- Islam
- Le Saint Coran
- Prophète et Ahl-ul-Bayt (P)
- À propos d’Ahl al-Bayt (P)
- L’Imam Ali (P)
- La vénérée Fatima Zahra (P)
- L’Imam Hassan (P)
- L’Imam Hussein (P)
- L’Imam al-Sajjad (P)
- L’Imam al-Baqir (P)
- L’Imam al-Sadiq (P)
- L’Imam al-Kadhim (P)
- L’Imam al-Ridha (P)
- L’Imam al-Jawad (P)
- L’Imam al-Hadi (P)
- L’Imam al-Askari (P)
- L’Imam al-Mahdi (P)
- Les prophètes d’Allah
- Les imamzadehs honorés
- Hadiths thématiques
- Al -Shia
- À propos du Chiisme
- Histoire du chiisme
- Géographie chiite
- Les chiites dans les hadiths
- Gouvernements chiites
- Les particularités du chiisme
- Rationalisme
- L’Imâmat et l’Obéissance envers Ahlul-Bayt
- Le refus de l’injustice
- Compassion et bienveillance
- L’ijtihâd
- Éthique et mysticisme
- À propos de l’éthique
- Les vertus moraux
- Les vices moraux
- Mysticisme et Spiritualité
- Culture et civilisation chiites
- Tafsïr et les sciences du Coran
- Hadithologie
- Jurisprudence et Ilm Oṣûl al-fiqh
- Histoire 23
- Éthique et mystique
- dogme
- Littérature
- Sciences expérimentales
- L’art et l’architecture
- Centres scientifiques
- Mosquées
- Personnalités
- Les Érudits religieux
- Les poètes
- Les convertis
- Orientalistes
- Scientifiques
- Personnalités du rapprochement
- La famille et la société
- L’institution Familiale
- Femme et Hidjab
- Droits et devoirs des parents
- Droits et devoirs des époux
- Droits et devoirs des enfants
- Conflits familiaux
- Éducation islamique
- Mode de vie
- Sectes et religions
- Le besoin humain de religion
- Critique du pluralisme
- Religions Généralités
- Étude comparative des religions
- L’Islam et les autres religions
- L’athéisme
- Judaïsme
- Christianisme
- Zoroastrisme
- Bouddhisme
- Hindouisme
- Bahaïsme
- Autres religions
- Sectes Généralités
- Étude comparative des Sectes
- Chiisme et les autres sectes
- Sunnite
- Wahhabisme
- Ismaélisme
- Soufisme
- Critique du faux mysticisme
- Critiques de Pensées
- Frères musulmans
- Takfirisme
- Le rapprochement des écoles islamiques
- Questions et réponses
- Nos questions
- Dogmatique 221
- Historique 123
- Hadith 123
- Coranique 123
- Dogmatique 123
- Réponses aux ambiguïtés 123
- Historique 123
- Hadith 123
- Coranique 123
- Juridique 123
- Juridique 123
- Temps d'étude: 15 minutes
- 0 Avis
Auteurs : Masoud Basiti & Zahra Moradi
– L’enseignant du Coran : le Prophète (PSLF) a explicitement dit au peuple que quiconque souhaiterait comprendre le Saint Coran et gagner en guidance après lui (PSLF) devrait se référer à son successeur, c’est-à-dire Ali ibn Abi Talib (AS) :
« Ali [est] mon successeur sur ma nation et [mon successeur] sur l’interprétation du Livre de DIEU Tout-Puissant »[1]. Il (AS) est le commandeur du Coran qui guidera le peuple par l’intermédiaire du Coran[2]. [Le Prophète (PSLF) a expliqué que] si une partie du Coran n’est pas claire pour quelqu’un et qu’il ne l’a pas étudiée auprès de lui (PSLF), il doit se référer à [Ali (AS)] car celui-ci possède, comme le Prophète (PSLF), l’intégralité de la connaissance du Coran[3]. « Ali est avec le Coran et le Coran est avec Ali, et ils [ces deux-là] ne se sépareront pas [l’un de l’autre] jusqu’à ce qu’ils me répondent au Bassin (Al Hawdh) »[4].
– Le Nafs du Prophète : le Prophète (PSLF) n’a laissé aucune place au doute, pour ses amis comme ses ennemis qu’Ali (AS) était la prunelle de ses yeux, son confident de confiance, son héritier et son successeur. Plus important encore, comme le confirme le Saint Coran[5], Ali ibn Abi Talib (AS) a atteint le rang de Nafs (le Même) du Prophète (PSLF).
– La proclamation du Prophète (PSLF) à Ghadir : comme mentionné, le Prophète (PSLF) avait parlé d’Ali (AS) et de ses successeurs dès les premiers jours de sa mission. Toutefois, il a rappelé leur statut spécial auprès de DIEU – Exalté soit-IL – durant la dernière année de sa vie, lorsqu’il a rassemblé tout le monde dans un lieu appelé « Ghadir Khumm ». Le Prophète (PSLF) a officiellement présenté Ali (AS) et ses 11 descendants comme les drapeaux de la Guidance, le Droit Chemin et les successeurs après lui, et ce, en présence de cent vingt mille Musulmans de différentes villes et tribus. Voici le résumé de ce qu’il (PSLF) a dit à Ghadir :
Quiconque cherche le salut et la guidance doit suivre ces douze personnes qui ont été choisies par DIEU – Exalté soit-IL – pour succéder à Son dernier Prophète.[6]
Les vertus d’Ali (AS) sont bien plus nombreuses que les cas cités. Agir en toute justice[7], être avec le peuple[8], prendre soin des orphelins[9], faire preuve de générosité[10] et défendre les opprimés[11], font partie des autres caractéristiques distinctives d’Ali ibn Abi Talib (AS) dont ont témoigné à la fois ses amis et ses ennemis. En définitive, au-delà de tous les traits et avantages uniques d’Ali ibn Abi Talib (AS), il convient de noter qu’il a été choisi par DIEU LUI-Même[12] – Exalté soit-IL.
Quelle motivation et quelle raison plus fortes peut-on avoir pour accepter Ali (AS) que celles de satisfaire et de suivre Les Ordres de DIEU Exalté soit-IL ?
Déviances par rapport au Chiisme
Bien que DIEU Tout-Puissant ait choisi Ali ibn Abi Talib (AS) comme successeur de Son Prophète (PSLF), et même si l’ultime Prophète (PSLF) n’a pas laissé sa Nation sans gardien et a fait prêter serment d’allégeance et de bienveillance envers Ali ibn Abi Talib (AS) à de nombreux Musulmans au cours de sa vie[13], un groupe a conspiré pour empêcher la succession d’Ali (AS).
Immédiatement après le décès du Prophète (PSLF), alors que son noble corps n’était pas encore enterré[14], quelques personnes qui cherchaient le pouvoir ainsi qu’un groupe qui était jaloux d’Ali (AS) se sont secrètement réunis à l’extérieur de la ville afin de choisir quelqu’un parmi eux pour diriger les Musulmans. Après plusieurs altercations et de longues disputes[15], une personne en est sortie victorieuse et a été présentée comme successeur du Prophète (PSLF).
Même si deux mois et demi auparavant[16], les Musulmans avaient prêté allégeance à Ali ibn Abi Taleb (AS) en présence du Prophète (PSLF) en tant que Gardien désigné par DIEU – Exalté soit-IL – pour les Musulmans et avaient promis à DIEU – Exalté soit-IL – de ne pas rompre leur allégeance, ils finirent par l’abandonner (revenir sur leur engagement) en raison d’une combinaison de promesses matérielles, de menaces et d’intimidation[17].
Ces évènements aboutirent à la séparation entre les Musulmans, conduisant finalement à la scission entre Sunnites et Chiites. Ceux qui maintinrent leur croyance dans la succession et le commandement d’Ali ibn Abi Talib (AS) par La Volonté de DIEU – Exalté soit-IL – furent connus sous le nom de « Chiites d’Ali » (ou « Partisans d’Ali »).
Alors qu’il semble que le chemin de la séparation entre le Sunnisme et le Chiisme ait commencé avec le problème de la gouvernance et de la politique, il s’est progressivement poursuivi (dans certains éléments) des fondements de la croyance, de la culture et des pratiques. Cela est dû au fait que les Chiites se référaient à Ali (AS) et aux Imams consécutifs (AS) choisis par DIEU – Exalté soit-IL – concernant les questions relatives à la croyance et à la jurisprudence. En revanche, les Sunnites suivaient toute personne qui avait vu le Prophète (PSLF) (connu comme étant des Sahaba ou Compagnons). Cela alors que tous les Sahaba n’avaient pas vu leur justice, leur véracité et leur connaissance confirmées par DIEU – Exalté soit-IL – et Son Prophète (PSLF). L’Histoire témoigne du fait que les Sahaba avaient parfois des lacunes dans leurs connaissances des règles religieuses de base[18].
Les principes fondamentaux de la croyance et de la jurisprudence chiites sont d’origine divine et sont en harmonie avec l’Aql et le Wejdan (ces mots sont définis en détail dans le chapitre suivant). Cependant, en raison de la pression extrême exercée par les Califes et que subissaient les Chiites, ces derniers étaient toujours en minorité et leurs croyances restaient méconnues du monde.
Dans ces chapitres, nous tenterons de présenter un résumé des fondements de la croyance chiite afin que le monde puisse se familiariser avec la vérité de l’Islam et du Chiisme.
Principaux points du chapitre 1:
❖ Le sens littéral de « Chiite » est assistant, celui qui accompagne, ou partisan. Avec le temps, cette expression a pris une connotation plus spécifique et n’a été utilisée que pour désigner les disciples d’Ali ibn Abi Talib (AS).
❖ Le fondateur du Chiisme dans l’Islam est le Prophète lui-même (PSLF).
❖ Ali ibn Abi Talib (AS) a été, au-delà de tous ses traits et avantages uniques qui le placent au-dessus de tous les gens de son temps, choisi par DIEU – Exalté soit-IL – comme successeur du Prophète (PSLF).
❖ Bien que les Musulmans aient prêté allégeance à Ali (AS) en présence du Prophète (PSLF), certaines personnes ont abjuré en raison de promesses mondaines et d’autres ont abjuré en raison de menaces et d’intimidations.
❖ Le chemin de séparation entre les Sunnites et les Chiites a commencé par la question de la gouvernance et de la politique, mais s’est ensuite élargi (à certains éléments) des fondements de la croyance, de la culture et des pratiques.
❖ Comme les Chiites étaient soumis à une pression intense de la part des Califes, ils étaient toujours en minorité, leurs partisans et leurs croyances étaient méconnus des peuples à travers le monde.
Notes:
[1]
هَذا عَليّ […] خَلِيفَتِي على أُمَّتِي و على تفسيرِ كِتابِ اللهِ عَزَّ وجَلّ
Ce qui signifie : « Voici Ali […] mon successeur sur ma nation et [mon successeur] sur l’interprétation du Livre de DIEU Tout-Puissant ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 37, p. 209.
[2]
الْقُرْآنُ إِمَامٌ هُدًى وَ لَهُ قَائِدٌ يَهْدِي إِلَيْهِ
Ce qui signifie : « Le Coran est un dirigeant de guidance et il a un commandeur qui guide vers lui ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 22, p. 487.
[3]
فَمَنْ عَمِيَ عَلَيْهِ مِنْ عَمَلِهِ شَيْءٌ لَمْ يَكُنْ عَلِمَهُ مِنِّي وَ لَا سَمِعَهُ فَعَلَيْهِ بِعَلِيِّ بْنِ أَبِي طَالِبٍ فَإِنَّهُ قَدْ عَلِمَ كَمَا قَدْ عَلِمْتُهُ
Ce qui signifie : « Donc qui s’aveugle (a un doute) sur une chose concernant sa pratique qu’il n’a pas apprise de moi et qu’il n’a pas entendue, alors il doit [se référer] à Ali ibn Abi Taleb, car il a certes appris comme je lui ai appris ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 2, p. 260.
[4]
عَلِيٌّ مَعَ الْقُرْآنِ وَ الْقُرْآنُ مَعَ عَلِيٍّ لَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْض
Ce qui signifie : « Ali est avec le Coran et le Coran est avec Ali, et ils [ces deux-là] ne se sépareront pas [l’un de l’autre] jusqu’à ce qu’ils me répondent au Bassin (Al Hawdh) ». Dans : Hakim Neyshabouri, al Mustadrak alaa al-Sahihain, Volume 1, p. 34 ; Bihar al-Anwar, Volume 3, p. 35.
[5] Dans l’évènement de Moubahala, DIEU – Exalté soit-IL – se réfère à l’Imam Ali (AS) comme étant le Même (Nafs) du Prophète (PSLF). L’évènement de Moubahala fut un évènement important et bien connu des débuts de l’Islam, au cours duquel le Prophète (PSLF) et sa famille (les Ahlul Bayt) furent confrontés à un groupe de Chrétiens du Najran (le Yémen actuel) afin d’invoquer une Moubahala (une Malédiction Divine) sur le groupe qui ne disait pas la vérité. Le Saint Coran dit au Prophète (PSLF), à propos de cette rencontre :
فَمَنْ حَآجَّكَ فِيهِ مِن بَعْدِ مَا جَاءكَ مِنَ الْعِلْمِ فَقُلْ تَعَالَوْاْ نَدْعُ أَبْنَاءنَا وَأَبْنَاءكُمْ وَنِسَاءنَا وَنِسَاءكُمْ وَأَنفُسَنَا وأَنفُسَكُمْ
ثُمَّ نَبْتَهِلْ فَنَجْعَل لَّعْنَةُ اللّهِ عَلَى الْكَاذِبِينَ
Faman ḥājjaka fīhi min baʻdi mā jā_aka mina-lʻilmi faqoul taʻālaw nadʻou abnā_anā wa abnā_akoum wa nisā_anā wa nisā_akoum wa anfoussanā wa anfoussakoum thoumma nabtahil fanajʻal laʻnata-Llāhi ʻala-lkādhibīna
Interprétation possible : « Donc qui dispute avec toi sur cela [au sujet du Prophète Jésus (AS)] après ce qui t’est parvenu de savoir [de la part de DIEU, à ce sujet], alors dis : “Venez, convoquons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes, puis proférons exécration réciproque afin de susciter la Malédiction de DIEU contre les menteurs” ». Le Saint Coran, Sourate Āl ‘Imrān {3:61}.
Les Chiites et les érudits s’accordent tous à dire que la signification du mot « nous-mêmes » (anfoussana) dans ce verset est Ali ibn Abi Talib (AS). Par exemple, Ahmad ibn Hanbal rapporte :
و لمّا نزلت هذه الاية « نَدعُ ابْناءَنا وابْناءَكُمْ » دعا رسول اللَّه صلى الله عليه و آله و سلم عليا و فاطمة و حسنا و حسينا رضوان اللَّه عليهم اجمعين، فقال : اللّهمّ هؤلاء اهلي
C’est-à-dire : « Et lorsque ce verset fut descendu [révélé], “convoquons nos fils et vos fils” le Messager de DIEU – que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut – convoqua Ali, Fatima, Hassan et Hussein – que l’Agrément de DIEU soit sur eux tous – puis il dit : “Mon DIEU, ceux-là sont ma famille” ». Dans : Ahmad ibn Hanbal, Musnad, Volume 1, p. 185.
Voir également : Sahih Muslim, Volume 7, p. 120.
Un exemple parmi les sources chiites, lorsque l’Imam Moussa Al-Kazhem (AS), le septième successeur du Prophète (PSLF), a déclaré :
فكان تأويل أبنائنا الحسن و الحسين، و نسائنا فاطمة، و أنفسنا علي بن أبي طالب (عليهم السلام)
C’est-à-dire : « Ainsi [dans le verset,] la signification de “nos fils” était Hassan et Hussein, et [la signification] de “nos femmes” [était] Fatima, et [la signification] de “nous-mêmes” [était] Ali ibn Abi Talib (que la paix soit sur eux) ». Dans : Tafsir Borhan, Volume 1, p. 630-631, en référence au verset 61 de la Sourate 3 Āl ‘Imrān.
[6]Se référer au texte du Sermon de Ghadir. Par exemple, ce jour-là, le Prophète (PSLF) a déclaré :
مَعَاشِرَ النَّاسِ مَنْ يُطِعِ اللَّهَ وَ رَسُولَهُ وَ عَلِيّاً وَ الْأَئِمَّةَ الَّذِينَ ذَكَرْتُهُمْ فَقَدْ فازَ فَوْزاً عَظِيماً
C’est-à-dire : « Ô gens, quiconque obéit à DIEU, son Prophète, Ali et les Imams que j’ai rappelés alors il a donc triomphé d’un triomphe grandiose » (la partie en vert est tirée du Saint Coran, Sourate Al-Ahzab {33:71}). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 3, p. 217.
[7] Un exemple de la justice d’Ali ibn Abi Talib (AS) peut être vu dans le récit d’Abi Al-Hadid le Mu’tazila, qui a dit :
آكد الأسباب في تقاعد العرب عن أمير المؤمنين (ع) أمر المال فإنه لم يكن يفضل شريفا على مشروف و لا عربيا على عجمي و لا يصانع الرؤساء و أمراء القبائل كما يصنع الملوك و لا يستميل أحدا إلى نفسه و كان معاوية بخلاف ذلك فترك الناس عليا و التحقوا بمعاوية
Ce qui signifie : « La cause certaine (parmi d’autres) de l’abandon des Arabes à l’égard du Commandeur (Prince) des Croyants [titre de l’Imam Ali] (AS) fut une affaire de richesse, effectivement il ne privilégiait pas un honorable sur un honoré, ni un Arabe sur un non-Arabe, il ne flagornait** pas les chefs et les princes des tribus comme le faisaient les rois et il n’utilisait personne à part lui-même, tandis que Mouawiya était tout le contraire de cela, les gens ont délaissé Ali et ont donc suivi Mouawiya ». Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 2, p. 197.
**Flagorner (définition du TLFi sur le site du CNRTL) : flatter bassement, avec insistance et de façon généralement intéressée.
NdT : Autrement dit, ce qui avait éloigné les gens de l’Imam Ali (AS) était sa justice dans la répartition des richesses car il ne donnait pas aux nobles un avantage sur tous les autres. Il n’attirait personne vers lui en utilisant le Trésor public. Au contraire, c’est Mouawiya qui utilisait le Trésor public pour séduire le peuple qui allait ainsi après lui.
[8] Un exemple de la conduite d’Ali ibn Abi Talib (AS) avec le peuple peut être relevé dans ses instructions à l’un des responsables de son gouvernement, lorsqu’il a déclaré :
فَاخْفِضْ لَهُمْ جَنَاحَكَ وَ أَلِنْ لَهُمْ جَانِبَكَ وَ ابْسُطْ لَهُمْ وَجْهَكَ وَ آسِ بَيْنَهُمْ فِي اللَّحْظَةِ وَ النَّظْرَةِ حَتَّى لَا يَطْمَعَ الْعُظَمَاءُ فِي حَيْفِكَ لَهُمْ وَ لَا يَيْأَسَ الضُّعَفَاءُ مِنْ عَدْلِكَ عَلَيْهِمْ
Ce qui signifie : « Abaisse ton aile pour eux, agis humblement envers eux, rends ton visage souriant pour eux, sois pondéré entre eux dans la remarque et le regard afin que les puissants ne convoitent pas ton injustice à leur profit et que les faibles ne désespèrent pas de ta justice envers eux ». Dans : Nahj al-Balagha, Lettre 27 (numérotation de Subhi Saleh), p. 383 ; Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 15, p. 163.
NdT : Autrement dit, il faut être humble, agréable, délicat, doux, gentil et traiter les gens d’égal à égal.
[9] Ali ibn Abi Talib (AS) faisait preuve de gentillesse et de courtoisie envers les orphelins, si bien que lorsque les gens voyaient cela, ils souhaitaient être à la place de l’orphelin.
رَأَيْتُ عَلِيّاً (ع) يَدْعُو الْيَتَامَى فَيُطْعِمُهُمُ الْعَسَلَ حَتَّى قَالَ بَعْضُ أَصْحَابِهِ لَوَدِدْتُ أَنِّي كُنْتُ يَتِيما
Ce qui signifie : « J’ai vu Ali (AS) appeler les orphelins pour les nourrir de miel, au point que l’un de ses compagnons a dit : j’aurais aimé être orphelin ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 41, p. 29.
Dans son testament, il a fortement insisté sur la prise en charge des orphelins, en disant :
اللَّهَ اللَّهَ فِي الْأَيْتَامِ فَلَا تُغِبُّوا أَفْوَاهَهُمْ وَ لَا يَضِيعُوا بِحَضْرَتِكُم
Ce qui signifie : « [Par] DIEU, [par] DIEU, [prenez soin] des orphelins, ne vous absentez pas de leur bouche et qu’ils ne se perdent pas (qu’ils ne soient pas laissés en perdition) en votre présence ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 72, p. 14.
NdT : Autrement dit, il faut faire attention à la nourriture et à l’éducation des orphelins.
[10] La générosité d’Ali ibn Abi Talib (AS) était telle que ses ennemis en ont témoigné. Par exemple, Mouawiya, l’ennemi d’Ali (AS), a répondu avec colère à un homme qui tentait de le flatter en traitant Ali (AS) d’avare :
وَيْحَك […] لَوْ مَلَكَ بَيْتاً مِنْ تِبْرٍ وَ بَيْتاً مِنْ تِبْنٍ لَأَنْفَدَ تِبْرُهُ قَبْلَ تِبْنِهِ وَ هُوَ الَّذِي كَانَ يَكْنُسُ بُيُوتَ الْأَمْوَالِ وَ يُصَلِّي فِيهَا وَ هُوَ الَّذِي قَالَ يَا صَفْرَاءُ وَ يَا بَيْضَاءُ غُرِّي غَيْرِي
Ce qui signifie : « Malheur à toi […] s’il [Ali (AS)] possédait une maison [remplie] en or et une maison [remplie] en paille, il épuiserait son or avant sa paille ; c’est lui qui balayait les Maisons des Richesses [Bayt Al-Māl (au pluriel) : Trésor Public Islamique] et qui priait dedans et c’est lui qui a dit : “Ô jaune et ô blanc, séduisez autre que moi” ». Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 1, p. 22.
NdT : Autrement dit, Ali ne thésaurisait pas l’argent du Trésor public, ce dernier était tellement vide qu’il pouvait se tenir en prière dedans.
[11] Par exemple, lorsque Ali ibn Abi Talib (AS) a été informé qu’un groupe avait volé les bijoux d’une femme juive de force et que le peuple ne l’avait pas défendue, il a déclaré avec une douleur intense :
ولَقَدْ بَلَغَنِي أَنَّ الرَّجُلَ مِنْهُمْ كَانَ يَدْخُلُ عَلَى الْمَرْأَةِ الْمُسْلِمَةِ وَ الْأُخْرَى الْمُعَاهَدَةِ فَيَنْتَزِعُ حِجْلَهَا وَ قُلُبَهَا وَ قَلَائِدَهَا وَ رِعَاثَهَا، مَا تَمْتَنِعُ مِنْهُ إِلَّا بِالاسْتِرْجَاعِ وَ الِاسْتِرْحَامِ، ثُمَّ انْصَرَفُوا وَافِرِينَ، مَا نَالَ رَجُلًا مِنْهُمْ كَلْمٌ، وَ لَا أُرِيقَ لَهُمْ دَمٌ. فَلَوْ أَنَّ امْرَأً مُسْلِماً مَاتَ مِنْ بَعْدِ هَذَا أَسَفاً، مَا كَانَ بِهِ مَلُوماً بَلْ كَانَ بِهِ عِنْدِي جَدِيرا
Ce qui signifie : « Ainsi, j’ai appris qu’un homme d’entre eux (soldats de l’armée de Mouawiya) est entré chez la femme musulmane et l’autre dhimmi** (en l’occurrence juive), alors il a arraché ses ornements (ses bracelets et ses chaînes de cheville), ses bijoux les plus dissimulés, ses colliers et ses boucles d’oreille ; elle n’a pu l’interdire que par retrait et par demande de grâce ; puis ils sont partis opulents (avec beaucoup de butins) ; pas un homme d’entre eux n’a reçu une blessure, ni même une goutte de leur sang n’a été versée. Donc si un homme musulman mourrait de chagrin après cela (ce scandale), il n’en serait pas blâmable, bien au contraire, pour moi, il en serait digne [la mort est plus appropriée que vivre avec cela] ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 34, p. 64.
**Dhimmi : qui fait partie des gens de la dhimma, aussi appelés les « gens du pacte », il s’agit de personnes non-musulmanes protégées par l’Autorité musulmane.
Et dans son testament, il (AS) a déclaré :
كُونَا لِلظَّالِمِ خَصْماً وَ لِلْمَظْلُومِ نَاصِراً
Ce qui signifie : « Soyez un adversaire pour l’oppresseur et un défenseur pour l’opprimé ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 42, p. 245.
[12] DIEU – Exalté soit-IL – a dit au Prophète (PSLF) que s’il ne présentait pas les 12 successeurs après lui au peuple, il n’aurait pas accompli sa mission.
يا أَيُّهَا الرَّسُولُ بَلِّغْ ما أُنْزِلَ إِلَيْكَ مِنْ رَبِّكَ وَ إِنْ لَمْ تَفْعَلْ فَما بَلَّغْتَ رِسالَتَهُ وَ اللَّهُ يَعْصِمُكَ مِنَ النَّاس
Interprétation possible : « Ô toi le Messager, communique ce qui t’a été descendu [révélé] de la part de ton Seigneur, et si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son Message, et DIEU te protégera des gens ». Le Saint Coran, Sourate Al-Ma_idah {5:67}.
Après que le Prophète (PSLF) a précisé qu’Ali ibn Abi Talib (AS) et les 11 Imams après lui ont été choisis par DIEU Exalté soit-IL, une personne dans l’assistance a répondu (avec haine) : « Si tu es en train de dire la vérité, à savoir que ces paroles viennent de DIEU, alors, ô DIEU, jette des pierres sur nous depuis le ciel ou envoie un tourment douloureux de là-haut ». Dès qu’il a dit cela, une pierre est tombée du ciel, l’a frappé à la tête et l’a tué sur le champ. Avec ce miracle, il n’y avait plus aucun doute pour quiconque qu’Ali Ibn Abi Talib (AS) et ses enfants avaient été choisis par DIEU LUI-Même. Cet incident a été raconté aussi bien dans les sources chiites que sunnites. Pour exemple de source chiite, se référer à : Tafsir Borhan, Volume 5, p. 484, en référence au début de la Sourate Al-Ma‘arij {70:1-2-3} :
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
سَأَلَ سَائِلٌ بِعَذَابٍ وَاقِعٍ لِلْكَافِرينَ لَيْسَ لَهُ دَافعٌ مِنَ اللَّهِ ذِى الْمَعَارِجِ
Interprétation possible : « Au Nom de DIEU, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,
Un demandeur a demandé un châtiment inéluctable pour les mécréants, que nul ne saurait repousser de la part de DIEU, Détenteur des Voies d’Ascension. »
Pour des exemples de sources sunnites, se référer à : Hafiz Abu ‘Ubayd al-Heravi, Tafsir Gharib al-Quran ;Abu Bakr al-Naqqash, Tafsir Shifa’ al-Sudur ;Abu Ishaq al-Tha’labi al-Neysabouri, Tafsir al-Kashf wa al-bayan ;al-Hakim Abu al-Qasim al-Haskani, Da’a al-Huda ila ada’ al-Haq al-Mawala.
[13] Le Jour de Ghadir, après avoir désigné Ali (AS) comme son successeur, le Prophète (PSLF) a déclaré :
مَعَاشِرَ النَّاسِ فَاتَّقُوا اللَّهَ وَ بَايِعُوا عَلِيّاً أَمِيرَ الْمُؤْمِنِينَ صَلَوَاتُ اللَّهِ عَلَيْهِ وَ الْحَسَنَ وَ الْحُسَيْنَ وَ الْأَئِمَّةَ (ع) كَلِمَةً طَيِّبَةً بَاقِيَةً يُهْلِكُ اللَّهُ مَنْ غَدَرَ وَ يَرْحَمُ مَنْ وَفَى فَمَنْ نَكَثَ فَإِنَّما يَنْكُثُ عَلى نَفْسِهِ وَ مَنْ أَوْفى بِما عاهَدَ عَلَيْهُ الله فَسَيُؤْتيهِ أَجْراً عَظيماً
C’est-à-dire : « Ô gens, soyez donc éveillés en DIEU et prêtez serment d’allégeance à Ali, le Prince des Croyants, que les prières de DIEU soit sur lui, et Al-Hassan, et Al-Hussein et les Imams (AS), une bonne parole durable, DIEU anéantit celui qui trahit et IL fait miséricorde à celui qui fait preuve de loyauté, alors quiconque enfreint (le serment) n’enfreint certes qu’à son propre détriment et quiconque honore ce en quoi il s’est engagé envers DIEU, alors IL lui apportera une récompense grandiose » (la partie en vert est tirée du Saint Coran, Sourate Al-Fath {48:10}). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 37, p. 216.
[14] Dans la religion islamique, le corps d’une personne décédée doit être rapidement inhumé. Lorsque le Prophète Mohammad (PSLF) quitta ce monde, le groupe de personnes qui cherchait à prendre sa place ne prit même pas le temps de se soucier de son enterrement.
[15] Les sources historiques montrent explicitement que les conspirateurs de la Saqifa se sont affrontés pour la succession du Prophète (PSLF). Au point que Habab ibn Mundhir, l’un des Ansar, dégaina son épée contre un Muhajir. Saad ibn Ubadah, qui souhaitait également devenir le successeur du Prophète (PSLF), se saisit de la barbe d’Omar ibn Khattab et la tira violemment alors qu’il était presque écrasé sous les pieds du Muhajir. Voir : Tabari, Tarikh al-Umam wa al-Muluk, Volume 3, p. 220-223 ; Halabi, al-Sira al-Halabiya, Volume 3, p. 359 ; Ibn Hisham, as-Sira an-Nabawiya, Volume 4, p. 308-310 ; Ibn Hibban, Sahih Ibn Hibban, Volume 2, p. 152-156.
Note du traducteur [anglais : Ali Mansouri] : [Le terme] Muhajir, qui signifie émigrant, désigne les premiers Musulmans qui ont émigré avec le Prophète Mohammad (PSLF) de la Mecque vers Médine lors de l’évènement connu sous le nom de Hijra (l’Hégire). [Le terme] Ansar, qui signifie ceux qui secourent [et défendent une cause], désigne les habitants de Médine qui ont accueilli les Muhajir dans leurs maisons après leur émigration.
[16] L’évènement de Ghadir et le serment d’allégeance à Ali (AS) se sont produits le 18 Dhu al-Hijjah de l’an 10 AH. Le Prophète (PSLF) a quitté ce monde, 70 jours plus tard, le 28 Safar de l’an 11 AH.
[17] Par exemple, Sheikh Mufid rapporte d’Abu Mikhnaf :
كان جماعة من الأعراب قد دخلوا المدينة ليمتاروا منها فشغل الناس عنهم بموت رسول الله (ص) فشهدوا البيعة و حضروا الأمر فأنفذ إليهم عمر و استدعاهم و قال لهم خذوا بالحظ و المعونة على بيعة خليفة رسول الله (ص) و اخرجوا إلى الناس و احشروهم ليبايعوا فمن امتنع فاضربوا رأسه و جبينه قال فو الله لقد رأيت الأعراب قد تحزموا و اتشحوا بالأزر الصنعانية و أخذوا بأيديهم الخشب و خرجوا حتى خبطوا الناس خبطا و جاءوا بهم مكرهين إلى البيعة
Ce qui signifie : « Il y avait un groupe de bédouins arabes qui est entré dans Médine pour s’y approvisionner, mais les gens (les habitants de Médine) n’ont pas fait attention à eux à cause de la mort du Messager deDIEU (PSLF), alors ils (les bédouins arabes) ont témoigné de leur allégeance et ont assisté à l’affaire (la Saqifa) ; puis Omar les a sollicités, les a convoqués et leur a dit : “Prenez [toute] la fortune et l’aide (dont vous avez besoin) en échange du serment d’allégeance au Calife du Messager de DIEU (PSLF), sortez vers les gens et rassemblez-les pour qu’ils prêtent serment d’allégeance ; quant à celui qui se l’interdit, alors frappez-le à la tête et au front” puis il (le narrateur) dit : “par DIEU j’ai donc vu les bédouins arabes boucler leur ceinture et se vêtir de la tenue de Sana’a (ville du Yémen, habillement spécifique à ce lieu), puis ils ont saisi des bâtons et ils sont sortis pour battre les gens de coups (violents) et ils sont revenus avec ces derniers forcés à l’allégeance ». Dans : Sheikh Mufid, al-Jamal, p. 119.
Ibn Abi Al-Hadid Mu’tazili a également écrit :
و هم محتجزون بالازر الصنعانية لا يمرون باحد إلا خبطوه، و قدموه فمدوا يده فمسحوها على يد ابى بكر يبايعه، شاء ذلك أو ابى
Ce qui signifie : « Alors qu’ils (les hommes de la tribu de Banu Aslam) étaient enveloppés de la tenue de Sana’a (ville du Yémen, habillement spécifique à ce lieu), ils ne passaient à côté de personne sans le battre (violemment), puis ils le présentaient [à Abou Bakr] et (de force) ils lui faisaient tendre sa main pour l’essuyer sur la main d’Abou Bakr afin de lui faire prêter serment d’allégeance, bon gré mal gré ». Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 1, p. 219.
[18] Par exemple, les sources sunnites et chiites expliquent que le second Calife (Omar ibn Khattab) ne savait pas rendre un verdict légal et correct pour une question religieuse, et ce, dans plusieurs cas ; et lorsque Ali (AS) expliquait le jugement, il (Omar ibn Khattab) déclarait toujours :
لَوْ لَا عَلِيٌ لَهَلَكَ عُمَر
Ce qui signifie : « S’il n’y avait pas Ali, alors Omar aurait péri ».
Dans l’un de ces cas, Omar a ordonné qu’une femme, ayant donné naissance à un enfant après six mois de grossesse, soit tuée. Le mari de cette femme l’a accusée d’avoir eu des relations avec un autre homme avant leur mariage, signifiant que l’enfant n’était pas le sien. Quand Ali (AS) a appris qu’Omar avait rendu un tel verdict, il est rapidement intervenu et a prouvé, en utilisant le Coran, qu’un enfant pouvait naître prématurément à six mois. Ainsi, la mère innocente a été sauvée de la mort à laquelle l’avait condamnée le verdict erroné d’Omar. Se référer à : Ibn Abd al-Barr, al-Isti’ab, Volume 3, p. 1103 ; Bihar al-Anwar, Volume 30, p. 110-111.
Au-delà de ces cas, les Compagnons aussi étaient parfois confus quant à la compréhension et l’interprétation correctes des versets du Coran. Par exemple, lorsque Abou Bakr (le premier Calife qui s’est assis sur le siège de la succession du Prophète (PSLF)) a été interrogé sur la signification du verset 31 de la Sourate 80 ‘Abassa, il ne l’a pas sue et s’est référé à Ali (AS). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 40, p. 247.