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Le devancement des savants chiites dans les sciences coraniques
Avant tout, il est important de signaler que, selon plusieurs sources, c’est le Commandeur des croyants, l’Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) qui fut le tout premier à avoir donné une classification des sciences coraniques. Il avait subdivisé ce domaine en soixante branches différentes tout en citant un exemple pour chacune dans un livre que nous conservons jusqu’à nos jours. Ce chef-d’œuvre constitue en tout cas un document de référence pour tous les livres écrits dans le domaine des sciences coraniques.
Et c’est encore le Commandeur des croyants, l’Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) qui avait constitué le tout premier exemplaire du saint Coran surnommé «muṣḥafu Amîr-ul-Mu’minîn» selon l’ordre de révélation des versets, et cela juste quelques mois après la disparition du saint Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Les hadiths qui confirment cette information selon les sources des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) sont reconnus comme étant «Mutawâtir» et «Mustafîd», selon les sources Sunnites. Nous avions eu à en citer quelques-uns dans le livre de base dans notre entretien avec Ibn Ḥajar al-‘Asqalâni.
Le tout premier à avoir écrit sur le commentaire du saint Coran est un dénommé Sa‘îd Ibn Jubeyr at-Tâbi‘i (Qu’Allah soit satisfait de lui). Il avait vécu juste après la mort du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «al-itqâne» que, selon un hadith rapporté par Qotâda, Sa‘îd Ibn Jubeyr était le meilleur commentateur du saint Coran de son époque.
Ibn an-Nadîm avait lui aussi reconnu ce même fait dans son «al-fihrist» en citant le livre de Sa‘îd Ibn Jubeyr en tête de tous les livres écrits dans le domaine du Commentaire du Coran. Ce dernier fut assassiné au cours de l’an 94 de l’Hégire.
Sa‘îd Ibn Jubeyr (Qu’Allah soit satisfait de lui) comptait parmi les partisans d’Ahl-ul-Bayt les plus fidèles. Ceci a été mentionné par toute une multitude de savants spécialistes dans leurs livres «ar-rijâl» (la science des rapporteurs de hadiths) à l’instar de l’Allâmeh Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar dans son livre intitulé «al-khulâṣâ» et d’Abû ‘Amru al-kachchi dans son livre sur les rapporteurs de hadiths.
Abû ‘Amru al-kachchi a rapporté toute une série de hadiths des Imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous) dans lesquels ils louaient les vertus de cet honorable personnage, son attachement à eux et son honnêteté. Il a encore ajouté que le vrai motif qui avait d’ailleurs poussé al-Ḥajjâj à assassiner Sa‘îd Ibn Jubeyr (Qu’Allah soit satisfait de lui) n’était autre que l’attachement de ce dernier aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Il faut toutefois signaler que tout un groupe d’autres savants chiites avaient eu à écrire des livres dans le domaine de Tafsîr (commentaire du Coran) après Sa‘îd Ibn Jubeyr. On a, entre autres:
As-Soddi al-Kabir
Il s’agit en fait d’Ismâ‘îl Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Kufi, beaucoup plus connu sous le nom d’Abû Moḥammad al-Qurachi, décédé en l’an 127 de l’Hégire.
Cet illustre savant avait à son actif un Commentaire du saint Coran pour lequel Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait déclaré dans son livre intitulé «al-itqâne»:
«Le meilleur Commentaire du Coran c’est celui de Ismâ‘îl as-Soddi que les spécialistes du domaine tels que ath-Thawri et ach-Chu‘ba avaient rapporté de lui-même.»
Quant à nous, nous avons dit:
En plus de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il y avait également Cheikh an-Najâchi qui avait mentionné le Tafsîr de Ismâ‘îl as-Soddi dans son propre Commentaire du Coran autant que cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains chiites.
Ibn Qotayba avait quant à lui mentionné la tendance chiite de cet illustre savant dans son livre intitulé «al-ma‘ârif» ainsi que al-‘Asqalâni dans ses livres intitulés «at-taqrîb» et «tahdhib-ut-tahdhib».
Ismâ‘îl as-Soddi fut tour à tour disciple de l’Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein, de l’Imam al-Bâqir et de l’Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous).
Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi
Cet éminent savant a à son actif un Commentaire du Coran très célèbre. Ibn an-Nadîm l’a aussi cité dans son livre intitulé «al-fihrist» dans la partie consacrée aux auteurs des Commentaires du Coran.
Ibn ‘Uday a écrit dans son livre intitulé «al-kâmil»:
«Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi avait des hadiths authentiques spéciaux qu’il a rapporté d’Abû Ṣâliḥ.»
Al-Kalbi est connu pour son Commentaire du Coran considéré comme le plus fourni et le plus riche de tous.
As-Sam‘âni quant à lui dit à ce propos:
«Moḥammad Ibn as-Sâ’ib, l’auteur du Commentaire du Coran, était l’un de ces savants de Kufa qui croyaient au retour des morts dans cette vie (Raj‘at). Son fils Hichâm avait une noble ascendance et il était un chiite vraiment extrémiste.»
Quant à nous nous avons dit:
Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi faisait partie des plus fidèles chiites disciples de l’Imam Zayn-ul-‘Abidîn et de son fils l’Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en l’an 146 de l’Hégire.
Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî, le maître du Commentaire du Coran (Tafsîr)
Cet honorable savant était disciple de l’Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) et son inséparable compagnon. Il avait à son actif toute une série de livres dont un Commentaire du Coran. Il est décédé en l’an 127 de l’Hégire.
Le Tafsîr de Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî est évidemment différent de celui de l’Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) cité par Ibn an-Nadîm dans son «al-fihrist» parmi tant d’autres Commentaires coranique en disant:
«Le livre de al-Bâqir Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein rapporté par Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mondhir, le chef de la tendance Jârudite et Zaydite.»
Quant à nous, nous disons:
Un groupe de Chiites dignes de confiance à l’instar d’Abû Baṣîr Yaḥyâ Ibn Qâsim al-Asadi avait eu l’occasion de rapporter ce commentaire du Coran de l’Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) d’Abul-Jârûd bien avant sa déviation vers le Zaydisme.
- 2 – Le premier à avoir écrit sur la lecture coranique et le premier à avoir rassemblé les différents styles de lecture
Le tout premier à avoir écrit sur la lecture coranique est un dénommé Abû Sa‘îd qui n’est autre que Abâne Ibn Taghlib ar-Rab‘i. Il était également connu sous le nom d’Abû Umayma al-Kufi.
Cheikh an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:
Abâne était le devancier dans toutes les sciences coraniques, dans le Fiqh ainsi que dans les hadiths. Il avait son propre style de lecture coranique très connu chez les lecteurs du saint Coran.
Cheikh an-Najâchi avait cité par la suite la chaîne de rapportage de son hadith sur le saint Coran rapporté du fameux Moḥammad Ibn Mûssâ Ibn Abî Maryam, l’auteur du livre intitulé «al-lu’lu’» (la perle) et qui remontait jusqu’a Abâne.
Quant à Ibn Nadîm, il a écrit dans la partie consacrée à l’index des œuvres d’Abâne dans son «al-fihrist»:
Il avait à son actif des livres sur le «Ma‘ân-il-Qur’ân» (les sens du saint Coran), un autre livre intitulé «kitâb-ul-qirâ’a» ainsi qu’un autre encore sur les fondements de Fiqh selon les hadiths des sources chiites.
Après Abâne, ce fut le tour de Ḥamza Ibn Ḥabîb, l’un des sept maîtres de la lecture coranique d’écrire un livre dans ce domaine.
On retrouve le passage suivant dans le livre d’Ibn an-Nadîm intitulé «al-fihrist»:
«Le livre de lecture coranique rédigé par Ḥamza Ibn Ḥabîb, l’un des sept adeptes de l’Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»
Ce même livre a aussi été mentionné par Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «ar-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths parmi les adeptes de l’Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Selon Cheikh Jamâl-ud-dîn Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Ḥaddâd al-Ḥilli, le Cheikh Chahîd Moḥammad Ibn Makki a écrit dans l’un de ses livres:
Al-Kisâ’i avait appris la lecture coranique auprès de Ḥamza qui l’avait apprise à son tour auprès d’Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Quant à ce dernier, il avait appris la lecture coranique auprès de son illustre père et lui de son propre père, et ainsi de suite jusqu’au Commandeur des croyants, l’Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Quant à nous, nous disons:
Ḥamza avait également appris la lecture coranique auprès d’A‘mach et Ḥimrân Ibn A‘yune qui comptaient tous deux, comme nous le verrons, parmi les grands Cheikhs Chiites.
Personne n’avait en tout cas précédé Abâne et Ḥamza dans la constitution des livres sur la lecture coranique.
Et pourtant adh-Dhahabi et une série d’autres chercheurs qui ont écrit des livres sur les différentes catégories de lecteurs du saint Coran ont prétendu que le tout premier à avoir composé un livre sur les différents styles de lecture coranique serait un certain Abû ‘Obeyd al-Qâsim Ibn Salâm décédé en l’an 224 de l’Hégire.
Et il n’y aucun doute que Abâne Ibn Taghlib ar-Rab‘î ait vécu avant ce Abû ‘Obeyd, car adh-Dhahabi, dans son livre intitulé «al-mizân», ainsi que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât», ont tous deux mentionné que Abâne est décédé en l’an 141 de l’Hégire. Ce qui prouve ainsi que Abâne avait vécu environ 83 ans avant Abû ‘Obeyd.
Il en est de même pour Ḥamza Ibn Ḥabîb qui, toujours d’après adh-Dhahabi et Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, est né en l’an 80 de l’Hégire et décédé en l’an 156 de l’Hégire selon les uns et en l’an 154 de la même ère, selon les autres. Et il y en a qui fixent carrément le décès de Ḥamza Ibn Ḥabîb en l’an 158 de l’Hégire.
Quoiqu’il en soit, ce sont les savants chiites qui furent les premiers à écrire un livre sur la lecture coranique, et adh-Dhahabi et Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ne l’ignoraient pas du tout. Ils voulaient tout simplement citer le tout premier savant Sunnite à avoir écrit sur la lecture coranique et non pas, bien entendu, le tout premier savant musulman.
Il y a d’ailleurs une autre série de savants chiites qui avaient également précédé Abû ‘Obeyd al-Qâsim Ibn Salâm dans la composition de livres sur la lecture coranique en plus de ceux que nous avons déjà cités. Il s’agit en effet des gens tels que:
Ibn Sa‘dân Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân aḍ–Ḍarir mentionné par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist» parmi les chiites spécialistes de la lecture coranique. Il a dit à ce propos:
Il (en parlant de Ibn Sa‘dân Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân aḍ-Ḍarir) était le maître de la masse et l’un de ceux qui lisaient le saint Coran selon le style de Ḥamza avant de s’inventer un style propre à lui. Il est né à Bagdad, mais il avait fait ses études à Kufa. Il est décédé en l’an 231 de l’Hégire, le jour même d’Arafat. Il est l’auteur d’un certain nombre de livres dont «al-qirâ’a» sur la lecture coranique, «mukhtaṣar-un-naḥw» sur la syntaxe arabe ainsi qu’un autre livre sur le code pénal semblable à celui de al-Farrâ’.
Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Abî Sârah ar-Rawâsi de Kufa
Il s’agit du maître de al-Kisâ’ï et de al-Farrâ’ qui faisait partie de proches disciples de l’Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui). Abû ‘Amru ad-Dâni l’a cité dans la classe des lecteurs «qurrâ’»du saint Coran en disant qu’il avait eu des cours de lecture auprès d’Abû ‘Amru et assisté aux leçons de lecture coranique dispensées par al-A‘mach l’un des savants de Kufa. Il était habilité à émettre son propre avis dans la lecture coranique où il avait un bon nombre d’adeptes. Il avait un certain nombre d’élèves sur la lecture coranique parmi lesquels Khallâd Ibn Khâlid et ‘Ali Ibn Moḥammad al-Kondi. Il y avait également une série de personnes qui rapportaient de lui la lecture coranique à l’instar d’al-Kisâ’ï et d’al-Farrâ’. Il est décédé au début du deuxième siècle de l’Hégire. Selon an-Najâchi dans son «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a», Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Abî Sârah ar-Rawâsi al-Kûfi avait à son actif une série de livres parmi lesquels le grand et le petit «al-waqf wal-ibtidâ’» ainsi que le livre intitulé «al-hamz» sur les règles de lecture coranique.
Chahîd Zayd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb
Il avait quant à lui opté pour le style de son propre grand-père, le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur eux tous), comme l’affirme ‘Omar Ibn Mûssâ ar-Rajhi. Ce dernier a écrit dans l’introduction du livre sur la lecture de Zayd: J’ai entendu cette façon de lire chez Zayd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous). Je n’avais jamais vu quelqu’un qui maîtrise les sciences coraniques autant que lui. Il en connaissait les Nâsikh (les versets abrogatifs), les Mansûkh (les versets abrogés), tous les sujets complexes ainsi que le I‘râb (l’analyse grammaticale). Il fut assassiné à l’époque de Hichâm Ibn ‘Abdul-Mâlik en l’an 122 de l’Hégire. Il était alors âgé de 42 ans étant donné qu’il est né en l’an 80 de l’Hégire.
Tous ceux-ci avaient écrit des livres sur la lecture coranique bien avant Abû ‘Obeyd Qâsim Ibn Salâm. Ce qui prouve à suffisance que ce sont les savants chiites qui furent les premiers à rédiger des livres dans ce domaine.
Le tout premier à avoir écrit sur les préceptes du saint Coran est un dénommé Moḥammad Ibn Ṣaïb al-Kalbi, l’un des disciples de l’Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui), que nous avons déjà cité plus haut. Ibn Ṣaïb a également été cité par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist» dans la partie réservée aux livres rédigés sur les préceptes du saint Coran. Il a dit exactement: Moḥammad Ibn Ṣaïb al-Kalbi a rapporté le livre intitulé «aḥkâm al-Qur’ân» sur les règles du saint Coran de Ibn ‘Abbâs.
Quant à nous, nous disons:
Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, Ibn Ṣaïb al-Kalbi est décédé en l’an 146 de l’Hégire. Ainsi, la prétention de as-Suyûṭi selon laquelle l’Imam ach-Châfi‘i serait le tout premier à avoir constitué un livre portant sur les préceptes du saint Coran mérite d’être examinée et vérifiée avec minutie.
En effet, Imam ach-Châfi‘i est décédé en l’an 204 de l’Hégire alors qu’il était seulement âgé de 54 ans. Il en est de même pour sa déclaration dans son livre intitulé «ṭabaqât-un-nuḥât» sur les grammairiens selon laquelle le tout premier à avoir écrit un livre sur les préceptes du saint Coran serait Qâsim Ibn Aṣbagh Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf al-Bayâni al-Qorṭobi de l’Andalousie (dans l’actuelle Turquie) décédé en l’an 340 de l’Hégire alors qu’il était âgé de 93 ans et quelques jours.
Selon un bon nombre de nos savants, le tout premier à avoir écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran, c’est encore le Cheikh Chiite Abâne Ibn Taghlib qui était déjà le tout premier à avoir constitué un livre sur la lecture coranique. En outre, cette information fut également confirmée par Yâqut al-Ḥamawi dans son livre intitulé «mu‘jam al-’udabâ’» sur les hommes de lettres ainsi que par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât». Ces derniers furent tous les deux d’accord que Abâne Ibn Taghlib est décédé en l’an 141 de l’Hégire.
Et pourtant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «al-awâ’il» sur les pionniers dans les différents domaines: Le premier à avoir rédigé un livre sur les faits insolites dans le saint Coran fut Abû ‘Obeyda Mu‘mar Ibn al-Muthannâ décédé en l’an 209 de l’Hégire, ou en l’an 210 voire en l’an 211 selon certains autres avis.
Quant à nous, nous ne croyons pas du tout que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ait complètement oublié ce qu’il avait déclaré dans la biographie d’Abâne Ibn Taghlib dans son «bughyat-ul-wi‘ât», lorsqu’il avait affirmé que Abâne avait écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran. Loin de là en tout cas. Il faisait tout simplement ici allusion au tout premier savant de la ville de Basra à avoir rédigé un livre dans ce domaine. En effet Abû ‘Obeyda n’était nullement de la tendance sunnite pour que l’on puisse prétendre que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi voulait seulement citer le tout premier savant sunnite. Car, comme l’affirme Jahedh dans son livre intitulé «al-ḥayawane», de nos jours édité en Egypte, Abû ‘Obeyda était bel et bien de la tendance Kharijite Ṣafuriyya.
Il faut néanmoins signaler qu’il y a eu toute une série de savants chiites qui ont également écrit des livres dans ce même domaine après Abâne Ibn Taghlib. Nous pouvons citer le cas d’Abû Ja‘far ar-Rawâsi qui avait lui aussi vécu avant Abû ‘Obeyda, Abû ‘Othmân al-Mâzéni décédé en l’an 248 de l’Hégire, al-Farrâ’ décédé en l’an 207 de l’Hégire, Ibn Dureyd al-Kufi, homme de lettres décédé en l’an 321 de l’Hégire ou encore ‘Ali Ibn Moḥammad as-Simsâṭi dont nous allons prouver la tendance chiite lorsque nous citerons leurs biographies dans les chapitres portant sur le Naḥw (la grammaire arabe) et la linguistique.