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Le hijab du point de vue du Christianisme et Islam

Le hijab du point de vue du Christianisme et Islam

2025-02-04

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Le hijab du point de vue du Christianisme et Islam

Le hijab, appelé également hidjab, foulard ou encore voile désigne généralement un tissu porté par les femmes musulmanes pour couvrir entièrement leur tête, tout en laissant le visage à découvert.

En effet, le terme hijab mentionné dans le Coran à un sens plus large que son usage actuel. On retrouve également les termes khimar et jilbab. Aussi bien dans la Bible que dans le Coran, le voile est considéré comme un Décret Divin. Dans cet article, nous abordons la question de la voile le hijab du point de vue du Christianisme et Islam.

Que signifie « Hijab » ?

Hijab  est dérivé du verbe hadjaba. Ce terme, ainsi, peut désigner rideau, cloison, séparation, ou tout ce qui dissimule et dérobe quelque chose à la vue. Il se traduit souvent en français par voile ou un rideau qui se place entre deux choses.[1] Mais comme l’affirment les exégètes et les chercheurs, le mot hijab (voile) en tant que vêtement et couverture pour les femmes, est une nouvelle expression devenue courante à notre époque. Dans le passé, cette expression était plus particulièrement utilisée par les dignitaires religieux avec le mot « Sitr » qui veut dire, voile, ou rideau en arabe.[2]

L’emploi du terme « hijab » pour désigner le « couvrement » féminin est relativement récent. Auparavant et en particulier dans la terminologie du Fiqh (jurisprudence), était employé le terme « setr« , qui signifie précisément « couvrement ». Que ce soit dans les ouvrages sur la prière ou relatifs au mariage où ils ont évoqué cette question, les jurisconsultes ont employé le mot « setr » et non « hijab« .

Il eut été préférable que ce terme ne change pas et que nous continuions à employer le terme de « couvrement » ou « setr« . Car comme nous l’avons dit, le sens courant du terme « hijab » est « voile », et s’il est employé à propos du « couvrement », il évoque la situation de la femme derrière un rideau. Or ceci a eu pour conséquence de faire croire à un grand nombre de gens que l’Islam a voulu de la femme qu’elle demeure derrière un rideau, claustrée à la maison, sans en sortir.

Le « couvrement » de la femme en Islam

Le devoir du « couvrement » assigné par l’Islam aux femmes ne signifie pas qu’elles ne doivent pas sortir de chez elles. Il n’est pas question en Islam d’emprisonner et d’incarcérer la femme, et si de telles choses ont existé dans certains pays antiques comme la Perse et l’Inde, elles n’existent pas en Islam.

Le « couvrement » de la femme en Islam consiste en ce que dans ses relations avec les hommes, elle couvre son corps et ne montre ni de coquetterie, ni d’ostentation. C’est cette signification-là qu’évoquent les versets coraniques relatifs au « couvrement » et que confirme la sentence (« fatwa« )* des jurisconsultes.

Nous énoncerons les limites de ce « couvrement » en nous référant au Coran et aux sources de la Sunna*. Les versets en question, que ce soit dans la sourate La Lumière ou dans la sourate Les Coalisés, ont énoncé les limites du « couvrement » et des contacts entre homme et femme sans utiliser le terme « hijab« . Le verset dans lequel ce terme a été employé a trait aux épouses du Prophète de l’Islam.

Nous savons que le Noble Coran contient des prescriptions particulières au sujet des femmes du Prophète. Le premier verset s’adressant à elles, commence par cette phrase: « O Vous, les femmes du Prophète! Vous n’êtes comparables à aucune autre femme…« . Coran, 33, 32.

L’Islam a attaché une attention particulière à ce que les épouses du Prophète, que ce soit de son vivant ou après son décès, restent chez elles, en quoi étaient plutôt en jeu des questions sociales et politiques. Le Noble Coran dit expressément aux épouses du Prophète: « Restez dans vos maisons… » Coran, 33, 33.

L’Islam voulait éviter que les mères des croyants, qui jouissaient forcément d’un grand respect auprès des musulmans, n’abusent de ce respect, et ne deviennent l’instrument d’individus opportunistes et aventuriers dans les problèmes politiques et sociaux.

Le hijab : le meilleur moyen pour respecter les valeurs spirituelles et l’identité de la femme

L’identité islamique consiste pour la femme à protéger ses caractéristiques féminines, c’est-à-dire ses sentiments, ses émotions, son affectivité et sa pureté, en s’impliquant dans le domaine des valeurs spirituelles comme la science, la piété, le rapprochement de Dieu et la spiritualité, et dans le domaine social et politiques, dans la résistance, la patience, l’engagement social et politique, la connaissance de son pays et de son avenir, des objectifs nationaux et des pays musulmans, la connaissance de l’ennemi, de ses intrigues et de ses méthodes, sans oublier la recherche constante de la justice et de la sérénité au sein de la famille. Les femmes et notamment les scientifiques et les intellectuelles, doivent faire progresser les domaines où les lois et les corrections sont nécessaires. Qu’elles montrent l’exemple de la femme musulmane qui défend sa religion, son Hidjab, sa féminité et ses droits, en progressant au niveau spirituel et politique. Cela doit être un exemple pour les autres femmes. [3]

Le hijab à la lumière du Saint Coran

Le terme « Hijab » tel qu’il s’écrit est apparu dans le Coran à maintes reprises et dans de différents contextes. On cite :

Lorsque que tu récite le Coran, Nous plaçons entre toi et ceux qui ne croient pas à l’au-delà (et à notre rencontre et au jour de la résurrection) un voile (hijab) (un voile sur leurs yeux qui leur empêche de voir que tu es un prophète)  (Sourate Al-Israe, verset 45).

Dans le verset 45 de la sourate Al-Israe, Dieu s’adresse, à Son noble messager, le vénéré Mohammad, (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), pour lui dire qu’un voile invisible aux yeux des humains sépare ceux qui croient et ceux qui ne croient pas.

Oh les croyants (qui veulent parvenir à Allah), tant qu’il ne vous est pas permis, n’entrez pas dans les demeures du prophète! (si vous y êtes entrés) N’attendez pas que la cuisson du repas. Mais entrez lorsque vous y êtes invités. Lorsque vous avez fini de manger, dispersez-vous, et ne cherchez pas à parler, à causer (sans autorisation). Voilà que cette situation aurait vraiment été pénible pour le prophète. Mais, il était gêné face à vous (il avait honte de vous). Allah n’est pas gêné par la vérité (pour révéler la vérité). Lorsque vous leur (les femmes du prophète) posez une question, faites le par derrière un rideau (hijab). C’est plus propre pour vos cœurs et leurs cœurs. Il ne vous est point permis à tout jamais de faire de la peine au messager d’Allah et après cela, de vous marier avec ses femmes. Certes, ceci est (un) très grand (péché) auprès d’Allah (Sourate Al-Ahzab, verset 53).

Allah n’a jamais eu d’échange de parole avec un homme, sauf par révélation ou bien par derrière un voile (hijab) ou bien en envoyant un messager (ange) afin qu’il révèle avec Sa permission. Allah sait et Il est possesseur de la sagesse (Sourate As-Shura, verset 51).

Le mot hijab, comme vous l’avez bien remarqué, est mentionné dans ces versets pour désigner autres choses que le foulard que doit porter la femme pour cacher sa tête. [4]

L’obligation du port du hijab dans le Coran :

Le voile et l’accoutrement des femmes font partie des préceptes de l’islam dont l’origine remonte jusqu’à d’autres religions divines. Le voile et l’accoutrement de la femme sont importants que le coran et divers hadiths précisent et expliquent ses limites. Dieu exalté soit-il ordonne ceci dans la Sourate Nour :  » Dis aux croyantes de baisser leur regard (ne pas regarder avec volupté tout ce qui leur est illicite et pernicieux), garder leur continence et ne pas laisser paraitre leurs parures sauf ce qui est inévitable. (Dites-leurs) de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines; de ne laisser paraitre leur parure qu’à leur mari, (et elles peuvent ne pas cacher leur parure à) leurs pères, leurs beaux pères, leur fils, les fils de leurs maris, leurs frères, les fils de leurs frères, les filles de leurs sœurs, les femmes, leurs servantes, les domestiques mâles impuissants (dépourvus de désir sensuelle), les garçons impubères qui ignorent tout des parties intimes des femmes. (Dites-leurs) de ne pas frapper les pieds pour faire mouvoir leurs formes cachées… »

Sourate Nour : 31

La nécessité de couvrir toutes les parures et, la tête et le cou face à une série de personnes ressort clairement dans ce verset. Beaucoup pensent que le visage, les mains (partant du poignet vers les doigts) et les pieds (partant des chevilles vers les orteils) sont une exception en ce qui concerne le voile. Il existe également dans le verset des indices qui confirment cette exception:

a- L’exception sur les parures apparentes dans le verset si dessus (peu importe si parure dans ce cadre renvoie à la parure elle-même où l’endroit de ces parures) est une preuve évidente sur le fait qu’il n’est pas obligatoire de se couvrir le visage et les mains.

b- Le sens du verset ci-dessus sur le port d’un foulard (et du voile) sur le cou, c’est-à-dire couvrir toute la tête, le cou et la poitrine et laisser le visage est un autre indice qui confirme le fait que ces parties sont des exceptions.

Les documents historiques prouvent également que la Bouqua n’était pas quelque chose qui avait un aspect public dans les premiers temps de l’islam.[5] Les imams purifiés aussi ont expliqués dans plusieurs hadiths la marge obligatoire du voile. Fouseyl Yasar (l’un des compagnons de l’imam Sadiq (as)) déclare :  » J’ai posé la question à l’imam à savoir si le poignet de la femme jusqu’au coude fait partie des éléments qu’elle ne doit pas montrer à d’autres personnes à l’exception de son mari? L’imam répondit : Oui du corps de la femme, tout ce qui va du voile vers le bas est considéré comme parure… »[6]

Mas’oud ibn Zourara rapporte également de l’imam que :  » Lorsqu’il lui avait été demandé si la femme peut laisser apparaitre ses parures, l’imam répondit : Il n’y a que le visage, les deux mains et les deux pieds qui peuvent apparaitre »[7]

Il faut tenir compte de deux points essentiels:

1- Islamiquement, l’apparition du visage de la femme ne pose aucun problème s’il n’est pas couvert de maquillage ou s’il n’y a que très peu de maquillage dessus. Le visage ne doit également présenter des éléments susceptibles d’induire à la débauche.[8]

2- Le fait qu’on dise que la femme n’est pas tenu de se couvrir le visage, les mains ou les pieds ne signifie pas que l’homme doit faire une fixation dessus donc il n’est pas permis aux hommes de regarder et de fixer ces éléments avec convoitise car il n’y pas de rapport entre le fait que la femme ait ces parties du corps, et le fait que l’homme doit concentrer son regard dessus. Ce que nous avons expliqué concerne le point essentiel de la question à savoir laisser ou ne pas laisser apparaitre le visage les mains et les pieds.[9]  L’instauration, la légalisation et la précision des limites du voile de la femme sont des prorogatifs divins de l’islam (Dieu et son prophète (ç)) et cela a été bien exposé. Dans tous les plans, plus particulièrement lorsqu’il s’agit des femmes (à cause de l’influence de cet élément sur la morale et l’éthique, la société et la famille) du moment où le Hijab relève des éléments privés des individus, cela est une affaire personnelle, mais à partir du moment où elle se transforme en une question sociale et implique le droit des autres, l’Etat et l’administration peuvent s’appuyer sur le principe de l’interdiction du blâmable et l’ordonnance du convenable pour protéger la société en imposant aux autres de respecter cet élément sous peine de blâme et de réprimande.[10] Ne pas porter le voile est une manière de violer la loi de Dieu et tout acte interdit commis mérite un blâme.[11] Beaucoup d’Etats islamiques ne prennent pas en considération cette question ce qui aboutit à la dépravation morale, l’augmentation de l’impunité, le divorce… vous avez probablement entendu l’histoire affligeante de l’Andalousie ancienne et l’Espagne d’aujourd’hui. La multiplication des centres de débauches sexuelles en occident et dans les pays islamiques aussi sont des situations particulièrement douloureuses. Si les femmes et les filles belles et coquettes comme elles soient sont livrées en pâture dans l’arène des jeunes hommes chastes bouillonnant de désir sexuel et qu’on intervienne pour essayer de protéger ces espèces du sexe faible, peut-on considérer cela comme une ingérence dans la privée ? Très certainement l’intervention et l’action de l’administration islamique saine est une forme d’ordonnance du bien et l’interdiction du mal dans l’optique de préserver l’éthique sociale et la religion. Toutefois, il faut retenir qu’il est nécessaire d’éviter toute exagération ou fanatisme.

Heureusement qu’en Iran et dans divers pays islamiques jusqu’à nos jours les femmes musulmanes sont-elles mêmes montées au créneau pour défendre et manifester leur intérêt pour le voile (certes selon les niveaux) comme vous l’avez déjà lu dans l’histoire, les gens ce sont beaucoup confrontés à Reza Kane et son fils qui avaient entrepris la suppression du voile en Iran. Nous vivons également chaque jour des belles scènes de résistance des femmes musulmanes et de leur engagement dans la défense du voile dans les pays non musulmans qui prétendent être des symboles de liberté or en réalité, ils essayent de sortir plus les femmes et de les livrer à la débauche même si c’est au prix de les empêcher d’entrées dans les centres de formation et les universités justes parce qu’elles ont pris la peine de se couvrir.[12]

Hijab en Christianisme

Indispensable à la vie sociale humaine, l’habit et la chasteté occupent en tant que fait naturel une place particulière dans les religions divines. Celles-ci exigent le port du voile pour les femmes, appelant la société humaine à le respecter. Le respect des codes vestimentaires spécifiques est donc exigé par toutes les religions monothéistes dont le christianisme. Dans son épître aux Corinthiens, Paul de Tarse affirme : « Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c’est comme si elle était rasée. Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme.  Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? [13]

Étant obligatoire au moment de la prière, le port du voile sera donc plus nécessaire en présence des étrangers. Dans son premier épître à Timothée, Saint Paul souligne : « Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux ; mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu ». [14]  Pour ce qui est de l’honneur des femmes, le Nouveau Testament nous rappelle que « Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses ». [15]  Le christianisme n’a pas changé les règles de la charia juive concernant le hijab, mais a également poursuivi ses règles strictes : « Jésus […]  dit […] : Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ». [16]

Afin d’éliminer toute source de stimulation sexuelle, le christianisme encourage plus intensément les femmes à porter le voile et à  éviter tout maquillage ou ornement. Cette question sera abordée en détail dans la section des documents jurisprudentiels. Selon les textes historiques, le voile était obligatoire pour toutes les femmes dont les aristocrates. Aucune ne se dévoilait au moment des fêtes, mais l’on décorait son voile  de broderies d’or, d’argent et de soie. Pendant les sorties, les femmes prenaient part voilées aux réjouissances féminines loin des regards indiscrets. Dans son deuxième épître à Timothée, Paul n’hésite pas à insister sur le fait que « les femmes plus âgées doivent aussi avoir l’extérieur qui convient à la sainteté, n’être ni médisantes, ni asservies aux excès de vin; qu’elles doivent donner de bonnes instructions, afin d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants. Elles doivent aussi être  retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée ». [17] Aussi, « Femmes […] Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu…» [18] En outre, selon le Nouveau Testament souligne l’importance de se couvrir les cheveux en particulier dans les cérémonies religieuses[19]   , de garder le silence notamment à l’église[20], d’être honnêtes, sobres et fidèles pour les femmes. [21] D’ailleurs, la mantille est selon l’encyclopédie Larousse apprécié par le christianisme. Une fois arrivée sur le sol européen, cette religion a affirmé le voile. Les femmes portaient des grands voiles quand elles étaient dehors ou aux cérémonies religieuses. Ce voile était populaire au Moyen Âge, surtout au IXe siècle. Il couvrait l’épaule de la femme et tombait autour de la cheville. Cette mode vestimentaire demeure jusqu’au XIIIe siècle. Admettant que les femmes trouvaient parfois l’occasion de relever leur robe d’une pouce ou deux pour montrer leur cheville et délicatesse, Will Durant affirme que la jambe de la femme était pourtant une révélation privée et coûteuse. Il ajoute aussi que lors des cérémonies militaires, la tenue féminine était pour les clergés d’une importance particulière et les cardinaux déterminaient la longueur des vêtements féminins. Lorsque les prêtres décrivirent le port du voile comme vital pour la morale, les femmes exigèrent que leur tenue soit en lin fin et en soie brodée d’or. [22]  En plus, dans Historic costumes in pictures, Braun et Schneider sont de cet avis que selon les images restant de la tenue féminine en Europe et à l’époque chrétienne,  les femmes étaient complètement vêtues à cette période historique.

Le christianisme obligeait le port du voile.

Écrivain chrétien, Ğurğī Zaydān, soutient que le voile n’était en rien une obligation religieuse mais une affaire de coutume qui existait même avant l’avènement de Christ. Le christianisme non seulement n’a pas changé les règles de la religion juive concernant le port du voile, mais il a continué ses lois strictes ; même dans certains cas, il est allé un peu plus loin et a plus insisté sur la nécessité du hijab. En effet, le judaïsme considère le mariage comme sacré et comme l’affirme Will Durant dans Histoire de la civilisation, le mariage était obligatoire à l’âge de 20 ans. En revanche, le christianisme porte un regard sacré sur le célibat. Il n’y aura donc aucun doute que cette religion appelle fort les femmes à observer le voile et à éviter tout maquillage afin d’éliminer toute stimulation sexuelle. Or, le christianisme privilégie le rejet des plaisirs et ainsi l’élimination du désir sexuel‌.

Cette religion devient ainsi le berceau d’un monachisme qui apparaît entre IVe et Ve siècles. Aussi, les religieuses chrétiennes servirent le peuple en portant le voile. (Soulignons que le mariage est aujourd’hui un fait sacré en christianisme alors qu’il reste toujours interdit pour le pape et les évêques de l’Église). Les Évangiles insistent sur l’obligation du voile et appellent les fidèles à la chasteté et à la pudeur. Les épîtres de Pierre soutiennent : «Femmes, soyez de même  soumises à vos maris […] en voyant votre manière de vivre chaste et réservée ». [23]  Reste que les ordres religieux des papes et des cardinaux chrétiens obligent le port du voile couvrant le visage et interdisent la parure extérieure « qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt ». À cela s’ajoute l’interdiction du port des pendentifs, des bracelets de cheville, de l’or, des bracelets précieux, ainsi que de se percer les oreilles, de se teindre les cheveux, ou de changer d’apparences.

Le « Hijab » et la logique

La première objection qui est opposée au « couvrement » de la femme est qu’il n’a pas de raison sensée d’être, et qu’il ne faut pas défendre ce qui n’est pas logique. L’origine du « hijab », dit-on, a été soit les pillages et l’insécurité qui n’existent plus de nos jours, soit la doctrine du monachisme et du renoncement au plaisir qui est vaine et erronée, soit l’égoïsme et le désir de domination de l’homme, vices grossiers contre les­quels il faut lutter, soit la croyance en l’impureté de la femme en période de menstruation, qui n’est-elle non plus rien d’autre qu’un préjugé.

En répondant à ces objections nous disons que le « hijab » – au sens islamique du terme, bien entendu – a un fondement logique à différents points de vue, psychologique, familial, social, et jusqu’en ce qui concerne l’aspect de valorisation de la femme. A notre avis, la philosophie de la couverture pour la femme retourne à plusieurs points:

  1. a) Du point de vue psychologique, le hijab contribue à la santé psychique de la société.
  2. b) Sur le plan familial, le hijab renforce les liens entre les membres de la famille et l’intimité entre les époux.
  3. c) Sur le plan social, le hijab sauvegarde et recouvre les activités professionnelles dans la société.

Autrement dit, l’Islam souhaite que les plaisirs qu’ils soient sexuel, visuels, corporels, etc, soient réservés à l’environnement familial et dans le cadre d’un mariage légitime et que la société soit exclusivement réservé au travail et à l’activité. Contrairement au système occidental, dans lequel, le travail est le plaisir sexuel sont mélangés, l’Islam souhaite faire la distinction entre ces deux environnements.

La raison de la nécessité d’une meilleure couverture pour les femmes, outre les points évoqués, réside également dans traits particuliers aux femmes. La femme est le symbole de la beauté et l’homme est le symbole de la passion. Forcément doit-on dire aux femmes ne te donne pas en spectacle et ne te montre pas aux hommes. Par conséquent, même si pour la couverture, il n’existe pas des instructions similaires pour les femmes et les hommes, ces derniers sortent de facto plus couvets, car l’homme a tendance à être vicieux.

Le « Hijab » et le principe de liberté

Une autre objection qui a été faite au « hijab » est qu’il va à rencontre du droit à la liberté qui est un droit humain naturel, et qu’il constitue une atteinte au prestige humain de la femme.

Le respect de la dignité et du prestige humains, dit-on, est un des articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Tout être humain est honorable et libre, qu’il soit homme ou femme, blanc ou noir, quelle que soit sa nationalité ou sa religion. Contraindre la femme à se conformer au « hijab » est mépriser son droit à la liberté et constitue un outrage à sa dignité humaine, et en d’autres termes une oppression notoire.

La respectabilité et la grandeur humaines de la femme et son droit à la liberté, de même que le précepte conforme au bon sens et à la Loi religieuse selon lequel nul ne doit être emprisonné sans motif et que l’oppression ne doit être pratiquée sous aucune forme ni sous aucun prétexte, exigent que ce principe disparaisse.

Pour répondre à cette objection, il est nécessaire de faire remarquer une fois encore qu’il y a une différence entre claustrer la femme à la maison, et la considérer comme tenue d’être couverte en présence de l’homme étranger. La question d’emprisonner et de claustrer la femme n’existe pas en Islam.

Le « hijab » y est un devoir selon lequel elle doit observer une modalité d’habillement particulière dans ses relations et ses contacts avec les hommes. Or ce devoir, ni ne lui a été imposé par l’homme, ni ne représente quelque chose d’incompatible avec sa dignité et sa respectabilité ou constituant une infraction à ses droits naturels.

Le fait qu’un certain nombre d’intérêts sociaux contraignent la femme ou l’homme à adopter une ligne de conduite particulière dans leurs relations, et à se comporter en sorte de ne pas troubler la quiétude d’autrui et de ne pas détruire l’équilibre moral, ne peut être qualifié d’emprisonnement ou d’esclavage, ni être considéré comme contraire à la dignité humaine et au principe de liberté individuelle.

A l’heure actuelle, de telles limitations existent pour l’homme dans les pays développés. Si un homme sort de chez lui nu ou en chemise de nuit, ou même en pyjama, il sera appréhendé par les forces de l’ordre pour avoir commis un acte contraire aux bonnes mœurs. Que les intérêts éthiques et sociaux contraignent les individus d’une société à respecter une certaine ligne de conduite, comme de sortir dehors entièrement vêtus, ni ne se nomme esclavage ou claustration, ni ne va à l’encontre de la liberté et de la dignité humaines, ni ne constitue une oppression ou une contradiction au bon sens.

Au contraire, le fait pour la femme d’être couverte, dans les limites déterminées par l’Islam, lui permet d’acquérir davantage de prestance et de respect, la protégeant de l’offense d’individus frivoles et immoraux.

La dignité de la femme veut qu’elle soit posée, grave et sérieuse lorsqu’elle sort de chez elle et ne fasse intervenir aucun élément excitant dans son comportement ni dans son habillement, qu’elle n’invite pas l’homme à elle en pratique, ne s’habille pas de façon provocante, ne marche pas de façon provocante, ne module pas sa voix de façon provocante, car les gestes, la démarche, la façon de s’exprimer peuvent être d’une grande éloquence.

Je donnerai en premier lieu l’exemple de mon propre type, moi qui suis « ruhani »*. Si un « ruhani » se donne un genre et une allure contraires à ce qui est ordinaire et habituel, s’il affiche un grand turban et une longue barbe, porte sa canne en main et son manteau sur l’épaule avec une prestance et une majesté particulières, ce genre et cette allure parleront d’eux-mêmes, disant: « Témoignez-moi du respect, laissez-moi passer, tenez- vous avec politesse, baisez-moi la main… » II en est de même de l’attitude d’un officier de haut grade qui dresse le cou, piétine le sol avec force, se rengorge, grossit la voix en parlant. Lui aussi agit d’une façon éloquente, disant dans un langage non verbal: « Craignez-moi, laissez-vous impressionner par moi… »

Ainsi, il arrive qu’une femme se vête ou se déplace d’une façon telle que ses manières et ses actes parlent et invitent l’homme. La dignité de la femme veut-elle qu’elle se comporte ainsi? Le fait qu’elle aille et vienne avec simplicité et avec calme, sans attirer l’attention ni les regards sensuels des hommes, va-t-il à rencontre de sa dignité ou de celle de l’homme, à l’encontre des intérêts de la collectivité ou du principe de liberté individuelle?

Prétendre qu’il faut enfermer la femme à la maison, fermer sur elle la porte à clef sans lui donner à aucun titre la permission de sortir est bien entendu en incompatibilité avec sa liberté naturelle, sa dignité humaine et ses droits élémentaires. Si une telle chose exista dans les applications non islamiques du « hijab », elle n’a pas existé et n’existe pas en Islam.

Si vous demandez aux jurisconsultes si, en soi, le fait de sortir dehors est interdit à la femme, ils vous-répondront par la négative. Si vous leur demandez si la pratique de l’achat et de la vente lui est interdite en soi lorsque la partie adverse est un homme, ils répondront par la négative. La participation de la femme aux réunions et aux assemblées est-elle interdite?

La réponse est encore négative, et nul ne prétendit que la présence d’une femme dans les endroits où se trouvent des hommes soit interdite en soi. L’instruction de la femme, son apprentissage technique ou artistique, le développement des aptitudes que Dieu a placées en elle sont-ils interdits? La réponse est encore négative.

Ici interviennent simplement deux questions: d’une part, il lui faut être couverte et ne pas sortir de façon ostentatoire et provocante. D’autre part, l’intérêt de la famille implique que la femme sorte de chez elle avec la satisfaction et l’approbation de son époux, dont l’intervention n’a évidemment de raison d’être que dans la limite des intérêts familiaux et non davantage.

La liberté de la femme, sans voile ou avec voile?

L’un des péchés de la civilisation occidentale est le mouvement qu’elle a lancé sur la question des femmes. Nous avons beaucoup de choses à dire à ce sujet. Le grand péché que la civilisation occidentale a commis contre les femmes ne pourra pas être effacé ou rattrapé dans un proche avenir, ni facilement retransmis par les mots. Comme pour tout le reste, ils donnent à ce mouvement des noms différents. Ils commettent des crimes au nom des Droits de l’homme. Ils oppriment le peuple, mais présente cette oppression comme un geste pour soutenir les nations. Ils lancent des attaques qu’ils nomment « mesures défensives ». La civilisation occidentale est marquée par la tromperie, l’hypocrisie, la malhonnêteté, le mensonge et la contradiction entre les paroles et les actes. Ils se comportent à l’égard des femmes exactement de la même façon. Malheureusement, ils ont répandu leur culture dans le monde entier et agi de sorte qu’aujourd’hui, l’une des responsabilités les plus importantes ou la responsabilité la plus importante des femmes consiste à se maquiller et à mettre leur beauté au service du plaisir des hommes. Ces choses sont devenues les principales qualités des femmes. Malheureusement, c’est une chose qui s’est généralisée dans le monde. Dans les réunions officielles comme les réunions politiques ou autres, les hommes doivent porter des pantalons longs et des vêtements sobres mais les femmes doivent apparaître de plus en plus dénudées. Est-ce normal ? Est-ce naturel ? Est-ce un phénomène naturel ? Ils ont poussé les femmes à s’exposer aux regards et à devenir des objets de plaisir pour les hommes. Y a-t-il une oppression pire que celle-là ? Ils appellent cela la liberté et qualifient de « restrictif » le comportement opposé alors que le hijab et la pudeur des femmes leur apportent respect et dignité, et sont pour les femmes, un moyen de se protéger. Ils détruisent ce moyen de protection de plus en plus chaque jour, et donnent des noms différents à ce qu’ils font avec les femmes. La première conséquence ou peut-être l’une des premières conséquences de ce comportement, est la destruction et l’affaiblissement de la famille. Quand la famille est minée et détruite dans une société, la corruption s’institutionnalise dans cette société.

En conclusion nous disons que:

Le voile et l’accoutrement des femmes font partie des préceptes de l’islam dont l’origine remonte jusqu’à d’autres religions divines. En effet, le voile et aussi bien traité dans la Bible que dans le Coran. Le passage de la Bible montre que le voile n’est pas un fait culturel mais c’est un Ordre Divin. La couverture de la femme, dans les limites préconisées en Islam, lui accorde plus de dignité et plus de respect et elle l’immunise face à des gens sans scrupule et sans foi. Par conséquent, le voile islamique (hijab) n’est pas une contrainte mais une immunité. Il immunise la femme, mais aussi la société de toute sorte de péchés.

Notes:

  1. Ibn Manzour: Lessan al-arabe, l’article sur le hijab
  2. L’interprétation modèle; vol. 17; p.402; Morteza Motahari, la question du Hijab, p.78
  3. Morteza Motahari, la question du Hijab;
  4. Ibid
  5. Tafsir Nemouneh, vol 14, page 450-451
  6. Ousousl Kafi, vol 5, page 521
  7. Wasa’il Ul shia, vol 20, hadith 25429, page 203
  8. Istiftaa imam Khomeiny, vol 2, page 256
  9. Lire la question du hijab de Shahid Motahari pour en savoir plus
  10. Site de séminaire islamique, question 2-5988
  11. Al anâwine fiqhiyya, vol 2, page 627
  12. Site de séminaire islamique, question 2-5988
  13. Nouveau testament, Les épîtres de Paul, 1er Corinthiens, Chapitre 11, versets 3-13
  14. Nouveau testament, Les épîtres de Paul, 1 Timothée, Chapitre 2, versets 9-10
  15. , chapitre 3, verset 11
  16. L’Évangile de Matthieu, Chapitre 5, verset 17
  17. Nouveau testament, épîtres de Paul, 2 Timothée
  18. Première épître de Pierre, chapitre 3. 3-5
  19. Première épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 11. 10
  20. , chapitre 14. 34
  21. Première épître de Paul à Timothée, chapitre 3. 11
  22. Will Durant, The Story of Civilization, New York : Simon and Schuster, vol. 4, p. 834.
  23. Première épître de Paul, chapitre 3.1,2

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