Les droits de la famille en Islam: L’Islam, l’école de l’authenticité de la famille ou du familiarcat
Contrairement à ce qui est affirmé ou pensé que les religions, en particulier l’Islam, sont les créateurs et les stabilisateurs du patriarcat dans la société, il peut être prouvé que l’Islam n’est ni pro-patriarcat ni pro-matriarcat, mais en rejetant les deux systèmes mentionnés, il défend le principe du familiarcat et il soutient la consolidation de la famille comme première plate-forme pour la formation de relations sociales entre les individus, et le meilleur endroit pour le développement des relations morales et juridiques. L’enfant ouvre les yeux dans la famille, et les relations affectives pures des êtres humains, hommes et femmes, provoquent la formation et la continuité, de la personnalité de l’enfant et cela renforce la famille. La famille institutionnalise la moralité chez les êtres humains et promeut le respect des droits, tout en respectant les droits des membres de la famille. Par conséquent, la formation de la famille est basée sur des principes afin de fournir au mieux un terrain fertile pour la croissance et l’excellence humaines, de la naissance à la puberté et à l’âge de choix. Ainsi, le processus de socialisation humaine commence dans différentes dimensions de la famille, et il est évident qu’une famille réussie peut fournir les conditions de la réussite de ce processus de la meilleure façon possible. À l’école de l’Islam, les relations des individus dans la première société humaine, la famille, sont réglées de manière à conduire à la formation et à la transcendance de l’homme conformément au but principal et élevé de la théologie et au bonheur dans l’au-delà.
La famille est, en effet, le premier puzzle du mystère de la création, que Dieu a fixé pour le confort de l’homme, afin de faciliter l’accession au statut d’humanité et de servitude envers Dieu, qui a été présenté comme le but ultime de la création. Le Saint Coran a établi le principe de la formation de la famille comme l’une des bénédictions de Dieu pour les êtres humains et dit au verset 21 de la sourate Ar-Rum: “Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent”.
Ce verset s’adresse aux hommes et aux femmes pour lesquels Dieu a créé des épouses de leur espèce pour qu’ils puissent vivre ensemble dans la paix et la tranquillité, et Il a établi le principe de la formation de la famille, le mariage entre les sexes opposés afin de faciliter la production d’une progéniture, qui sans aucun doute, est une condition de survie et de maintien de la jeunesse et de la vitalité de la société. Au verset 8 de la sourate An-Naba, Dieu déclare explicitement que Nous avons créé le monde à partir de deux paires opposées: “Nous vous avons créés en couples”. Par conséquent, former une famille de deux sexes opposés est l’une des bénédictions divines, et le sentiment de paix que l’homme crée à partir de cette relation peut être compris dans les moments les plus doux et les plus difficiles de la vie, où aucun refuge sauf l’étreinte émotionnelle des conjoints ne calme l’être humain. Des exemples du familiarcat dans l’Islam consiste à conseiller de former et de maintenir les fondements de la famille et de sa consolidation, à recommander aux deux côtés de la relation conjugale le respect mutuel, et à conseiller de s’efforcer d’élever de bons enfants pour la société. C’est dans le cadre de ces trois relations que la famille est définie comme le refuge humain le plus important pour que les conjoints et les enfants puissent élever leur bien-être matériel, spirituel et psychologique en toute quiétude afin qu’ils puissent assurer le bonheur de ce monde et de l’au-delà dans un environnement approprié. Étant donné que l’Islam a fixé le but ultime de la création humaine, sa servitude envers Dieu, “Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent” (verset 56 de la sourate Adh-Dhariyat), par conséquent, la pensée de la supériorité d’un sexe sur l’autre deviendra absolument dénuée de sens. En conséquence, au verset 13 de la sourate Al-Hujurat, il est dit: “Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux”.
Selon ce noble verset, qui a également été mentionné dans la discussion sur les droits de l’homme, les différences de sexe, de couleur de peau, de langue et de secte, etc., ne créent aucune supériorité pour les êtres humains, et puisque le but est d’adorer Dieu, les membres de la famille doivent donc se guider et s’entraider dans cette direction et en se recourant aux stratégies telles que la recommandation du bien et l’interdiction du mal, qui doivent commencer par soi-même et sa famille, ils doivent se mettre sur le chemin d’un culte digne.
À ce propos, le Coran dit au verset 6 de la sourate At-Tahrim: “Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres”, c’est-à-dire, quel que soit votre sexe, en adorant Dieu, en observant les commandements et décrets divins, en conseillant le bien et la bonté, et en interdisant le mal et les actions mauvaises, sauvez-vous et votre famille du châtiment divin. Il ressort clairement d’autres versets divins qui s’adressent aux croyants ou aux mécréants que du point de vue de Dieu, le sexe des êtres humains n’est qu’une nécessité naturelle pour la formation de la famille et de la société, et dans ces relations sociales, chaque individu a un rôle à jouer dans la caravane de l’humanité vers la maison de destination, qui est proche de Dieu, et naturellement les membres de la famille doivent s’entraider pour atteindre cet objectif.
Bien que selon la nécessité naturelle et selon les besoins logiques et rationnels, Dieu ait désigné ses prophètes parmi les hommes pour guider l’ensemble des êtres humains, mais dans le Saint Coran, en introduisant des femmes pieuses et parfaites, il les a également présentées aux hommes comme modèles, afin que les hommes et les femmes, en suivant les prophètes et l’exemple des hommes et des femmes pieux puissent témoigner que l’évolution de l’humanité est possible pour tous et que des personnes des deux sexes ont pu atteindre cette position. En revanche, le Coran donne aussi des exemples parmi des infidèles, hommes et femmes, qui, ont emprunté le chemin de l’incrédulité contre la direction de Dieu et ses commandements, et se sont fait mériter le feu de l’enfer. Ces exemples sont donnés par Dieu dans les versets 10 à 12 de la sourate At-Tahrim: ” Allah a cité en parabole pour ceux qui ont mécru la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient sous l’autorité de deux vertueux de Nos serviteurs. Toutes deux les trahirent et ils ne furent d’aucune aide pour [ces deux femmes] vis-à-vis d’Allah. Et il [leur] fut dit: «Entrez au Feu toutes les deux, avec ceux qui y entrent», et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Pharaon, quand elle dit «Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis, et sauve-moi de Pharaon et de son œuvre; et sauve-moi des gens injustes», De même, Marie, la fille d”Imran qui avait préservé sa virginité; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres: elle fut parmi les dévoués”. Selon ces versets du Coran, pour Dieu, les hommes et les femmes ne sont pas différents dans la création et le culte, et il présente des exemples de femmes célestes pour les deux sexes et invite l’humanité à un tel chemin de bonté. Ainsi dans les hadiths des Infaillibles (AS), des ordres ont été donnés aux deux sexes pour que l’environnement familial puisse être un lieu d’élévation des êtres humains et d’ascension vers Dieu, et il n’est pas vrai que les femmes soient destinées qu’aux hommes, au contraire, l’Islam conseille aux hommes de respecter les droits des femmes et la moralité islamique à leur égard, si ce n’est pas plus que des conseils aux femmes, ce n’est pas moins. À cet égard, nous pouvons rappeler la recommandation de l’Islam aux deux sexes à la fois pour se marier et fonder une famille, les conseils moraux et juridiques aux membres de la famille pour respecter les droits et le respect mutuel et accepter le principe de la possibilité de séparation à la demande des deux côtés et comme le dernier moyen d’échapper à la vie dans une famille troublée et conflictuelle causant des dommages mentaux et psychologiques aux deux parties aussi qu’aux enfants.
La formation d’une famille et sa consolidation du point de vue de l’Islam
Selon les religions célestes, où la croyance au monothéisme est l’un des principes les plus fondamentaux, les êtres humains ont été créés à partir du premier homme et de la première femme, qui, selon les textes religieux, sont les mêmes Adam et Eve, les parents de tous les êtres humains sur terre. La création des êtres humains de cette manière a de nombreux effets pratiques et moraux, dont les plus importants peuvent être énumérés comme suit:
- Croyance au principe du monothéisme avec croyance en la création d’Adam et Eve par Dieu en tant que parents de tous les êtres humains
- Insistance sur le principe de fraternité entre les enfants d’Adam et Eve dans le but de créer l’égalité entre eux
- Empêcher la supériorité raciale, linguistique, etc. les uns sur les autres, en ce sens que tous les êtres humains ont un seul parent et sont fondamentalement créés à partir d’une seule race appelée êtres humains et n’auront aucune supériorité les uns sur les autres
- La nécessité de continuer la génération, uniquement par le lien matrimonial entre les deux sexes
- Atteindre le but ultime de la création, à savoir l’adoration de Dieu, en observant le cadre que Dieu a établi dans les relations humaines, comme le mariage, la filiation et la parenté
En confirmation de ces questions, plusieurs versets et hadiths peuvent être cités. Le premier verset de la sourate An-Nisa fait référence à la création de l’homme à partir d’Adam et Eve, à l’établissement d’une relation conjugale entre eux, à la formation d’une relation générationnelle en leur donnant des enfants, et également à entretenir une relation de parenté: “Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement”. Au verset 13 de la sourate Al-Hujurat, qui a été mentionné précédemment, la relation entre les êtres humains est définie comme le résultat d’un lien conjugal entre Adam et Eve, et y est souligné la nécessité d’abandonner la supériorité les uns sur les autres sauf en concurrence pour la piété divine, qui est le but ultime de la création: “Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur”. Dans les versets 7 et 8 de la sourate As-Sajdah, il a mis l’accent sur la reproduction comme condition de la survie humaine: ” (Et alors adorer Dieu) qui a bien fait tout ce qu’Il a créé. Et Il a commencé la création de l’homme à partir de l’argile, puis Il tira sa descendance d’une goutte d’eau vile [le sperme]”. Puis au verset 92 de la sourate Al-Anbiya, il met l’accent sur la fraternité entre la communauté islamique et le culte de Dieu comme but ultime et en signe de gratitude pour cette bénédiction divine (la fraternité et l’égalité qui en découle): “Certes, cette communauté qui est la vôtre est une communauté unique, et Je suis votre Seigneur. Adorez-Moi donc”.
Ainsi, dans la structure de la création, le mariage est le premier lien officiel fondé sur la volonté des êtres humains, ce qui nécessite un cadre qui a été soigneusement abordé dans l’Islam pour sa légitimité, son succès et sa consolidation.
Le mariage et ses conditions en Islam
Dieu a décrété le mariage de l’homme pour le renouvellement et la survie de la génération, et avec les caractéristiques naturelles qu’Il a placées dans l’homme et la femme, Il a déterminé la survie de la génération uniquement en matière de mariage entre l’homme et la femme. Puisque Dieu a établi des règles pour l’homme, sur la base de Ses intérêts et Sa sagesse absolue, et que l’homme doit obéir à Dieu selon le principe de servitude, on peut conclure que le mariage est le seul moyen légitime du point de vue islamique d’établir des relations conjugales uniquement entre les femmes et les hommes. Pour que le mariage réussisse, atteigne les nobles objectifs fixés, renforce et soutienne la famille, l’Islam a posé des conditions. Il convient de préciser que le mariage est intrinsèquement recommandé, une recommandation insistée, et agir à l’encontre de celui-ci est considéré comme une violation de la tradition du Messager de Dieu (P), qui a dit: “Le mariage est ma tradition. Quiconque se détourne de ma tradition n’est pas de moi”[1]. Dans certains cas, le mariage est obligatoire du point de vue islamique, et c’est lorsqu’une personne est forcée de se marier afin d’éviter de tomber dans le péché et la corruption personnelle. Il convient également de noter qu’il y a des mariages interdits, dont les plus importants sont les suivants:
- Mariage avec les proches parents (mère ; interdiction éternelle, belle-sœur; jusqu’au moment du divorce avec la première sœur[2]), les parents par le sang (concernant l’alinéa 2) et parent via l’allaitement (mère et sœur par l’allaitement)
- Mariage avec des familles du 1er et du 2e degré: mère, sœurs, tantes (sœurs de pères et sœurs de mères)
- Mariage avec la belle-mère, même si l’homme divorce de sa femme
- Mariage avec deux sœurs en même temps, sauf en cas de divorce de la première
- Mariage avec des non-musulmans, sauf mariage temporaire avec des femmes du Livre
- Remariage avec le conjoint après trois divorces avec lui, sauf s’il y a un décalage entre le remariage et le troisième divorce (mariage entre la femme avec un autre homme finissant par un divorce) (mariage d’une femme avec un autre homme et divorce avec lui)
- Interdiction éternelle du mariage avec 9 fois de divorce avec des conditions spéciales
- Le mariage d’un homme avec une femme avec qui il a commis adultère, pendant la période du mariage avec une autre
- Mariage avec les conjoints des pères et des grands-pères
La fécondité en Islam pour la survie de la génération
Les sociologues s’accordent à dire que la survie d’une société dépend du nombre et du taux de mariage, en particulier des naissances, et le taux minimum souhaité est d’environ trois enfants par femme pour que les effets de la fécondité maintiennent la jeunesse, le dynamisme et la vitalité de la société[3]. Ce taux est en fait le seuil requis par toute société pour maintenir la population active minimale de tout pays, mais dans les religions en général et dans l’Islam en particulier, l’augmentation de la génération est fortement recommandée à des fins diverses, en particulier l’augmentation de la population de musulmans adorant Dieu et maintenir l’autorité démographique des pays islamiques et d’autres raisons sociales, pour pouvoir faire face aux ennemis de Dieu et de l’Islam. Dans l’Islam, un bon enfant n’est pas seulement une source de bénédiction, de miséricorde, de bonheur, de satisfaction et de survie du nom des parents pour sa famille, mais aussi le besoin de la société d’avoir de bonnes familles et de nombreux enfants justes et utiles pour la famille et la société. À cet égard, on peut se référer à quelques hadiths des Infaillibles (AS):
- “Demandez à Dieu un enfant et implorez-Le, car un enfant est la lumière des yeux et la joie du cœur”[4]. (Le Prophète (P) )
- “L’aide divine se révèle selon le besoin et la nécessité”[5]. (l’Imam Ali (AS))
- “C’est un homme heureux qui ne meurt que lorsqu’il laisse un successeur de sa génération”[6]. (l’Imam Kazim (AS))
- “Vos meilleures femmes sont des femmes fécondes, gentilles et chastes, respectées dans la famille, humbles envers leurs maris, se faisant belles pour leurs maris et se préservant des autres”[7]. (Le Prophète (P))
- “L’héritage divin d’un serviteur croyant (homme ou femme) est un enfant juste et vertueux qui demande pardon pour lui”[8]. (Le Prophète (P))
- Quiconque élargit la portée de la charité, Dieu élargira sa subsistance, et chaque fois que les membres de la famille humaine augmentent, la subsistance augmentera également. (Le Prophète (P))
Notes:
1- Muhammad ibn Yaqub Al-Kolayni, Al-Kafi, V° 5, p. 329, Hadith 5.
2- Tant que la relation conjugale avec la femme se poursuit, la belle-sœur, doit porter le voile islamique devant le gendre.
3- Youssef Courbage et Emmanuel Todd, Le Rendez-vous des civilisations, Seuil, Paris, 2017. Ce livre a été traduit en persan par Mohammad Saïd Taheri Moosavi, l’auteur de ce livre.
4- Makarem Al-Akhlaq, V° 1, p. 480, Hadith 1665.
5- Muhammad ibn Hussein Sharif Alrazi, Nahj Al-Balagha, Éd. Hejrat, Qom, 1ère éd., 1993, p. 494.
6- Uyoun Akhbar Al-Ridha, V° 1, p. 30, Hadith 22.
7- Al-Kafi, V° 5, p. 324.
8- Man La Yahduruhu al-Faqih, V° 3, p. 481.