A une autre occasion, lorsque Abou Bakr parla de la couleur noire du visage de Bilãl, le Messager de Dieu (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), lui rappela l’ampleur de sa faute et lui dit: « Il reste encore un peu d’orgueil de l’époque d’Ignorance chez toi?».
En ce moment, Abou Bakr posa son visage sur la terre et dit à Bilãl qu’il n’enleva son visage de la terre, tant que Bilãl ne mettra pas son pied sur son visage. Sur l’insistance d’Abou Bakr, Bilãl en fit ainsi. 1
Tout comme Salmãn, Bilãl était un compagnon juste et privilégié du noble prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), qui fréquentait la maison de Fatima-al-Zahra (bénie soit-elle). Dans de nombreux de cas, le noble prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) le chargeait d’accomplir une uvre. Une fois, le noble prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), donna une somme d’argent à Bilãl et lui dit: «O, Bilãl, achète avec cet argent du parfum pour (la lot) de ma fille, Fatima». 2
Et lorsque le Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) désiraient voir les enfants de Fatima (bénie soit-elle), il s’adressait à Bilãl et disait: «O, Bilãl! Amène-moi, mes enfants, Hassan et Hussayn». 3
Certes, le vénéré prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) avait une totale confiance en Bilãl . Un jour, l’Imam ’Ali (le salut soit sur lui), qui connaissait très bien le précèdent du Bilãl , dit: «Les pionniers de l’Islam sont de l’ordre de 5 personnes. Je suis pionnier des Arabes, Salmãn est pionnier des Perses, Suhayb est le premier croyant romain, Bilãl est pionnier d’Abyssine, et Khobab est pionnier des Nabatéens ». 4
Bilãl ne ménagea aucun effort pour soutenir Ali (le salut soit sur lui) et Fatima Al-Zahrã (Bénie soit-elle) et leurs idéaux. Il affichait un grand respect à Sa Sainteté Imam’Ali (le salut soit sur lui) lorsque ce dernier se présentait parmi les Musulmans.
D’aucuns lui reprochèrent d’afficher un respect beaucoup plus important à ’Ali (le salut soit sur lui) qu’à Abou Bakr qui l’avait affranchi. Bilãl leur répondit: « Le droit d’Ali (le salut soit sur lui) sur moi est supérieur à celui d’Abou Bakr.
Car, Abou Bakr m’a libéré de la contrainte de l’esclavagisme, de la torture et d’harcèlement dans le monde d’ici bas, quoiqu’avec la patience, l’endurance et le martyr, j’irai dans le paradis, mais, ’Ali (le salut soit sur lui), m’a sauvé du châtiment et du feu éternel de l’enfer. Car en raison de mon amitié envers lui et le Wilãyat et du fait que je le considère supérieur par rapport aux autres, je mérite le paradis, les bienfaits durables et permanents! C’est Dieu qui m’a sauvé et non pas Abou Bakr. Si Dieu n’existait, les hyènes m’en déchiraient les veines.
Dieu m’a placé dans un bon endroit. Il m’a honoré. Le bien ne se trouve que chez Lui. Vous ne me verrez pas suivre la mauvaise innovation (Bida’at). Je ne suis pas mauvais innovateurs comme ceux-ci. Bilãl se rendit à Damas. Il y vécut pendent un certain temps. Atteint de la peste, Il s’éteignit dans les années 18 – 21 de l’hégire lunaire sous le califat d’Omar.
Lorsque les partisans d’Abou Bakr invitaient les gens à lui prêter allégeance, ils vinrent chez Bilãl pour obtenir son allégeance. Avec sang froid, et sans se laisser emporter par les émotions passagères, et en toute connaissance de cause, Bilãl refusa de prêter allégeance à Abou Bakr. Omar, qui était témoin de cet événement, haussa le ton contre Bilãl et lui dit: «Est-ce que c’est la récompense d’Abou Bakr qui t’a affranchi».
Bilãl lui répondit: « Si Abou Bakr m’a libéré pour Dieu, qu’il me laisse tranquille, pour Dieu. Et si m’a libéré pour autre cause, je lui suis soumis et il pourra faire ce qu’il veut. Mais, je ne prête pas allégeance avec celui que le prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), n’a pas désigné son successeur.
Il nous incombe de suivre celui que le noble Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) a désigné comme son successeur. Omar, lorsqu’il entendit cette réponse ferme et explicite de la part de Bilãl, l’injuria: «Inhumain, tu ne dois rester plus à Médine». C’était le début de l’exil de Bilãl de Médine vers Damas. La défense de l’Imamat et du Willayat lui valurent cet exil.
Aux derniers moments de la présence, à Médine, Bilãl, qui était à côté de Sa Sainteté fille du prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et de Sa Sainteté ’Ali (le salut soit sur lui), murmura ce poème: «Si Dieu n’existait, les hyènes m’en déchiraient les veines. Dieu m’a placé dans un bon endroit. Il m’a honoré. Le bien ne se trouve que chez Lui. Vous ne me verrez pas suivre la mauvaise innovation (Bida’at). Je ne suis pas mauvais innovateurs».
Bilãl se rendit à Damas. Il y vécut pendent un certain temps. Atteint de la peste, Il s’éteignit dans les années 18 – 21 de l’hégire lunaire sous le califat d’Omar. Sa tome se trouve dans le cimetière de Bãbol Saqir à Damas, elle abrite, chaque jour, des musulmans qui y viennent pour la visiter.
Notes:
1. Bihar Al-Anwar, t. 104, p. 488, Dala’el Imamah (Les raisons de l’Imamat), p. 87.
2. Idem.
3. Idem, t. 22, p. 499.
4. Bilãl, porte-parole du Mouvement du prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), p. 3.