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وَمَا أَدْرَاكَ مَا لَيْلَةُ الْقَدْرِ (2)
Wa mâ adrâka mâ laylatu-l-qadri
Et comment te faire connaître ce qu’est la Nuit d’al–Qader !
مَا أَدْرَاكَ مَا
« Mâ adrâka mâ »
-« Mâ » : le premier « mâ » est-t-il une particule exprimant une négation, ou est-il un pronom interrogatif, ou exclamatif ? Selon la réponse, le sens de la phrase varie. « Tu ne sais pas.. » ou « Qu’est-ce qui te fera… ? » ou « Comment te faire.. ?»
-« Adrâ-ka » est composé du verbe « Adrâ » et du pronom personnel « ka ».
« Adrâ » vient du verbe « darâ » qui indique la connaissance sans préliminaires, qui ne peut pas être acquise par la vie ordinaire. Le verbe est employé selon la 4ème forme dérivée, à la troisième personne du singulier, le sujet étant « mâ » : faire connaître, suggérer.
-Et « ka » pronom personnel suffixe à la seconde personne du singulier, complément d’objet direct, indiquant le Prophète Mohammed(s), Dieu parlant à Son Prophète(s).
-« Mâ » : le second « mâ » est considéré comme un relatif indéfini « ce que » renvoyant à ce qu’est la Nuit d’al-Qader.
-« Mâ adrâka mâ » est une expression employée dans d’autres sourates pour des sujets concernant l’Au-delà qu’il est difficile de mettre en évidence et dont on veut mettre en évidence l’importance la grandeur.
Reprenons.. (en nous aidant des commentaires de l’Imam Khomeiny(qs), (in al-Adab al- Ma‘nawiyyah li-s–Salât, partie 4, chap.7), de Sayyed Tabâtabâ’i, (in Tafsîr al-Mîzân) et de Shahîd Mutaharî (in Drûss mina-l-Qurân).)
مَا أَدْرَاكَ مَا
« Mâ adrâka mâ »
-« Mâ adrâka mâ » : cette locution est employée pour exprimer la majesté de la nuit d’al–Qader et la grandeur de son rang. Elle montre que cette nuit a une grande importance auprès de Dieu, une importance telle que l’être humain n’a pas la capacité de connaître. Elle indique aussi de façon indirecte la grandeur de la Vérité particulièrement en regard de Celui qui parle (Dieu Tout-Puissant) et de l’interlocuteur (le Messager de Dieu, le Prophète Mohammed(s)). Et sans doute, elle est tellement grande qu’il n’est pas possible de la faire apparaître dans la toile des mots prononcés et la composition des lettres et des mots.
Comme si Dieu Très-Elevé dit à Son prophète(s) : « Tu (le Prophète Mohammed(s)) ne sais pas ce qu’est la Nuit d’al–Qader, dans sa vérité (réalité) grandiose et il n’est pas possible de mettre en évidence sa réalité avec des lettres et des mots. » Pour exprimer tous ces sens, nous avons préféré de garder la forme exlamative.
-Et par rapport au second « mâ », l’imam Khomeynî(qs) note que, bien que ce mot soit là pour mettre en évidence cette réalité, Dieu détourne l’attention sur les particularités et les effets de cette nuit par le verset suivant ({meilleure que mille mois}), confirmant ainsi le fait que mettre en évidence la réalité de cette nuit par des mots est impossible. De là, l’imam(qs) suppose que la vérité (réalité) de la Nuit d’al–Qader et sa profondeur (bâtin) est autre que cette forme et cette apparence, même si cette apparence a également de l’importance et de la grandeur. En d’autres termes, cette Nuit est autre que la nuit temporelle car, quelle que soit l’importance de ce moment, dire que le Messager(s) ne peut pas la connaître ne lui(s) convient pas puisqu’il(s) est le Walî absolu et enveloppant tous les mondes.
En effet, nous avons vu précédemment que, dans le fond de la nuit véritable d’al–Qader, (ou dans l’édifice (bunyat) et la forme en ce monde, ou dans la détermination immuable de Mohammed(s)), se trouve la pleine Apparition du Nom le plus Grandiose et la Manifestation Unitive Synthétique Divine. Aussi, tant que le serviteur cheminant vers Dieu est dans le voile de lui-même, il ne peut pas contempler cet intérieur (bâtin) et cette vérité (réalité).
Comme [cela] est évoqué dans le noble Coran à propos de Moussa fils de ‘Imrân(p) : {Tu ne Me verras jamais.}(143/7 al-‘Arâf) alors que la Manifestation de l’Essence [divine] ou de Ses Attributs a eu lieu pour lui(p), comme l’indique le verset : {Et lorsque son Seigneur s’est manifesté à la montagne, Il la réduisit en poussières et Moussa tomba foudroyé.}(143/7 al-‘Arâf), et comme l’indique clairement la noble et très importante invocation « Les Marques » (as-Simât) (cf. Mafâtîh al-Jinân, Ed. B.A.A. p225).
Va également dans ce sens, ce propos rapporté dont le contenu est : « Ô Moussa, tant que tu es dans le voile de Moussa, dans ton propre voilement, la contemplation t’est impossible. » Parce que la contemplation de la Beauté du Beau est pour celui qui est sorti de lui-même. Et lorsqu’il est sorti de lui-même, il voit de l’Œil de la Vérité (Dieu) et l’Œil de la Vérité (Dieu) voit la Vérité (Dieu).
Ainsi la pleine Apparition du Nom le plus Grandiose qui est la Forme parfaite pour la Nuit d’al–Qader, ne peut pas être vue en étant voilé par soi-même.
Aussi, Dieu, pour ne pas nous décourager, nous indique dans les versets suivants des particularités et des effets de cette nuit.
لَيْلَةُ الْقَدْرِ خَيْرٌ مِّنْ أَلْفِ شَهْرٍ (3)
Laylatu-l-qadri khayrunn min alfi shahrinn
La Nuit d’al–Qadr est meilleure que mille mois.
لَيْلَةُ القَدْرِ« Laylatu-l-qadri »
Pourquoi sa répétition ? Il renvoie au verset précédent qui mettait en évidence sa grandeur.
خَيْرٌ مِنْ أَلْفِ شَهْرٍ « khayrunn min alfi shahrinn »
Le sens de ce groupe de mots, apparemment, ne pose pas de problème : la nuit d’al-Qader est meilleure que mille mois. On peut de plus noter que ce verset est une phrase nominale sans indice de temps. Ainsi, le Coran ne dit pas que la nuit d’al-Qader était ou a été meilleure que 1 000 mois, mais qu’elle continue à être toujours meilleure que mille mois.
Mais, après réflexion, que signifie qu’une nuit vaut plus que mille mois ?
-En quoi une nuit peut valoir plus que 30 000 autres nuits ?
-Une nuit peut avoir de la valeur en soi ? En d’autres termes, les moments ont-ils une valeur en soi, ce qui fait que certains moments ont de la valeur, d’autres pas ? Dans ce cas, est-ce une valeur quantitative ? qualitative ? physique ? morale ? ou une nuit prend-elle de la valeur pour des évènements qui se passent durant cette nuit ?-Les actes effectués durant cette nuit ont-ils plus de valeur ? Bénéficient-ils d’une plus grande proximité de Dieu ? d’une plus grande indulgence au niveau de leur acceptation ? d’une plus grande récompense durant ce moment « béni » ?
-Pourquoi le chiffre « 1000 » ? Signifie-t-il quelque chose de particulier ? Fait-il allusion à un évènement particulier ? Ou indique-t-il seulement un grand nombre, une multitude pour montrer la grandeur de cette nuit ?
Reprenons.. (en nous aidant des commentaires de l’Imam Khomeiny(qs), (in al-Adab al- Ma‘nawiyyah li-s–Salât, partie 4, chap.7), de Sayyed Tabâtabâ’i, (in Tafsîr al-Mîzân) et de Shahîd Mutaharî (in Drûss mina-l-Qurân).)
لَيْلَةُ القَدْرِ خَيْرٌ مِنْ « Laylatu-l-qadri khayrunn min »
Que veut dire qu’une nuit a plus de valeur qu’une autre ?
-Selon certains, le temps n’a pas de valeur en soi et est, comme le lieu, un corollaire du monde matériel. Un moment, en tant que « partie » du temps, ne diffère pas d’un autre. Le degré d’existence d’un moment est unique pour tous les moments. Il n’y a pas de différence entre eux. Il n’y a pas de moment meilleur qu’un autre, comme si tel moment a de la valeur et un autre pas. Cela d’un point de vue matériel.
Il en est de même d’un point de vue moral : il n’y a pas pour les moments de différences morales entre eux. Et si des moments ont été privilégiés pour l’adoration de Dieu, c’est parce que, quand un moment est déterminé pour tous pour l’adoration, tous les hommes se mettent à adorer Dieu au même moment. C’est cette accumulation de toutes ces invocations et de toutes ces prières qui s’élèvent au ciel d’un coup qui a un effet « collectif » plus puissant et qui donne de la valeur. Les effusions divines, en ce qui concerne la nuit d’al-Qader, équivalent alors à celles de mille mois (sans nuits d’al-Qader). Selon ce point de vue, un moment peut acquérir de la valeur à partir des actes des êtres humains sur terre.
-D’autres disent que cette nuit a acquis de la valeur du fait d’évènements qui se sont déroulés ou qui continuent de se passer, comme la descente du Coran, ou la détermination de la mesure des affaires de tous les gens pour l’année.
-D’autres encore disent que cette nuit a plus de valeur qu’une autre à cause de l’importance des récompenses obtenues durant cette nuit. Il est rapporté de l’Imam al-Bâqer(p) : « Les actes vertueux comme la prière, l’aumône et toutes les sortes de bonnes actions effectuées durant cette nuit sont meilleurs que ceux effectués pendant mille mois sans nuit d’al-Qader. Si Dieu (qu’Il soit Béni et Exalté) ne multipliait pas ainsi les bonnes actions pour les croyants, ils n’y arriveraient pas, mais Dieu les multiplie pour eux. » (Wasâ’il, vol.7 p256) Et les hadiths sont nombreux dans ce sens.
أَلْفِ شَهْرٍ « alfi shahrinn »
Que signifie que la Nuit d’al–Qader est meilleure que mille nuits ?
-Si l’on considère la forme apparente, terrestre de la nuit d’al-Qader, ce verset signifie qu’elle est meilleure que mille mois sans nuit d’al-Qader, ou que les actes d’adoration et d’obéissance durant cette nuit sont meilleurs que mille mois durant lesquels Banî Israël ont pris les armes pour combattre dans la voie de Dieu, ou que la nuit d’al-Qader est meilleure que mille mois du gouvernement de Banî Omeyyade comme cela est évoqué dans les nobles propos rapportés.
-Mais, si l’on considère la réalité de la nuit d’al-Qader, il est possible que « mille mois » soient une métaphore pour désigner l’ensemble des existences en tant que le chiffre mille est un nombre entier, et que ce qui est considéré des mois est leur ‘sorte’. Ainsi le noble édifice (bunyat) de Mohammed qui est l’Homme parfait est meilleur que mille sortes qui sont l’ensemble des existences, comme disent certaines gens de la connaissance.
-Une autre éventualité est possible : si l’on considère la nuit d’al-Qader comme une indication de l’Apparence du Nom le plus Grandiose, c’est-à-dire le miroir parfait de Mohammed(s), les « mille mois » seraient l’expression de l’Apparence des autres Noms, en tant qu’il y a pour Dieu Très-Elevé mille et un Noms dont Un réservé dans le monde du Mystère. De ce point de vue, la nuit d’al-Qader est aussi réservée. La nuit de la mesure (d’al-Qader) de l’édifice (bunyah) de Mohammed est aussi un nom réservé (musta’thir) et personne n’en a connaissance autre que l’Essence sainte du Messager, le sceau des Prophètes(s).
Interrogé sur le sens de ce verset, l’Imam as-Sâdeq(p) répondit : « Fâtimah(p) ». (Bihâr, vol.25 Bâb 3, p97)
(Le Savoir est auprèu.)
تَنَزَّلُ الْمَلَائِكَةُ وَالرُّوحُ فِيهَا بِإِذْنِ رَبِّهِم مِّن كُلِّ أَمْرٍ (4)
Tanazzalu al-malâ’ikatu wa-r-rûhu fîhâ bi-idhni rabbihim min kulli amrinns de Die
Durant cette Nuit, les Anges et l’Esprit descendent avec l’autorisation de leur Seigneur, de/pour tout ordre ;
_______________________
تَنَزَّلُ المَلائِكَةُ وَ الرُوحُ فِيهَا
« Tanazzalu al-malâ’ikatu wa-r-rûhu fîhâ »
« Tanazzalu » : une forme dérivée de « nazala » indiquant l’intensité et la répétition de l’action : « descendre ». Le verbe est employé ici, contrairement au premier verset, à ce qui est l’équivalent du présent (al–mudâra‘) sans doute pour indiquer la permanence et la continuité. Pourquoi la différence ?
« al-malâ’ikatu » : les Anges. L’article défini montre qu’il ne s’agit pas de descente d’un ou deux Anges, comme lors de la visite des deux Anges au Prophète Ibrahim(p) mais de celle des Anges en général, sans limitation, ni restriction, ni spécification, ni exclusion. Qui sont-ils ?
« rûh » : Esprit. De quel Esprit s’agit-il ? de l’Ange Gabriel ? Si oui, pourquoi l’avoir distingué des autres Anges ? Que signifie la « descente des Anges et de l’Esprit durant cette nuit » ? A-t-elle lieu chaque année ou a-t-elle eu lieu une fois pour toutes ? Se distingue-t-elle de la « descente du Coran » mentionnée dans le premier verset ? Si oui, en quoi et ya-t-il un lien entre ces « descentes » ?
Enfin, comment se fait la descente des Anges et de l’Esprit ?
Reprenons.. (en nous aidant des commentaires de l’Imam Khomeiny(qs), (in al-Adab al- Ma‘nawiyyah li-s–Salât, partie 4, chap.7), de Sayyed Tabâtabâ’i, (in Tafsîr al-Mîzân) et de Shahîd Mutaharî (in Drûss mina-l-Qurân).)
تَنَزَّلُ المَلائِكَةُ وَ الرُوحُ فِيهَا
« Tanazzalu al-malâ’ikatu wa-r-rûhu fîhâ »
Avant de répondre à ces questions, il nous faut savoir ce que sont les Anges et l’Esprit.
Les « Anges »
Selon les propos rapportés des Infaillibles(p), les Anges sont des créatures de « lumière », de « raison » (‘aqel), de nombreuses sortes, beaucoup d’entre elles immatérielles, d’autres « corporelles » du monde intermédiaire (c’est-à-dire pouvant prendre les formes du monde d’ici-bas). Et ne connait les Soldats du Seigneur que Lui..
Leurs sortes varient selon leur fonction dans la division globale. Les existences « malakutiyyah » (du monde intelligible) sont de deux sortes : une première sorte qui n’a aucun rapport avec le monde des « corps » de façon à prendre leur forme, ni du point de vue de la gérance de ce monde, et une seconde sorte qui en a avec le monde des « corps » selon les deux façons citées.
Et parmi les Anges de la première sorte, on peut distinguer :
les Anges qui, « aimant éperdument Dieu », sont noyés dans la Beauté du Beau, stupéfaits dans l’Essence du Très-Majestueux, négligeant les autres créatures, ne se tournant pas vers les autres existences. (Il existe également parmi les Proches-Elus de Dieu, des gens ayant ces qualités, comme il existe des gens comme nous qui sont noyés dans la mer des ténèbres de la nature, négligeant le monde du Mystère et l’Essence pleine de Majesté, alors que Dieu Très-Elevé est Apparent en Soi et que toute apparition est un rayon de Son Apparition.) Ainsi eux, sont totalement négligents de ce monde, de ce qu’il y a dedans et sont occupés par Dieu et par la Beauté du Beau. A leur propos, il est dit : « Dieu a des créatures qui ne savent pas que Dieu a créé Adam et Iblis. » (A‘lâm ad-Dîn p280)
de ceux [les Anges] que Dieu a rendus des intermédiaires de la Miséricorde de Son Existence. Ils sont les principes (le début) de la chaîne des existences et le but de leurs désirs ardents. Et à la tête de ce groupe, l’Esprit le plus Grandiose. Peut-être que ce verset : {Les Anges et l’Esprit descendent} est une indication de ce groupe d’Anges de Dieu ; et l’évocation spécifique de l’Esprit, bien qu’il fasse partie du groupe des Anges, serait pour mettre en valeur sa grandeur.
Quant à la seconde sorte, elle est constituée par les Anges chargés des existences matérielles, les « gestion-naires » parmi elles. Il y a beaucoup de catégories et un nombre incalculable de groupes parce qu’il y a, pour toute existence supérieure ou inférieure, orbitale ou élémentaire, un aspect céleste (malakûti) par lequel (l’exis-tence) entre en contact avec le monde des Anges de Dieu et se lie aux soldats de Dieu, comme Dieu l’indique par Sa Parole : {Gloire à Celui qui a dans Sa Main, la « royauté » (malakût) de toute chose ! Et c’est vers Lui que vous serez ramenés.}(83/36 YaSin)
Le Prophète(s) dit à propos de la multitude des Anges : « Le ciel gémit et il a le droit de gémir : il n’y pas d’emplacement des pieds où ne se trouve un Ange en train de se prosterner ou de s’incliner. » (Bihâr vol.55 p107 Bâb8) Et nombreux sont les propos qui mentionnent la multitude des Anges et de leurs catégories.
L’« Esprit »
-Certains ont dit que l’Esprit était un Ange, le plus grandiose des Anges, comme vu précédemment.
-D’autres ont dit que l’Esprit est l’Ange Gabriel.
-Les philosophes ont dit que Gabriel est le dernier des Anges Chérubins – étant l’Esprit saint – et pensent que l’Esprit est le premier des Anges Chérubins.
-Certains ont considéré l’Esprit comme étant toute Vie en cette existence parce qu’elle est la manifestation de la Vie divine. Elle est la Vie des cœurs. Il y a là l’Esprit divin et il y a des esprits qui sont Sa Manifestation grâce auxquels les corps se dressent et bougent. C’est cette Vie divine que l’on a besoin de vivifier durant la nuit d’al-Qader : {Vous étiez morts et Je vous ai donné la vie.} (28/2 La Vache)
-Cependant, il est dit, dans les nobles propos rapportés, que l’Esprit est plus grandiose que Gabriel, plus grandiose que les Anges. Abû Bassîr demanda dans une lettre à l’Imam as-Sâdeq(p) si l’Esprit dans la sourate al-Qader est l’Ange Gabriel. Il(p) répondit : « Gabriel fait partie des Anges et l’Esprit est plus grandiose que les Anges. » Puis il(p) cita le verset suivant : {Ils t’interrogent sur l’Esprit. Dis : « L’Esprit est de l’ordre de mon Seigneur. »} (85/17 Le Voyage Secret) Puis il(p) ajouta : [Il est] « une créature plus grandiose que Gabriel et Mikâ’il. Il est avec le Messager de Dieu et il est avec les Imams et il est avec le monde immatériel (malakût). » (Usûl al-Kâfî, vol.1 p272 H3)
-Serait-il le « calame le plus élevé » selon un propos du Messager de Dieu(s) : « La première chose que Dieu a créée est le calame. » (Usûl al-Kâfî, vol.8 p94) ou la première « raison » (ou « l’entendement » ou « intelligence » – « al-‘Aqel al-Awwal) parce qu’il est dit : « La première chose que Dieu a créée est la raison. » (Usûl al-Kâfî, vol.1 p20 H14) ? Il y a aussi ce propos rapporté de l’Imam as-Sâdeq(p) interrogé sur ce mot dans ce verset : « « ar-Rûh » : l’Esprit du Saint qui est en Fâtimah(p). » (Bihâr, vol.25 Bâb 3, p97)
Sans doute y a-t-il dans la langue du Coran et des hadiths, deux intitulations pour l’Esprit : L’Esprit comme faisant partie des Anges en tant qu’existence du monde immatériel (malakûti) et l’Esprit comme étant l’« Esprit des Présences des Proches-Elus », c’est-à-dire n’étant pas un Ange mais quelque chose de plus grandiose.
En fonction de cela, il est possible que l’Esprit désigne dans cette noble sourate, en considérant la descente durant la nuit d’al-Qader, l’« Esprit Sûr » ou l’« l’Esprit le plus grandiose » ; et dans le noble verset {Ils t’interrogent sur l’Esprit}, il désigne l’Esprit humain qui est à un niveau de perfection plus grandiose que Gabriel et l’ensemble des autres Anges, et qui est du monde de l’Ordre, même !, sans doute s’unit-il avec le Vouloir (mashî’at) qui est l’Ordre absolu. { Dis : « L’Esprit est de l’ordre de mon Seigneur. »}(85/17)
بِإِذْنِ رَبِّهِم
« bi-idhni rabbihim »
« bi » particule introduisant « idhni ». Elle indique l’accompagnement (avec) ou la cause (par) ?
« idhin » de « a.dha.na. » dont le sens fondamental unique est la connaissance avec le critère de satisfaction et d’accord d’où le sens d’autorisation et de permission.
« rabbihim » : leur Seigneur. Pourquoi le choix de cet Attribut pour Dieu avec l’adjectif possessif « leur » renvoyant aux Anges ? Pourquoi évoquer l’Autorisation de leur Seigneur dans ce contexte ?
Reprenons : en nous aidant des commentaires de l’Imam Khomeiny(qs) (in al-Adab al- Ma‘nawiyyah li-s–Salât, partie 4, chap.7), de Sayyed Tabâtabâ’i (in Tafsîr al-Mîzân) et de Shahîd Mutaharî (in Drûss mina-l-Qurân).)
Comment se fait la descente des Anges et de l’Esprit ?
L’Esprit le plus grandiose (qui est une créature plus grandiose que les Anges de Dieu se trouvant au premier niveau) et les Anges immatériels de Dieu sont des habitants du monde des Intelligences Pures (Jabarût) et ils ne s’éloignent pas de cette station. La descente et la montée pour eux comme on peut les concevoir pour ceux qui ont un corps sont impossibles car l’immatériel est exempt des corollaires du corps.
Leur descente est plus générale que d’être au niveau d’un endroit précis, du cœur, de la poitrine ou du sens commun du Walî, ou d’être localisée à un endroit de la terre, comme la Ka‘bah, ou autour de la tombe du Messager de Dieu(s), ou dans la « maison construite » [dans le monde intermédiaire des formes], en prenant une forme du monde immatériel malakûtî ou de ce monde matériel mulkî, comme Dieu l’a dit, à propos de la descente de l’Esprit sûr sur Mariam(p). (Il s’était alors manifesté à elle sous la forme d’un bel être humain.)
De la même façon, il est possible pour les Proches-Elus Parfaits d’avoir une forme immatérielle (malakûtî) et un esprit immatériel pur (jabarûtî).
Les Anges de Dieu ont la capacité d’entrer dans les mondes immatériels malakûtî et matériel mulkî, en prenant forme (tamathul), de même que les Proches-Elus parfaits ont la capacité d’entrer dans les mondes immatériels (malakûtî et jabarûtî) en devenant esprit et de revenir de l’apparent à la profondeur.
Il est facile de corroborer cela pour celui qui comprend les Vérités abstraites (immatérielles) – qu’elles soient des abstractions Malakûtiyyah ou Jabârûtiyyah (des Intelligences pures) ou des Âmes parlantes (qui sont également des immatérialités Jabârûtiyyah ou Malakûtiyyah) – et qui conçoit les étapes de l’existence et leurs manifestations, et le rapport entre l’apparent et l’intérieur, et entre l’intérieur et l’apparent.
Cependant, la représentation immatérielle Jabarûtiyyah et Malakûtiyyah dans le cœur d’un être humain, dans sa poitrine ou au niveau de ses sens n’est possible qu’après sa sortie de la tunique humaine et sa prise de contact avec ces mondes. Les Anges peuvent descendre sur le cœur des hommes, s’il est apte, digne de les recevoir. Mais, si l’âme est toujours préoccupée par des gérances de ce monde et néglige ces autres mondes, il lui est impossible d’atteindre les contemplations et les représentations.
Sans doute, l’âme peut s’échapper de ces mondes par une indication de l’un des proches-Elus et saisir alors, d’une connaissance morale ou imaginale, quelque chose de ces mondes du Caché/Mystère à la mesure de ses aptitudes. Tout comme l’âme peut sans doute s’échapper du monde physique (nature) par l’intermédiaire de certaines choses (ordres) énormes, et saisir un exemple du monde du Mystère, comme l’histoire de cette personne candide rapportée par Sheikh « ar-Raïs », qui a pris une immunité du Feu de l’Enfer lors de son pèlerinage vers Dieu. Toutes ces choses proviennent également de l’échappée des âmes de ce monde [matériel] et de son orientation vers le monde malakût [immatériel].
Et il est possible que les âmes des Proches-Elus Parfaits, après le dépouillement de ces mondes et la contemplation de l’Esprit le plus Grandiose ou des autres Anges de Dieu, s’éveillent et se souviennent des Présences du Mystère (ghayb) et de l’apparent par l’intermédiaire de leurs forces. Dans ce cas, elles contemplent les Vérités (Réalités) des Intelligences Pures (Jabarûtiyyah) dans l’ensemble des mondes en un instant. Et il est possible que les Anges descendent de la force du Walî Parfait lui-même. Dieu seul le sait.
Cette descente a-t-elle eu lieu une fois ou se réalise-t-elle chaque année ?
Beaucoup de savants disent que la Nuit d’al-Qader a été plus qu’une nuit, qu’elle est revenue chaque année durant la vie du Messager de Dieu(s). Mais certains ont dit que quand le Messager a décédé, la Nuit d’al-Qader est partie avec lui. Abû Dhar interrogea le Messager de Dieu(s) sur ce point : « Ô Messager de Dieu, la nuit d’al-Qader est-elle (quelque chose) lié aux Prophètes de sorte que, durant la nuit d’al-Qader, l’ordre descend sur eux et quand le Prophète décède, la nuit d’al-Qader est élevée ? » Il(p) répondit : « Non ! Elle reste jusqu’au Jour du Jugement. » (Bihâr vol.25, Bâb 3 al-Arwâh, p97)
On comprend de ce hadith et d’autres, que la Nuit d’al-Qader n’est pas une nuit unique à travers le temps, mais qu’elle est permanente, toujours présente comme existent les Prophètes et les Légataires. (D’ailleurs, l’absence d’indice de temps et le nombre indéterminé des Anges dans le verset précédent confirme cette permanence et cette continuité.)
Chaque Prophète a des Nuits d’al-Qader. Dans ce propos rapporté de l’Imam al-Bâqer(p) cité précédemment, il est dit : « Dieu (qu’Il soit Glorifié) a créé le premier Prophète et le premier Légataire durant la Nuit d’al-Qader. » (Kâfî, vol.1 p250) La Nuit d’al-Qader signifie la nuit de l’Homme Parfait, la nuit du Messager de Dieu(s), la Nuit du Légataire Parfait(p), de l’Imam al-Mahdî, al-Hujjah(qa) en notre temps. La Nuit a donc une importance et une demeure en relation avec l’Existence du Prophète ou du Walî ou de l’Argument. Son existence est liée à la leur, elle l’accompagne. Ainsi, pour tout Prophète, pour tout Légataire, ou pour tout Argument de Dieu sur terre, il y a une nuit d’al–Qader et elle a lieu en permanence jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
بِإِذْنِ رَبِّهِم
« bi-idhni rabbihim »
Le fait de rappeler Dieu ici par Son Nom « rabb » (« Seigneur ») indique l’insistance sur (le sens de) la « Seigneurie » et de la « gérance » du monde, ce qui convient aux tâches des Anges durant cette nuit, dans la mesure où ils descendent pour gérer les affaires et leur donner leur mesure pour l’année et ce qui revient à une partie de la « Seigneurie » (si l’expression est juste) du Créateur.
Donc c’est avec l’autorisation de Dieu et dans le cadre de la « gestion » divine que les Anges reçoivent les ordres de l’Homme Parfait.
مِنْ كُلِّ أَمْرٍ « min kulli amrinn »
« min » : particule introduisant « kulli amrinn ». Indique-t-elle l’origine (de), le but (pour) ou le moyen (par) ?
« amrinn » : ordre, affaire. Quels sont-ils ? concernant qui ?
Reprenons.. (en nous aidant des commentaires de l’Imam Khomeiny(qs), (in al-Adab al- Ma‘nawiyyah li-s–Salât, partie 4, chap.7), de Sayyed Tabâtabâ’i, (in Tafsîr al-Mîzân) et de Shahîd Mutaharî (in Drûss mina-l-Qurân).)
مِنْ كُلِّ أَمْرٍ « min kulli amrinn »
Pour la particule « min », les commentateurs ont suggéré trois sens : l’origine, l’objectif et l’accompagnement, selon le sens donné au mot « amrinn ».
-Si l’« ordre » considéré dans ce verset est l’Ordre divin mentionné dans le verset {Son Ordre consiste, s’Il veut une chose, à lui dire : « Sois ! » et elle est.} (82/35 YaSin) donnant existence à quelque chose en soi, la descente des Anges.. serait une création (donner existence) divine. Alors, le « min » indiquerait l’origine en même temps que la cause. Le sens du verset serait : « La descente des Anges et de l’Esprit durant la Nuit d’al-Qader, avec l’autorisation de leur Seigneur, provient de tout Ordre divin ou est effectuée par tout Ordre divin. »
-Mais si « l’ordre » est un des ordres, affaires de l’Univers, un des évènements de la réalité (dans le sens « qui va se réaliser », alors le « min » indique l’objectif de leur descente dans le sens que les Anges et l’Esprit descendent durant la nuit d’al–Qader en vue de régler/gérer tout ordre de l’Univers.
-Il existe un propos de l’Imam al-Bâqer(p) dans lequel il(p) dit : « Les ascensions des Anges et de l’Esprit se faisaient sur permission de leur Seigneur pour toute chose qui est paix. » et où il(p) précisa à la personne qui lui répéta : « pour toute chose qui est paix ? » : « avec toute chose. » (bi-kulli amrinn). » (al-Burhân fî tafsîri-l-Qurân de Sh. Bahrânî, vol.4 p487), rattachant le mot « amr » au verset suivant.
Reste à savoir ce qu’est la « mesure des ordres » (taqdîr al-umûr) donnée chaque année durant une nuit déterminée. En résumé, dans la mesure où la Nuit d’al-Qader est la nuit du dévoilement pour le Messager de Dieu et les Imams de la Guidance, alors se découvrent pour eux l’ensemble des choses de ce monde (mulkiyyah) du Mystère du monde immatériel (malakût) et apparaissent les Anges chargés de chacun des Ordres devant leur Présence, dans le monde (nasha’t) du Mystère et le monde du cœur.
Alors, leur sont informés et dévoilés l’ensemble des ordres qui sont mesurés pour les créatures pour un an et qui sont inscrits dans les tablettes supérieures et inférieures, selon l’écriture (malakûtiyya) et le badigeonnage existentiel. Et ces « dévoilements » (mukâshafât) sont des dévoilements malakûtiyyah et englobant l’ensemble des particules du monde de la nature (monde physique). Rien de l’ordre de l’Assistance n’est caché ni ne sera caché au Tuteur de l’Ordre (walî al-amr). Rien n’empêche que leur soient découverts en une nuit l’ordre d’une année, dans un état l’ensemble des ordres et en une seconde l’ensemble des mesures de ce monde (mulkiyyah) et du monde immatériel (malakûtiyyah), et que leurs soient découverts graduellement, durant les jours de l’année, les ordres quotidiens, de façon globale et détaillée.
Sans doute, le Tuteur de l’Ordre (walî al-amr) entre en contact avec la Nébulosité (al-malâ’) la plus élevée, les Calames supérieurs et les Tablettes totalement immatérielles (mujarridah) – alors, arrivent pour lui les révéla-tions complètes pour l’ensemble des existences, de façon éternelle, perpétuelle – ; puis, il entre en contact avec les Tablettes inférieures – lui est alors révélée la mesure (qader) pour un certain temps. L’ensemble de la page du monde est présente dans Sa Présence Tutorielle (wilâ’î) et tout ordre qui arrive est sous son(p) regard.
Nous avons vu précédemment comment rien ne s’oppose à ce qu’il advienne des changements et des remplace-ments dans le monde de la nature (physique) durant la nuit d’al-Qader, en tant qu’elle est la nuit de l’orientation complète vers le Walî parfait, la nuit de l’apparition de son Pouvoir céleste (malakûtî – Intelligible) par l’intermédiaire de la noble âme du Walî parfait, Imam de toute époque, Pôle de tout temps, et qui est aujourd’hui la Présence du Subsistant (Bâqiyah) de Dieu sur les terres, notre Maître et Suzerain, l’Imam, le Guide, l’Argument fils de Hassan al-‘Askarî (que nos âmes soient en rançon pour sa venue). Ainsi, ce qu’il(qa) veut ralentir ou accélérer des mouvements des particules naturelles [du monde physique], il(qa) le fait ; ce qu’il(qa) veut élargir ou restreindre des ressources, il(qa) le fait. Et cette volonté est la Volonté de Dieu, l’ombre de la Volonté éternelle et Son rayonnement, suivant les Ordres divins, tout comme les Anges de Dieu n’agissent pas d’eux-mêmes, leurs agissements, même les agissements de l’ensemble des atomes de l’existence sont des agissements divins et relèvent de cette Subtilité cachée (ghaybiyyah) divine {Demeure sur le Droit chemin, comme tu en as reçu l’ordre.}(112/11 Hûd)
Ainsi, dans la mesure où la nuit d’al-Qader est la nuit bénie durant laquelle se réalisent pour le Tuteur de l’Ordre (walî al-amr), (l’Argument) une ascension particulière, et « la descente des Anges durant cette nuit pour tout ordre » (jusqu’à l’année suivante), c’est comme si l’Argument est (lui) celui qui est chargé de l’organisation/ gestion de ce monde, comme si, depuis que Dieu créa Adam(p), les Anges ont reçu l’ordre de ne pas gérer l’Ordre sur terre sans le tutorat (wilâyat) de l’Homme Parfait. Les Anges apportent les détails alors que lui, l’Argument détient le global. Sans le global n’arrive pas le détail. L’Argument a le global avec lequel il gère (yudabbir) ce monde. Et grâce à son contact avec les Anges dans le monde al-Malakût et ce qu’il y a au-dessus, il a accès au savoir détaillé.
Chaque Prophète avait une préoccupation/charge qui était la gestion de ce monde en fonction de l’objectif et du but final, du projet divin que Dieu a promis. Si le Prophète était l’un des Messagers les plus déterminés (ulû al-‘Azham), il entrait en contact, durant la Nuit d’al-Qader, avec l’Ange Gabriel et arrivait au détail des choses.
Mais le Prophète Mohammed(s) dépassa l’Ange Gabriel et pour la première fois dans l’histoire humaine, il atteignit le niveau du Savoir du Décompte de chaque chose. Il accéda à ce qui est évoqué dans le noble Coran : {Et Nous avons dénombré toute chose par écrit.} (29/78 La Nouvelle) {Et Nous avons dénombré toute chose dans un Imam évident.} (12/36 Ya Sîn)
Ainsi pour la première fois dans l’histoire humaine, un homme put atteindre la Station de l’Esprit qui est une créature plus grandiose que l’Ange Gabriel. C’est pourquoi cette nuit bénie d’al-Qader qui se répète à travers le temps a pour les Musulmans une autre couleur et un sens plus profond. Elle est la nuit durant laquelle le Messager de Dieu(s) s’est élevé – {Il se trouvait à l’horizon supérieur. Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore.} (7-9/53 L’Etoile) – Il accéda alors au Livre en son entier dans lequel il y a le décompte de toute chose et il(s) descendit avec [le Livre] dans les mondes, l’un après l’autre, jusqu’à arriver à nous [sous la forme du Coran]. Puis l’ont suivi, chaque année, durant la nuit d’al-Qader, les membres purs de sa famille qui le [le Livre] prennent en tant qu’il est, durant cette nuit, descente des Anges et de l’Esprit.
Durant cette nuit, a eu lieu pour la première fois le lien entre le Nom le plus Grandiose auquel reviennent tous les Noms et le monde le plus inférieur (qu’est la terre). Et cela est exprimé à travers la « descente de tous les Anges et de Son Esprit » durant cette nuit. Le lien se réalise encore par l’intermédiaire de l’Argument [l’Imam al-Mahdî(qa) en l’occurrence] et les Anges descendent ainsi que l’Esprit.
سَلَامٌ هِيَ حَتَّى مَطْلَعِ الْفَجْرِ (5)
Salâmunn hiya hattâ matla‘i-l-fajri
Elle est paix jusqu’au lever de l’aube.
سَلامٌ هِىَ « Salâmunn hiya »
-« Salâmunn » vient de « sa.la.ma. » dont l’idée fondamentale unique est le profond accord entre l’apparence et l’intérieur de sorte qu’il ne reste aucun conflit entre les deux. Et par conséquent la soumission (à Dieu), la satisfaction, et par suite l’absence de défaut, de vice, la paix, être sain et sauf.
« As-Salâm » est aussi un des Noms de Dieu Tout-Puissant : il n’y a pas dans Son Existence la moindre faiblesse, le moindre conflit, la moindre opposition, la moindre limite, mais l’Harmonie absolue.
-« Salâmunn » a été rapporté par certains à « al-Amr » du verset précédent, comme dans un propos cité précédemment. Mais il est plus probable qu’il soit rapporté à « hiya ». Dans ce cas, l’information de la phrase nominale (le khabar) serait placée avant le terme de départ (le mubtadâ’), sans doute pour indiquer l’exclusivité : la « nuit » n’est que « salâm », tout ce qui descend n’est que « salâm », et tout ce qui s’y passe n’est que « salâm ».
-et « hiya » pronom personnel à la 3ème personne au féminin singulier se rapportant à la Nuit d’al–Qader. Dans la phrase nominale, elle est le terme de départ mais placé ici après.
حَتَّى مَطْلَعِ الفَجْرِ « hattâ matla‘i-l-fajri »
« hattâ » : préposition indique la limite atteinte : jusqu’à.
« Matla‘ » : vient de ta.la.‘a. qui indique l’élévation et l’apparition sur quelque chose, « matla‘ » étant le nom d’action de ce verbe.
« Al-fajr » : vient de fa.ja.ra. dont l’idée fondamentale unique est la séparation, le déchirement avec l’apparition de quelque chose. De là, déchirement des ténèbres de l’horizon duquel sort la lumière du soleil, d’où le lever de l’aube.
Reprenons.. (en nous aidant des commentaires de l’Imam Khomeiny(qs), (in al-Adab al- Ma‘nawiyyah li-s–Salât, partie 4, chap.7), de Sayyed Tabâtabâ’i, (in Tafsîr al-Mîzân) et de Shahîd Mutaharî (in Drûss mina-l-Qurân).)
سَلامٌ هِىَ حَتَّى مَطْلَعِ الفَجْرِ « Salâmunn hiya hattâ matla‘i-l-fajri »
-« Salâmunn »
Deux sens principaux sont retenus pour le mot « Salâmunn » dans les différents commentaires du Coran.
1)Le premier, le plus probable, dans le sens de salut, d’absence de défauts apparents et intérieurs, d’absence de conflits et d’hostilités, d’absence d’agissements du démon – le démon étant enchaîné alors que les portes du ciel sont ouvertes –.
La Nuit d’al–Qader est une nuit de paix, de sécurité, de salubrité pour les Proches-Elus et pour tous ceux qui obéissent à Dieu. Ce mot indique la Providence (‘inâyat) divine qui englobe l’ensemble de Ses serviteurs, se tournant vers Lui, dans Sa Miséricorde.
Durant cette nuit, l’Esprit de Sainteté se manifeste au monde par la paix.
D’habitude, la descente des Anges suppose la descente du châtiment sur les habitants injustes de la terre. Car Dieu a créé des Anges pour repousser et combattre l’obscurité et la corruption ; le châtiment descend sur les incroyants et les villages dont les habitants sont injustes, sont détruits. Alors que durant la nuit d’al-Qader – qui est une nuit de paix jusqu’au lever de l’aube – les Anges descendent avec la Paix.
Et l’emploi d’un nom (« salâm ») au lieu d’un adjectif qualificatif ainsi que sa place en tête de phrase sont là pour insister et confirmer le caractère de paix de cette nuit : cette nuit est la paix même, elle est pleine de lumières, de miséricordes, de bénédictions et de paix..
Aux pèlerins vers Dieu d’acquérir cette paix, extérieurement et intérieurement, d’abord durant cette nuit, puis de la maintenir par la suite.
2)D’autres ont considéré ce mot dans le sens de « salutation de paix » en permanence, entre les Anges, aux croyants, au Messager de Dieu(s) et à ses Légataires. Les Anges les saluent de la part de Dieu Tout-Puissant jusqu’à la montée de l’aube. L’emploi d’un nom à la place d’un adjectif et sa place en tête de phrase serait pour indiquer la multitude des salutations et leur permanence.
-« Al-fajr »
Nous avons vu précédemment ce que représentait, d’un point de vue gnostique, la nuit d’al–Qader (voir plus haut N°3). En fonction de cela, l’aube de la nuit d’al–Qader est le moment de l’apparition des effets du soleil de la Vérité de derrière les voiles des déterminations ; il est le moment de l’avènement de l’Imam al-Mahdî(qa). Et ce lever du soleil de l’horizon des déterminations est aussi l’aube du Jour du Jugement Dernier.
Et dans la mesure où elle [la nuit d’al–Qader] est à partir du moment du coucher et du voilement du soleil de la Vérité (Réalité) dans l’horizon des déterminations des Proches-Elus Parfaits jusqu’au moment du lever de l’aube – qui est la durée de la nuit d’al–Qader – cette nuit, détenant la noblesse, est absolument exempte des agissements du démon. Et comme le soleil s’est voilé sans aucune souillure, ni [effet des] agissements du démon, elle se lève avec cet Attribut que Dieu Très-Elevé donne : « Elle est paix jusqu’au lever du soleil. »
Quant aux autres nuits, ou bien elles sont ténèbres totalement privées de paix comme les nuits des Omeyyades, ou bien mitigées, avec une paix incomplète comme pour nous, le reste des gens.
Et, ainsi, nous avons fini le commentaire de cette noble sourate al-Qader.\
En conclusion
Durant cette nuit, la nuit d’al–Qader, nous fêtons d’une certaine façon, la descente véritable, totale du « Livre Evident » et le maintien du contact avec nous, depuis le Messager de Dieu(s). Alors, peut-être qu’en nous tournant vers la Nuit d’al–Qader, qu’en nous accrochant à l’allégeance (al-wilâyat), qu’en nous aidant du Rappel (dhikr), qu’en restant éveillés, lucides, nous percevrions l’importance, la grandeur de cette nuit, avec la Volonté de Dieu, nous découvririons certaines stations de cette nuit, nous pourrions atteindre la Vérité de cette nuit qui est le noble Coran et les gens d’Ahle al-Beit(p) après le Messager de Dieu(s).