monde invisible) et qui consiste dans des phénomènes et des interférences divines dans le système de l’être. Il devra aussi se convaincre que Dieu n’a jamais laissé l’humanité abandonnée à elle-même. Il a toujours envoyé un certain nombre de prophètes qui sont l’élite de Sa création pour guider les hommes et leur transmettre les messages célestes. L’homme du Coran, porte sur la nature un regard contemplatif d’un signe divin, et sur l’histoire, un lieu réel d’expérience qui enseigne aux hommes la vérité des prescriptions divines. Tel est l’homme du Coran : un représentant de Dieu sur terre, portant une lourde responsabilité sur ses épaules. Le Coran lui détaille sa mission dans les thèmes suivants.
Les thèmes du Coran :
Les thèmes abordés dans le Coran sont très nombreux. Un regard global nous permet cependant de les énumérer de façon intelligible.
- Dieu, l’Essence divine, les attributs, l’unicité divine, ce que l’on doit savoir que Dieu transcende, et ce que l’on doit savoir que Dieu Se qualifie (qualités et attributs positifs et négatifs).
- Le retour à Dieu, la résurrection, le rassemblement après la résurrection, les étapes entre la mort et la résurrection (barzakh, intermonde).
- Les anges, les intermédiaires de l’effusion, les énergies conscientes d’elles-mêmes et de leur Créateur et les exécutants des ordres divins.
- Les prophètes et les messagers, c’est-à-dire les hommes qui ont reçu dans leur conscience la révélation divine et qui la transmettent aux autres hommes.
- Incitation et encouragement à la croyance en Dieu, en la résurrection, dans les anges, les prophètes et dans les Livres Célestes.
- La création des cieux, la terre, les montagnes, les océans, les végétaux, les animaux, les nuages, la pluie, le vent, la grêle, les étoiles filantes, etc.
- La prédication pour l’adoration d’un Dieu unique et la sincérité dans le culte, en n’associant rien ni personne dans le culte rendu à Dieu. Condamnation ferme de tout culte rendu à autre que Dieu, que ce soit un homme, un ange ou le soleil, une étoile, une idole ou autre.
- Se souvenir soi-même et rappeler aux autres les bienfaits de Dieu envers les hommes.
- Les délices éternels de l’autre monde pour les hommes agissant en bien et prêchant la paix, les châtiments durs et parfois éternels pour les méchants.
- Contestations et argumentations au sujet de Dieu, de la résurrection, des prophètes et autres sujets, et appui de l’argumentation par des versets coraniques.
- L’histoire et les récits concernant les prophètes de Dieu, les saints et saintes, en tant qu’illustrations de la vérité de la prédication des prophètes. Les conséquences heureuses de ceux qui ont suivi la voie tracée par les prophètes et les conséquences malheureuses de ceux qui ont suivi le mal et démenti les prophètes.
- La piété, la pureté et l’épuration de l’âme.
- Porter son attention sur l’âme concupiscente et sur les dangers des suggestions et incitations sataniques.
- Acquisition d’un bon caractère, par la pratique du courage, la droiture, l’équité, la bienfaisance, l’amour d’autrui, le rappel de Dieu, l’amour pour Dieu, rendre grâce à Dieu, craindre la colère de Dieu, s’en remettre en toute confiance à Dieu, se suffire du contentement de Dieu, se soumettre aux ordres de Dieu, méditation et réflexion, savoir et conscience, clarté du cœur par la piété, sincérité et parole donnée.
- Morale sociale et civique, comme l’unité, recommandation mutuelle du bien, de la patience, l’entraide et la foi, renoncement à la colère, ordonner le bien et interdire le mal, effort dans la voie de Dieu par les biens et la personne (vie).
- Respect des prescriptions comme la prière, le jeûne du mois de Ramadan, l’aumône légale, le khoms (un cinquième du bénéfice net), le hajj (pèlerinage à la Mecque), le jihâd (guerre défensive des frontières du pays musulman), la promesse, la parole donnée, le serment et les prescriptions concernant les transactions (achat et vente), la location, le mariage, les droits des conjoints, les droits des parents et des enfants, le divorce, la séparation par serment, le testament, l’héritage, la loi du talion, les peines légales, l’endettement, la justice, le témoignage, le serment, la richesse, la propriété, la gestion, la gouvernance, la consultation, le droit des pauvres, le droit de réunion, etc.
- L’étude des évènements et des faits survenus durant les 23 ans de la mission prophétique.
- Biographie et hauts faits du Noble Prophète (s), ses qualités parfaites et ses détracteurs.
- Description des trois groupes existant à chaque époque : les croyants, les impies et les hypocrites.
- Description des croyants, des impies et des hypocrites de la période prophétique.
- Les créatures invisibles autres que les anges, les djinns et les démons.
- Méditer sur la glorification et la louange de Dieu exprimées par les créatures du monde, et le genre de conscience dont elles sont dotées pour connaître Dieu qui les a amenées à l’être.
- La description du Coran par lui-même (environ cinquante cas).
- L’univers et les règles qui le régissent. Instabilité de la vie de ce monde et son incompatibilité pour réaliser l’idéal de vie et la perfection auxquels aspirent les hommes. Ce qui correspond le mieux à l’idéal des hommes est le monde que leur a préparé Dieu, celui de l’Au-delà, en un mot le monde d’éternité qui est l’aspiration ultime des hommes.
- Les miracles et les actes surnaturels accomplis par les prophètes.
- Corroboration des Livres célestes antérieurs, en particulier la Torah, l’Evangile, et correction des erreurs et des falsifications.
Expansion des significations coraniques
Ce qui précède est un aperçu global des thèmes du Coran. Et bien évidemment, on ne peut même pas prétendre que cela suffirait comme résumé. Même si ces thèmes d’une grande variété traitant de Dieu, de l’univers et des fonctions de l’homme étaient considérés exclusivement, et qu’on les comparait à n’importe quel ouvrage de composition humaine, ce dernier ne supporterait pas la comparaison avec le Coran. Et cela d’autant plus que l’on sait que le Coran fut révélé à un homme réputé « ummî », c’est à dire illettré, n’ayant pas fréquenté d’école et qui n’était familier avec aucune doctrine humaine. Et en ajoutant que le milieu dans lequel est apparu le Coran est celui d’un peuple qui ne cultivait aucune culture des idées excepté celle de la poésie pour laquelle il avait de la vénération. Le Coran a introduit de grandes idées nouvelles qui ont transformé ces mentalités vierges et réceptives, les ont unifiées et soudées et en ont fait un peuple de conquérant après avoir été un peuple dont l’horizon se limitait au domaine de la tribu. De ce peuple auquel se joindront d’autres peuples naîtra l’une des plus grandes civilisations que l’humanité a produite, avec des philosophes, des juristes, des médecins, des architectes, des historiens, des hommes d’Etat, des soldats et un peuple dans la ferveur de la foi. Tout cela fut le résultat de la puissante inspiration coranique.
Il est impossible et inconcevable que tant d’énergie soit générée par le travail d’un seul homme, à moins d’admettre qu’il ait bénéficié de l’aide du Tout-puissant. Ce qui est remarquable, c’est que dans toutes les disciplines du savoir, le Coran a ouvert de nouvelles perspectives insoupçonnées jusque-là par les grands esprits humains antérieurs.
Histoires et Récits
Le Coran fait état de récits et d’histoires dont les hommes n’avaient jamais auparavant entendu parler. Le Prophète (s) aussi n’en avait aucune science : « C’est là une histoire d’entre celles du mystère. Nous te la révélons, car auparavant vous ne la connaissiez ni toi ni ton peuple…» (sourate Hûd ; 11 : 49). Si un seul arabe contemporain du Prophète (s) avait objecté en disant qu’il connaissait le contenu des narrations que faisait le Coran, il l’aurait fait savoir et la tradition l’aurait sûrement retenu. Le Coran ne reprenait pas les récits de la Bible ni de l’Evangile, mais il apportait un récit tout à fait plus cohérent et plus achevé que ce que l’on trouve dans ces deux livres. Les archéologues et les historiens modernes confirment la vérité de ce que dit le Coran à propos des peuples de Saba(8), de Thamûd(9)et d’autres peuples qui y sont mentionnés.
Le Coran et le futur
Quand en l’an 615, la Perse vainquit les Romains de Byzance, suscitant la joie des Arabes de la tribu de Quraysh(10), le Coran a déclaré de façon claire que moins de dix ans après, les Romains prendraient leur revanche sur la Perse. Entre quelques musulmans et des païens arabes des paris furent pris, et puis les évènements se déroulèrent conformément à la prévision du Coran.
Le Coran a aussi formellement déclaré, dans la sourate 108, al-Kawthar, que la descendance de la personne qui se targuait d’avoir une multitude d’enfants et se moquait du Prophète (s) en lui reprochant de n’avoir qu’une fille et de devenir « abtar » (c’est-à-dire sans descendance), allait s’éteindre. Il dit clairement que « c’est ton ennemi qui sera sans descendance ». Les musulmans gardèrent un œil vigilant sur la descendance de cet homme pour s’assurer de la vérité coranique, et au bout de trois générations plus personne de sa nombreuse progéniture n’avait laissé de trace.
Ce sont autant de preuves qui s’ajoutent aux miracles de ce Livre céleste.
Mais les miracles éternels du Coran consistent dans son contenu et l’enseignement métaphysique qu’il véhicule et que les hommes continuent de découvrir à chaque génération.
Pour un musulman, tout est dans le Coran. Il est la parole éternelle et incréée de Dieu. Le Livre (kitâb), est comme l’univers. Ses pages sont des jours ou des évènements qui rythment les changements des choses, le renouvellement perpétuel de la création (tajdîd al-khalq).
Le Livre contient et consigne tout ce qui est, à chaque instant. Il est le miroir du monde. Tout ce qui est dans le monde est dans le Livre et vice versa. Le Livre, comme l’univers, sont les effets de la Parole divine.
Le monde est constamment conforme au Coran. « …dans le Livre, Nous n’avons absolument pas omis la moindre chose.. » (Sourate Al-An’am (Les Bestiaux) ; 6 : 38)
On voit ainsi que la structure, la forme sphérique de l’écriture coranique est guidée par le souci de rendre compte de tous les aspects. Il n’a pas la linéarité du récit humain que l’on retrouve dans certains livres sacrés, retravaillés par les hommes ordinaires, ni la structure en « édifice » du récit littéraire élaboré, de la fiction romanesque par exemple. « …dans le Livre, Nous n’avons absolument pas omis la moindre chose.. » (6 : 38) ne fait pas seulement référence au contenu du Coran, mais aussi à sa forme, qui est sphérique, qui contient par conséquent toutes les formes. Tout point sur la sphère est le bout d’un rayon par lequel on accède au cœur de la sphère. Grâce à sa forme, le Coran peut offrir à chacun, selon sa capacité, une Voie d’accès au mystère divin, à la foi.
Chaque croyant peut trouver sa voie droite, (sirât al-mostaqîm) le rayon qui le rattache personnellement au Centre.
Tout ce qui se trouve sur la sphère est à égale distance du Centre. Car il est dit : « Le Tout miséricordieux siège sur le Trône [à égale distance de chacun de Ses sujets] » (11) (sourate Tâ-Hâ ; 20 : 5).
L’homme ordinaire ne peut pas produire le Coran. Mais il peut se conformer à son enseignement, en imitant celui dont le caractère était le Coran, le Prophète (s). Plus il s’en rapprochera, plus sa parole sera semblable à celle du Coran. C’est la raison pour laquelle les grands esprits disent souvent la même vérité.
Un Coran qui serait l’œuvre d’un homme ne serait que le livre de cet homme, car il serait dépourvu de la richesse de sens que seule peut garantir la Parole de Dieu.
Notes:
1-Abû al-Hossayn Ahmad bin Yahyâ ben Ishâq al-Râwandî. Penseur iranien, mort en 911. Auteur d’un Kitâb al-Zomorrod (Le Livre de l’Emeraude), aujourd’hui disparu.
2-Abû al-‘alâ al-Ma’arrî, poète arabe, chantre du pessimisme. Mort en 1057.
3-Abû al-Tayyib al-Mutanabbî, poète arabe, mort en 965.
4-Tulayha ibn Khuwaylid ibn Nawfal al-Asad, d’abord musulman, il apostasia pour se déclarer prophète. Se révolta contre Abû Bakr, puis se repentit et revint à l’islam, participant aux grandes batailles de l’expansion musulmane.
5-Faux prophète, originaire d’al-Yamâma, surnommé Musaylima le menteur. S’insurgea contre le premier calife Abû Bakr. Fut tué par les troupes envoyées contre lui sous les ordres de Khâlid ibn al-Walid.
6-Sajâh bint al-Hârith ben Suwayd at-Taghlibîya, alliée et épouse de Musaylima. Mourut musulmane.
7-Alî ibn abî Tâlib (as), cousin et gendre du Prophète Mohammad (s), premier Imâm du chiisme et quatrième calife du sunnisme.
8-L’époque historique dans laquelle se situerait la civilisation de Saba est incertaine. Les premières inscriptions et traces attestées de l’existence de ce peuple remontent à l’an 1600 av. J.-C. Il n’existe pas de documents antérieurs à cette date. Les plus anciennes sources sont des chroniques militaires rédigées chaque année au temps du Roi assyrien Sargon II (722-705 av. J.-C.); et contenant la liste des sujets imposables envers lui Le Roi de Saba, Yith’i -amara (It’amara) y figure. Source : sites internet.
9-Le peuple de Thamûd est un ancien peuple arabe qui est mentionné dans le Coran, comme les peuples de ‘Âd et d’Iram, la ville aux colonnes. Les Arabes en connaissaient l’histoire, au moment où la révélation coranique est descendue.
10-Qoraysh, (en persan : قريش), est le nom de la confédération des tribus arabes qui vivaient autour des villes de La Mecque et de Médine. Ce terme s’applique donc aux habitants Arabes, Qoraychites, les concitoyens de l’Envoyé de Dieu (s). Ils se disaient descendants de ‘Adnan et par lui, d’Ismaël fils d’Abraham.
11-« al-Rahmân ‘alâ al-‘arsh istawâ … »