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Brève biographie d’Abû Tharr Al-Ghifârî
Introduction
Jundab b. Junâda b. Sufyân al-Ghifârî connu sous le nom de Abû Dharr al-Ghifârî fut l’un des compagnons du Prophète Muhammad et un compagnon de l’Imam Ali (a).
Il était parmi les cinq premières personnes à embrasser l’Islam, et son épée était très efficace pour la défense du Prophète. Il était donc normal qu’il fût également l’un des premiers à s’alarmer en voyant que l’Imam `Ali qui incarnait la vertu et la vérité, était exclu des affaires de l’Etat islamique, alors que beaucoup de ceux qui gardaient encore de la rancune pour l’Islam s’étaient glissés à l’intérieur de l’organisation du Califat, et s’étaient appliquées à la ronger, comme des termites.
Après qu’Abû Dharr se soit plaint des faits de Uthman bin Affan, le troisième calife, il a été exilé en Syrie et puis à zèle-Rabadha où il est décédé.
Naissance
Abû Dharr est né vingt ans avant l’émergence de l’islam, dans Banû Ghifâr, une tribu célèbre et noble parmi les Arabes.[1] Son père, Junâda, était le fils de Ghifâr et sa mère, Ramla bt. Al-Waqî’a, était de Banû Ghifâr b. Malîl. [2]
Abû Tharr disait lui-même: «Mon vrai nom est Jundab Ibn Junadah, mais après ma conversion à l’Islam, le Saint Prophète m’a donné le nom de “`Abdullah”, et c’est le nom que j’aime le plus». Abû Tharr était donc sa “kuniyah” (surnom) tiré du nom de son fils aîné Tharr.
Caractéristiques
Comme Ibn Hajar al-‘Asqalânî a déclaré, Abû Dharr était un homme grand, mince avec la peau bronzage.[3] Ibn Sa’d l’a décrit comme un grand homme aux cheveux blancs et à la barbe. [4] Al-Dhahabî l’a également décrit comme un homme encombrant avec la barbe. [5]
Noms et titres
Son nom était Abû Dharr à cause du nom de son enfant, Dharr. Cependant son vrai nom n’est pas certain et il est mentionné différemment dans les livres d’histoire: Badr b. Jundab, Barîr b. ‘Abd Allah, Barîr b. Junâda, Barîr b. Ishraqa, Jundab b. ‘Abd Allah, Jundab b. Sakan et Yazîd b. Junâda [6]. Il semble que Jundab b. Yazîd est son nom réel et célèbre.[7]
Épouse et enfant
Selon des sources, sa fille s’appelait Dharr. Cheikh al-Kulaynî a raconté un rapport sur son décès.[8] Sa femme s’appelait Umm Dharr.[9]
Conversion à l’islam
Abû Tharr était un des Compagnons du Prophète de l’Islam (P) connu pour son amour de la liberté et son bon caractère, et selon le Saint Prophète, il faisait partie de ceux que le Ciel et ses Habitants désiraient ardemment. Il bénéficia de la Compagnie du Prophète au sens réel du terme.
Abû Dharr a été parmi les premières personnes qui se sont convertis à l’Islam.[10] Selon certains récits, il était monothéiste avant l’émergence de l’islam, il a adoré Dieu trois ans avant Bi’that.[11] Ibn Habîb al-Baghdâdî a affirmé qu’Abû Dharr considérait l’alcool et le jeu illégal dans l’ère Jahiliyya.[12] Après l’émergence de l’Islam, il était parmi les premières personnes qui sont venues au Prophète Muhammad (s) et converties à l’Islam. Selon une narration, Abû Dharr a dit: “J’étais le quatrième qui est allé à Muhammad (s) et s’est converti à l’Islam, ce qui le rendait ravi”.[13]
Quand Abû Dharr prit conscience de la prophétie du prophète Muhammad à La Mecque, Il s’intéressa vivement à cet événement et voulut absolument en savoir plus. Un jour, il demanda à son frère Unays d’aller à la Mecque et de trouver des renseignements sur le Prophète.
Unays était sur le point de partir pour la Mecque lorsqu’on vit venir un homme qui se dirigea directement vers la maison d’Abû Tharr. «D’où viens-tu?» lui demanda Abû Tharr. «Je viens de la Mecque», répondit l’homme. «Quelle est la situation là-bas?», demanda encore Abû Tharr. «On y parle d’un homme qui se dit être prophète et recevoir des révélations du ciel» dit l’homme. Abû Tharr poursuivit: «Qu’ont fait les Mecquois de lui?». «Ils l’ont démenti, torturé et ils ont mis les gens en garde de le rencontrer. Ils menacent et terrorisent quiconque le voit», répondit l’homme. «Pourquoi les gens ne le croient-ils pas?» interrogea Abû Tharr. «Comment le croiraient-ils alors qu’il vilipende leurs dieux, les traitent de stupides et qualifie leurs ancêtres de pervers!», répondit l’homme. «Il dit cela vraiment?» demanda Abû Tharr intéressé. «Ah oui. Et il dit que Dieu est Un…», confirma-t-il.
Abû Tharr se mit à réfléchir à propos de l’homme qui avait dit que Dieu est UN. Il continua à penser pendant un certain temps. Le visiteur le regarda et le trouvant pensif, il prit congé et partit.
Après son départ, Abû Tharr s’adressant à son frère, lui dit: «Va à la Mecque et essaie de trouver cet homme. Il affirme qu’il reçoit des révélations du Ciel. Quel est le mode de sa conversation? Vois s’il est sincère ou non dans ses paroles».
Unays entreprit le voyage. Après avoir traversé différentes stations, il arriva à la Mecque et se dirigea vers la Ka`bah pour accomplir les rites de pèlerinage. Lorsqu’il sortit de la Ka`bah, il vit un attroupement. Il demanda à un homme qu’il croisa: «Qu’est-ce qu’il y a là?». L’homme répondit: «Un apostat qui appelle les gens à une nouvelle foi».
Dès que Unays entendit ceci, il accourut vers le lieu de rassemblement. Une fois sur place, il vit un homme dire: «Louanges à Allah! Je fais Ses louanges et Lui demande secours. Je crois en Lui, je dépends de Lui et j’atteste qu’il n’y a de Dieu, en dehors de Lui, IL est sans partenaire».
Selon le récit d’al-Subaytî, Unays entendit cet homme proclamer: «O gens! Je vous ai apporté les bénédictions de ce monde et de l’autre monde. Dites qu’il n’y a pas de dieu, sauf Allah pour que vous soyez délivrés. Je suis le Messager d’Allah et je suis envoyé pour vous. Je vous mets en garde contre la punition du Jour du Jugement. Rappelez-vous que personne ne sera sauvé, en dehors de ceux qui se présentent devant Allah avec un cœur humble. Ni les riches ne vous seront d’aucun secours, ni vos enfants ne pourront rien pour vous. Craignez Allah, IL sera bon envers vous. O gens! Ecoutez-moi! Je dis clairement que vos ancêtres avaient dévié du droit chemin en adorant ces idoles et vous aussi vous êtes en train de suivre leurs traces. Rappelez-vous que ces idoles ne peuvent ni vous nuire ni vous être utiles. Elles ne peuvent ni vous arrêter ni vous guider».
Unays fut étonné par le discours éloquent du Prophète (Ç), mais il fut aussi surpris d’entendre les gens autour de lui tenir différents propos contre le Messager d’Allah.
Celui-ci ayant entendu ces attaques, dit: «Les prophètes ne mentent pas. Je jure par Allah en dehors Duquel il n’y a pas de dieu, que j’ai été envoyé pour vous comme messager. Par Allah vous mourrez comme si vous dormiez et vous serez ressuscités comme si vous vous réveilliez. Vous serez rappelés par Allah pour rendre des comptes sur vos actes. Après quoi, vous entrerez éternellement, selon le verdict, en Enfer ou au Paradis».
En entendant ces paroles, les gens demandèrent au Prophète (Ç) comment ils seraient ressuscités après s’être transformés en sable!
Là, Allah révéla les Versets suivants: «Mohammad! Réponds: «Soyez pierre ou fer ou toute chose créée que vous puissiez concevoir…» «Ils diront: «Qui donc nous fera revenir?». Ils secoueront la tête vers toi et ils diront: «Quand cela se produira-t-il?». Réponds: «Il se peut que ce soit bientôt». (Sourate al-Isrâ’, 17: 50 – 51)
Dès que le Saint Prophète finit son discours, les gens se levèrent. Et alors qu’ils se dispersaient, l’un d’eux dit: «C’est un devin». Un autre: «Non, c’est un poète». Un troisième: «C’est un magicien».
Unays qui avait écouté les prêches du Prophète (Ç) et les commentaires des gens, baissa la tête pendant un moment et murmura: «Par Allah! Sa parole est agréable. Ce qu’il a dit est vrai et les gens qui l’ont dénigré sont certainement stupides».
Puis, il enfourcha son chameau et repartit. Il continua à penser à Mohammad (Ç), le Prophète d’Allah, tout au long du voyage, et à se rappeler son discours jusqu’à ce qu’il rejoignît
Abû Tharr.
Alors Abû Dharr lui-même est allé à La Mecque pour trouver Muhammad (s). Abû Dharr avec Ali b. Abî Tâlib (a) a visité Muhammad (s) dans sa maison. Abû Dharr fut le premier qui dit au Prophète : « Salam sur toi, ô Messager d’Allah » . Puis Abû Dharr s’est converti à l’islam après avoir articulé Shahâdatayn (croyance islamique déclarant la croyance en l’unité de Dieu et l’acceptation de Muhammad comme messager de Dieu).[14]
Les sources chiites ont rapporté une autre histoire sur le moment où Abû Dharr s’est converti à l’islam. Kulaynî a rapporté une narration de l’Imam al-Sadiq (a), dans laquelle l’histoire du converti d’Abû Dharr à l’Islam est considérée comme un événement extraordinaire.[15]
Un disciple modèle du Prophète
L’histoire témoigne qu’Abû Tharr était tellement pieux après sa conversion à l’Islam que personne ne pouvait se mesurer à lui dans le domaine spirituel. Il atteignit un tel degré de perfection sur le plan de la pureté de la foi et de la sincérité du cœur, qu’il devint un phare pour les gens qui voulaient être éclairés. Il enrichissait leurs esprits avec ses conseils, il leur inculquait le sens de l’égalité et de l’amour, et il leur montrait la voie de l’obéissance à Allah et à Son Saint Prophète.
Il menait une vie islamique tellement digne que les historiens trouvaient difficilement les mots exacts pour la décrire. `Abdullah al-Subaytî écrit qu’Abû Tharr se détachait, parmi les Compagnons qui excellaient en piété, en abstinence, en adoration d’Allah, en véracité, en fermeté de foi et en résignation devant la Volonté d’Allah. Son alimentation quotidienne du vivant du Prophète consistait en trois kilos de dattes et il avait maintenu ce régime pendant le restant de sa vie. Sa moralité et sa vertu étaient telles que le Saint Prophète, l’inclut, comme Salmân al-Faricî dans les Ahl-ul-Bayt (La Famille du Prophète). Al-Hâfidh Abû Na`îm dit qu’Abû Tharr était un homme de piété et avait un cœur pleinement satisfait. Il était la quatrième personne à embrasser l’Islam. Il avait renoncé aux péchés avant même la mise en application de la Loi islamique. Son but le plus cher était de ne pas baisser la tête devant les gouvernants tyranniques. Il supportait avec stoïcisme les afflictions et les malheurs. Il se distingua par l’apprentissage, par cœur, des Traditions et des exhortations du Saint Prophète.
Abû Nâ`îm fait remarquer qu’Abû Tharr a rendu un grand service au Saint Prophète, dont il a appris les Statuts légaux de la Loi islamique (Ahkâm Char`iyyah) dans les domaines de l’adoration et des relations sociales, ce qui lui a permis de s’abstenir de tout péché. L’un de ses traits caractéristiques était de poser, souvent, des questions au Saint Prophète afin de savoir tout. Il a appris, par cœur, toutes les significations et toutes les interprétations du Saint Coran et des Traditions du Prophète, et il se montrait très avide sur ce plan. En bref, il a appris du Saint Prophète énormément de choses, non seulement, pour son usage personnel, mais aussi pour mettre ce trésor de savoir au service des adeptes de l’Islam.
Un autre fait notable par lequel Abû Tharr se distingua, fut sa marche continuelle et constante sur la ligne du Saint Prophète, ligne dont il ne dévia jamais, même lorsque le vent changea de direction, après la disparition du Messager d’Allah. En effet, Abû Tharr resta aux côtés de l’Imâm `Ali après la mort du Saint Prophète, et il ne le lâcha jamais. Il le suivit toujours et continua à bénéficier de son immense savoir pour compléter les connaissances qu’il avait acquises en compagnie du Saint Prophète. Quoi de plus logique pour un homme aussi pieux que lui et aussi assoiffé de savoir religieux! Le Prophète n’avait-il pas dit: «Je suis la Cité du Savoir et `Ali en est la Porte»? Il put ainsi s’imprégner de son savoir, de son ascétisme, de sa bienfaisance, de ses vertus morales et de sa conduite exemplaire. C’est pour cela que le Prophète avait dit: «Abû Tharr est l’homme le plus véridique de la nation». Ou encore: «Abû Tharr est pareil au Prophète `Isâ (Jésus) par son ascétisme», et «Celui qui voudrait connaître l’austérité et la modestie de `Isâ, devrait aller voir Abû Tharr».
Véridicité, érudition et ascétisme
Al-Chahîd al-Thâlith, al-`Allâmah al-Chustarî écrit à propos d’Abû Tharr:
«Il était l’un des plus grands Compagnons et reconnu comme étant parmi les premiers d’entre eux à avoir embrassé l’Islam. En effet, il était la troisième personne à épouser l’Islam, après la Mère des Croyants, Khadijah al-Kubrâ et le Commandeur des Croyants, l’Imam `Ali Ibn Abî Tâlib. Selon l’auteur de “Isti`âb”, ses traits distinctifs étaient sa vaste connaissance, son austérité, sa piété et sa véracité. L’Imam `Ali disait qu’Abû Tharr avait atteint une position dans l’acquisition et la compréhension des enseignements islamiques que personne d’autre n’avait pu atteindre. Le Saint Prophète disait qu’Abû Tharr était semblable à `Isâ dans ma Nation et qu’il avait l’austérité du Prophète `Isâ».
Selon une tradition, quiconque voudrait voir l’humilité du Prophète `Isâ (Jésus) doit observer le caractère d’Abû Tharr. Dans son livre “`Uyûn Akhbâr al-Redhâ”, al-Chaykh al-Çadûq écrit que l’Imam `Ali al-Redha rapporta de ses grands-pères que le Prophète avait dit: «Abû Tharr est le véridique de cette Ummah (Nation Musulmane)».
L’Imam `Ali Ibn Abi Tâlib prédisait qu’Abû Tharr serait le seul homme à ne pas transiger avec les ordres et les Commandements d’Allah, c’est-à-dire qu’il dirait ce qui est vrai et qu’il le suivrait d’acte, sans se soucier d’aucune menace qui en découlerait, ni des intimidations du pouvoir en place.
Des théologiens ont fait remarquer qu’Abû Tharr avait prêté serment devant le Prophète de ne craindre aucun reproche lorsqu’il s’agit de sa foi en Allah et de dire la vérité, si amère soit-elle.
La véracité et le courage sont des qualités que même les plus grandes personnalités ne peuvent s’en doter facilement. Mais le Saint Prophète avait prédit que ces qualités seront les traits saillants d’Abû Tharr, en ajoutant que ce dernier jouera un grand rôle sur ce plan et qu’il préservera ces qualités même lorsqu’il subira des persécutions difficilement supportables.
Le Prophète (Ç) dit: «Il n’y a entre le baldaquin du ciel et le tapis de la terre, personne qui dépasse Abû Tharr quant à sa véracité»[16].
Expliquant ce hadith, al-`Allâmah al-Subaytî écrit: «Le Saint Prophète, s’adressant à ses Compagnons dit: “Qui parmi vous me rencontrera le Jour des Comptes dans la même condition que je l’aurai quitté dans ce monde?”. A cette question tout le monde se tut sauf Abû Tharr qui dit que ce serait lui. Le Saint Prophète approuva: «Il n’y a pas de doute. Tu as raison», avant d’ajouter, en s’adressant à ses Compagnons: «O mes Compagnons! Rappelez-vous bien ce que je vais vous dire. Il n’y a personne entre la terre et le ciel qui soit plus véridique qu’Abû Tharr» [17].
Le Prophète Muhammad (s) dit à Abû Dharr : « Bien fait Abû Dharr, vous êtes un membre de Ahl al-Bayt (a) » .[18] Il a également dit, Abû Dharr est la personne la plus honnête parmi tous les gens.[19] Dans un autre rapport, le Prophète (s) a comparé la piété et l’humilité d’Abû Dharr égal à ‘Isâ b. Maryam (a).[20]
Également Imam Ali (a) a dit, les gens ordinaires sont incapables d’atteindre la connaissance d’Abû Dharr.[21] Il est une personne si vertueuse que le paradis attend.[22]
Imam al-Baqir (a) a dit: Après la mort du Prophète Muhammad (s), tout le monde a quitté Ali b. Abi Talib (a) sauf trois personnes: Salmân Fârsî, Abu Dharr et Miqdâd. ‘Ammâr b. Yâsir était douteux au début; Cependant il est revenu à Imam Ali (a).[23]
Imam al-Sadiq (a) a dit au sujet du culte d’Abû Dharr: la partie principale de son culte était la pensée. Il a versé des larmes dans la crainte d’Allah, qu’il a blessé ses yeux.[24] Abû Dharr a également dit: J’aime trois choses que les gens détestent: la pauvreté, la mort et la misère. Imam al-Sadiq (a) a expliqué, Abû Dharr signifie la mort par l’ordre d’Allah est préférable que de vivre dans une vie pécheresse; La misère en obéissant à Allah est meilleure que la santé en désobéissant à Allah; Et la pauvreté en obéissant à Allah est préférable à commettre des péchés dans une vie prospère.[25]
Dans les sources chiites, Abû Dharr est considéré comme l’un des quatre piliers de l’islam, aux côtés de Salmân Fârsî, [[Miqdâd] et ‘Ammâr b. Yâsir.[26] Shaykh al-Mufîd a raconté un hadith d’Imam al-Kazim (a) : « Le jour du jugement, les compagnons qui n’ont pas rompu leur promesse au Prophète Muhammad (s) seront appelés; Puis Salmân, Abû Dharr et Miqdâd répondraient » .[27]
Aqâ Buzurg Tihrânî, a mentionné deux livres sur les caractéristiques et la vie d’Abû Dharr: Akhbâr Abî Dharr par Abû Mansûr Zafar b. Hamdûn Bâdra’î [28] et Akhbâr Abî Dharr al-Ghifârî wa fadâ’iluh par Shaykh al-Sadûq.[29]
Sayyid Ali Khân Madanî a écrit sur Abû Dharr: «Il était un érudit notable et un grand homme vertueux, qui a consacré son argent aux pauvres et n’a jamais rien épargné pour lui-même.[30]
Sayyid Bahr al-‘Ulûm considérait Abû Dharr comme l’un des compagnons du Prophète Muhammad (s); Il a toujours essayé d’informer les gens des vertus d’Ahl al-Bayt (a) et a critiqué leurs ennemis.[31]
Abû Na’îm al-Isfahânî a également dit: Abû Dharr a servi Prophète Muhammad (s) et a appris les principes de l’Islam. Il était contre riba (usure) avant l’émergence de l’Islam. Il a toujours pris le bon chemin et n’a jamais obéi aux dirigeants tyran.
Prise de Position concernant la Succession du Prophète (P)
Selon les sources des adeptes d’Ahl-ul-Bayt, le Saint Prophète rendit l’âme le lundi 28 Çafar de l’an 11 Hégire[32]. Sa mort donna lieu à des scènes de lamentations, de gémissements et de manifestation de douleur chez les membres de sa famille, ses proches et ses vénérables Compagnons. Abû Tharr, Salmân al-Farecî, al-Miqdâd et `Ammâr, ainsi que d’autres fidèles Compagnons pleuraient à chaudes larmes. L’histoire montre qu’Abû Tharr al-Ghifârî était durablement affecté par la disparition du Prophète. Mais il gardera une fidélité à toute preuve à la mémoire de son bien-aimé, à ses commandements, à ses enseignements et à sa volonté, fidélité qui lui coûtera très cher et le condamnera à l’exil et au bannissement, car, il n’oubliera à aucun moment de rappeler à l’ordre les gouvernants de l’Etat islamique, en invoquant les Traditions du Prophète dont il était le meilleur témoin. Manazir Ihsân al-Guilanî écrit à ce propos: «Dans la plupart des biographies d’Abû Tharr, bien qu’il y ait des indices de l’immensité de la douleur qu’il éprouva à la mort du Prophète, douleur sans laquelle un croyant ne saurait être considéré comme un vrai croyant, certains événements ou certaines scènes présentent un beau portrait de l’amour réciproque entre l’amoureux et le bien-aimé devant notre mémoire visuelle» [33]
Amitié avec Ali b. Abi Talib (a)
Comme Irbilî a raconté, Abû Dharr choisit Ali b. Abi Talib comme son exécuteur testamentaire et dit: Par Allah, Ali b. Abi Talib est mon exécuteur testamentaire. Par Allah, bien que son droit ait été usurpé dans le califat, vous trouverez paix et bénédiction avec lui.[34] Ibn Abî al-Hadîd a également dit: Abû Dharr dit à Ibn Râfi’ à Rabadha, craignez seulement Allah, bientôt une bagarre interviendra, vous devriez soutenir Imam’ Ali (a).[35] Abû Dharr a également assisté à l’enterrement de Fatima (a) qui a eu lieu à minuit.[36]
À l’époque des califats
Au début du califat d’Abû Bakr, Abû Dharr a refusé de lui verser Bay’a (serment d’allégeance), afin de soutenir Ali b. Abi Talib (a).[37]
Au temps du second calife, ‘Omar, il a refusé d’accepter une interdiction totale d’écrire des hadiths. En réponse, Abou Dharr dit: Par Allah, s’ils me menacent d’arrêter de narrer les hadiths du Prophète Muhammad, je préfère mourir avant d’arrêter de narrer les hadiths du Prophète.[38] Ultérieurement, Abû Dharr et d’autres narrateurs de hadith ont été emprisonnés.[39]
Exil en Syrie
Comme Ibn Abî al-Hadîd l’a dit, Abû Dharr a été exilé en Syrie parce qu’il s’est plaint à Uthman, le troisième calife, de donner l’argent du trésor à Marwân b. Hakam,Zayd b. Thâbit et d’autres comme un cadeau. Il a dit: “Abû Dharr criait dans les rues et se plaignait à ‘Uthman. En conséquence,’ Uthman l’a exilé en Syrie.[40]
Cependant, Abû Dharr a fait quelques groupes sociaux et informé les gens sur les caractéristiques et les vertus du Prophète Muhammad (s) et Ahl al-Bayt (a). D’autre part, Mu’âwîya a interdit aux gens de rencontrer Abû Dharr et a rapporté ses activités à ‘Uthman. Par conséquent, il a été retourné à Médine.[41]
Exil à al-Rabadha
Abu Dar a rencontré Uthman à Médine, où il a refusé son don et a critiqué ses actes à nouveau. Alors ‘Uthman a perdu sa patience avec lui et l’a exilé à al-Rabadha dans la pire condition possible, qui est expliquée dans les livres historiques.[42]
Mort
Abû Dharr est décédé dans Dhu al-Hijja 32/653, dans al-Rabadha, au temps du califat d’Uthman.[43] Comme l’a dit Ibn Kathîr, personne n’était avec lui à moins que sa femme et son enfant, lorsqu’il est décédé.[44] Al-Ziriklî a dit, quand il est décédé sa famille n’a eu rien pour envelopper son corps. Mihran b. Maymun a cité: “Toute la propriété d’Abû Dharr n’a valu presque rien”.[45]
Il est dit, quand Umm Dharr pleurait, elle dit à Abou Dharr: Vous mourez dans le désert et je n’ai rien à envelopper votre corps. Il a répondu: Ne pleurez pas et soyez heureux, car le Prophète Muhammad (s) a dit que l’un d’entre vous mourra dans le désert et qu’il sera enterré par un groupe de musulmans. Les autres sont passés dans les villes et je suis le seul à gauche, et je meurs dans le désert; Le Prophète Muhammad (s) parlait de moi.[46]
Quand il est mort ‘Abd Allah b. Mas’ûd et un certain nombre de Ansâr, Hujr b. ‘Adbar, Mâlik al-Ashtar et plusieurs jeunes musulmans, passaient le désert et par coïncidence ils ont remarqué Abû Dharr. Par conséquent, ils ont enveloppé son corps après sa mort. Puis ‘Abd Allah b. Mas’ud a exécuté des prières funèbres sur son corps.[47]
Selon toutes les sources, Abû Dharr est enterré dans al-Rabadha.
Notes:
1-Amîn ‘Amilî, v4, p225
2-Ibn ‘Abd al-Birr, v1, p252
3-Asqalânî, Ibn Hajar, v7, p107
4-Ibn Sa’d, Muhammad, v4, p23
5-Dhahabî, Muhammad b. Ahmad, v2, p47
6-Ibn Athîr. v5, p186; Mizzî, Yûsuf b. ‘Abd al-Rahmân, v33, p294; Dhahabî, Muhammad b. Ahmad, v2, p49; Amîn ‘Amilî, v4, p225
7-Ibn ‘Abd al-Birr, v4, p1652
8-Kulaynî, Muhammad b. Ya’qub, v3, p25
9-Ibn Abî al-Hadîd, v15, p99
10-Dhahabi, Muhammad b. Ahmad, v3, p406; Ibn ‘Abd al-Birr, v1, p252
11-Shûshtarî, Nûr Allâh b. Sharîf al-Dîn, v11, p322
12-Baghdâdî, Muhammad b. Habîb, p237
13-Ibn Hibbân, Muhammad, v16, p83
14-Ibn ‘Abd al-Birr, v4, p1654
15-Kulaynî, Muhammad b. Ya’qub, v8, p297
16- “Mustradrak al-Hâkim”, p. 342; “Al-Içâbah” d’Ibn Hajar al-`Asqalânî”, Vol. 2, p. 622; “Fihrast al-Tûcî”, p. 70.
17- “Târikh al-A’immah”, p. 251.
18-Tûsî, Muhammad b. Hasan, p525; Tabrisî, Hasan b. Fadhl, p256
19-Majlisî, Muhammad Bâqir, v22, p404
20-Majlisî, Muhammad Bâqir, v22, p420
21-Ibn ‘Abd al-Birr, v1, p255
22-Shaykh al-Sadûq, Muhammad b. Ali b. Bâbiwayh, p303
23-Mufîd, Muhammad b. Muhammad, p10
24- Shaykh al-Sadûq, Muhammad b. Ali b. Bâbiwayh, p40 et 42
25-Kulaynî, Muhammad b. Ya’qub, v8, p22
26-Tûsî, Muhammad b. al-Hasan, p598; Mufîd, Muhammad b. Muhammad, p6 et 7
27-Mufîd, Muhammad b. Muhammad, p61
28-Tihrâni, Aghâ Buzurg, v1, p316
29-Tihrâni, Aghâ Buzurg, v1, p317
30-Madanî, Sayyid Ali Khân, p226
31-Bahr al-‘Ulûm, Muhammad Mahdî, v2, p49
32-Madârij al-Nubuwwah”, Vol., et “Ta’rîkh Baghdâd”, Vol. 11.
33-Al-Ichtirâkî al-Zâhid”, p. 90.
34-Irbilî, Ali b. ‘Isâ, v1, p353
35-Ibn Abî al-Hadîd. v13, p228
36-Ya’qûbî, Ahmad b. Ishâq, v2, p115
37-Ya’qûbî, Ahmad b. Ishâq, v1, p524
38-Ibn Sa’d, Muhammad, v?, p354
39-Ibn Hibbân, Muhammad, v1, p35
40-Ibn Abî al-Hadîd. v8, p256
41-Amîn ‘Amilî, v4, p237
42-Ya’qûbî, Ahmad b. Ishâq, v1, p171 et 172; Ibn Sa’d, Muhammad, v4, p226-229; Tabarî, Muhammad b. Jarîr, v3, p336
43-Tabarî, Muhammad b. Jarîr, v3, p354
44-Ibn Kathîr, Isma’îl, v7, 185
45-Amîn ‘Amilî, v4, p229
46-Amîn ‘Amilî, v4, p241
47-Ibn ‘Abd al-Birr, v1, p253; Ibn Hibbân, Muhammad, v3, p55