Effets et contrecoups de l’orgueil et de l’arrogance au regard du Coran et des hadiths
Marques de l’orgueil
Les maladies morales, comme les maladies internes et corporelles, sont toujours accompagnées de symptômes extérieurs. De la même façon qu’une pathologie du foie entraîne des marques sur la peau, le visage et affecte la couleur des yeux, de la langue et autre, celui qui est sévèrement touché par une maladie morale en voit apparaître les effets et les marques dans ses actes et dans ses propos. Les effets de l’orgueil apparaissent parfois sur le visage, comme si l’individu orgueilleux retenait les expressions de son visage face aux autres, lançant des regards méprisants et n’étant pas même prêt à leur faire front de manière franche. Parfois, les effets de cet odieux caractère apparaissent dans le discours. Les expressions que l’orgueilleux emploie à propos de lui-même sont exagérées, et même le ton de sa voix montre à quel point il est fier et hautain. Il passe d’un sujet à un autre et ne laisse pas la parole aux autres, il n’écoute pas ce que disent les autres mais s’attend à ce que tout le monde l’écoute. Il juge longs les brefs discours des autres tandis qu’il juge brefs, nécessaires et obligatoires ses propres discours sans fin !
Parfois, les marques apparaissent dans ses actes et ses gestes. Il aime que les autres se lèvent pour lui tandis qu’il reste assis. Lorsqu’il pénètre une assemblée, tous se lèvent pour lui, or lui ne se lève pour personne ! Nous lisons dans un hadith de l’Imâm ‘Alî (as) : « Celui qui veut voir un habitant de l’enfer n’a qu’à regarder celui qui est assis tandis que les gens sont debout pour lui » ! (Bihâr al-Anwâr, Vol. 70, p. 206) De même, il aime être accompagné dans la rue et le bazar, par une ou plusieurs personnes marchant derrière lui. A l’inverse, un hadith dit : « Le noble Prophète (s) se déplaçait parfois avec ses compagnons. Il leur ordonnait de le précéder et lui marchait parmi eux ». (Mosnad al-Ferdows Daylamî, conformément à la transmission d’Al-Mahajja al-Baydhâ’, Vol. 6, p. 247)
En outre, l’orgueilleux aime que les autres viennent le voir sans qu’il ait lui-même à aller les voir. Il évite de se tenir avec les pauvres et les nécessiteux ainsi qu’avec tous ceux à l’apparence modeste. S’il se trouve pris avec de telles personnes, il s’efforce de leur fausser compagnie à la première occasion voire même de les éloigner. Parfois, les effets de l’orgueil se manifestent dans sa façon de s’habiller. Il porte des vêtements de prix qui attirent l’attention ; il en va de même pour sa maison, ses meubles… Cela transparaît même à travers son style de vie et les vêtements que portent ses enfants, ses proches et les relations qu’il entretient. A travers tout cela, son but consiste à attirer l’attention des autres et à les mettre face à sa bonne fortune afin que soit clairement établie pour eux sa supériorité sur tous.
Bien entendu, il ne s’agit pas ici de décourager l’être humain de porter de beaux vêtements pour se couvrir à la place d’effets usés et rapiécés, mais au contraire d’agir conformément à ce hadith prophétique : « Mangez, buvez et vêtez-vous, donnez l’aumône dans la voie de Dieu et ce sans gaspillage, ni orgueil, ni compétition. » (Sonan Ibn Mâja, hadith n° 3605) Ce court discours exprime le fait qu’il n’est pas possible d’admettre que l’on manifeste le comportement blâmable de l’orgueil et de la compétition quant aux aspects honorables au regard de l’existence humaine. Il n’est pas possible que l’on assume ce caractère ignoble de manière apparente, que ce soit par l’attitude, le discours ou les actes.
Corruptions et contrecoups de l’orgueil et de l’arrogance
Ce vil caractère comporte bien des effets dévastateurs pour l’esprit, l’âme, les croyances et les pensées tant sur le plan individuel que collectif, si bien que l’on peut dire qu’aucun secteur de la vie individuelle ou collective ne sort indemne des fléaux qu’il engendre. Voici plusieurs des aspects concernés :
1- Pollution par l’associationnisme et la mécréance
La première et la plus dangereuse de toutes les causes de dépravation découlant de l’orgueil est le fait de se trouver pollué par l’associationnisme et la mécréance. La mécréance d’Iblis, son détournement de la voie de l’unité et même son opposition à la sagesse de Dieu ont-ils une autre origine que son orgueil ? Les Pharaon, les Nemrod, comme les nombreux peuples indociles qui se sont détournés de l’appel des prophètes, avaient-ils en cela une autre raison que l’orgueil ? L’orgueil ne donne pas à l’être humain la permission de se soumettre face à la vérité. L’orgueil et la vanité sont des voiles épais tombant sur le regard de l’être humain, le privant de contempler la face magnifique de la vérité. Il arrive même qu’il voie l’ange de la vérité sous la forme d’un spectre effrayant ! C’est là le pire dommage causé par l’orgueil.
C’est probablement pour cela que nous lisons dans un hadith rapporté de l’Imâm al-Sâdeq (as) à qui le rapporteur demanda quel était le plus bas niveau de l’hérésie : « Le plus bas niveau de l’hérésie, c’est l’orgueil » (Usûl al-Kâfî, Vol. 2, p. 309, chapitre sur l’orgueil, hadith n° 1). Il ressort aisément des versets du Coran que l’orgueil est la source principale même de la mécréance. Nous y lisons à propos de Satan : « Ils se prosternèrent à l’exception d’Iblis qui refusa et qui s’enorgueillit : il était au nombre des incrédules. » (1) (Al-Baqara ; 2 : 34) De ce fait, les orgueilleux ne sauraient avoir une autre place que les enfers. Il est dit dans un hadith du noble Prophète (s) : « Il est en enfer une terre réservée aux orgueilleux et que l’on nomme Saqar. Une fois, cette terre se plaignit à Dieu de sa chaleur et demanda à respirer. On lui permit de respirer et elle brûla les enfers ! » (Al-Kâfi : 2/310/10).
Par conséquent, l’orgueil, la vanité et l’absence de soumission vis-à-vis de la vérité constituent plus que toute autre chose la source principale de la mécréance, de la perdition et du péché. C’est l’orgueil qui obstrue de voiles épais le regard de l’être humain, le privant de contempler la face lumineuse. C’est pour cela que nous lisons dans un hadith de l’Imâm al-Sâdeq (as) : « Celui qui a un soupçon d’orgueil dans le cœur n’entre pas au paradis ».
2- Privation de la science et du savoir
La privation de la science et du savoir est un autre des funestes contrecoups de l’orgueil. Lorsque l’être humain atteint à la vérité de la science et du savoir, il les voit en tout lieu et auprès de chacun, ils sont pour lui comme un joyau perdu et nécessaire. Ceux qui sont orgueilleux ne sont pas prêts à accepter les meilleurs savoirs et les plus hautes sagesses de gens qui sont du même niveau qu’eux, voire d’un niveau inférieur. Ils ne reconnaissent que les sciences et les savoirs issus de leurs propres réflexions, alors même que le caractère orgueilleux et arrogant empêche tout sujet important de jaillir de leur orgueil. Ainsi pouvons-nous lire dans un hadith de l’Imâm al-Kâzem (as), rapporté de Hishâm ibn Hakam : « L’agriculture convient aux sols tendres et uniformes, tandis que les surfaces pierreuses et dures sont toujours incultes. De même, le savoir et la sagesse prospèrent dans le cœur de l’être humain modeste tandis que le cœur de l’orgueilleux est toujours inculte ; car Dieu a fait de l’humilité l’instrument de la raison, et de l’orgueil celui de l’ignorance » (Bihâr al-anwâr, Vol. 1, p. 153).
3- L’orgueil est la source principale de la plupart des péchés
Si nous prêtons attention aux états de ceux qui sont jaloux, cupides, grossiers et affectés par différents types de péchés, nous voyons que l’orgueil se trouve à la source de tous ces vices. Ils ne sont jamais prêts à accepter que quelqu’un leur soit supérieur. Pour cette raison, ils sont jaloux dès qu’une grâce, un don, une réussite est donné à un autre. Ils consolident leur esprit de compétition et font preuve de cupidité dans l’accumulation des biens. Voulant manifester leur supériorité sur les autres, ils se donnent la permission de dédaigner autrui. Ils polluent leur langue d’atteintes, d’affronts, d’insultes et d’invectives, apaisant ainsi leur feu intérieur et se repaissant de cela. Un hadith rapporte que l’Imâm ‘Alî (as) a dit : « La cupidité, l’orgueil et la jalousie sont la cause du fait que l’être humain s’enfonce dans toutes sortes de péchés. » (Nahj al-Balâgha, sagesse n° 371).
Dans un autre hadith de son Excellence (as), nous lisons : « L’orgueil fait apparaître les bassesses morales. » (Ghurar al-Hikam, hadith n° 523). Par conséquent, le fait de se croire supérieur est donc considéré comme un mal immense qui constitue le ferment de nombreux péchés. La négligence envers Dieu, l’ingratitude, le fait de sombrer dans la débauche et l’inconstance, le mépris des autres et la moquerie vis-à-vis des croyants sont tous des effets funestes de cet odieux trait de caractère. De même que celui qui n’a que peu de patience en vient à commettre des interdictions, ceux qui sont pris par l’orgueil et la vanité ne reconnaissent de la valeur à personne, ce qui les coupe de la communauté, la communauté se séparant d’eux du même coup. Ils s’enfoncent dans un monde imaginaire, se pensant faits d’un autre bois que les autres, se comptant même parmi les proches de Dieu. De ce fait, la parole, l’honneur et même la vie des autres sont sans valeur à leurs yeux. Ils se livrent à la médisance et à la calomnie et, recherchant les défauts des autres, les blâmant, en ajoutent selon eux à leur propre grandeur ! Il est intéressant de mentionner que dans certains hadiths, ces gens ont été comparés au scorpion dont l’activité consiste à piquer. Et si les scorpions ne piquent pas par rancune, c’est au contraire le cas des orgueilleux…
4- L’orgueil provoque le dégoût et la séparation des gens
Parmi les fléaux importants qui surviennent pour les orgueilleux figure la solitude vis-à-vis de la société et la dispersion des gens autour d’eux, car la dignité d’une personne n’admet pas de se soumettre à la compétition des gens orgueilleux et arrogants. C’est pour cela qu’autour d’eux, on a tôt fait de prendre ses distances, y compris les plus proches parmi les amis et la famille. Ceux qui se trouvent pourtant contraints de vivre avec eux du fait des contraintes sociales ont du dégoût au cœur. On peut lire dans un hadith de l’Emir des croyants (as) : « Celui qui se vante sera misérable. » (Bihâr al-Anwâr, Vol. 74, p. 235). Dans un autre hadith, l’Imâm al-Sâdeq (as) rapporte de l’Envoyé de Dieu (s) : « L’orgueilleux est le plus méprisable des êtres humains. » (Bihâr al-Anwâr, Vol. 70, p. 231). Dans un autre hadith, on rapporte de ‘Alî (as) : « Le fruit de l’arbre de l’orgueil est la médisance. » (Ghurar al-Hikam, hadith n° 4614). Cette formulation issue d’un hadith de l’Emir des croyants (as) est elle aussi particulièrement parlante : « L’orgueilleux n’a point d’amis » (Ghurar al-Hikam, hadith n° 7162). Il dit dans un autre hadith : « Rien ne provoque la colère des gens comme l’orgueil » (Ghurar al-Hikam, hadith n° 7167).
5- L’orgueil cause la perte des moyens de subsistance
L’être humain réussira sa vie s’il est capable de collaborer avec les autres. Ceux qui sont retirés du monde et dont les efforts ne concernent que l’aspect individuel seront défaits ou ne connaîtront que des réussites négligeables. Du fait que l’orgueil tire les gens vers la solitude, leurs réussites ne pourront qu’être infimes. Nous trouvons dans un hadith de l’Emir des croyants (as) : « S’enfoncer dans l’orgueil cause la ruine. » (Ghurar al-Hikam, hadith n° 7169).
Dieu dit : « Quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et s’éloigne. Quand le malheur le touche, il est désespéré. Dis : ‘Chacun agit à sa manière ; mais votre Seigneur connaît parfaitement celui qui est le mieux dirigé dans le chemin droit.’ » (2) (Sourate Al-Isrâ’ (Le voyage nocturne) ; 17 : 83 et 84)
Il désigne ensuite l’une des maladies morales les plus implantées chez les êtres humains n’ayant pas été éduqués : lorsque Nous offrons une grâce à ce type d’être humain (ce qui le rend orgueilleux et vaniteux), il se détourne de son Seigneur, l’orgueil le faisant s’éloigner de Lui. Cependant, lorsque Nous lui ôtons une grâce, ou même qu’un inconfort infime le touche, le désespoir investit tout son être (« Quand le malheur le touche, il est désespéré »), il se détourne de la loi, il se détourne du sens, en un mot, il se détourne de Dieu et de la vérité. La vanité et le désespoir sont deux maladies morales dangereuses. Nous avons fréquemment entendu dire les autres, comme nous avons souvent dit aux autres, qu’untel n’est plus un serviteur de Dieu, car il s’est livré aux interdictions.
Il arrive aussi fréquemment que, lorsque certains individus récemment parvenus à subvenir à leurs besoins en oublient Dieu, ils voient leur bonne fortune leur échapper, ou se trouvent en butte au malheur, ils se trouvent alors tellement démunis, misérables et affolés que l’on ne peut croire qu’il s’agit là des mêmes personnes que l’on connaissait. Voici l’état de tous ceux qui ont la vue courte, qui sont sans foi et dotés de peu de patience. Ils sont à l’opposé des amis de Dieu dont l’esprit est comme un océan sur lequel les plus violentes tempêtes ne produisent aucun effet. Eux se tiennent debout, fermement, comme une montagne face aux événements, et sont souples comme un roseau face au décret divin. Si tu leur offres la terre entière, ils ne se perdent pas pour autant, et si tu leur enlèves le monde, ils ne se déshonorent pas ! Il est étonnant de constater combien ces êtres humains qui se sont perdus et n’ont que peu de patience voient leur état exposé dans de nombreuses sourates coraniques (Yûnus (Jonas) ; 10 :12 / Loqmân ; 31 : 32 / Al-Fajr (L’aube) ; 89 : 14 et 15 / Al-Fussilat (Les versets détaillés) ; 41 : 48 et 49). Lorsqu’ils se trouvent dans la difficulté, ils deviennent des adorateurs de Dieu, ils reviennent à leur nature primordiale divine et se tournent vers leurs proches. Or lorsque la tempête des événements se calme, ils changent si brusquement de direction qu’ils semblent n’avoir jamais entendu le nom même de Dieu. C’est là un grand mal, car ils se retrouvent incapables d’adopter une posture correcte et absolue au regard de la vie. La seule voie permettant de guérir cette maladie dangereuse consiste à élever son niveau de pensée à la lumière du savoir et de la foi, de laisser la dépendance, la captivité vis-à-vis des choses matérielles et de faire sien l’ascétisme et la piété, au sens constructif de ces notions.
6- L’orgueil et la vanité comme la plus grande source de malheurs
Dieu dit dans la sourate Al-Ghâfir (Le pardonneur), versets 23 à 26 : « Nous avons envoyé Moïse avec Nos signes et un pouvoir incontestable à Pharaon, à Haman et à Coré. Ils dirent : ‘C’est un sorcier, un imposteur.’ Mais quand il leur apporta la Vérité émanant de Nous, ils dirent : ‘Tuez les fils de ceux qui croient comme lui, et laissez vivre leurs filles.’ La ruse des incrédules ne fait que les égarer. Pharaon dit : ‘Laissez-moi tuer Moïse ! Qu’il invoque donc son Seigneur ! Je crains qu’il n’altère votre religion et qu’il ne sème la corruption sur la terre.’ » (3)
Il commence ainsi : Nous avons envoyé Mûsâ avec Nos versets et une royauté avérée. A Fir‛ûn, Hâmân et Qârûn, or ils dirent : « C’est un magicien particulièrement menteur ! » L’orgueil fait que l’orgueilleux ne voit que lui et que ce qu’il pense, il nomme mensonges les versets et les miracles de Dieu, il dit que les médiateurs sont des corrupteurs et compte les conseils des amis et des proches pour du conservatisme et de la faiblesse d’âme. L’absence de foi en le jour de la résurrection fait qu’il ne retient pas ses actes, ne les contrôle pas. Il va même jusqu’à opposer son pouvoir négligeable à la puissance illimitée de Dieu, combattant Ses prophètes, car rien ne le retient.
Dieu dit : « Ceux qui discutent au sujet des Signes de Dieu sans en avoir reçu le mandat, provoquent la grande haine de Dieu et des croyants. » (4) (Sourate Al-Ghafir (Le pardonneur) ; 40 : 35) Sans même disposer d’aucun argument clair capable d’étayer leurs propos par la raison ou la tradition, ils se tiennent face aux versets divins manifestes et donnent suite à leur opposition, mordant au hasard, exprimant des doutes infondés et des prétextes inventés.
Afin de montrer la laideur de ce comportement, Il ajoute : ce type de polémique injustifiée à l’adresse de la vérité suscite la colère immense de Dieu et de ceux qui ont foi (« provoquent la grande haine de Dieu et des croyants »). Car la polémique s’appuyant sur ce qui est vain et sur une prise de position infondée vis-à-vis des versets divins entraîne à la fois la perdition des contradicteurs et l’égarement des autres. Elle éteint la lumière de la vérité et fonde la suprématie du non-sens et de l’erroné, le règne du faux. A la fin du verset, en raison de leur absence de soumission vis-à-vis de Dieu, Dieu dit qu’il dépose une marque sur le cœur de tout orgueilleux oppresseur. L’opiniâtreté et la mutinerie face à Dieu font descendre un voile ténébreux sur la pensée de l’être humain, lui ôtant le sens de la distinction. Cela peut aller jusqu’à rendre son cœur tel un récipient hermétiquement fermé, de sorte que son contenu corrompu ne peut en être extrait, tandis que tout contenu juste et capable d’élever l’âme ne peut y entrer. Effectivement, ceux qui ont décidé de se tenir face à Dieu du fait de ces deux caractères hideux que sont l’orgueil et l’oppression et qui ne veulent admette aucune vérité, se voient privés par Dieu d’une âme recherchant Dieu, de telle sorte que la vérité leur semble amère, tandis que ce qui est faux leur paraît doux.
La plupart des guerres, des bains de sang et des destructions proviennent de l’orgueil et de l’arrogance. Des groupes d’égoïstes prennent en main la direction des pays du monde, chacun se voulant supérieur aux autres. C’est ce qui cause les conflits qui les déchirent. Le sang des innocents est versé dans l’intervalle, les habitations sont détruites. Parfois, l’orgueil prend un tour collectif, une race se pensant ainsi supérieure aux autres. Cette quête de suprématie raciale a constitué la cause de biens des guerres au cours de l’histoire. Si nous analysons la corruption résultant de l’orgueil et affectant l’âme et le corps de l’être humain, tant au niveau de la vie individuelle que collective, nous verrons qu’aucun des autres caractères blâmables ne produit autant de destructions et de contrecoups funestes.
Dieu dit dans le noble Coran à propos de la rétribution des orgueilleux et des pécheurs : « C’est un arbre qui sort du fond de la fournaise. » (5) (Sourate As-Sâfât (Les rangés) ; 37 : 64) Là, Il dit : « Prenez cet homme ! Emportez-le au fond de la fournaise. » (6) (Sourate Ad-Dokhân (La fumée) ; 44 : 47) Il est dit aux anges de se saisir de lui et de l’amener à cet endroit situé au milieu de l’enfer, là où pousse l’arbre de Zaqqûm. « Puis châtiez-le en versant sur sa tête de l’eau bouillante. » (7) (Sourate Ad-Dokhân (La fumée) ; 44 : 48) Il y a ici deux châtiments : un châtiment qui le frappe à l’intérieur et un autre qui l’atteint à l’extérieur, selon une autre méthode. Se trouve ainsi incarné le péché du pécheur dans ce monde : les souffrances qu’il supporte à l’intérieur de lui-même produisent leur effet dans ce monde, et les souffrances, les réactions qu’occasionnent les actes impurs et mauvais provenant des autres atteignent tout un chacun.
Il lui dit ensuite : « Goûte ! N’es-tu pas le puissant, le généreux ? » (8) (Sourate Ad-Dokhân (La fumée) ; 44 : 49) Autrement dit : tu es celui qui dans ce monde était arrogant au point que tu croyais avoir de l’honneur, une personnalité, de l’importance, te pensant au-dessus de la nécessité d’écouter la parole de Dieu. Il dit : « Ne vous dressez pas contre Dieu. Je viens à vous avec une autorité incontestable. » (9) (Sourate Ad-Dokhân (La fumée) ; 44 : 19) Tu te croyais supérieur à Dieu, tu voulais t’enorgueillir face à Lui, car le fait de juger négligeable l’ordre de Dieu est bien de l’orgueil face à Lui, c’est même la part la plus abominable de l’orgueil.
Notes