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Cinq Sha’bân la naissance de l’Imam as-Sajjâd(P)
5 Sha’bân l’Anniversaire de la Naissance de l’Imam Zaynoul Abidine (As), Sajjad (AS)
Imam as-Sajjâd (a), Ali b. Husayn b. Ali b. Abî Tâlib (a), connu sous les noms de Imam Sajjâd, et Imam Zayn al-‘Âbidîn, est le quatrième Imam des chiites (38 H/659 – 95 H/713). La durée de son imamat fut 35 ans.
Son père était Hussayn ibn ‘Ali (p) et sa mère, d’après certains récits, était Chahrbânû, fille de Yazdgird (roi iranien).[1]
Ses surnoms sont Abul Hassan, Abul Qâsim, Abû Muhammad, Abû Bakr, et ses titres honorifiques les plus célèbres sont Zaynul ‘Abidîn, Zaynus Sâlihîn, et Sajjâd.[2]
Selon des hadiths, il a été mort en martyre le douze Muharram en l’an 94 de l’hégire à Médine et son saint corps a été enterré dans le cimetière de Baqî’.
‘Ali ibn Hussayn (p) a vécu 57 ans dans ce monde. Quand il avait deux ans, son grand-père ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a été mort en martyre. Il a ensuite connu l’Imamat de son oncle, l’Imam Hassan (p), pendant dix ans. Le ‘Achûrâ de l’année soixante et un de l’hégire, quand son père a été mort en martyre, l’Imam ‘Ali ibn Hussayn (p) avait 22 ans. Il a vécu 35 ans après son père, qui est la durée de son Imamat.[3] Il est mort le douze Muharram de l’an 95 de l’hégire à Médine et son saint corps a été enterré dans le cimetière de Baqî’.
Biographie
Ali b. Husayn b. Ali b. Abi Tâlib, connu sous le nom de l’Imam as-Sajjâd et l’Imam Zayn al-‘Abidîn, est le quatrième Imam de chiite, fils du troisième , l’Imam Husayn. La plupart des historiens sont d’accord sur la date de sa naissance qui était durant la 38e année de l’hégire. Ainsi il était présent pendant une partie de la vie de l’Imam Ali (a), ainsi qu’à l’époque de l’imamat de l’Imam al-Hasan (a) et celui de l’Imam al-Husayn (a). Précisons aussi que certains historiens considèrent son année de naissance, le 48e année de l’hégire.[4]
Le nom et l’identité de sa mère sont objets des divergences. Différents noms sont attribués à sa mère comme : Shahrbânû, Shahrbânûyih, Shâh-i-Zanân, Jahânshâh, etc. Selon Shaykh Mufîd, elle s’appelle Shâh-i-Zanân, la fille de Yazdgird, roi de la Perse. D’après Sadûq, elle est la fille de Yazdgird qui est morte à la naissance de l’Imam as-Sajjâd.
Les surnoms de l’Imam as-Sajjâd sont : Abu al-Hasan, Abu al-Husayn, Abû Muhammad, Abû Abd allah. Ses attribues sont : Zayn al-‘Âbidîn, Sayyid as-Sâjidîn, Sajjâd, Hâshimî, ‘Alawî, Madanî, Qurayshî, Ali al-Akbar. Précison aussi qu’il était connu durant sa vie, sur les noms de Ali al-Khayr, Ali al-Asghar, Ali al-‘Âbid.[5]
La date exacte du martyre de l’Imam as-Sajjâd (a) n’est pas connue ; certains la considèrent l’année 94 H.L. et certains l’année 95 H.L. Il y a aussi des désaccords sur la date de mort de l’Imam as-Sajjâd, y compris 12 Muharram et 25 Muharram. D’autres rapports sont dans les sources, y compris 18, 19 et 22 Muharram.
Il a terminé sa vie en martyre, comme son père et son grand-père. Il a été empoisonné sous l’ordre de Walîd b. ‘Abd al-Malik. Sa tombe est dans le cimetière de al-Baqi‘ à côté de la tombe de son oncle l’Imam Hasan (a), son fils l’Imam Muhammad al-Bâqir (a) et son petit-fils l’Imam Ja’far al-Sâdiq (a).
Les textes qui prouvent son Imamat
En plus de raisons générales de l’Imamat des douze Imams infaillibles (p) que nous avons indiquées, certaines raisons spécifiques existent également pour prouver l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p), dont certaines sont citées ici de son père, l’Imam Hussayn (p).
Abû Bakr Hazramî cite l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Quand Hussayn ibn ‘Ali (p) allait à l’Irak, il a confié un livre et un testament à Ummi Salamah. Lorsque ‘Ali ibn Hussayn (p) était de retour de Karbala à Médine, Ummi Salamah lui a donné ces dépôts. »[6]
Fudayl ibn Yasâr a rapporté de l’Imam Muhammad Bâqir (p) : «Quand l’Imam Hussayn (p) partait pour l’Irak, il a donné un livre, un testament, et d’autres choses à Ummi Salamah, l’épouse du Prophète Muhammad (P), et lui a dit: «Quand mon fils aîné vient à toi, donne-lui ces dépôts. » Après la mort en martyre de l’Imam Hussayn (p), son fils ‘Ali est allé à Ummi Salamah et a pris les dépôts. »[7]
Abul Jârûd cite l’Imam Muhammad Bâqir (p) qui a dit : « L’Imam Hussayn (p) a appelé sa fille, Fatima, avant son martyre et lui a donné un livre enveloppé et un testament. A ce moment-là, ‘Ali ibn Hussayn (p) était très malade. Plus tard, Fatima lui a donné le livre. Par Dieu ! Le même livre est maintenant avec nous. »
Abul Jârûd a demandé : « Qu’est-ce que dans ce livre, que ma vie soit sacrifiée pour vous ? » L’Imam Bâqir (p) a dit en réponse: «Tout ce dont les gens ont besoin existe dans ce livre. Par Dieu ! Toutes les limites (hudûd) et prescriptions islamiques ont été mentionnées dans ce livre, même le prix du sang pour une égratignure sur la peau. »[8]
‘Abdullâh ibn ‘Atabah dit: «J’étais avec Hussayn Ibn Ali (p) quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est arrivé. J’ai demandé à l’Imam Hussayn (p) : ‘Si vous décédez, un jour, à qui devrons- nous référer?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Référez-vous à mon fils qui est ici. Il sera l’Imam et le père des Imams ».[9]
Mas’ûdî a écrit dans son livre «Ithbâtul Wasîyah » : « A Karbala, Hussayn (p) a appelé ‘Ali ibn Hussayn (p) qui était malade, lui a enseigné le Grand Nom de Dieu et les héritages des Prophètes; puis il lui dit que les livres, les sciences, et l’arme ont été confiés à Ummi Salamah et elle devra les lui donner. »[10]
Sayyid Murtazâ a écrit dans le livre intitulé «Uyûnul Mu’djizât » : « Les narrateurs de hadiths ont rapporté que Hussayn ibn ‘Ali (p) a voulu dans son testament que le Grand Nom de Dieu, et les héritages des Prophètes soient donnés et enseignés à son fils ‘Ali ibn Hussayn (p). » Ensuite, l’Imam Hussayn (p) a dit: « Il sera l’Imam après moi. »[11]
Muhammad ibn Muslim dit: «J’ai demandé à l’Imam Sâdiq (p) : ‘Où est la bague de Hussayn ibn ‘Ali (p)? J’ai entendu qu’on l’a retirée de son doigt à Karbala.’ L’Imam (p) a dit: «Ce n’est pas vrai. Hussayn (p) a donné sa bague à son fils, ‘Ali ibn Hussayn, et cela est mentionné dans son testament. Il lui a aussi légué la position de l’Imamat, tout comme l’Envoyé de Dieu (P) l’a légué à l’Emir des Croyant (p), celui-ci à son fils Hassan, et celui-ci à son frère Hussayn. Après ‘Ali ibn Hussayn (p), la bague est arrivée à mon père et après ce dernier, c’est moi qui la détiens. Je la porte le vendredi et accomplis mes Prières avec elle. »
Je suis allé à l’Imam Sâdiq (p) un vendredi et l’ai trouvé en Prière. Quand sa Prière a fini, il a tendu son doigt vers moi. J’ai vu une bague dans son saint doigt avec cette inscription: «Il n’y a pas de divinité à part Dieu, c’est le viatique pour Le rencontrer. » Puis l’Imam (p) a dit: «C’est la bague de mon grand-père, Abû ‘Abdullâh Hussayn ibn ‘Ali (p). »[12]
L’auteur de Kachful Ghumma a plaidé pour l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p) en se servant d’autres raisons :
- L’Imam Sajjâd (p) était après son père le plus vertueux parmi les gens de son temps. Et il va de soi qu’en présence d’un tel homme, aucun autre ne peut être Imam.
- Les raisons logiques et des hadiths prouvent que l’existence de l’Imam a été toujours nécessaire et que la terre ne sera jamais vide des successeurs de Dieu. D’autre part, les gens qui prétendaient à l’Imamat à l’époque de ‘Ali ibn Hussayn (p) n’avaient pas une vraie raison pour démontrer leur Imamat et leurs revendications étaient donc invalides. Par conséquent, l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p) est prouvé, parce que la terre ne sera jamais vide d’un Imam.
- Il y a des hadiths de la part de l’Envoyé de Dieu (P) sur l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p), comme celui de Jâbir qu’il a rapporté du Prophète (P) ; l’Imam Muhammad Bâqir (p) l’a rapporté de son père, et celui-ci de son grand-père, et ce dernier de Fatima (s), fille du Messager de Dieu (P). Les noms des douze Imams, dont celui de l’Imam Sajjâd (p), sont enregistrés dans ce hadith de Jâbir.
Comme mentionné dans des hadiths, l’Emir des Croyants (p) avait déjà annoncé l’Imamat de son fils ‘Ali. Et puis, Hussayn ibn ‘Ali (p), avant sa disparition, avait mentionné l’Imamat de son fils ‘Ali ibn Hussayn (p) dans son testament lequel il avait confié à Ummi Salamah pour qu’elle le donne à ‘Ali ibn Hussayn (p). Hussayn (p) a considéré la demande de ce testament d’Ummi Salamah comme un signe du véritable Imamat.[13]
Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî a dit au Prophète (P) : « Ô Envoyé de Dieu ! Qui seront les Imams de la descendance de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p)? » Le Prophète (P) a dit: « Hassan et Hussayn, maîtres des jeunes du Paradis. Puis le maître des fidèles, ‘Ali ibn Hussayn et Bâqir; Muhammad ibn ‘Ali. Ô Jâbir! Lorsque tu le vois, salue-le de ma part. Après lui, Sâdiq, Ja’far ibn Muhammad, ensuite Kâzim, Mûsâ ibn Ja’far, puis Redhâ, ‘Ali ibn Mûsâ. Après lui, Taqî, Muhammad ibn ‘Ali, puis Naqî, ‘Ali ibn Muhammad. Après lui, Zakî, Hassan ibn ‘Ali, puis son fils, Qâim, Mahdî. Il remplira le monde avec justice après avoir été remplie d’injustice et d’oppression.
Ô Jâbir! Ils seront mes successeurs, descendants, et califes. Celui qui leur obéit m’a obéi. Et celui qui leur désobéit m’a désobéi. Celui qui nie un ou tous d’entre eux m’a nié. C’est grâce à leur existence que Dieu ne permet pas à la Terre d’avaler ses habitants».[14]
Femmes et ses enfants
Les sources historiques disent qu’il eut 15 enfants, dont onze garçons et quatre filles. D’après Shaykh Mufîd, ses femmes et ses enfants sont ceux-ci :
Imam Muhammad Bâqir (a)
Sa mère fut Umm Abd allah, fille de l’Imam Hasan (a).
Abd allah
Hasan
Husayn Akbar
La mère de ces trois derniers fut une servante.
Zayd b. Ali
‘Umar
La mère de ces deux derniers fut une servante.
Husayn Asghar
‘Abd ar-Rahmân
Sulaymân
La mère de ces trois derniers fut une servante.
Khadîja
Ali
La mère de ces deux derniers aussi fut une servante.
Muhammad Asghar.
Sa mère fut une servante.
Événements importants durant son époque
Suite à l’événement de Karbala et durant l’époque de l’Imam as-Sajjâd, quelques mouvements ont eu lieu dont l’événement de Harra, la révolte des Tawwâbîn et la révolte de Mukhtâr.
Événement de Harra
Peu de temps après l’événement de Karbala, les musulmans de Médine organisèrent, en réaction contre les Umeyyades, le mouvement de Harra en 63 H.
Les habitants de la ville firent allégeance avec ‘Abd allah b. Hanzala (fils de Hanzala connu sous le nom de Ghasîl al-Malâ’ika) ; ils ont piégèrent 1 000 personnes des Umeyyades d’abord dans la maison de Marwân b. Hakam, puis ils les rejetèrent de la ville.[15] L’Imam as-Sajjâd se retira de ce mouvement dès le départ et n’y participa pas puisqu’il en connaissait la fin et les conséquences.[16]
Durant les jours très tendus de ce mouvement, Marwân (un des ennemis d’Ahl al-Bayt) alla auprès de ‘Abd allah b. ‘Umar et lui demanda de protéger sa famille chez lui, mais ‘Abd allah refusa. Marwân chercha ainsi le secours auprès de l’Imam as-Sajjâd. L’Imam l’accepta généreusement et envoya les femmes et les enfants de Marwân, accompagnés de sa famille, à Yanba‘ (un endroit près de Médine.[17]
Lors de cet événement, l’Imam Sajjâd accepta la charge de 400 familles durant le temps où la troupe de Muslim b. ‘Aqaba (le commandant de la troupe de Yazid dans l’événement de Harra) resta à Médine.
Révolte des Tawwâbîn
La révolte des Tawwâbîn fut un autre événement important suite à l’événement de Karbala et durant l’époque de l’Imam as-Sajjâd. Ce mouvement fut dirigé sous la guide de Sulaymân b. Surad Khuzâ‘î, ainsi que plusieurs autres érudits chiites à Kufa. Les acteurs de ce mouvement cherchaient à rendre le gouvernement de la société à Ahl al-Bayt, donc à l’Imam as-Sajjâd. Mais il y pas eu de relation politique entre l’Imam as-Sajjâd et les acteurs de ce mouvement.[18]
Révolte de Mukhtâr
La révolte de Mukhtâr fut le troisième mouvement important suite à l’événement de Karbalâ. Il existe des ambiguïtés à propos de la relation de l’Imam as-Sajjâd avec les acteurs de ce mouvement. Cette relation a des problèmes non seulement du point de vue de l’attitude politique, mais aussi du point de vue doctrinale (la suite de Mukhtâr de Muhammad b. Hanafîyah). Il est rapporté que Mukhtâr, après avoir réussi à attirer des chiites de Kûfa, chercha le soutien de l’Imâm as-Sajjâd, mais l’Imam ne l’a pas répondu.[19]
Notes:
1-Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 13.
2-Ibid, p. 4.
3-Ibid, Vol 46, pp. 8 & 154.
4-Qâzî Nu’mân, Sharh al-Akhbâr, vol. 3, p. 266
5-Ibn Sa’d, al-Tabaqât al-Kubrâ, vol. 5, p. 222; Ibn Abî al-Hadîd, Sharh Nahj l-Balâgha, vol. 15, p. 273
6-Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 212.
7-Ibid.
8-Ibid, p. 213. Ici, il faut clarifier une doute qui peut venir à l’esprit de certaines gens. On peut dire que dans le hadith d’Abul Jârûd, il est rapporté : « L’Imam Hussayn (p) a donné son livre et testament à sa fille, Fatima, alors que selon les deux hadiths d’Abû Bakr Hazramî et de Fudayl ibn Yasâr, nous lisons que l’Imam Hussayn (p) avait donné son livre et son testament à Ummi Salamah. Alors, que peut-on dire de cette ambiguïté ? Nous disons en réponse que peut-être les livres et les testaments ont été nombreux; donc, l’Imam Hussayn (p) avait donné certains d’entre eux à Ummi Salamah et certains d’autres à sa fille, Fatima.
9-Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 215.
10-Ibid, p. 216.
11-Ibid.
12-Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 17.
13-Kachful Ghummah, Vol 2, p. 265.
14-Kamâlid Dîn wa Tamâmun Ni’mah, Vol. 1, p. 372.
15-Shahîdî, ibid. p. 82-83
16-Ibid. p. 86
17-cf. Ibibd. p. 83
18-Ja’farî, Tashayyu’ dar masîr e târîkh, p. 286
19-Tûsî, Ikhtîâr Ma’rifat ar-Rijâl, p. 126