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La connaissance de l’Imam selon la raison
L’enseignement et la purification des hommes étaient le but le plus important du saint Prophète (P). En plus de réciter et enseigner le Coran, il interprétait les versets coraniques et clarifiait les ambiguïtés dans les cas nécessaires, faisant allusion aux (versets ou hadiths) abrogateurs et abrogés, conditionnés et inconditionnés.
Il recevait les préceptes et lois de la Charia par la Révélation et les transmettait au peuple. Il propageait les croyances justes et luttait contre les fausses croyances et les superstitions. Il invitait le peuple aux nobles vertus morales et les avertissait de la mauvaise conduite. Il avait une connaissance parfaite de toutes les sciences soit par la Révélation soit intellectuellement ; d’où il était tout à fait en mesure d’assumer cette responsabilité et conduire ses disciples au droit chemin de l’humanité.
En qualité de continuateur de la voie du Prophète et de ses objectifs, l’Imam aussi doit remplir toutes ces conditions pour qu’il puisse exécuter les responsabilités prophétiques ; sinon, la continuation de la religion ne serait point garantie. Oui, l’Imam doit avoir toutes les sciences et connaissances du Prophète ; avec cette différence que ces connaissances étaient directement transmises au Prophète par la Révélation, tandis que l’Imam profitait de celles qui lui étaient conférées par le Prophète ; autrement dit, l’Imam se dotait de la Révélation de manière indirecte.
La connaissance de l’Imam dans les hadiths
La conscience par l’Imam des sciences et des préceptes de la Charia a été considérée dans un grand nombre de hadiths comme l’une des conditions requises de l’Imam ; par exemple, l’Imam Redhâ (p) a dit : « Certes, les Prophètes et les Imams se profitent tous des assistances divines et renferment un trésor de sagesses et de connaissances divines ; personne d’autre n’est doté de tels dons ; donc, ils excellent dans leurs connaissances par rapport au peuple de leur temps ; comme il est dit dans le Coran :
أَفَمَنْ يَهْدِى إِلَى الْحَقِّ أَحَقُّ أَنْ يَتَّبَعَ أَمَّنْ لا يَهِدِّى إِلّا أَنْ يُهْدى فَما لَكُمْ كَيْفَ تَحْكُمُونَ
« Celui qui guide vers la vérité est-il plus digne d’être suivi, ou bien celui qui ne se dirige qu’autant qu’il est lui-même dirigé? Qu’avez-vous donc? Comment jugez-vous ainsi?» (1)
Ou encore :
وَمَنْ يُؤْتَ الحِكْمَةَ فَقَدْ أُوتِىَ خَيْراً كَثِيراً
« Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment, c’est un bien immense qui lui est donné. » (2)
Lorsque Dieu élit Son serviteur à gérer les affaires de Ses autres serviteurs, Il lui accorde le « dilatement du cœur » (la tolérance), fait couler les sources de la sagesse dans son cœur, et lui inspire Ses connaissances sans cesse ; donc, il n’est pas incapable de répondre et il ne devient jamais confus quand il s’agit de trouver le vrai. (3)
L’Emir des Croyants, ‘Ali (p), a dit : « Ô gens, l’homme le plus digne du califat est celui qui est le plus apte à l’exercer et le plus versé dans les ordres de Dieu concernant le gouvernement des hommes. Si un perturbateur de l’ordre public surgit, on lui rappelle son devoir de suivre le droit chemin ; s’il refuse, il sera combattu. ». (4)
Il a aussi dit: « L’Imam est le plus savant quant aux licite (halâl), illicite (harâm), actes obligatoires (vâdjibât) et recommandés (mustahabbât), et aux commandements divins. Il n’a pas besoin du peuple, mais celui-ci a besoin de lui. » (5)
L’Imam ‘Ali (p) a également dit : «Adressez-vous donc à ceux qui connaissent bien le Livre, car ils sont les nourritures de la science et les ennemis de l’ignorance. Ce sont eux dont le bon jugement révèle leur savoir, et leurs apparences décèlent leurs bonnes intentions. Ils ne contredisent pas la religion et ne passent pas ses loi.». (6)
En décrivant la Famille du noble Prophète (P), il a dit : «Ils ont compris la religion comme étant l’application objective de préceptes dans la vie de chaque jour et non comme une théorie qu’on entend et dont on parle. En effet, ceux qui relatent la science sont nombreux, mais ceux qui l’appliquent sont rares. » (7)
L’accomplissement de la Prophétie et la perfection de la religion
Comme il est expressément dit dans le Coran : Le Prophète de l’Islam (P) est le Sceau des Prophètes qui est suivi d’aucun autre prophète après lui. Le Coran dit :
ما كانَ مُحَمَّدٌ أَبا أَحَدٍ مِنْ رِجالِكُمْ وَلكِنْ رَسُولَ اللَّهِ وَخاتَمَ النَّبِيِّينَ وَكانَ اللَّهُ بِكُلِّ شَىءٍ عَلِيما
« Muhammad n’a jamais été le père de l’un de vos hommes, mais le Messager de Dieu et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient. » (8)
L’accomplissement de la Prophétie est une nécessité en Islam accordée unanimement par la communauté musulmane. Donc, l’Islam est une religion éternelle qui satisfera, toujours et partout, aux besoins religieux de l’homme. De l’autre côté, puisque Muhammad (P) est le Sceau des Prophètes, la Révélation serait certainement discontinuée, comme il est stipulé dans le livre de La Voie de l’Eloquence (Nahj-ul-Balagah) et dans certains hadiths.
L’Emir des croyants (p) a dit : « Dieu a envoyé le Prophète (P) avant d’autres prophètes, lorsque les hommes se querellaient au sujet de Dieu. Il était le dernier des envoyés, par qui la Révélation fut complétée. » (9)
Par conséquent, toutes les prescriptions et lois de la Charia doivent être mises à la disposition du peuple et la religion doit être parachevée après la disparition du noble Prophète de l’Islam (P) ; comme il est aussi indiqué dans le Coran.
Le Coran dit :
الْيَوْمَ يَئِسَ الَّذِينَ كَفَرُوا مِنْ دِينِكُمْ فَلا تَخْشَوْهُمْ وَاخْشَوْنِ اليَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِى وَرَضِيتُ لَكُمُ الإِسْلامَ دِيناً
«Aujourd’hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion: ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous. » (10)
Il y a un différend entre les exégètes du Coran à propos du jour indiqué dans le verset ci-dessus où l’Islam est parachevé et établi, de manière que les mécréants soient désespérés de sa disparition. Après des discussions précises et détaillées et s’appuyant sur certains hadiths, ‘Allamah Tabâtabâi a conclu que ce jour est le dix-huitième jour du mois de Dhoul-Hijja lors du Pèlerinage d’Adieu du noble Prophète (P). (11) Comme nous le savons des hadiths et des livres d’histoire, le Prophète (P) dans ce jour et de retour du pèlerinage de la Mecque a rassemblé les pèlerins dans une région appelé « Ghadîr » ; après le sermon, il a officiellement élu ‘Ali ibn Abi Taleb (p) à l’Imamat ; il dit dans un hadith détaillé :
« De quiconque je suis le Maître, ‘Ali aussi est son Maître. Ô Seigneur ! Sois l’Ami de quiconque est son ami, et l’Ennemi de quiconque est son ennemi. »
L’Envoyé de Dieu (P) a accompli deux choses dans cet important événement historique : Premièrement, il a présenté le Coran et sa Famille (Ahlulbayt) comme deux références scientifiques authentiques et dit : « Celui qui suit ces deux documents ne sera pas égaré. » Deuxièmement, il a présenté ‘Ali (p) comme le premier Imam et la première personne de sa Famille. Etant donné que le noble Prophète (P) a présenté ‘Ali (p) comme le trésorier des sciences de la Prophétie, ayant déployé des efforts suffisants pour son enseignement et instruction, son installation à l’Imamat et à la tutelle de la communauté musulmane a fini par parachever l’Islam ; ainsi, il y a eu quelqu’un (‘Ali ) pour garantir la garde et la mise en œuvre des sciences islamiques. Le verset ci-dessus fut révélé dans ces mêmes conditions.
Si ce n’était que le noble Prophète (P) de son vivant a transmis, partiellement ou complètement, l’ensemble des prescriptions et dispositions de la Charia à l’Imam ‘Ali (p) et, par celui-ci, aux autres Imams après lui, comment peut-on justifier la parole de Dieu Très-Haut qui a dit : «Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion. » ? Bien que les prescriptions et lois à la disposition des Sunnites soient indiquées dans le Coran ou dites par le Prophète (P), toutefois, elles ne suffisent pas au peuple du temps du Prophète (P) et celui d’autres temps, d’où les jurisconsultes sunnites ont été obligés à recourir à l’analogie, à la recherche du mieux et à d’autres bases pour déduire les prescriptions de la Loi religieuse.
Les limites de la connaissance de l’Imam
La connaissance de l’Imam se limite aux sciences et connaissances de la Prophétie, l’exécution de la mission prophétique de la part de Dieu et la guidance de l’homme dans le cas nécessaire. D’après la « preuve de la grâce », puisque l’homme ne sait pas assurer son bonheur dans ce monde et dans l’Autre, il aura besoin des guidances divines et des prophètes. Donc, le Prophète reçoit de Dieu tout ce dont le peuple a besoin pour poursuivre la voie de la servitude et le lui transmet ; en tant que successeur du Prophète et continuateur de la voie prophétique, l’Imam aussi doit détenir ces connaissances. Les sciences requises de la mission prophétique et de l’Imamat peuvent être résumées en quelques parties :
- Les actes cultuels : Ils jouent le rôle primordial pour assurer le bonheur dans la vie éternelle, y compris : la Prière, le jeûne, le pèlerinage, l’invocation, les aumônes et les charités, le djihad et bref tous les actes religieux obligatoire et recommandé.
Le Prophète et l’Imam sont bien au courant de la qualité d’accomplir les devoirs, les préparatifs et les conditions requis, ainsi que des questions s’y rapportant ; ils peuvent donc bien guider le peuple.
- Les interdictions : Elles se considèrent comme des obstacles en chemin, y compris l’usure, le pot-de-vin, la consommation d’alcool, la cruauté envers les serviteurs de Dieu, l’usurpation de biens publics, le commerce frauduleux, les ventes à découvert, la surcharge, l’adultère, la sodomie, et d’autres actes interdits.
Le Prophète et l’Imam sont bien informés de ces choses et peuvent empêcher le peuple de les commettre.
- Les doctrines de l’Islam : La connaissance de Dieu et le Retour à l’Autre-monde (ma’âd) constituaient le fondement de l’invitation du Prophète et des Imams. L’attention envers Dieu et le Retour à l’Autre-monde est pour l’homme une chose innée et naturelle qui peut être obtenues par la raison et la pensée ; toutefois, puisque cela est une chose non familière et souvent méconnue par l’homme, celui-ci aura donc besoin des guidances des Prophètes et des Imams pour réveiller sa nature innée (fitrat) pour l’aider à connaître cette chose importante et déterminante. Ainsi l’homme n’aura-t-il aucun prétexte. C’est pour la réalisation de ce but que la première personne sur la terre était un Prophète. Alors, le Prophète et l’Imam doivent tout d’abord avoir parfaitement foi en doctrines de l’Islam et connaître les questions s’y rapportant pour qu’ils puissent y inviter le peuple.
- Le code moral : Bien se comporter et s’abstenir de mauvais actes jouent le plus grand rôle assistant les hommes à arriver au bonheur de l’Ici-bas et de l’Au-delà. Bien que la beauté de la bonne conduite et la bassesse de la mauvaise conduite sont innées et compréhensibles en réfléchissant, mais puisque l’homme est souvent esclave des désirs sensuels et de forts instincts animaux, il aura ainsi besoin d’un guide pour discerner le bien et le mal et les reconnaître. A cet effet, l’amendement de soi a été considéré comme l’un des piliers de la mission prophétique. Alors le Prophète et les Imams infaillibles doivent connaître parfaitement la bonne et la mauvaise éthique ; eux-mêmes doivent être purs de mauvais caractères et se comporter bien pour qu’ils puissent y inviter le peuple de par leurs pratiques et leurs connaissances ; et qu’ils puissent devenir guides.
- Les affaires sociales et politiques : A savoir les prescriptions et lois relatives au gouvernement et à la direction des affaires sociales et politiques des musulmans, y compris : la juridiction, le talion, les peines fixées par le Coran, les prix du sang, les peines correctionnelles non dictées par le Coran, le djihad, la défense, le Khums(12), l’aumône canonique, les butins de guerre, les biens publics, et d’autres affaires identiques. Etant donné que l’une des fonctions du Prophète (P) était de diriger et d’administrer la communauté islamique, une fonction qui nécessite des préceptes et des lois dont il recevait une partie par la Révélation et l’autre partie, avec l’autorisation de Dieu, qu’il établissait et exécutait le cas échéant en observant les intérêts du gouvernement, ceux qui s’appellent « des statuts gouvernementaux » selon l’expression. Ces préceptes étaient nécessaires et observables. Après le décès du Prophète (P), cette fonction était transmise à son successeur et Imam qui, lui aussi, était permis après le Prophète (P) d’établir et de mettre en œuvre certaines lois ou prescriptions dans les bonnes intérêts de la communauté islamique. Par conséquent, l’Imam aussi doit bien connaître toutes les prescriptions concernées.
- Les choses conventionnelles : C’est-à-dire les questions concernant la transaction, l’héritage, le testament, le mariage, le divorce et d’autres choses semblables. Bien que ces derniers soient de caractère conventionnel et toujours présents de vivant du Prophète (P), toutefois, vu qu’ils sont ratifiés ou rejetés ou corrigés et complétés par le Prophète (P), ils font partie des préceptes de l’Islam dont la connaissance est une condition requise de l’Imamat. L’Imam aussi a droit, par une forte probabilité, à les manipuler selon les circonstances et en observant les intérêts du peuple.
- Les hadiths du Prophète (P) : sources de connaissance des Imams (p)
Les hadiths du noble Prophète de l’Islam (P) sont les sources les plus importantes des connaissances des Imams (p), lesquels étaient d’abord confiés à l’Imam ‘Ali (p), enregistrés par celui-ci ; après lui, ils étaient transmis à l’Imam Hassan (p) et ainsi de suite aux autres Imams infaillibles (p).
La compilation de ces hadiths se faisait ainsi : les préceptes et lois de la Charia étaient révélés au Prophète (P) de deux façons durant la mission prophétique en 23 ans : Premièrement, sous forme du Coran dont les sens et les mots se révélaient au cœur lumineux du Prophète (P). Deuxièmement, sous forme de hadiths et de rapports dont les significations se révélaient dans les différents cas au cœur du Prophète (P). Celui-ci récitait les versets du Coran aux musulmans et surtout à l’Imam ‘Ali (p). Il recommandait strictement à ce dernier, capable de lire et d’écrire, de les enregistrer et garder pour qu’ils restent pour les musulmans à l’avenir. Il y avait, certes, d’autres gens qui notaient ou mémorisaient tous les versets coraniques, ou certains autres qui notaient ou mémorisaient une partie des versets.
La situation était autrement quant aux préceptes et lois non coraniques. Bien que l’Envoyé de Dieu (P) exprimait à ses compagnons les préceptes et lois qu’il recevait par voie de Révélation, ils n’étaient pas obligés de noter ou retenir par cœur exactement les mots ou les phrases dits par le Prophète (P), ou de les transmettre aux autres. Soit ils transmettaient leur signification, soit ils passaient avec indifférence devant eux et les oubliaient après un certain temps. Cependant, il y avait parmi les compensons ceux qui étaient tenus d’écrire ou de mémoriser les hadiths du Prophète (P), mais malheureusement, ils étaient très nombreux. L’étendue des questions générales et celles dérivées de la jurisprudence en Islam était très vaste, lesquelles devaient demeurer pour ceux qui étaient en dehors de la Médine et les musulmans à l’avenir. En plus, le peuple de la péninsule arabe qui menait une vie simple n’était pas en mesure de poser bien de questions jurisprudentielles pour que le Prophète (P) y réponde. De l’autre côté, l’Islam est une religion éternelle et omniprésente et il doit satisfaire aux besoins pour assurer le bonheur de l’humanité partout, toujours et quelques soient les conditions.
Bien conscient de la situation actuelle et future de la communauté musulmane, le noble Prophète (P) devait trouver une solution pour satisfaire aux besoins d’intérêt scientifique ; il devait aussi préserver toutes sciences, connaissances, prescriptions et lois de la Charia dans un endroit sûr, pour qu’elles soient à l’abri de l’oubli et de l’erreur. Un tel endroit n’était que le cœur lumineux de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). L’Envoyé de Dieu (P) a procédé à accomplir cette tâche importante jusqu’à la fin de sa vie, et cela grâce aux inspirations et assistances divines du début même de la mission prophétique. Il transmettait à l’Imam ‘Ali (p) ce qui lui était révélé. Et celui-ci s’efforçait de les enregistrer et garder de manière exacte ; lui aussi était doté des assistances divines pour accomplir cette tâche.
L’Imam ‘Ali (p) a dit : « L’Envoyé de Dieu (P) m’embrassa et dit : Dieu Très-Haut m’a commandé de te garder près de moi et de ne te pas permettre de t’éloigner de moi, tu dois donc écouter mes dires et les apprendre par cœur. Le verset suivant a été donc révélé :
…وَتَعِيَها أُذُنٌ واعِيَةٌ
“…que toute oreille fidèle conserve » (13)
Ibn Abbas cite le Prophète (P) qui a dit : « Lorsque le verset وَتَعِيَها أُذُنٌ واعِيَةٌ m’était révélé, j’ai demandé au Créateur d’autoriser ‘Ali à être cet oreille. Celui-ci, donc, a entendu et retenu par cœur ce que le Prophète lui disait sans les oublier. » (14)
L’Imam ‘Ali (p) a dit : « J’entrais chez le Messager de Dieu (P) régulièrement et une fois par jour, et nous étions tout seuls à ce moment-là. Je l’accompagnais partout où il allait. Les compagnons ne trouvaient un tel comportement par le Messager de Dieu (P) qu’envers moi tout seul. »
« Tantôt, le Prophète (P) venait chez moi, et c’était souvent ainsi… et tantôt je me rendais chez lui. A ce moment-là, il n’y avait chez lui que moi tout seul, et toutes ses épouses sortaient de chez lui. Mais lorsqu’il venait chez nous, Fatima et mes enfants ne sortaient pas de chez nous.
Il me répondait quand je lui demandais une question. Lorsque je n’avais rien à lui demander et gardais le silence, il commençait à parler. Il me récitait les nouveaux versets révélés, lesquels je notais moi-même ; il m’enseignait leur interprétation et commentaire, et m’indiquait les versets « équivoques » (ambigus) et ceux « solides » (fermement établis), les versets abrogateurs et ceux abrogés, les versets particuliers et ceux généraux. Il avait prié Dieu de me donner la capacité de les comprendre et mémoriser, d’où je n’ai oublié aucun verset du Livre de Dieu et aucune science qu’il m’avait dictée. Il m’a enseigné toutes les sciences que Dieu lui avait confiées y compris celles sur le licite et l’illicite, le commandement du bien et l’interdiction du mal, le passé et le futur, l’acte cultuel et l’état de péché, et tout Livre révélé aux autres Prophètes. J’ai retenu toutes ces sciences sans en oublier une lettre. Donc, l’Envoyé de Dieu (P) a mis sa main sur ma poitrine et prié Dieu Très-Haut de remplir mon cœur de la connaissance, la capacité de comprendre, la sagesse et la lumière. J’ai dit : « Ô Messager de Dieu ! Que mes père et mère soient sacrifiés pour vous ! Je n’ai rien oublié depuis que vous avez prié pour moi ; Inquiétez-vous que j’oublie quelque chose ? » Et il a répondu : « No. Je suis sûr que tu es libre de tout oubli et de toute ignorance. » (15) On a demandé à ‘Ali (p) : « Pourquoi le nombre de hadiths que tu sais est plus que celui d’autres compagnons ? »
‘Ali (p) a répondu : « Car lorsque je demandais une question à l’Envoyé de Dieu (P), il me répondait, et lorsque je gardais le silence, il se mettait à parler. » (16)
‘Ali (p) a aussi dit : « Par Dieu ! Il n’y a aucun verset qui soit révélé dont je ne comprends le sens ! Je sais également sur quoi, où et sur qui il a été révélé, parce que mon Créateur m’a accordé un cœur conscient et une langue expressive. » (17)
L’Envoyé de Dieu (P) affirme le savoir-faire scientifique de l’Imam ‘Ali (p)
Doté d’une intelligence et d’un talent extraordinaires, des assistances divines, et l’attention particulière de l’Envoyé de Dieu (P) dans son éducation, l’Imam ‘Ali (p) a pu, durant la mission prophétique qui a duré 23 ans, apprendre et mémoriser l’ensemble des sciences, des préceptes et des lois de la Charia grâce au Prophète (P) ; ainsi était-il devenu le trésorier des sciences de la Prophétie.
Cette vérité a été maintes fois affirmée par le Prophète (P). Par exemple, celui-ci a dit à l’Imam ‘Ali (p): « Ô Abal Hassan ! Tu as bu à la source de la science ; que ça te soit agréable ! » (18)
L’Envoyé de Dieu (P) : « Je suis la cité du savoir, et ‘Ali en est la porte. Quiconque recherche le savoir, qu’il entre donc par la Porte. » (19)
L’Envoyé de Dieu (P) a également dit : « Je suis la maison de la sagesse, et ‘Ali en est la porte. » (20)
Anas ibn Mâlik cite le noble Prophète (P) qui a dit à l’Imam ‘Ali (p): «Tu diras la vérité au cas d’une controverse dans la communauté musulmane après moi. » (21)
Salmân Fârsî cite le noble Prophète (P) qui a dit : « ’Ali ibn Abi Talib est le plus savant dans ma communauté (Ummat). » (22)
L’ordre de rédaction
Bien que l’Imam ‘Ali (p) était libre de toute erreur et de tout oubli, sans avoir à rédiger les hadiths pour les mémoriser, le noble Prophète de l’Islam (P) lui a ordonné de rédiger dans un livre toutes les connaissances qu’il lui enseignait pour que ce livre reste pour les Imams après lui.
L’Emir des croyants, ‘Ali (p), cite le Messager de Dieu (P) qui lui a dit : « Ecris ce que je te dis. » J’ai demandé : « Ô Messager de Dieu ! Tu crains que je les oublie ? » Et il a répondu : « Je n’en crains pas, parce que j’ai prié Dieu pour te rendre le gardien de la science ; je veux que tu les écrives pour tes associés, à savoir les Imams de ta progéniture. » (23)
La transmission des livres rédigés à d’autres Imams infaillibles
Avec les efforts continus de l’Imam ‘Ali (p) et la surveillance de l’Envoyé de Dieu (P), les sciences de la Prophétie ainsi que les préceptes et lois de la Charia étaient écrits dans une série de livres qui étaient transmis par héritage à chacun des Imams après ‘Ali et ils les utilisaient. Ceux-ci, se référant éventuellement à ces livres dans leurs discours, ont dit : « Cela est ainsi écrit dans le livre de ‘Ali , ‘Sahifah’, ou ‘Jami’ah’. »
Il y a beaucoup de hadiths à ce propos dont certains sont cités ci-après :
Abû Maryam dit : L’Imam Mohammad Baqir (p) a dit: «Le livre de Jami’ah est avec nous. C’est un manuscrit qui mesure soixante-dix dhira’. (24)Tout y est enregistré même le prix du sang (diyah) pour une égratignure sur la peau. Ce manuscrit a été dicté par le Messager (P) et écrit à la main par l’Imam ‘Ali (p). Nous avons aussi un autre livre qui s’appelle « Jafr » écrit sur un morceau de peau tannée. Les sciences du passé, du présent et de l’avenir jusqu’à l’Au-delà ont été enregistrées dans ce livre. » (25)
‘Abdullah ibn Sanân a rapporté que l’Imam Sâdiq (p) a dit : « Il y a un morceau de peau tannée de soixante-dix dhira’ avec nous, dont le contenu est dicté par le Prophète Muhammad (P) et écrit par l’Imam ‘Ali (p). Tout ce dont le peuple a besoin y est noté, voire le prix du sang pour une égratignure sur la peau du corps. » (26)
Mu’alli ibn Khanis a rapporté de l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Les livres étaient avec ‘Ali (p). Quand il s’est rendu en Iraq, il les a confiés à Ummi Salamah. Après sa mort, ils ont été donnés à l’Imam Hassan (p). Après celui-ci, ils ont été donnés à l’Imam Hussein (p) et après son martyre à ‘Ali ibn al- Hussein (p), quatrième Imam infaillible ; Après sa mort, ils étaient avec mon père. » (27)
Jâbir ibn Hayyan dit que l’Imam Muhammad Baqir (p) lui a dit : « Ô Jâbir! Par Dieu! Si nous disions des hadiths de notre propre opinion, nous étions certainement péris. Au contraire, nous disons des hadiths de ce que nous avons hérité du Messager de Dieu (P). Tout comme le peuple qui épargne l’or et l’argent, nos pères ont sauvé des hadiths afin de nous les léguer. » (28)
Ibn Hayyan considère Ja’far Ibn Muhammad, Imam Sâdiq (p), comme un narrateur fiable, en disant: «Il est parmi les nobles Gens de la Demeure prophétique concernant la jurisprudence, les connaissances et les vertus; ses hadiths sont authentiques et fiables.
J’ai examiné les hadiths que j’ai rapportés de lui, et ils étaient tous vrais. Je n’ai trouvé rien qui oppose ces hadiths dignes de foi. » (29)
Résumé et conclusion
Desdits hadiths et d’autres semblables se découlent quelques points d’importance :
- L’Islam a été complété au cours de la vie du Prophète Muhammad (P) et tous enseignements, sciences, connaissances et règles ont été reçus par la Révélation.
- Le Messager de Dieu (P) a tenté de faire connaître et transmettre les commandements divins de deux manières : premièrement, en les confiant au peuple et les recommandant de les maintenir et de les suivre, et deuxièmement, en gardant tous les commandements dans un endroit sûr complètement à l’abri de l’oubli et des erreurs, à savoir, dans le cœur lumineux de l’Imam ‘Ali (p).
- Le Prophète Muhammad (P) a recommandé à l’Imam ‘Ali (p) d’enregistrer et de rédiger les hadiths et de les laisser pour les Imams suivants (p).
- Par conséquent, certains livres ont été compilés par l’Imam ‘Ali (p) qui les a utilisés après la disparition du Prophète Muhammad (P). Après la mort en martyre de l’Imam ‘Ali (p), les livres ont été donnés à l’Imam Hassan (p) et après lui a l’Imam Hussein (p) et à d’autres Imams infaillibles (p) successivement.
Notes:
1- Sourate 10, Yunus (Jonas), verset 35.
2- Sourate 2, al-Baqarah (La Vache), verset 269.
3- Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 202.
4-. Nahj-ul-Balagah (La voie de l’Eloquence), sermon 173.
5- Biharul Anwar (Les Mers des Lumières), vol. 68, p. 389.
6- Nahjul Balagah (La voie de l’Eloquence), sermon 147.
7- Ibid, sermon 239.
8-.Sourate 33, al-Ahzab (Les Coalises), verset 40.
9- Nahjul Balagah (La voie de l’Eloquence), sermon 133.
10- Sourate 5, al-Mai-ida (La table servie), verset 3.
11- al-Mizan, vol. 5, p. 214-277.
12- La taxe du cinquième du revenue superflu [traducteur].
13-Sourate 69, al-Haqqah (Celle qui montre la vérité), verset 12 ; Beharul Anwar, vol. 35, p. 327.
14- Behar ul-Anwar, vol. 35, p. 199.
15- Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 64.
16- Al Tabaqat al Kubra, vol. 3, p. 338.
17- Ibid, p. 33.
18- Dhakha’irul ‘Uqba, p. 78
19- Yanabi’ul Mawaddah, p. 82.
20- Ibid, p. 81.
21- Mustadrak Hakim Nishapuri, Vol 3, p. 122.
22- Ibid, p. 80.
23- Ibid, p.22.
24- Pluriel de Dhar ‘, une mesure de longueur égale à 104 centimètres.
25- Jami’ Ahadith al-Chi’ah, Vol 1, p. 185.
26- Ibid, p. 186.
27- Ibid, p. 195.
28- Ibid, p. 195.
29- Ibid, Vol 2, p. 104.